Chapitre 1
Bonjour à toutes et tous.
Je vous présente Magnolia, ma nouvelle fiction et première histoire originale à chapitres que je publie sur Wattpad.
L'histoire est décomposée en 7 chapitres (un peu plus de 10000 mots).
La photo de couverture est une image libre de droit prise par Gabriel Nunes. Elle représente bien l'image que je me fais d'Andy.
Bonne lecture et merci d'être là.
Salema.
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Andy se massa les tempes, épuisée. Ses yeux fixèrent une fois encore le mail envoyé un peu plus tôt par son frère aîné. Comment allait-elle lui expliquer que non, elle ne viendrait pas à cette sortie familiale à Disneyland ? Comment lui dire gentiment, qu'une fois encore, elle resterait chez elle plutôt que de les voir ? La jeune femme aurait adoré participer à cette sortie, mais elle s'en sentait incapable. Piétiner des heures et des heures au milieu de cette foule serait une expérience extrêmement douloureuse et, en plus de blessures, il lui faudrait des jours et des jours pour s'en remettre. Si elle acceptait enfin d'utiliser un fauteuil roulant dans ce genre de situation, elle pourrait bien plus profiter de sa vie. Mais Andy avait peur. Peur du regard des autres, peur de se faire juger puisqu'elle pouvait marcher, peur de l'incompréhension. Elle était terrifiée à l'idée que l'on puisse l'insulter ou que ses proches aient honte . Le poids des autres et son manque de confiance en elle avait contribué à créer ce blocage dans son esprit. Ainsi, Andy se contentait de sortir de temps à autre, toujours dans son quartier et équipée de sa fidèle canne. Elle avait peu à peu abandonné ses longues promenades au cœur du parc, ses sorties au centre commercial ou bien ses visites culturelles. Passionnée par la nature et les arts, ne plus pouvoir déambuler des heures dans d'immenses jardins ou dans des galeries, l'attristait.
Seule dans sa petite maison, la jeune femme, privée de sa liberté à cause de ses inquiétudes et de son entêtement, passait des heures à rêver devant son écran d'ordinateur. De pages en pages, elle s'imaginait des voyages qu'elle ne ferait probablement jamais, des aventures qui lui paraissaient inaccessibles. Puis la réalité venait la hanter de nouveau, la poussant à sortir dans le petit jardin, son seul havre de paix. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, chaque jour elle allait surveiller ses plantes. Elle leur parlait et les entretenait avec amour, quitte à blesser son corps trop fragile. Le jardinage réchauffait son cœur et lui offrait, une fois par semaine, une bonne excuse pour se rendre chez la fleuriste de son quartier.
Andy se souvint parfaitement du jour de l'inauguration de ce petit magasin, un an auparavant. En grande passionnée, elle avait été ravie de cette ouverture et s'y était précipitée. Sa première vision fut celle de la queue de cheval brune de la propriétaire, qui s'agitait dans un mouvement de balancier hypnotisant. Cette dernière fut surprise que sa première cliente soit une jeune femme de son âge. Elle ne tarda pas à poser son regard noisette sur la canne d'Andy. Alors qu'elle appréhendait les questions de la fleuriste, cette dernière lui offrit un doux sourire.
-J'adore les camélias que vous avez peints sur votre béquille. C'est très joli.
Andy la remercia d'un murmure, bien trop impressionnée par ce simple compliment. Gênée, elle acheta un bouquet de tulipes et se dépêcha de rentrer chez elle. Depuis ce jour, chaque mercredi matin, la jeune femme se rendait chez la fleuriste, trouvant toujours quelque chose à y acheter.
Leur première conversation, ne se fit que deux mois plus tard, lors d'une matinée pluvieuse qui avait fait fuir tous les autres clients.
-En réserve, je pense avoir une plante qui vous convienne.
Andy s'était retournée, surprise. Bien qu'elle soit très impressionnée par son interlocutrice, elle parvint à garder un ton calme.
-Je n'ai pas dit ce que je cherchais.
La fleuriste sourit.
-J'ai remarqué que vous n'achetiez que les plantes défectueuses, celles dont personne d'autre ne voudrait. Vous semblez voir la beauté, même dans ce qui a été abîmé.
Andy sentit ses joues chauffer sous le poids du compliment. Peu habituée à ce qu'on lui parle ainsi, sa timidité la fit se tortiller sur place.
-Je ... Vous avez raison. J'aime les soigner et les voir grandir. Cela me fait me sentir utile.
-Alors cette succulente maltraitée pendant le transport sera très heureuse chez vous.
-Vendu.
La fleuriste revint rapidement avec la pauvre plante et la tendit à la jeune femme.
-Au fait, si ce n'est pas indiscret ... Quel est votre nom ?
-Andréa. Mais je préfère Andy si possible.
-Enchantée Andy. Moi c'est Amélia.
Andy lui offrit un sourire timide et se dépêcha de rentrer chez elle, le cœur léger.
