Chapitre 1 : Divenir - Ludovico Einaudi
Pdv externe :
08/05/2024, 21h37, appartement de Yannick Bru
- Merde.
Yannick Bru, l'entraîneur de l'Union Bordeaux Bègles fixe son téléphone avec un mélange de colère et de tristesse. Un message est affiché sur l'écran :
Notre ostéopathe a eu un accident de voiture, il est dans le coma, à l'hôpital. On ne sait pas quand est ce qu'il va sortir et on a pas de second ostéo, on fait comment ?
Comment faire ? C'est une bonne question et Yannick n'en a pas la réponse. Leur kinésithérapeute est parti en vacances avec sa famille et ses enfants, l'autre est à l'étranger et le dernier a quitté le club il y a un mois. Cet accident ne pouvait pas plus mal tomber. À quatre jours d'un des matchs les plus importants de la saison où l'UBB affrontera La Rochelle, il faut absolument que les joueurs soient suivis par un soigneur. Mais personne ne quitterai son cabinet au milieu de l'année pour une durée indéterminée.
Le manager du club se dirige lentement vers l'écran de son ordinateur et commence à expliquer la situation aux joueurs via des dizaines et des dizaines de mails.
Une réunion est organisée pour le lendemain en espérant trouver une solution. Très vite, l'entraîneur reçoit un message d'un de ses joueurs, probablement l'un des plus important de l'équipe bordelaise. Il clique sur le contact de Matthieu Jalibert et, après quelques secondes, le court texte s'affiche :
Il faut que je te parle. Je connais quelqu'un qui peut remplacer notre ostéo. Je t'expliquerais demain à la réunion.
Un message bref mais ayant le pouvoir de sauver une équipe.
09/05/2024, 9h08, Salle de réunion de L'UBB
La réunion entre l'entraîneur et les joueurs de l'Union venait à peine de commencer lorsque que Yannick pris la parole.
- Matthieu, explique moi ce que tu m'as dit hier. Qui pourrait quitter son boulot en plein milieu de l'année ?
Tous les regards se tournèrent alors vers le numéro dix bordelais qui eut l'air d'un seul coup bien moins sûr de lui et qui perdit le sourire légèrement narquois qu'il abordait depuis le début de la discussion.
- Je connais quelqu'un qui sort tout juste de l'école d'ostéopathie. Elle est très forte et peu quitter facilement son travail. Je pense qu'on peut aller la voir pour lui proposer de prendre le poste.
- Tu la connais d'où cette personne ? demanda un de ses coéquipiers, Comment tu sais qu'on peu lui faire confiance si elle vient tout juste de commencer à exercer son métier ?
Après de longues secondes d'hésitation, le demi-d'ouverture risqua une réponse.
- Cette fille, c'est ma cousine...
Un silence pesant s'installa alors. Tout le monde dans la petite salle savait à quel point les relations entre Matthieu et sa cousine étaient tendues. Personne ne connaissaient les raisons de cette haine mutuelle, mais si le brun proposait cette solution, il le faisait à contre cœur et seulement pour aider son équipe.
La voix de l'entraîneur brisa alors le silence pesant.
- Où peut-on la trouver ?
- Dans une ville en banlieue parisienne.
Yannick sembla réfléchir un instant puis pris sa décision.
- Matthieu, Maxime et moi, on part pour Paris !
En voyant le numéro neuf commencer à protester en affirmant qu'ils n'auraient pas besoin de lui, l'entraîneur due lui rappeler son rôle de capitaine de l'équipe et les devoirs qui sont relégué à ce poste.
Les trois hommes quittent donc le complexe sportif aux alentours de midi et traversent Bordeaux en direction de la gare. Ils s'installent sur les sièges mauves et bleus du TGV. Personne ne semble reconnaître les deux rugbyman ni leur entraîneur. Les familles du wagon discutent, le contrôleur passe, des adolescents s'amusent à courir d'un bout à l'autre du train en traversant une bonne dizaine de fois le compartiments, parfois se prenant les pieds dans les sacs des vieilles dames. De temps en temps, la voix du conducteur prévenait que le prochain arrêt se trouvait à quelques minutes. Alors les familles, les adolescents et les vieilles dames se levaient et sortaient du wagon traînant derrière eux de lourdes valises ou de petits sacs.
Alors que ses compagnons c'étaient endormis, Matthieu gardait ses yeux bleus grands ouverts et réfléchissait : qu'allait-il pouvoir dire à sa cousine après cinq ans de séparation, comment allait-il la convaincre de ce joindre à eux, à lui, celui qu'elle adorait avant et qu'elle déteste maintenant. Alors Matthieu réfléchissait, encore et encore, et, plus le train se rapprochait de Paris, plus il avait peur de ses retrouvailles houleuse avec elle.
Quelques minutes avant l'arrivée du train en gare, il envoya un court message à sa tante en lui demandant où pouvait-il trouvé sa cousine, ce à quoi elle répondit avec étonnement qu'il pouvait la rencontrer au stadium de L'AC Bobigny : le stade Henri Wallon.
Les trois hommes descendirent avec hâte du TGV et appelèrent un taxi qui vint les chercher à l'entrée de la gare.
Matthieu s'installa à côté de la fenêtre et regarda le paysage de la capitale défiler sous ses yeux. Plus le véhicule s'éloignait du centre ville, plus l'architecture changeait. Les immeubles hausmaniens en pierre se firent remplacer peu à peu par des installations plus moderne dans les arrondissements en périphérie, puis par des barres d'immeubles faites de fer et de béton : les cités du quatre-vingt treizième département. La voiture dépassa Saint-Denis, Bondit, Le Raincy avant de sortir du périphérique pour s'engager dans Bobigny. Enfin, le taxi s'arrêta devant le portail d'un petit stade, perdu entre les cités, les petits pavillons et les voitures crachants de la fumée par leur pots d'échappement.
Le stade Henri Wallon était constitué d'une tribune pouvant accueillir quelques centaines de personnes, d'un terrain de gazon et de deux poteaux de rugby dont un avec un épais conifère juste derrière. Sur le terrain, l'équipe de Bobigny enchaînait les échauffements spécifiques à leurs différents postes sous le regard de leur entraîneur, Julien Jeudi-Solair, un homme entre quarante-cinq et cinquante ans, petit, avec les cheveux gris et des yeux anormalement bleus. Il criait des conseil aux joueurs qui les appliquaient tant bien que mal sous la chaleur étouffante. Julien se retourna alors et fit face avec surprise au trio de rugbyman. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche lorsque qu'une voix féminine aussi froide que la glace et aussi tranchante qu'un couteau lui coupa la parole :
-Matthieu, dégage.
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Voilà pour mon premier chapitre !
J'espère qu'il vous aura plus. N'hésitez pas à faire des remarques sur l'écriture (du moment qu'elles sont constructives) et sur les fautes d'orthographe.
Bonne journée/soirée !
(1090 mots)
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