Cette place pavée


L'histoire commence sur une place pavée
Une place toute simple avec des lampadaires et des bancs
Sur laquelle hommes et femmes viennent danser
Quand leur est favorable le temps

Une musique entraînante s'élève
Invintant sans exceptions tous ceux qui le désirent
Exentriques ou timides, jeunes ou vieux, tous se lèvent
Épanouis dans cette mélodie qui les inspirent

Ils dansent, emportés dans cette mêlée humaine
Insousciants des malheurs extérieurs
Effaçant, d'un geste de la main ou d'une pirouette, leurs peines
N'existant véritablement que grâce aux regards rieurs

Certains sont assis sur les bancs
Préférant regarder cette joie, cette déclaration d'amour au monde
Mais leurs regards sont envieux et enivrants
Et vite, ils ne peuvent s'empêcher de rejoindre la ronde

Ils ne dansent pas de la même façon
À vrai dire, chacun a son style, superbement unique
Et même si le résultat devrait être un fouilli immonde d'idées et de chansons
Il dégage de cette danse une aura magnifique

Ce jour là, en plein milieu de cette harmonie
Il se met à pleuvoir, comme si des cordes tombaient du ciel
Et dans les cafés tous courrent se mettre à l'abri
Prêts à commender une bière ou une tisane au miel

Sous la pluie battante, il reste cependant
Une femme et un homme, que le temps n'avait pas arrêtés
Étaient ils des génies ou des inconscients
Ils n'en ont aucune idée

Ils sont trempés, et la musique n'est plus
Leurs vêtements collent leurs corps, c'est très inconfortable
Mais de tous ces détails, ils n'ont cure
Que les yeux de l'autre, dans lesquels ils découvrent leurs âmes

Ils se voient pour la première fois
Et par leur danse endiablée, ils se rencontrent, s'approchent, se tentent
Sans même ne serait ce élever la voix
Ils parlent avec leur coeur, leur corps, et s'entendent

La pluie s'intensifie, encore et toujours
Elle s'insinue en eux, en rythme avec leurs battements de coeurs
Et ils savent que cette averse les mettent à jour
Que leur danse leur permet d'oublier le manque de chaleur

Ils dansent, et dansent encore, sans s'arrêter,
Ignorant les regards admiratifs provenant des cafés
Ils sont seuls sur cette place pavée
L'un avec l'autre, le monde est à leurs pieds

Et ils dansent, se rapprochent de plus en plus
Attirés l'un par l'autre comme des aimants
Puis ils s'éloignent, ils s'amusent
Et ils s'aiment, comme des amants

Puis du ciel provient un fracas assourdissant
Le tonnerre, la foudre, les éclairs envahissent le ciel et leurs oreilles
Ils sursautent, regardant l'autre avec étonnement
Ils ne bougent plus, mais le souvenir de leur danse reste une merveille

Immobiles, sous la pluie, ils se regardent
N'osant briser le contact que pour cligner les yeux
Peut être ont-il peur de perdre l'autre, par mégarde
Car une force plus puissante que l'amour les lie tous les deux

Elle lui prend la main, froide comme la pluie
Ils se mettent à courir vers le café le plus proche
Et ils comprennent, quand leurs corps rapidement se rapprochent
Qu'ils viennent de trouver l'amour de leur vie.

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