Chapitre 27 : Garde à vue...
Note
Chapitre dur. Il est en effet question de l'abus qu'a subi Magnus. L'interrogatoire de Sam, certains mots sont utilisés. Je m'excuse à l'avance pour ce que vous allez lire.
S'il vous plaît, prenez du recul en lisant ce chapitre.
Chapitre chaotique... le bonheur ne pouvait pas durer éternellement.
∾∾∾
« La vie est ainsi ; on réalise rarement dans l'instant que les moments difficiles ont une fonction cachée : nous amener à grandir. »
*Citation de Laurent Gounelle : Les dieux voyagent toujours incognito. *
FRANCE
Les policiers sont venus l'arrêter un matin au lever du lit, ne se souciant pas que le jeune homme soit toujours en caleçon. Emmené dans les locaux de la police pour être placé en garde à vue, il est menotté et interrogé par Alaric, l'inspecteur chargé de l'enquête, ce qui ne mène à rien. Sam réitère que tout était consenti et n'en démord pas. Il est donc déféré devant le juge d'instruction qui poursuit l'interrogatoire accompagné de deux officiers de police.
Assis, menotté à sa chaise, Sam dont le visage est impassible fait face au juge.
— Veuillez confirmer votre identité, demande le juge.
— Sam Scott.
— Vous avez été placé en garde à vue pour les faits suivants : agression sexuelle sur la personne de Mr Magnus Bane et de Mr Velasquez Bartholomé. Vous pouvez vous faire assister d'un avocat de votre choix ou d'un avocat commis d'office... Voulez-vous un avocat, Mr Scott ?
— Non, souffle Sam.
— L'interrogatoire est filmé et enregistré. Tout ce qui sera dit ici pourra et sera retenu contre vous lors d'un éventuel procès, avez-vous bien compris vos droits Mr Scott ?
— Hum, affirme Sam en hochant la tête.
— Je veux une réponse claire ! tranche le juge.
— Oui, j'ai compris mes droits, déclare Sam en se redressant sur sa chaise en gardant son dos droit et ses menottes aux poignets tintent contre les barreaux de la chaise.
— L'interrogatoire commence avec l'affaire numéro 123658, l'agression sexuelle de Mr. Magnus Bane, commence le juge qui n'y va pas par quatre chemins et ne prend pas de pincettes.
Il a les faits et des preuves sous les yeux, ce que ne sait pas Sam. La perquisition à son domicile s'est révélée fructueuse.
— Avez-vous agressé sexuellement Mr Bane à son domicile une nuit ou il était inconscient et ivre ? interroge le juge.
— Non, il le voulait, il était consentant.
— Ce n'est pas ce qu'il dit dans la déposition faite auprès des autorités de Dubaï qui vous ont arrêter pour tentative de viol sur Magnus Bane... preuve numéro 25 mise dans le dossier, photo prise de Monsieur Scott sur les lieux de l'agression... déclare le juge en lui montrant une photo.
La photo montre Sam la ceinture défaite, braguette ouverte.
— Il ment. Il le voulait autant que moi, je ne les pas forcer cette nuit-là et à l'hôtel il voulait tout ça. La femme qui m'a taser à mal compris... Magnus aime les jeux de rôle et fantasme sur quelqu'un qui le prend à la vue de tous, se défend Sam en y croyant avec conviction.
— Il est établi ici que Mr Bane après examen médical souffrait d'un poignet foulé.
— Il aime ça dur ! rétorque Sam.
Le juge ne pousse pas plus loin, ses doutes sont fondés, mais il veut le faire avouer sans se servir de la preuve trouvée lors de la perquisition voulant la laisser sceller dans le dossier pour ne pas faire subir plus de douleur à la victime.
Le juge continue l'interrogatoire sur Monsieur Velasquez, nouvelle victime de Sam.
