Chapitre 10 : J't'emmène Au Vent - Louise Attaque

Pdv de Louis :

10/05/2024, 4h06, Hôtel, Paris

Nous revoilà de nouveau dans l'hôtel parisien. La fête avait durée bien plus longtemps que je l'avais espéré et je n'en pouvais plus. La fatigue faisait trembler mon corps et je ne voyais plus très clair.
Je ressassais les moments clés de ce match, de cette défaite, dans ma tête.
Si seulement Nicolas avait été là.
Je remarquais alors que tous mes coéquipiers étaient déjà rentrés dans leurs chambres respectives. Il ne restait plus que moi et l'ostéo, qui tenait une rose dans la main. Une question me traversa l'esprit.

- Est-ce que tu vas resté à L'UBB après cette défaite ?

- Mais bien sûr Louis ! Tu sais, avec Bobigny, près de 90% des matchs que l'on joue se soldent par des défaites. Non pas parce que nos joueurs sont mauvais mais à cause du manque d'argent : on a des équipements pourris et un terrain en terrible état. Mais ne t'inquiètes pas, ce n'est pas à cause d'un match perdu que je vais partir.

Bonne nuit.

- Ouais, bonne nuit à toi aussi.

Elle allait rentrer dans sa chambre mais je rajoutai quelque chose.

- Enfaîte, tu n'es pas la première ostéopathe qui vient à Bordeaux pour s'occuper de nous mais tu es la première à resté malgré une défaite. Alors merci. Merci de rester avec nous.

- Mais de rien. Ça me fait plaisir. Je ne vais pas vous abandonner.

Sur ce, elle pénétra définitivement dans la pièce où se trouvait ses affaires et ferma la porte.
Je rentrai alors aussi dans la mienne et me rendis sous la douche.
Malgré le fait d'en avoir déjà pris une au stade, j'en avais besoin pour retirer l'épaisse couche de sueur et de crasse dû à la saleté du bar où j'ai passé une grande partie de la nuit.
Après avoir enfiler un short pour la nuit, je m'affalai dans mon lit et me roulai dans les épaix et chauds draps blancs.

Avant de sombrer dans un sommeil sans rêve, je me fis une réflexion assez simple mais extrêmement importante pour moi : c'était la première fois depuis un long moment qu'après une défaite, ma lame restait sur le rebord de l'évier de la salle de bain.

Je m'endormis alors un sourire sur le visage et me dis qu'à présent, l'ostéopathe s'appellera Justine et qu'elle ne nous abandonnera pas.

Pdv de Matthieu Jalibert :

12h04, 11/05/2024, Bordeaux

Elle était encore là. Je pensai qu'elle allait se servir de cette défaite pour partir et rejoindre son équipe mais elle est resté. Mon téléphone sonne et je reconnais le numéro de ma grand-mère.

- Allô ?

- Allô, Matthieu ?

- Salut Catherine, comment vas tu ?

- Très bien, et toi ?

- Ça va.

- Tu sais que ta cousine Justine s'occupe de ton équipe ?

- Oui, je sais.

- Je me demandais, est-ce que tu veux bien aller manger à la maison avec Justine pour qu'on fasse un petit repas de famille ?

- Désolé, ça ne sera pas possible, j'ai mes entraînements.

- Alors tu veux bien juste l'emmener pour qu'elle récupère son chien. Je l'ai gardé car elle ne pouvait pas le faire à Paris mais maintenant qu'elle habite à Bordeaux, elle pourra le garder chez elle.

- OK, je m'en occupe. À tout de suite.

Je raccrochai et allai voir Justine chez elle pour lui expliquer la situation.
Elle me rejoins dans ma voiture et nous roulâmes en silence jusqu'à la banlieue bordelaise.
Nous rentrâmes par le portail et arrivâmes dans le jardin de ma grand-mère où trônait une piscine d'une dizaine de mètres.
Après une courte discussion, Catherine alla chercher le chien de Justine.
Un énorme husky apparut alors, se ruant sur sa maîtresse en aboyant. Le grand chien tourna autour de ma cousine puis se calma et alla me renifler la main.
Justine me souria furtivement puis nous remontâmes dans la voiture.
Nous retournâmes dans le centre ville et je me garai devant chez elle.
Je sortis du véhicule en même temps qu'elle et nous nous regardâmes.
Après un instant d'hésitation, elle me prit dans ses bras et je l'enlaçai en retour.
Elle quitta doucement mon étreinte et rentra chez elle en prononçant un rapide "À plus tard" et me laissa seul devant sa maison.

Pdv de Justine :

14h27, 11/05/2024, Bordeaux, Maison de Justine

Togo, mon chien, me suivit dans toute la maison puis partit en courant dans le jardin. Il allait se plaire ici.
Je passai devant le vase qui contenait la fleur que m'avait gentiment offert Basile et sourit. Basile et moi avions toujours eu une relation compliquée. Lorsque nous étions petits, nous nous battions souvent puis nous sommes sortis ensemble et quitté un ou deux ans plus tard. Depuis, il est toujours resté un de mes meilleurs amis.
J'humai le parfum de la rose à moitié fanée et me dirigeai vers le piano que j'avais installé.
J'enchaînai alors différents morceaux, différents styles, différentes interprétation, parfois mêlant ma voix au son clair des notes de l'instrument.
J'attrapai ensuite mon téléphone et lança la musique "J't'emmène au vent". Sous le son puissant du violon, de la guitare et de la batterie, mon corps se mit à bouger et je m'ambiançai toute seule dans la grande maison.
Après ça, je me rendis au stade pour m'occuper des joueurs et rentrai chez moi.

La semaine se déroula ainsi, toujours les mêmes occupations, les mêmes gestes, les mêmes paroles.

Les dix jours nous séparant du déplacement à Perpignan filèrent à la vitesse de l'éclair et j'eus l'impression que d'un seul coup, je me retrouvai dans le stade des catalans sans même avoir vu le temps passé.

Ce fut de nouveau un beau match mais, de nouveau une défaite pour les girondins. Le retour en car fut extrêmement pesant et c'était donc un soulagement de rejoindre enfin mon lit à quatre heures du matin.

Le lendemain, j'arrivai un peu plus tôt que d'habitude à Chaban-Delmas et m'occupai un à un des rugbymen, courbaturés à cause du match de la veille. Louis fut le dernier à passer. Comme avec les joueurs d'avant, je m'occupai de soulager ses muscles lorsqu'une substance de texture bizarre se colla sur mes doigts. Lorsque que je passai mes mains sur cette zone, le jeune homme faisait une legère grimace de douleur. Au bout d'un moment, je reconnus le liquide et me demandai alors :

"Pourquoi Louis a-t-il du fond de teint sur le bras ?"

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Voici le 10ème chapitre !
Je suis trop contente !
Désolée d'avoir mis un peu de temps pour l'écrire mais je n'ai pas eu beaucoup d'inspiration.
D'ailleurs je n'aime pas trop ce chapitre. Et vous ?

Bonne soirée/journée

(1105 mots)

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