Chapitre 12 : Sur La Lune - Bigflo Et Oli
Pdv de Louis :
07/06/2024, 21h37, maison de Justine, Bordeaux
- Louis, est-ce que tu te scarifies ?
Sa phrase me fis un choc. Comment a-t-elle pu le découvrir ?
Il fallait trouver une réponse plausible, et vite !
- Qu'est ce qu'il te fait dire ça ?
- J'ai remarqué le bandage sur ton bras que tu essaies de cacher avec ton sweat et...
- Et quoi ? Continuai-je de moins en moins sûr de moi
- Et je sais reconnaître les signes.
- Quels signes ?
- Tout d'abord, j'ai remarqué le maquillage que tu avais appliqué sur ta peau, ensuite, mes doigts, pendant que je te traitais, on senti des fines cicatrices qui n'auraient pu être causé que par une lame de rasoir et enfin... t'es pas la première personne que je rencontre qui le fait.
- Tu connais qui d'autre ?
- Je ne les connais pas vraiment. Disons que pendant mes études, j'ai travaillé dans le cabinet d'ostéopathie de ma mère et c'est là que j'ai commencé à traiter des gens qui se mutilaient. Sans vraiment que j'en sois consciente, mon corps a appris à reconnaître les traces physiques ou mentales qui pouvaient me dire si une personne venant au cabinet avait tendance à se couper ou non.
Alors, tu te scarifies ?
Elle avait tout deviner donc je n'avais plus rien à cacher. Je ne pouvais nier les faits.
- Oui...
Je fixai alors son regard, m'attendant à y trouver du dégoût, de la tristesse, de la colère ou de la pitié mais je fis surpris car elle semblait plutôt soulagée. Elle avait peut-être eu peur que je lui mente.
- Je peux voir ton bras s'il te plaît ? Pour vérifier les soins que tu y as fait.
De toute manière, perdu pour perdu, autant lui montrer l'ampleur des dégâts. Je remontai doucement la manche de mon pull et retirai délicatement le bandage blanc contrastant avec ma peau bronzée.
- Louis, c'est pas possible...
Qu'allait elle me dire, que c'était dégueulasse ? Que ça la répugnait ?
Je m'attendais à me faire arroser de paroles haineuses lorsqu'elle reprit la parole.
- C'est pas possible de soigner aussi mal une blessure ! Les plaies sont à moitiés désinfectées et ton bandage ressemble aux bandelettes des momies !
Il faut que tu me laisses m'occuper de ça sinon ça risque de s'infecter. Viens dans la salle de bain.
Étonné de m'être fait réprimander non pas sur ma mauvaise habitude mais sur mes talents (presque inexistants) d'infirmier, je la suivi jusqu'à l'étage accompagné de son énorme chien gris.
Elle attrapa un tabouret qui traînai dans le couloir et ouvrit la porte d'une pièce ornée de carrelage blanc et bleu clair.
- Assied toi.
Je m'assis et Justine sortit une épaisse trousse à pharmacie. Devant mon regard surpris elle se justifia.
- J'ai passé des examens de secouriste pour être bénévole dans des associations alors j'ai toujours du matériel de soins et des médicaments chez moi.
Elle se pencha de au-dessus de mon bras et entrepris de désinfecter les plaies. Puis elle posa des strips perpendiculairement à chaque coupure et termina par des pansements blancs pour couvrir définitivement les ouvertures.
Pendant qu'elle reparaît ma peau, je me rendis compte qu'elle n'avait même pas demandé la raison. Alors, je me mis à lui raconter mon histoire.
- Tout à commencé quand j'avais huit ans.
Justine leva les yeux, croisa mon regard et se remis à la tâche, signe qu'elle allait m'écouter mais ne pas m'interrompre.
- C'était un soir de novembre où il pleuvait des cordes. J'étais chez mes grands parents. Mon grand-père regardait la télé tandis que ma grand-mère feuilletait un magazine. En fait, ce n'était pas ma véritable grand-mère, elle, elle était morte bien avant ma naissance, mais la deuxième femme de mon grand-père. On venait de terminer de manger quand je me suis mis à avoir envie de glace. Je l'ai dit à mon grand-père qui est partie au supermarché. Ce fut la dernière fois que je le vus vivant. Il a eu un accident sur la route du retour et est mort sur le coup. Ma "belle" grand-mère, Lucile m'a tenu responsable de sa mort.
