Chapitre 7 : Freed From Desire - Gala
Pdv de Justine :
00h42, 12/05/2024, Car en direction de Bordeaux
Les premières notes de la musique retentissaient dans le car, me traversant comme une vague qui s'écrasait sur le rivage.
J'enlevai mon sweat aux couleurs de Bobigny et me retrouvai en débardeur pile au moment du refrain.
Je dansai, criai les paroles de la chanson comme si ma vie en dépendait. Tous les joueurs autour de moi s'ambiançaient. Même Louis, assit à côté de moi commença à bouger et à lever les mains.
Pdv de Louis Bielle-Biarrey :
La musique résonna dans le car. Mes coéquipiers se mirent à danser, à chanter. À côté de moi, la jeune femme bougait ses bras et scandait les paroles de la chanson. Mon regard glissa au niveau de ses épaules nus et j'aperçus une tache brune, peut-être un tatouage, sur sa peau. Elle dansait sous la lumière blanche des spots du car et son corps semblait vibrer sous la musique. Hélas trop vite la musique s'arrêta. Le silence pesant retomba dans le véhicule. Je collai ma tête contre la fenêtre et observai l'obscurité de la nuit, les phares des voitures sur l'autoroute. Mon cœur commenca à tambourinner dans ma poitrine, mes mains à trembler, mon regard à se voiler. Mon angoisse qui disparaissait à la lumière du jour revenait à l'ombre de la lune pour me hanter. J'avais du mal à garder le contrôle sur mon corps. Soudain, une main douce et froide ce posasur la mienne.
- Ça va ? demanda l'ostéopathe
- Oui oui, t'inquiète
Après une courte pause elle reprit.
- Tu as fait un super match !
- Merci, mais c'est surtout le collectif qui a payé. Sans mon équipe, je n'aurai rien pu faire
Mes yeux retombèrent sur son tatouage dans le dos.
- C'est un faucon.
- Pardon ?
- Le tatouage, c'est un faucon.
- Pourquoi se faire tatouer ?
- Cela symbolise mon envol vers ma vie d'adulte. J'en avais besoin pour trouver ma place.
Nous continuâmes le trajet en silence jusqu'à Bordeaux. Mon crâne toujours posé sur la vitre j'observais les champs qui se détachaient sous la lumière des lampadaires. Nous arrivâmes enfin au niveau du centre-ville après avoir dépassé les rangées de maison en pierre blanches et rosées. Le car croisa quelques voitures dans les artères principales de la ville puis s'arrêta sur le parking du stade Chaban-Delmas.
Je vis notre ostéopathe descendre de l'autobus et prendre un taxi en direction de la maison de sa grande tante qui habitait la banlieue de Bordeaux. Je rentrai chez moi, ouvris la porte de mon appartement et pénétra dans le grand salon blanc au mur nu sans une seule décoration. Je me déshabillai et me jetai dans mon lit. Je fixai le plafond, blanc lui aussi comme tous les autres murs de mon appartement. Je me sentais terriblement seul. Nicolas ne pourrait plus jouer pendant quelques semaines, l'ostéopathe qui se chargeait de nous d'habitude n'était plus là, j'avais perdu tous mes repères. J'étais seul. Comme un naufragé au milieu d'une tempête, un aventurier égaré dans le désert.
Une larme coula sur ma joue et alla s'écrasé sur mon oreiller. Je n'avais pas le droit de me plaindre, je vivais une vie de rêve, mon métier était ma passion et j'avais plein d'amis et une famille incroyable. Qui était-je donc pour m'apitoyer sur mon sort ? J'étais pitoyable. Je m'endormis quelques minutes plus tard en essayant d'écarter mes sombres pensées.
10h39, 12/05/2024, appartement de Louis Bielle-Biarrey, Bordeaux
Je me réveillai doucement et entrouvris les paupières. Je me levai et me dirigai doucement vers la cuisine où je préparais doucement mon petit-déjeuner.
Mon corps courbaturé me fis souffrir lorsque je m'affalai sur le canapé.
Soudain mon téléphone se mit à sonner fortement. Je jetai un coup d'œil sur l'écran et vu le nom de Yannick Bru. Pourquoi donc m'appelait-il à une heure pareille ?
- Allô, Louis ?
- Oui...
- J'ai besoin de ton aide !
- Pourquoi ?
- Tu sais que nous avons une nouvelle ostéopathe...
- Je sais...
- Et qu'elle emménage aujourd'hui dans un nouvel appart.
- Oui... Et ? En quoi cela me concerne ?
- Peux tu aller l'aider à s'installer, j'ai déjà demandé à Nicolas, Damian et Maxime mais je pense que tu ne serait pas de trop. Je peux compter sur toi ?
- Ça dépend, c'est à quelle heure ?
- Devant le stade, à 13h.
- Très bien, répondis-je en soufflant, j'y serai.
Mon entraîneur raccrocha et je me mis à ruminer silencieusement : à quoi cela servait de louper ma grasse matinée pour aller perdre du temps à aider une personne à emménager, personne qui en plus, selon moi, ne restera qu'une semaine ou deux puis qui repartira à Paris. C'était totalement inutile et sans intérêt.
J'allumai la télé tout en continuant de bougonner. J'attrapai une manette de la switch et lançai une partie de Fifa.
Après avoir passé plus d'une heure à jouer à la console, je me préparai des pâtes que je me dépêchai de manger puis m'habillai et m'allongeai sur le canapé.
À 13h, j'arrivai devant le stade Chaban-Delmas où je rejoignai mes coéquipiers et serrai dans mes bras Nicolas et ses béquilles avant de faire une accolade à Damian et Maxime.
Derrière les trois hommes, elle était là.
Elle semblait minuscule comparée à Nicolas. Ses yeux bruns me fixaient avec un air un peu intimidé.
- Salut...dit-elle un peu gênée
- Salut, tu vas bien ?
- Ça va, et toi ? Tu n'es pas pas trop fatigué à cause du match ?
- Ça va, j'ai l'habitude.
Nous nous dirigeâmes vers une maison à cinq minutes à pieds du stade.
La façade était blanche et le toit était fait de tuiles rouges et terreuses. De longues plantes grimpantes, du lierre et de la glycine, hornais le côté nord du logement. Une petite cours séparait la maison de la rue où un olivier y poussait, ses branches soutenant les débuts des fruits. Les feuilles de l'arbre méditerranée jonchaient le sol de terre et de gazon et crissaient sous nos pas, comme les feuilles mortes en automne.
La cousine de Matthieu mis sa main sur la poignée et ouvrit la porte.
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Désolé pour cette attente, mon chapitre c'est plusieurs fois supprimé😅 et j'ai donc mis plus de temps à l'écrire.
Personnellement, je ne l'aime pas trop, et vous ?
En tout cas, bonne soirée/journée et bon week-end !
(1053 mots)
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