— Mr Velasquez a avoué n'avoir jamais eu de relation avec des hommes, ce dernier est fiancé avec Melle Stanford. Il n'a pas été prouvé que Mr Velasquez est déjà entretenu des relations gays selon ses dires et ceux de sa famille et de ses amis... Alors comment expliquez-vous ça ? demande le juge.
— Je n'en sais rien mais il le voulait... Je n'ai rien fait qu'il ne voulait pas. Il voulait ça ! répond Sam.
— Preuve à conviction numéro 36-259... examen médical effectuer sur Mr Velasquez, l'examen à confirmer un rapport sexuel anal, ecchymoses sur les cuisses... et sur les poignets... apparemment vos partenaires aiment ça dur selon vos propres mots Mr Scott, déclare le juge en voyant le visage de Sam changer pour se fermer complétement.
Sam ne répond pas, utilise son droit de ne pas répondre et de ne plus répondre aux questions, le juge souffle et sort du dossier la preuve mise sous scellée.
— Preuve numéro 75-209 montrant une capture d'écran d'une vidéo trouvée sur le téléphone de Mr. Scott.
Sur la capture d'écran vidéo on peut y voir Mr Velasquez inconscient, allongé sur le lit nu, ce n'est qu'une capture d'écran, mais le juge ayant regardé entièrement la vidéo a vu et a entendu Mr Velasquez se débattre et dire non et lui demander d'arrêter mais Sam sur la vidéo continu, on peut entendre Sam rire.
— Vous n'avez pas le droit, cri Sam en se débattant mais il est retenu par les policiers qui le forcent à ne plus bouger.
— Mr Scott, à la vue des preuves recueillis, vous êtes mis en examen pour agression sexuelle sur Mr Bane et Mr Velasquez, vous êtes mis en détention provisoire et incarcéré sans remise de liberté jusqu'à votre procès. Vous avez six mois pour faire appel de cette décision, finit le juge en faisant signe aux policiers de le sortir du bureau.
Le juge souffle un coup avant de prendre un numéro de téléphone dans le dossier et de passer un appel.
— Mr Bane ?
New-York
Magnus raccroche le téléphone pour se tourner vers Alexander qui avait tout entendu... L'appel sous haut-parleur alors qu'Alexander et Magnus étaient tous deux dans la cuisine et s'affairaient à cuisiner.
Ils ne parlent pas pendant un moment et Magnus ne veut pas. Il se sent coupable de n'avoir rien fait du début, il se dit que s'il avait eu plus de courage, un autre ne subirait pas ce calvaire.
— Ne t'en veux pas... commence Alexander.
— Comment ne puis-je pas ? si j'avais eu plus de couilles tout ça ne serait pas arrivé... Dubaï et là, le pauvre qui vient de se faire violer, grogne Magnus.
— C'est un pervers Magnus.
— Mais j'aurais dû penser aux autres avant de ne penser qu'à ma petite personne. J'aurais dû faire quelque chose... porter plainte du début, il serait peut-être enfermé depuis et n'aurait pas fait ça à quelqu'un d'autre, cri Magnus en faisant sursauter son mari.
— Bébé... tu... essaie Alexander mais se fait couper par son mari.
— Écoute Alexander... c'est très gentil de me faire croire le contraire mais je le sais que c'est de ma faute... Il faut croire que j'ai ça en moi, crache Magnus.
Alexander n'aime pas du tout ce qu'il voit dans les yeux de Magnus en ce moment. Oh non il n'aime pas du tout.
— Que veut-tu dire ? ose demander Alexander en n'aimant pas non plus la tournure que cette discussion prend.
— Le mal... Je t'en ai fait parce que j'avais honte de toi, j'avais honte de ce que tu étais. Je pensais qu'en le faisant je gardais Camille pour moi. J'avais peur qu'elle me quitte. Je t'ai tourné le dos alors que tu venais de perdre ton petit frère. Avec Sam, je n'ai rien dit parce que j'avais peur de me retrouver face à lui... Tu as bu jusqu'à tout perdre et tu t'es retrouvé en cure à cause de moi, parce qu'avec tout le mal que je t'avais fait, tu n'avais pas assez confiance en moi pour savoir que je ne t'aurais jamais fait ça... Et là, j'ai fait du mal à une autre personne parce que j'ai pensé qu'à moi... encore une fois.
