Chapitre 32 : With Or Without You - U2
Pdv de Justine :
3h00, 04/07/2024, SunClub Porticcio, Corse
Simon, la cigarette à ses lèvres, continuait de me parler mais je ne souhaitais qu'une chose : rentrer.
Nous étions dans une ruelle adjacente à la route principale plongée dans la pénombre.
Le blond écrasa sa cigarette sur un muret puis se rapprocha de moi, son odeur de fumée et d'alcool envahissant mes narines.
- Tu peux reculer s'il te plaît ?
Ma voix troubla le silence de la ruelle mais c'était comme si il ne l'avait pas entendu.
Vite, trop vite, Simon me poussa contre le mur en m'y maintenant par les poignets. Son visage était près du mien, beaucoup trop près.
Je peinai à réaliser dans quelle situation je me trouvai et j'étais tellement sous le choc que je ne pensai même pas à me débattre.
- Lâche moi !
Ma voix vrilla dans les aigus. Ma respiration commençait à s'accélérer et les majeurs de mes deux mains commençait à trembler annonçant ma perte de contrôle.
J'entendis des pas et la silhouette de Louis apparue seulement éclairé par la lumière diffuse d'un lampadaire.
- Laisse la tranquille !
Son cri réveilla ce que j'essayais de calmer tant bien que mal. Simon tourna brusquement la tête vers le brun et je perdis tout contrôle sur moi même, mes années de karaté reprenant le dessus.
Mon genou monta rapidement et le frappa entre les jambes. La violence du choc le fit lâché mes poignets.
Mon poing se ferma et je frappai avec rage sa mâchoire. Une fois, deux fois. Sous mes phalanges, je sentais l'os sur le point de briser et la peau en train d'imprimer l'impact en une trace rouge.
Simon tituba, tomba et j'en profitai pour lui balancer mon pied dans le ventre dans un coup de pied qui aurait fait rougir de colère mon prof de karaté tellement il manquait de technique et de finesse.
Je me reculai finalement aux côtés de Louis, le sang battant au niveau de mes tempes, les yeux écarquillés et ma respiration rapide. Je sentis les autres rugbymen derrière moi et la main chaude de Nicolas m'attraper le bras. Il me rapprocha de lui tandis que j'entendis la voix de Louis lui demander de me ramener au bateau. Les sons autour de moi étaient comme étouffé. Nicolas me parla mais je ne compris rien.
Je me retrouvai d'un seul coup sur le bateau sans aucun souvenir du trajet.
Ma respiration se fit plus lente et mes oreilles se débouchèrent. J'entendis Matthieu et Nicolas se disputer.
- Je vais lui péter la gueule !
- Matthieu, calme toi...
- Ce connard va regretter d'avoir toucher à ma cousine !
- Matthieu ! Louis s'en occupe déjà ! Si t'y vas tu ne vas pas réussir à te contrôler et tu vas regretter !
- Dégage Nicolas !
Matthieu poussa Nicolas et s'apprêtait à sortir du bateau quand je le rappellai.
- T'inquiète pas Matt'... Je vais bien.
Les yeux bleus de Matthieu se posèrent sur moi et il s'approcha.
Je reconnu un instant mon cousin. Mon vrai cousin. Celui qui, avant, me portait sur son dos jusqu'à chez moi quand je tombais en trotinette, me laissait gagner les grands prix de Mario Kart, m'emmenait en cachette au stade près de chez moi pour m'entraîner au rugby sans l'autorisation de mes parents, me lisait des histoires pour m'endormir quand j'étais toute seule chez mon oncle et ma tante à Bordeaux.
Il s'asseya à côté de moi et je me retrouvai des années en arrière quand il vérifiait que je ne m'étais pas blessé après une bagarre à l'école.
- Tu es sûre que tu vas bien ?
- Oui Matthieu. Je vais toujours bien.
Louis grimpa sur le zodiac et je retirai les amarres de la bitte d'amarrage puis m'assis devant le volant.
Je tournai la clé du moteur et quittai le pontont.
Après le passage des bouées jaunes, j'accélèrai et le bateau rebondit sur les petites vagues de la Méditerranée.
Le vent chassa au loin les souvenirs de cette soirée et je m'enivrai du parfum du sel et des algues.
La mer était sombre, presque noire et pourtant, j'avais l'irrésistible envie d'y sauter, de sentir l'eau salée contre mon corps...
L'écume giclait de part et d'autre du bateau et éclaboussait Marko et Cameron qui c'étaient assis sur les boudins gonflables du zodiac.
J'entrai dans la petite crique devant chez Mattéo et y amarra le bateau puis sautai pieds nus sur la plage, le sable rentrant entre mes orteils et moi tenant mes sandales à la main.
Avec l'aide des joueurs j'arrivai à tirer le zodiac sur la berge puis nous remontâmes la piste à la lumière du clair de lune. Les ombres semblaient danser sur la terre rougeâtre.
Nous arrivâmes à la maison et je filais dans la salle de bain pour me mettre en pyjama.
Je sortis de la pièce et trouvai Louis déjà allongé sur le lit, le drap remonter sur lui.
