Cette nuit,

Violette Baudelaire

Newtmas

CETTE NUIT,

ONE SHOT

Là-bas, il y avait les autres blocards. Il y avait leurs compagnons, qui s'étaient assoupis après une dure journée de labeur et qui profitaient d'un repos bien mérité. Il y avait ces personnes, ces comparses, ces acolytes avec qui ils passaient toutes leurs matinées, après-midi et soirées. Il y avait... la nuit. Et quand la nuit venait, il n'y avait plus qu'eux deux.

Newt et Thomas. Thomas et Newt.

Ils n'en avaient plus rien à faire du monde qui les entourait. Ils n'en avaient plus rien à faire que ce dit monde soit un champ entouré de murs de bétons infranchissables.

Car lorsque Thomas lui prenait la main, qu'il l'entremêlait à la sienne et qu'il l'entrainait avec lui, plus rien d'autre n'existait. Qu'est-ce qui aurait pu lui résister de toute manière ? Il se dégageait une telle force du nouveau que Newt lui succombait totalement. Il oubliait le travail de la journée passée, la chaleur du hamac qu'il venait de quitter, les autres blocards qui pourraient les surprendre. Il oubliait tout. Et il en avait l'intime conviction : Tommy ressentait la même chose.

Cette nuit, ils avaient retrouvé leur petit coin de paradis.

La grange et la boite étaient bien loin. La forêt se dressait à quelques pas et l'entrée Est du labyrinthe était proche. L'herbe s'étendait à perte de vue et la nuit noire les dissimulait.

Ce n'était pas la première fois qu'ils venaient ici. Et ce ne serait pas la dernière.

Cette nuit, ils avaient ôté leurs chaussures.

Ils avaient instauré cette tradition dès leur première venue ici. En clair, dès la première nuit de Tommy au bloc. Et même s'ils n'avaient que fait discuter la première fois, de leurs doutes, de leurs peurs, de leurs questionnements, de leurs espoirs pour l'avenir et les rapprochements étaient venus ensuite, ils avaient tout de suite su qu'un lien spécial les unissait.

Ils ôtaient leurs chaussures, laissaient les brins d'herbe les chatouiller et ils aimaient la sensation que cela leur procurait. Ils aimaient ressentir cela. Ils aimaient partager cela. Rien qu'eux. Rien que tous les deux.

Cette nuit, ils avaient dansé.

Il n'y avait pas de musique. Quelques insectes s'agitaient dans les fourrées. Le vent soufflait et faisait s'agiter les feuilles des arbres. Les griffeurs se faisaient entendre. Le labyrinthe bougeait. Mais mis à part cela, il n'y avait que silence. Aucune mélodie, si ce n'est celle de leurs cœurs battant à l'unisson.

Alors sans musique et sans rythme à suivre, ils pouvaient se permettre de danser n'importe comment. De chanter faux aussi. Et ils riaient, ils riaient tant que leurs joues se tintaient de rouge et qu'ils peinaient quelques fois à reprendre leur respiration. Mais ils ne s'interrompaient pour autant et ne s'arrêtaient que lorsque le calme de la nuit reprenait le dessus. Et quand cela arrivait, tout devenait plus silencieux. Plus lent. Plus doux. Plus sensuel.

Plus amoureux.

Cette nuit, ils s'étaient enlacés.

Ils dansaient plus lentement. S'étreignaient plus qu'autre chose. Newt avait posé sa tête sur l'épaule de Thomas et celui-ci avait laissé ses mains découvrir sa taille.

Car Thomas lui avait ouvert ses bras et Newt s'y était engouffré. Ses cheveux de blé, sa peau blafarde, son corps frêle : il donnait tout à Tommy. Il aimait ses cheveux noirs, sa peau constellée de grains de beauté, son corps d'homme. Il se sentait en sécurité dans ses bras, protégé de tous les dangers qui régnaient ici, dans le labyrinthe, et même au-delà. Thomas lui, aimait sentir les mèches de Newt lui chatouiller la nuque, la blancheur et la douceur de sa peau qui détonnait tant avec la sienne, sa fragilité qui cachait en réalité une grande force et un cœur immense.

Il aimait, il aimait et il aimait chacune petite chose qui faisait lui. Il l'aimait et l'aimait tant qu'il se demanda soudain comment il parviendrait à vivre si Newt n'était plus auprès de lui.

Cette nuit, ils avaient regardé les étoiles.

Ils s'étaient allongés au sol, l'un à côté de l'autre, et s'étaient perdus dans l'immensité de l'univers.

Cette nuit, ils s'étaient regardés.

Tommy avait trouvé Newt magnifique. Il était parvenu à détacher son regard des étoiles et à le porter sur son compagnon. Et maintenant que cela était fait, il ne pouvait plus s'arrêter de le contempler.

Newt lui, n'avait pas envie de regarder Tommy. Enfin, plutôt qu'il n'avait pas envie de faire que cela. Il avait envie de plus. De beaucoup plus. Il avait quelque chose à l'intérieur de lui, quelque chose qui aimait faim. Quelque chose qui le brulait de l'intérieur, qui faisait rougir ses joues et donnait à ses pupilles cette lueur lubrique. Quelque chose qui laissait ses lèvres entrouvertes, qui l'empêchait de respirer correctement et qui faisait s'emballer son cœur.

Et il savait qu'il n'y avait qu'un seul moyen d'arranger cela.

Cette nuit, ils s'étaient aimés.

Ce fut Newt qui se jeta sur ses lèvres et ce fut Newt qui le libéra de cette vilaine couche de vêtement qui l'empêchait d'accéder à ses grains de beauté. Et même lorsqu'ils durent se séparer pour reprendre leur respiration, tout l'amour qu'ils se portaient brillait dans leurs yeux et l'un comme l'autre, aucun ne voulut empêcher ce qu'il s'apprêtait à se produire.

Cette nuit était peut-être qu'une parmi tant de prochaines. Cette nuit était peut-être la veille de jours meilleurs. Mais cette nuit était peut-être aussi la dernière avant que tout ne parte en vrille. Cette nuit, ils ignoraient de quoi serait fait demain.

Alors cette nuit, ils s'en étaient fait la promesse : ils profiteront de chacune de toutes les secondes qui leur étaient accordées.

Et ils passeront chacune d'entre elles à s'aimer...

Jusqu'à ce que vienne le jour.

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