Chapitre 15 : Vague et Pluie

Si Madeleine avait choisi un jour de ne pas se réveiller, ç'aurait été celui-ci.

Cela faisait un bon quart d'heure  qu'elle s'était retrouvée allongée dans la lande sauvage qui bordait la mer.

Sauf que, quand elle s'était réveillée, elle n'était pas seule - et pas non plus maître de ses mouvements.

Sa première pensée avait été : " QUELQU'UN PEUT ME DIRE C'EST QUOI CE DÉLIRE ?? ET NON N'EST PAS UNE OPTION !"

Heureusement pour elle que les soldats qui avaient monté le camp dans lequel elle se trouvait, ligotée, n'étaient pas télépathes.

Si elle en avait eu le loisir, elle aurait pris ses jambes à son cou. Seulement, elle ne pouvait pas. Elle était réduite à observer les soldats regardant leur feu attentivement, comme s'ils espéraient voir un poulet rôti en sortir. Elle aussi aurait bien aimé, d'ailleurs, puisqu'elle mourrait de faim. Elle tourna la tête, mais ne distingua malheureusement pour elle plus l'océan de tout à l'heure. D'accord. C'est vrai qu'elle adorait être capturée deux fois par jour par des types qui peuvent potentiellement vous tuer. Génial. Vraiment génial. Et, en plus, comme il n'y avait pas d'eau à disposition, elle ne pourrait pas se défendre en cas de danger.

"Mais qu'est-ce que je raconte ? Je ne sais même pas comment l'utiliser, ce pouvoir ! Enfin, si j'en ai vraiment un..."

Elle essaya discrètement défaire coulisser le noeud, mais il resta en place. Elle aurait bien utiliser la technique des films où ils font glisser la corde avec du shampoing, mais là c'était un peu compliqué. Elle risqua de nouveau un discret coup d'oeil vers les soldats et s'aperçut avec surprise qu'ils n'avaient pas bougé. Si elle avait pu prendre des photos des deux instants différents et les aurait superposés, ce seraient exactement les mêmes.

"Mais qu'est-ce qu'ils ont ? Ce sont des robots ou quoi ?"

Elle réfléchit un cours instant puis se tortilla en essayant de faire tomber la corde qui lui enserrait les chevilles. Aucun garde ne tilta lorsqu'elle tenta de couper la corde avec une pierre pointue qui se trouvait par un curieux hasard juste sous ses pieds. Elle avait presque réussi quand soudain un soldat bougea. Il ne fit que tourner imperceptiblement la tête, mais Madeleine se figea, comme si au moindre mouvement elle se ferait foudroyer. Le soldat resta dans cette position quelques instants, avant de retourner à sa contemplation du feu de camp. Elle failli pousser un soupir de soulagement. Elle continua de scier la corde qui à présent était réduite à seulement quelques fils au niveau de ses pieds. Elle commençait à fatiguer car ces fils étaient plus résistants que les autres, mais bientôt ils cédèrent.

Seulement, ils ne le firent pas silencieusement du tout.

Les fils émirent un "crac" étonnamment strident et tous les soldats tournèrent la tête en un même mouvement vers elle.

"Non !! C'est pas vrai !!"

Elle se mit immédiatement debout tandis que les hommes en armures grises se levaient d'un mouvement uniforme et dégainèrent leurs armes.
Ils étaient environ six, deux d'entre eux étaient armés de lances et un d'une arbalète.

"Super ! se dit Madeleine. S'il peut attaquer à distance, on est pas sortie de l'auberge !"

Le tireur arma son arbalète et visa. Les autres soldats s'étaient déployés autour de la jeune fille qui n'avait maintenant plus aucun espoir de retraite. Sur ses gardes, elle les regardait un à un tout en secouant frénétiquement les mains pour tenter de se débarrasser de la corde.

"C'est fini... Il n'y a plus aucun espoir !"

Soudain, elle sentit quelque chose s'agiter autour d'elle. Elle regarda le ciel et s'aperçut avec stupeur que l'eau lui apparaissait toujours de couleur arc-en-ciel, mais bizarrement elle brillait encore plus et ses couleurs étaient différentes. Différentes en quoi, elle ne saurait pas dire, mais elle sentait que quelque chose avait changé. En se concentrant de nouveau sur ses ennemis, elle vit qu'eux aussi avaient compris, au vu de leur comportement, que quelque chose dans l'atmosphère avait changé.

"L'eau est l'élément de la vie. Il est placé sous la garde d'Écume."

Madeleine retint un hoquet de surprise. Un halo bleuté c'était étendu à ses pieds, et les molécules d'eau présentes dans l'air s'agitèrent violemment autour de la jeune fille. Les soldats tournaient la tête de tous côtés, vraisemblablement abasourdis par ce qui était en train de se passer. L'eau contenue dans l'air et la terre se matérialisa à ses mains et à ses pieds, ne la rendant plus du tout inoffensive.

"Reçois les pouvoirs de la déesse."

Le halo s'agrandit subitement autour d'elle, sondant la terre à la recherche de l'élément vital. Des milliers de gouttes d'eau la rejoignirent et l'entourèrent, formant une bulle protectrice.

"Je ne suis plus si sans défense, hein ?"

