Avertissement : contenu mature

Alexander

Après avoir revu Luke, j'ai repris le sport après plus d'un an d'inactivité. Au centre, il n'y avait pas de salle pour pratiquer. J'ai essayé d'emmener Magnus avec moi, mais avec ses horaires de bureau, il n'a pas trop le temps et la collection qu'il doit créer pour la nouvelle boutique n'est pas au point et ça le fait stresser. Ça fait deux mois que je suis sorti de cure et tout se passe bien, il y a des moments difficiles, mais j'arrive à y faire face. Tessa m'aide beaucoup, j'ai repris ma thérapie, le sujet de Max est encore dur à aborder, j'en parle avec elle, mais mon petit frère me manque. J'aurais voulu avoir plus de temps avec lui et je regrette les fois où il est venu me voir pour passer du temps avec moi, ou quand il venait me voir juste pour jouer au ballon avec lui, je l'ai juste envoyé bouler, trouvant des excuses bidons... que je n'avais pas le temps pour lui où pour jouer. J'aurai dû prendre le temps. Tessa a essayé de me faire comprendre que je ne pouvais pas savoir que j'allais le perdre, mais je m'en veux, cela n'empêche pas le sentiment de honte quand je me rappelle lui avoir crié dessus pour qu'il me laisse tranquille. J'avais quinze ans, je ne me souciais que de moi-même, je ne me souciais que de mon amitié avec Magnus et rien d'autre, j'étais dans la phase " crise d'adolescence ".

Arrivant au loft trempé de sueur dû à mon jogging matinal, j'avais laissé Magnus endormi dans notre lit. Je me dirige vers la chambre pour aller prendre une douche avant de lui préparer le petit déjeuner. Il dort encore. Je file à la douche et en sort seulement avec mon caleçon, je me dirige vers le lit pour le voir réveillé et me regarde venir vers lui.

Je m'assieds à côté de lui, sa main va directement sur ma cuisse. Il s'étire comme un chat, ne manque plus que le ronronnement. Ma main va dans ses cheveux et on se regarde sans parler quand il se lève d'un bond en agrippant mon poignet me forçant à me lever du lit et me tire jusqu'à la salle de bain.

— J'ai déjà pris ma douche, déclarais-je en riant et en tentant de l'arrêter, mais il me tire plus fort.

— On s'en fout... tu viens avec moi ! articule-t-il en me tirant jusqu'à la douche.

Il me lâche et me regarde en levant un doigt en m'avertissant de ne pas bouger. Je lève la main, lui fait un salut militaire et croise mes mains derrière mon dos. Il rit et baisse son caleçon avant d'allumer la douche, laissant l'eau se réchauffer. Mes yeux glissent sur ce corps à damner, un raclement de gorge me fait reprendre mes esprits, il me regarde en souriant grandement et il me fait signe de me déshabiller, ce que je fais.

Une fois sous l'eau, il se savonne. Je veux le toucher, mais il secoue la tête de négation ce qui me fait grogner. Alors, je m'appuie sur le carrelage et le regarde faire, il me taquine en caressant son érection. Il s'approche de moi pour passer ses bras autour de mon cou, me faisant me redresser. Sa bouche vient à l'encontre de la mienne, nos deux virilités pressées l'une contre l'autre. Je le regarde pour avoir son accord. Depuis mon retour, Magnus m'a fait l'amour, mais je n'ai pas repris ce rôle et je suis un peu anxieux que ça le lui donne ou que ça le ramène à des anciens et mauvais souvenirs.

— Tu es sûr ?

Je ne peux pas m'empêcher de lui demander pourtant il a l'air sûr.

— Je le suis mon amour.

Je me sers de l'eau pour l'étirer. J'aurais voulu qu'on fasse l'amour dans notre lit, mais il le veut ici, sous la douche. Il se retourne pour appuyer ses mains contre le carrelage de la douche. Mes mains arpentent son dos, les descendants sur ses fesses pour glisser mon sexe entre elles. Mon torse contre son dos, mes mains rejoignent les siennes et je recule un peu pour pouvoir le pénétrer doucement en lui mordillant la nuque.

Il halète une fois que je suis complètement en lui, mais je veux voir son visage pour m'assurer qu'il va bien alors avec ma main, je lui tourne le visage vers moi et il me regarde, ses yeux brillants dans les miens. Il hoche la tête avant de relier nos lèvres pour un baiser tendre. Il remue ses hanches me donnant l'autorisation de bouger.

