Chapitre 7


Nous voici déjà à la fin de cette histoire. Pour l'anecdote, je ne devais écrire que deux petits one-shot, mais je me suis attachée aux personnages et j'ai été inspirée. Peut-être que dans l'avenir, j'écrirai de nouveau sur elles.

J'espère que vous avez apprécié votre lecture.

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Les deux semaines qui suivirent, Andy ne parla que très peu, encore sous le choc de la violence de son altercation avec ses parents. Cette importante montée de stress et d'émotions négatives l'avait d'ailleurs conduite à l'hôpital, où il leur fallut cinq jours pour stabiliser son état. Affaiblie par cette crise d'une intensité inhabituelle, la jeune femme restait presque toute la journée alitée. Son frère lui rendit même visite, très inquiet.

-Coucou petite sœur.

-Eliott, bonjour.

Sa voix se voulait enjouée, mais son visage pâle et marqué ne pouvait cacher son épuisement.

-Tu es certaine que tu peux rester chez toi ?

-Oui et je n'ai pas envie d'être hospitalisée. Depuis hier, je parviens un peu à remanger. Si j'y arrive suffisamment, ils n'auront pas besoin de me mettre une sonde naso-gastrique. Tu sais, ce tube que je redoute tant.

Il soupira, peiné de la voir ainsi.

-Je souhaite de tout mon cœur que tu n'en aies pas besoin. Au fait, je suis un peu contrarié ... Pourquoi ne m'as-tu pas appelé ? Si Amélia ne l'avait pas fait, je n'aurais jamais été au courant.

-Eliott... Tu as ta vie et ...

-Et quoi ? Je te le redis encore une fois Andy. Si tu as besoin de moi, peu importe la date et l'heure, tu m'appelles. Je t'en supplie.

-C'est promis grand-frère.

La jeune femme remercia le ciel de lui avait donné un frère aîné aussi bienveillant.

Environ deux mois plus tard, Andy avait presque complètement récupéré de sa crise. Bien que fatiguée, elle avait décidé de ranger les tiroirs de la nouvelle commode, premier achat commun avec Amélia. Alors qu'elle pliait les derniers pyjamas, sa sonnette retentit. Lorsqu'elle aperçut sa mère, son cœur se serra et elle hésita plusieurs minutes sur la marche à suivre . Voyant qu'elle était seule, elle finit par lui ouvrir.

-Maman.

La jeune femme s'étonna d'avoir un ton si froid et cassant. Elle ne s'était jamais entendue parler ainsi et sa mère baissa les yeux. Cette dernière semblait encore plus frêle et pâle que d'ordinaire.

-Entre.

-Merci.

Sa mère remarqua la nouvelle table basse, entièrement en bois cette fois-ci, mais ne fit aucun commentaire. Elle s'installa sur un fauteuil et peina à lever le regard vers sa fille.

-Andréa ... Je suis désolée.

Andy demeura silencieuse.

-Je m'excuse pour avoir pensé que tu exagérais tes symptômes. Eliott ... Eliott nous a obligé, ton père et moi, à prendre rendez-vous avec tes deux spécialistes, afin qu'ils nous expliquent en détails tes pathologies. Ton père a refusé d'en parler. Moi ... Moi j'ai compris à ce moment-là à quel point j'avais été injuste avec toi. Je regrette de ne pas t'avoir accompagnée lors de tes examens. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir compris les tenants et les aboutissants de ton intervention.

Elle but une gorgée de thé et essuya les quelques larmes silencieuses qui naissaient au coin de ses yeux .

-Ton père et moi sommes traditionalistes et te voir avec tous ces tatouages ne nous plaît pas. Te savoir avec une femme est difficile pour moi, mais j'ai décidé de faire un effort. Votre relation est visiblement sérieuse et je ne veux pas rater une partie si importante de ta vie. Concernant ton père, je ne peux rien te promettre. Tes maladies me font peur car je suis terrifiée à l'idée de te savoir à l'agonie ou pire. Toutefois, je ne veux plus t'abandonner. Je t'aime Andréa, tu es ma fille et je te demande pardon.

Des larmes roulèrent sur les joues de la jeune femme. Elle se leva et enlaça sa mère.

-Je ne pourrais pas oublier, mais je suis d'accord pour qu'on essaie de bâtir une nouvelle relation ensemble.

-Je te remercie. Dis-moi ... Accepterais-tu que l'on aille ensemble acheter du tissu ? J'ai cru comprendre que ta compagne te cousait des housses pour tes stomies et tes cannes.

Andy écarquilla les yeux de surprise et sourit.

-Avec plaisir maman. Avec grand plaisir.

La saison changea et Andy apprit que son père avait demandé le divorce. Il ne supportait pas que le reste de la famille soutienne sa fille dans ses choix et dans sa maladie. Sa mère lui avoua qu'elle n'était pas fautive et que leur relation s'était dégradée depuis quelques années déjà. En toute honnêteté, elle se sentait même soulagée car les excès de violence de son mari l'inquiétait à chaque fois.

-Andy ?

-J'arrive!

La jeune femme amena fièrement sa création, sa première pâtisserie en plusieurs mois, à sa mère et sa compagne, qui l'attendaient dans le salon. Avec le temps, les deux femmes avaient appris à se connaître et à s'apprécier; même si Madame Hambert avait encore un peu de mal à voir sa fille embrasser une autre femme.

-Mais c'est un magnolia que tu as voulu faire !

Andy sourit.

-Bien vu Amélia, en l'honneur de ce magazine qui nous a permis d'être ensemble. Puis, avouons-le, c'est une fleur magnifique.

Sa mère acquiesça, ayant adoré ceux plantés dans le jardin. La fleuriste, amusée, fixa sa petite-amie.

-Andy, j'ai une devinette pour toi.

-Je t'écoute.

-Comme tu le sais, ma grand-mère était également fleuriste et c'est elle qui m'a donné mon deuxième prénom. Quel est-il à ton avis ?

Elle allait répondre qu'elle n'en avait pas la moindre idée, jusqu'à ce qu'une petite lumière se fasse dans son esprit.

-Magnolia ? Sérieusement ?

Amélia approuva en riant devant l'air surpris de sa compagne.

Quatre années après l'ouverture de la boutique de fleurs, Amélia et Andy avaient réaménagé la maison et embelli le jardin. De leurs courts ou longs voyages, elles avaient ramené des milliers de photos et d'idées. Peu à peu, Andy s'était habituée au fauteuil roulant et n'hésitait pas, désormais, à s'en servir dès qu'elle en avait besoin. Grâce à la bienveillance et à l'amour de sa compagne, sa confiance en elle et son estime de soi avaient émergé d'entre les morts. Le monde n'était pas parfait et elle souffrait toujours du validisme et de l'homophobie de certaines personnes ; bien qu'elle arrivât désormais à s'en détacher la plupart du temps voire à les combattre. Sa mère aussi avait évolué, l'accompagnant parfois à ses rendez-vous médicaux et ayant accepté Amélia dans leur famille. Seul son père n'avait jamais donné de nouvelles, à son plus grand soulagement. Elle n'avait pas l'énergie pour se battre avec lui.

Parfois, quand le doute l'assaillait ou qu'une vague de démotivation la frappait, elle relisait ce magazine qui lui avait offert le bonheur, ce magazine portant le nom de la plus belle des fleurs. Magnolia.

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Merci d'avoir suivi cette histoire jusqu'au bout. J'espère que vous aurez apprécié Andy et Amélia autant que moi. 

N'hésitez pas à laisser un vote ou un commentaire, cela me fait toujours extrêmement plaisir.

A bientôt! 

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