À l'adolescence, après une ou deux amourettes sans importance avec des garçons de sa classe, Andy s'était vite rendue compte qu'elle préférait les filles. Ce fut également à cette époque que les symptômes de ses maladies commencèrent à apparaître, si bien qu'elle ne se préoccupa plus de sa vie sentimentale, bien trop occupée par les examens et rendez-vous médicaux. Ce ne fut qu'à vingt et un an, lorsqu'elle quitta le domicile familial, qu'elle s'interrogea sur son célibat. Avait-elle envie de vivre une belle histoire ? Oui, elle en rêvait. Avait-elle besoin d'une étreinte, de quelqu'un avec qui partager sa vie ? Oui, elle en avait terriblement envie. Toutefois, elle écrasa rapidement ses désirs, lorsque ses pathologies empirèrent. Son entourage avait du mal à accepter le fait qu'elle soit handicapée ; elle ne voulait pas en rajouter en faisant son coming-out. Andy ne se sentait pas le courage de leur imposer à la fois son handicap et son homosexualité. Et s'ils la rejetaient ? Et si ses parents ne souhaitaient plus jamais la voir ? Elle craignait tant la réaction de ses proches, qu'elle avait préféré rester seule. Cependant, Amélia avait clairement touché son cœur et elle avait désormais du mal à ne pas soupirer après son regard bienveillant.
Quatre mois après l'ouverture, Andy eut un cas de conscience. Elle avait besoin de terreau et se le faire livrer aurait été le plus simple. Toutefois, elle avait envie que cet argent profite à la charmante fleuriste. Ce fut ainsi, qu'elle opta pour la solution la moins en accord avec son état physique et se rendit à la boutique. Avant même qu'Amélia n'apporte l'énorme paquet, la jeune femme réfléchit au moyen le plus efficace de le porter jusqu'à chez elle. Peut-être en le tirant ? Non, elle aurait eu l'air stupide. Décidément, le beau sourire et la gentillesse de la fleuriste la faisait vraiment agir de façon inconsidérée.
-Andy ? Je pourrais vous livrer votre sac de 5 kg pendant ma pause de midi si vous êtes d'accord.
La jeune femme serra sa canne, gênée par cette proposition.
-Vous êtes sûre ? Je ne veux pas empiéter sur votre temps de repos. Je peux me débrouiller.
-Cela me fait plaisir. Vous vous déplacez jusqu'à ma boutique une fois par semaine au lieu de commander en ligne. Je ne doute pas de votre autonomie, mais je n'ai pas envie que ma meilleure cliente se blesse.
Andy ne put empêcher ses joues de rosir légèrement. Dieu que cette femme était douce et bienveillante.
-Dans ce cas, c'est d'accord. Voilà mon adresse. Et merci d'avance. Vraiment.
-Tout le plaisir est pour moi.
À peine Andy fut-elle rentrée, qu'elle paniqua. Son ménage n'était pas fait, son appareil à oxygène traînait au milieu du salon et diverses boîtes de médicaments s'étalaient sur la grande table. Tant pis, elle ne pourrait proposer à Amélia de rester pour le repas.
Ce fut stressée, qu'elle accueillit la fleuriste près de deux heures plus tard. Elle invita celle-ci à visiter son modeste jardin.
-Andy, puis-je vous tutoyer ?
-Oui, bien sûr.
Amélia sourit, visiblement satisfaite par cette réponse.
-Tu as un véritable don avec les plantes. Ton jardin est magnifique.
-Merci beaucoup. Et merci encore pour la livraison.
-Ce fut un plaisir.
Bien que la fleuriste sembla disposée à rester, Andy n'eut pas le courage de la faire pénétrer dans la maison et la reconduisit à contrecœur au portail.
-À bientôt Andy.
Cinq mois après l'ouverture, Andy, bien que particulièrement épuisée par trois jours de crise, se força à sortir. Elle n'avait raté aucun mercredi jusqu'à présent et, il fallait bien l'avouer, voir Amélia éclairait sa journée. Lentement, elle poussa la porte de la boutique, qui lui semblait peser des tonnes. Sa pâleur inquiéta la fleuriste, et celle-ci se précipita immédiatement vers elle.
-Tout va bien Andy ? Tu as besoin de t'asseoir ?
-Ca va aller, merci.
Sa voix s'était révélée être bien plus faible que prévu, augmentant ainsi l'inquiétude de son interlocutrice.
-Je voudrais des graines de tomates cerises s'il te plaît.
Amélia acquiesça, mais l'obligea à s'asseoir pendant qu'elle partait dans la réserve. Andy lui en fut reconnaissante, son énergie ayant déjà sombré dans le négatif.
-Les voilà. Veux-tu que je ferme et que je te raccompagne chez toi ? Je m'en voudrais que tu fasses un malaise.
Une fois encore, la jeune femme fut touchée par la prévenance de la fleuriste.
-Inutile, je te remercie. J'ai l'habitude de gérer ce genre de situation.
Bien qu'inquiète, Amélia ne put qu'approuver.
-Pourras-tu simplement m'appeler une fois chez toi ? Je suis désolée de me montrer si invasive, mais je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose sur le trajet.
-Oui je t'appellerai. Merci de te préoccuper de mon état.
La fleuriste s'apprêta à répondre, mais un son peu poli, suivi d'une forte odeur la coupa. Andy, se figea et rougit de honte. Sa stomie fuyait. Pourquoi cette maudite Hilda avait décidé de faire des siennes maintenant ? Pourquoi ?
-C'est ma stomie qui ...
Bien trop honteuse, Andy ne termina pas sa phrase et quitta aussi vite que possible la boutique. Amélia, alpaguée par un client, ne put la retenir.
Le mercredi suivant, Andy ne se rendit pas chez la fleuriste.
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Merci d'avoir lu ce premier chapitre.
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