— C'est ce que tu penses vraiment ?
Alexander demande, laissant le choix à son mari de reprendre ses mots. Il garde sa déception pour lui et la douleur de ses souvenirs.
— Oui, confirme Magnus en ne regrettant clairement pas ce qu'il venait de dire.
Alexander ne sait même pas, si son mari se rends compte de l'impact que ses mots ont dans son cœur et son l'esprit.
— Je... je croyais qu'on avait avancé, je me suis clairement trompé. Je croyais que cette histoire ne faisait plus partie de nous... Ressasser le passé comme tu le fais, raviser de vieilles blessures... Si tu voulais me faire souffrir, tu as réussi Magnus, souffle-t-il d'une voix rauque et brisée avant de sortir de la cuisine pour cacher ses larmes.
Magnus regarde les épaules tremblantes de son mari quitter la cuisine... ses yeux piquent. Il déglutit et fait fit de tout et continue le repas... prenant sur lui. Son mari a tort, il le sait. Il ne s'excusera pas cette fois-ci, non il fait le mal. Il a fait du mal et il en fait encore aujourd'hui... Il vient d'en faire à son mari à l'instant en ravivant le passé avec ses mots.
Alexander se retrouve dans leur chambre à regarder dans le vide pendant un moment, assis sur le bord du lit avant d'ouvrir son tiroir de chevet pour sortir une vieille photo de son petit frère Max.
« Tout a commencé avec ta mort petit frère... La douleur est venue et n'est jamais partie » pense Alexander, la culpabilité au fond des tripes.
Sa douleur qu'il a ensevelit à ce moment-là derrière la nourriture, la douleur qu'il a enseveli derrière des verres d'alcool, il aurait pensé qu'il ne ressentirai plus jamais autant de douleur. Raviver le passé et les vieilles blessures, ça fait mal comme à cet instant où il aurait cru que son mari viendrait reprendre les mots qui l'ont fait souffrir et qu'il prenne sur lui et vienne rassurer son mari mais ce n'est jamais venu. Pas de mots, pas d'excuses... rien.
...
Dire que les jours suivants ont été froids, ce n'est pas le mot exact. C'est silence total entre eux. Ils dorment dans le même lit mais c'est tout. Magnus a déjà quitté le lit quand Alexander se lève le matin. Il le trouve dans la cuisine à boire son café avant qu'il n'aille réveiller Matthew pour l'école. Alexander dépose Max chez Catarina et va travailler, rentre le soir avec les petits, fait la cuisine et s'occupe de ses enfants. Magnus rentre plus tard que d'habitude, embrasse ses petits qui sont déjà endormis et rejoint le lit sans un mot. Il reste des heures à pianoter sur son téléphone à faire je ne sais quoi avant de dormir. Alexander ne dit rien, il a essayé mais a rencontré le silence en réponse ou des yeux froids et non chaleureux. Il revoit celui qu'il l'a fait tant souffrir par le passé et qu'il n'aurait jamais pensé retrouver.
Ne sachant pas quoi faire, Alexander laisse le temps arranger les choses et laisse le temps à son mari pour se recentrer et faire de la place sans son esprit. Lui laissant le temps d'éclaircir ses pensées, il ne sait pas quoi faire d'autre que de laisser son mari tranquille.
Magnus
En sortant de mon bureau, je croise un collègue qui travaille dans le même immeuble que moi et qui m'accompagne depuis quelques soirs au bar pour boire un verre, avant que je ne rentre chez moi. On discute même par sms la nuit quand je n'arrive pas à m'endormir. On avait commencé à parler alors que je sortais de mon bureau, on s'était en quelque sorte rentrés dedans, moi j'étais perdu de mes pensées, je ne l'avais pas vu et lui non plus.