Magnus

J'halète quand il commence à bouger en moi, il reprend mes mains qui sont posées sur le carrelage. Ma tête va se poser contre son épaule, lui donnant accès à ma gorge quand je le sens semer des baisers pour aller mordiller ma clavicule. Une de ses mains vient caresser mon torse pour aller pincer et titiller un mamelon, grognant de plaisir mes reins se cambrent un peu plus essayant de rencontrer ses coups de reins. Il me garde contre son torse, je l'entends gémir mon nom, un puissant frisson de plaisir remonte ma colonne vertébrale. Ses coups de reins se font plus fiévreux, mes cris de plaisir augmentent, eux aussi,, sentant la jouissance monter en moi.

Je peux sentir qu'il n'est pas loin non plus. Je me redresse un peu changeant un peu l'angle, son sexe vient taper au plus profond de moi et je ne peux pas retenir ma jouissance. Gémissant son nom, j'éclate contre le carrelage de la douche alors qu'il pulse en moi me suivant de prêt. Il gémit contre ma nuque et halète fortement. Il se retire et je sens tout de suite la preuve de sa jouissance glisser entre mes cuisses. On n'avait pas parlé de relation sexuelle sans protection.

— J'ai oublié, me dit-il tout de suite quand je suis retourné alors qu'il regardait mes cuisses.

— Et bien je ne suis pas contre, si tu veux ne plus le faire sans préservatif... et puis pas de danger que tu me mettes enceinte, dis-je avec un haussement d'épaules.

— Ah ah ah ! La bonne blague, grogne-t-il me faisant rire.

Oui, j'ai osé la blague.

— Mettons la blague de côté... ça ne me dérange pas, si ça te va, sinon on peut continuer les préservatifs.

— Ça ne me dérange pas... sinon tu peux prendre la pilule, dit-il sérieusement.

Mais avant que je ne puisse parler, il éclate de rire.

— Ah ah ah ! La bonne blague, grognais-je à mon tour.

Il rit plus fort alors qu'il s'affaisse sur moi, je le rejoins dans son rire, on finit notre douche dans la joie et la bonne humeur.

Moi je vais m'habiller, tandis que lui va préparer le petit déjeuner. Arrivée dans la cuisine, tout est prêt. Salade de fruit pour moi avec un bon café et lui un jus de fruit et des galettes de riz... beurk mais je ne dis rien, il se sent mieux s'il peut continuer son régime mais j'ai quand même exigé qu'il fasse attention à ne pas manquer de rien, ni en vitamines, ce n'est pas avec ce qu'il mange qu'il aura ce qu'il faut pour tenir la journée. Mais apparemment son corps est habitué.

On se sépare à la porte avec un baiser langoureux, chacun doit vaquer à ses occupations. Moi, je vais travailler, lui je sais qu'il se renseigne pour louer un local pour pouvoir donner des cours. Il connaît l'autodéfense et avec ça, il veut en faire profiter les autres, il va aussi donner des cours de Capoeira, mélange de danse et de combat, art martial afro-brésilien qu'il a appris avec Luke. Au début il veut commencer petit, il a demandé à Simon s'il pouvait filmer quelques séances qu'il postera sur sa chaîne YouTube espérant se servir de ce réseau pour se faire connaître. Moi, de mon côté dès que tout sera prêt, j'ai déjà envisagé de faire sa pub dans mon entreprise, certains employés peuvent en avoir besoin pour se défouler.

J'ignore Camille alors que je rentre dans mon bureau, toujours sur mes talons, elle me suit à l'intérieur.

Qu'est-ce qu'elle me veut encore ? Rien qu'à la voir ma bonne humeur de ce matin disparaît pour laisser place à la lassitude. D'un coup las et blasé, je m'assieds derrière mon bureau, je l'ignore toujours alors qu'elle s'assied sur la chaise en face de mon bureau.

— Bon ! Qu'est-ce que tu veux ? m'agaçai-je.

Elle n'a toujours pas dit un mot et ça m'agace.

— Bien le bonjour Magnus, souffle-t-elle.

— Je n'ai pas le temps pour plus de politesse... j'ai du travail ! claquais-je en la regardant avec un sourcil interrogateur levé pour enfin savoir ce qu'elle me veut.

— Je le sais... Je suis venu te voir pour te dire que c'est bientôt les vacances scolaires, je veux savoir ce que tu veux faire avec Matthew, dit-elle.

— Ce que je veux faire ? questionnais-je les sourcils froncés.

— Oui... enfin si tu le veux pendant les vacances et combien de temps, déclare Camille.

Si je veux Matthew pendant ses vacances ? je ne sais même pas moi-même quand les vacances commencent, je n'y fais pas attention, je n'en ai pas l'utilité de le savoir.

—Je n'en sais rien moi ! m'exclamais-je.

C'est vrai, je ne sais pas comment je vais faire avec Matthew, qui va le garder pendant que je serai au travail, je sais qu'Alexander peut le faire, mais je ne sais pas s'il voudra.