J'attrapais mon téléphone et glissai un "j'arrive dans deux secondes Loulou" puis sortis de la chambre.
Les autres joueurs avaient rejoint leur espèce de dortoir et la maison était calme. Je sortis sur la terrasse, m'accoudai à la rembarde et appuya sur un numéro. Une voix fatigué me répondit.
- Allô ?
- Allô Basile ?
- Ouais. Ça va ?
- Moyennement...
- Qu'est-ce qu'il se passe Juju ? Les mecs de l'UBB t'embêtent ? Matthieu se comporte comme un connard ? Il y a une inondation ?
- Non, rien de tout ça.
- Alors qu'est ce qu'il ne va pas.
- Rien...
- Il y'a forcément un truc qui cloche si tu m'appelles en vacances à 3h et demi du matin. Alors, c'est quoi ?
Je réfléchis un instant.
- Justine ? T'es toujours là ?
- Oui oui.
- Alors, quel est le problème ?
- Vous me manquez. Toi, les autres gars de Bobigny, mes parents, mon frère... Je voudrai vous serrer dans mes bras très fort.
Une larme solitaire coula le long de ma joue.
- J'ai passé une soirée compliquée Base'. Je me suis fait agresser, j'ai encore frappé un mec... Je sais que c'était pour me défendre mais j'arrive à me faire peur à moi-même tellement je perd le contrôle.
- T'inquiète pas Juju. T'as fait la bonne chose et tu n'as pas à regretter de t'être défendu. Souvient toi comment Alexandre te surnommait : ma lionne. Alex' est tombé amoureux de cette lionne et nous on t'adore tous comme ça, sauvage, puissante et forte.
- Merci Basile.
- De rien Justine. L'équipe de Boboche et moi on t'aime très fort, ne l'oublie pas. Bonne nuit Juju.
- Bonne nuit Base'...
Je raccrochai et de nouvelles larmes dévalèrent mes joues. Mon mal du pays n'avait jamais été aussi présent.
J'essuyai les traînées d'eau salée sur mon visage avec la manche de mon pyjama et traversai le salon pour rejoindre Louis dans la chambre. Je me glissai sous le drap.
Le murmure de Louis troubla le silence.
- Je suis désolé.
Je me tournai vers lui.
- Pourquoi ?
- Parce que c'est à cause de moi que tu t'es fait emmerder. Si je n'avais pas été là tu n'aurais jamais rencontré Simon et il ne t'aurais jamais agressé...
Ses doigts effleurèrent la petite coupure sur ma main due à la chute du couteau quand j'avais aidé Louis après sa dispute avec Lara.
- C'est comme cette coupure. Si je ne t'avais pas appelé, tu ne te serais jamais blessé...
- Louis. On en a déjà parlé. Je m'en fiche de cette égratignure, c'est rien du tout et si le fait que je sois avec toi t'as aidé, je ne regrette pas.
- Simon ne t'as pas fait mal ? Dit-il d'un ton inquiet.
Je répondis en rigolant.
- C'est plutôt moi qui lui ai fait mal. Ne t'inquiète pas Louis, tout va bien, je vais bien et je ne suis absolument pas fâché contre toi. Si j'étais fâchée, tu te serais déjà pris quelques tartes dans la tête.
Ce fut à son tour de rigoler.
- Le seul problème de la soirée qu'on a vécu c'est que ça m'a rappelé les soirées bancales qu'on faisait en boîte avec les gars de Bobigny et ça m'a rendu nostalgique.
- Ils te manquent ?
- Tout le temps. Tous les jours. Et autre qu'eux, c'est Paris qui me manque. Ma famille, ma meilleure amie Charlotte...
C'est ça le plus dur mais tu dois le savoir.
- C'est vrai que j'ai l'habitude. Ça fait comme un trou, un espace vide dans la vie. Mais au bout d'un moment c'est plus facile à vivre. On ne les oublie pas mais la douleur s'atténue.
Je regardai le visage plongé dans l'ombre, de Louis et demandai timidement :
- Je peux te faire un câlin ?
- Bien sûr Juju.
Il ouvrit ses grands bras et je me réfugiai contre lui. Il me serra un peu et je sentis quelque chose en moi se détendre. C'était incroyable de voir comment serrer quelqu'un dans mes bras m'avais manqué. Je posai ma tête sur sa clavicule et m'endormis doucement bercé par la respiration profonde de Louis et les lents battements de son cœur.
_______________________________________
Chapitre 32 !
Il est beaucoup plus court que les précédents car je trouvais que ceux d'avant étaient trop longs et perdaient de leur intérêt.
J'aimerais beaucoup avoir votre avis sur l'histoire et me dire lequel des chapitres est votre préféré ou alors celui que vous aimez le moins. Cela m'aiderait beaucoup à l'écriture.
Je voulais aussi remercier : StarSunAndSky, Lolo_spch, RugbyLove9, Lily_gts, Pandarouxdu44, AmelieS2108, SophiaLabatNercam, leawstrg, Gnocchibrule83 et biscuitcrame pour leurs nombreux votes et commentaires ainsi que pour leur soutien.
Bonne journée/soirée !
(1562 mots)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top