— Salut, souffle-t-il en se dirigeant vers moi.
— Salut.
— Bar ?
— Ouais, soufflais-je en le suivant prenant chacun notre voiture pour aller au bar.
On se dirige vers le fameux bar. Je commande un cocktail sans alcool et lui boit un whisky puis on s'installe à notre table un moment en discutant de tout et de rien.
J'ai besoin d'être déconnecter. J'ai besoin de mettre des distances entre moi et Alexander. J'ai l'impression d'étouffer depuis notre dispute, j'étouffe de culpabilité, de remords. Je lui ai fait du mal encore une fois. J'ai dit des choses que je n'aurais pas dû dire. J'ai rouvert des blessures qui ont mis longtemps à se fermer et je ne sais pas m'excuser, ni comment le faire. Alors le soir, je viens ici pour faire le vide avant de rentrer chez moi sinon j'ai peur de dire des choses qui ne feront rien pour arranger la situation. Je l'ai repoussé quand il a tenté de me parler, je sais que je n'aurais pas dû, surtout que c'est ma faute, tout ça, cette distance entre nous, c'est moi qu'il l'ait voulu.
Je suis sorti de mes pensées par mon téléphone... Alexander. Je m'excuse auprès de mon collègue qui me sourit avant de décrocher.
— Ouais ? demandais-je seulement.
"Où es-tu bébé ?... J'entends du bruit " souffle-t-il.
— Dans un bar... avec un collègue.
"Dans un bar avec un collègue ? tu te fous de moi ?"
Il se retient probablement de crier, les petits doivent dormir.
— Non, pourquoi ? questionnais-je feignant l'incompréhension.
" Pourquoi ? pourquoi ? tu as des enfants Magnus... Matthew attend de te voir pour dormir et...
— Je verrais les petits plus tard en rentrant ! le coupais-je.
" Tu n'en rates pas une " claque-t-il.
— Arrête d'être si jaloux... je ne fais rien de mal ! claquais-je à mon tour.
"Je ne suis pas jaloux Magnus... juste déçu"
Son ton de voix est triste, il est clairement déçu et blessé.
— Tu as toujours été jaloux Alexander, ne le cache pas, renchérit-je tout de même en m'en voulant instantanément à peine les mots sortis de ma bouche.
"Je ne suis pas jaloux... je croyais que tu aurais au moins penser à moi aujourd'hui malgré ce qu'il s'est passé entre nous ces derniers temps" murmure-t-il avant de continuer. Sais-tu quel jour on est aujourd'hui ?
Il pleure, je peux l'entendre. Mon cœur bondit dans ma gorge.
— Non, avouais-je dans un murmure tremblant.
"Mon anniversaire, c'était... mon anniversaire aujourd'hui et je..." renifle-t-il.
Je suis pétrifié, je ne sais pas quoi dire... mon dieu.
— Alexander, je... commençais-je d'une voix tremblante mais il me coupe.
Et il a raison de le faire... je ne sais pas quoi lui dire, trop honteux de moi-même.
"Tu sais quoi... laisse tomber. Tu ne pourras pas m'en vouloir d'avoir essayé de te parler... J'ai essayé et tu m'as ignoré, alors fais ce que tu veux Magnus. Je... je ne veux pas être ton sac de frappe, j'ai assez donné.
Et il raccroche.
Je me sens encore plus terrible qu'il y a cinq minutes avant d'avoir décrocher. Je dis au revoir à mon collègue, ravale la boule que j'ai dans la gorge et je prends la route pour rentrer chez moi.
J'espère qu'il me pardonnera.
♥♥♥
Note
Toute relation, que l'on soit marié ou pas, connaît des hauts et des bas. On peut vivre un amour fort, aimé son conjoint, sa conjointe, son mari ou sa femme, il y a des choses que l'amour ne peut pas faire, seul un peu de temps le fera.
Et ironiquement, si l'amour est fort, il peut résoudre bien des maux.
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