— Écoutes, regarde ton emploi du temps et dis-moi quand tu es libre, les vacances commencent fin juin et finissent fin août... tu as encore un peu de temps pour t'arranger, propose Camille en se levant.

— Ok... heu je vais regarder, je te dirais mes dates, soufflais-je.

Elle me sourit en hochant la tête.

— Pas de problème... Bonne journée Magnus, dit-elle avant de sortir fermant la porte derrière elle.

Toute cette gentillesse... ça sent la merde. La connaissant, elle est trop gentille. Elle ne peut pas changer en si peu de temps. Mon dernier weekend de garde, elle pique une crise parce qu'Alexander était là et là elle me parle si gentiment, une chose qu'elle ne fait pas, ni avec moi, ni avec personnes. La dernière fois qu'elle se comportait comme ça avec moi, elle m'a poussé à faire des choses ignobles. C'est Camille Belcourt, elle ne changera jamais.

Ça ne sent pas bon, elle prépare quelque chose, ça ne peut pas être autrement.

Camille

Sortant du bureau de Magnus, je me dirige vers mon espace de travail. Ce qui consiste à gérer le stock de tissus, faire l'inventaire et passer des commandes aux fournisseurs s'il manque des tissus ou même des boutons. Enfin le boulot de bas étage. Mais je ne me plains pas, Magnus paie bien ses employés. J'entre dans la réserve pour m'asseoir derrière le bureau et allume l'ordinateur pour regarder les mails des fournisseurs tout en réfléchissant ou enfin mes souvenirs m'amènent à quelques années en arrière.

Les années lycée ou j'étais insouciante et sans attache et je pouvais faire ce que je voulais et quand je le voulais. Je n'aurais jamais pensé à l'époque quand j'ai découvert presque à six mois de grossesse que j'aurais une vie comme celle-ci, celle que j'ai maintenant. Quand j'ai découvert ma grossesse, je me voyais élever cet enfant avec Magnus, dans une jolie maison. Nous formions une famille parfaite. Mais ce n'est pas le cas à cause d'Alexander Lightwood.

Magnus m'a largué le lendemain de la découverte de ma grossesse. J'allais lui annoncer, mais il ne m'a pas laissé le temps. Il m'a larguée devant tout le lycée, il m'a insulté comme la pire des putes de toute la terre. Il m'a humilié. Je sais, je l'ai trompé à maintes reprises. Je le regrette mais le sexe j'en avais besoin. Depuis l'âge de 15 ans, je suis active sexuellement. Quand j'ai rencontré Magnus, le sexe 'est devenu rare, il était puceau donc sans expérience et j'étais frustrer mais j'aimais Magnus. Je l'aime toujours, il a été le seul petit ami que j'ai eu aussi longtemps. Je l'ai poussé à faire des choses ignobles pour l'éloigner de Lightwood, parce que je voulais que Magnus soit à moi... uniquement à moi. Je ne voulais pas qu'il le regarde. Chance pour moi quand ce cher Alexander a changé. Magnus en a eu honte et j'en ai joué, j'en ai profité. Il n'a pas fallu grande force de persuasion pour qu'il fasse ce que je voulais. Mais maintenant il a changé, Magnus est différent, plus sûr de lui, plus confiant. J'aurais du mal à avoir ce que je veux.

À l'époque quand mon père m'a envoyé en Italie, j'étais folle de rage, mais je me suis dit que bientôt j'aurais ce que je voulais alors je n'ai rien dit. Je suis resté en Italie avec ma mère jusqu'à mon retour à New-York. Quand je lui ai annoncé qu'il avait un fils, je savais qu'il ne me croirait pas. Même moi je n'en étais pas sûr, je couchais à droite et à gauche. Le test de paternité l'a confirmé à mon grand soulagement.

Mais le menacer n'était pas ma première intention. J'aurais espéré qu'il soit plus réceptif et enjoué quand il a appris qu'il était père. Mais j'ai vite déchanté, je croyais qu'il aurait regretté de m'avoir largué, qu'il se serait s'excuser et que l'on recommençait pour le bien de notre fils. Mais Lightwood est toujours là... Ils sont ensemble et Magnus l'aime, je le vois. Jamais il ne m'a regardé comme il le regarde et ça me dégoûte, ça m'écœure. S'il croit que mon fils grandira dans cette famille immorale, il en est hors de question.

C'est Magnus et moi.

Il n'y a aucune place pour Alexander Lightwood.

Je vais tout faire pour que Magnus retombe amoureux de moi. Joué la femme parfaite, la mère dévouée et aimante. Magnus verra ce qu'il a perdu. Il verra l'erreur qu'il a faite et il reviendra vers moi et on formera une famille.

La famille qu'on aurait dû être.