Dès lors, elle m'a détesté.
Quelques mois plus tard, mes parents m'ont emmené en vacances chez mon oncle, le frère de mon père, où vivait à présent Lucile.
Mes parents sont restés boire un café puis ils sont partis. Et c'est là où le cauchemar à commencé.
Mon oncle, ma tante, mes cousins et Lucile, tous disaient que j'étais responsable de la mort de mon grand-père.
Mes cousins m'insultaient et cassaient mes affaires, ma tante refusait souvent de me faire à manger et mon oncle m'accablait de tous les tâches ménagères. Je me levais à cinq heures le matin, je me couchais à minuit le soir et ma journée se résumait à repeindre la maison, à déplacer d'énormes poutres, à laver la voiture, à réparer la palissade du jardin...
Évidemment, je n'ai rien dit à mes parents mais les vacances d'après, j'ai de nouveau été envoyé chez eux où j'étais humilié et mal traiter. Les années ont passé et je redoutais à présent l'arrivée des vacances. Un jour, j'avais à peu près dix ans, un de mes cousins à cassé un énorme vase qui était dans la chambre que j'occupais chez mon oncle et à fait croire à ses parents, pour se moquer de moi, que je l'avais fait exprès. J'ai dû ramasser les morceaux de verre qui traînaient dans la pièce tout l'après-midi tandis que mes cousins s'amusaient à me traiter de tout les noms, en passant des surnoms stupides et blessant aux longues phrases te rappelant ton inutilité et disent qu'il vaudrait mieux que tu te suicide.
Ils étaient enfin partis de la chambre lorsque je me suis coupé sans faire exprès avec un morceau de verre. Mais étonnamment, je n'est pas ressenti la douleur, non, mes pensées se sont calmées et j'ai enfin pus souffler. Quand je me suis rendu compte que j'avais de nouveau envie de m'entaillé la peau, j'ai été dégouté et je me suis dépêché de finir mon travail.
Plus je grandissais, plus Lucile, mon oncle et ma tante étaient violent avec moi. C'était passé d'une tapette sur la tête de temps en temps à de grosses gifles quatre à cinq fois par jour. En plus de ça, mes notes à l'école diminuaient et certains professeurs montraient très clairement leurs mécontentements.
C'est à treize ans où j'ai acheté mes premières lames de rasoir pour me soulager. Je m'enfermai dans la salle de bain lorsque j'étais chez mon oncle et m'ouvrais la peau.
À quinze ans, alors que j'étais en vacances chez eux et que mes parents mangeaient avec nous, ma tante et mon oncle m'ont gifler devant tout le monde. Mon père c'est levé, nous a entraîné hors de la maison et leur à hurlé qu'il n'y remettrait plus jamais les pieds.
Après cet événement, mes parents m'ont obligé d'aller voir un psychologue au quel j'ai menti pour qu'il me laisse tranquille.
J'ai arrêté un moment de me couper mais, avec le haut niveau, dès qu'un de mes matchs était raté, des commentaires haineux affluaient et j'ai repris ma mauvaise habitude des lames jusqu'à aujourd'hui.
Voilà, tu sais tout.
Sans m'en rendre compte, des larmes chaudes et salées avaient glissé de mes yeux le long de mes joues pendant mon aveu.
Elle se leva en silence, essuya les coulées d'eau salée et m'attirait contre elle. Je lui rendis son étreinte avec un élan de désespoir, comme un naufragé qui essaie tant bien que mal à s'accrocher à une planche de bois au milieu de la tempête. Je coinçai ma tête dans son cou et Justine murmura à mon oreille.
- Je ne t'abandonnerai pas Louis, jamais.
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Et voilà pour le 12ème chapitre !
Il est triste, je sais mais il est indispensable dans l'histoire.
Je ne pourrais probablement pas publier pendant les dix prochains jours.
Bonne journée/soirée et profitez bien de vos vacances !
(1327 mots)
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