Et, se pliant à sa volonté, la bulle éclata et des bras liquides se saisirent des soldats. Certains essayèrent de les repousser à coups d'épée, mais ils ne firent que les traverser. Autour de Madeleine, il ne restait plus qu'une étole aqueuse. Les bras se métamorphosèrent en bulles géantes qui englobèrent les soldats. Des bulles d'air naquirent à l'intérieur, mais elle ne les relâcha pas. Elle attendit qu'ils aient tous perdus connaissance pour rappeler l'eau. Celle-ci retourna d'où elle était venue, elle repartit abreuver la terre et se fondre dans l'air. La jeune fille reste encore un peu à regarder les corps évanouis de ses ennemis avec mépris.

- Ça vous apprendra ! lâcha-t-elle.

Et sur ces mots, elle tourna les talons et s'en alla.

Madeleine marchait toujours, se fiant à son instinct pour retrouver l'océan. Elle ne savait pas ce qu'il lui prenait - en temps normal, une telle idée ne lui serait jamais passée par là tête. Elle avait réussi à faire tomber la corde en l'imprégnant tant d'humidité qu'elle avait fini par glisser toute seule. Elle l'avait gardé sur elle au cas où, après l'avoir asséchée et enroulée autour de sa taille comme une ceinture. Elle était étonnamment légère et fine alors qu'elle avait réussi à bloquer ses poignets.

"C'est vraiment bizarre par ici, pensa-t-elle. Des temples sous l'eau, des poissons bizarres, des gardes qui ligotent la première personne qu'ils voient, et des cordes extensibles à volonté ! Je suis vraiment dans un autre pays."

Elle avait pensé à une autre expression, mais elle préférait ne pas y penser.

Tout en continuant de marcher vers la côte, la jeune fille se sentait de plus en plus oppressée, comme écrasée par un regard très insistant. Elle se retourna vivement, mais seule une lande désertique s'offrait à elle. L'herbe était si rase que personne ne pouvait s'y dissimuler. Elle se retourna, sur ses gardes, non sans avoir balayé l'horizon d'un regard suspicieux. Plus elle avançait, plus là sensation de renforçait, jusqu'à devenir étouffante. Elle décida d'essayer d'ignorer cette sensation, en tout cas jusqu'à ce qu'elle puisse enfin trouver une étendue d'eau. Là, si quelqu'un la suivait vraiment, elle pourrait facilement se défendre.

Elle finit par arriver à un lac clair au sommet d'une colline. Madeleine se rendit soudain compte que les soldats l'avaient amenée vraiment loin de la plage, puisque la seule étendue d'eau qu'elle sentait était celle-ci et qu'il n'y en avait pas d'autre autour. Elle gravit rapidement la colline et resta un instant ébahie devant le lac. Il reflétait, pour un œil ordinaire, un bleu cristallin qui filtrait la lumière qui se déposait sur les galets dont était tapissé le fond du lac, mais elle, elle voyait le moindre mouvement des ondes, la moindre feuille, la moindre bulle qui affleurait à la surface. Elle resta dans un état de contemplation pendant de nombreuses minutes. Jusqu'à ce qu'un craquement la tire de ses réflexions.

Elle jeta un oeil méfiant derrière elle, essayant par-dessus tout de masquer sa frayeur. Puis elle se focalisa sur le lac et inspira. Le plan était en place.

Discrètement, sans que l'espion ne le remarque, elle appela l'eau du lac.

A vrai dire, il ne savait pas quoi penser de tout cela.

Il avait été vraiment étonné quand il a vu une jeune fille en pleine nature. Humaine, qui plus est. Jusqu'à Maintenant, il pensait qu'ils restaient toujours groupés dans leurs villages et n'en sortaient que pour se rendre dans d'autres habitations.

Il n'aurait jamais imaginé qu'ils s'amusaient à explorer les fonds marins. Surtout avec une bulle d'air autour de la tête.

Depuis quand les humains savaient-ils utiliser leurs techniques ??

Il avait préféré ne rien dire à personne. Ç'aurait créé trop de remous.

Donc il avait décidé de la suivre. Et il avait été une seconde fois extrêmement surpris.

Tout simplement parce que cette humaine... Ce qu'elle avait fait...

Même lui ne savait pas faire ça ! Ni aucune autre personne de son peuple !

Certains réussissaient à faire le dixième de sa démonstration après environ des décennies d'entraînement. Et elle, elle avait combiné deux techniques en moins d'une seconde. Comment cela était-ce possible ?

Il n'y avait, à ses yeux, qu'une explication logique. Mais pour confirmer son hypothèse, il avait besoin de plus d'infos sur elle.

Il jeta un coup d'œil discret vers le lac et vit qu'elle n'avais pas bougé. Il se cacha de nouveau derrière son rocher et se mit à égrener les différents choix qui s'offraient à lui. La problématique était : Que faire ensuite ?

Premier choix : prendre le risque d'aller lui parler... et de  se faire à tout moment massacré.

Il écarta rapidement le premier choix.

Il continua d'écarter les possibilités les unes après les autres, oubliant totalement sa surveillance quand une voix, sortie de nulle part, le fit sursauter.

- Hé ! Vous, là ! Je peux savoir ce que vous faites ?

Il se mit instinctivement debout, la main sur la poignée de son sabre, en position de défense. Il jeta des coups d'œil furtifs des deux côtés mais il ne vit rien. Il regarda en direction du lac : l'humaine n'avait pas bougé.

- Oui, vous! C'est à vous que je parle.

Il dégaina son sabre et le prit à deux mains. Si seulement il était un d'Air ou de Pluie ! Il aurait pu détecter qui était là sans le moindre effort.

Piégé dans ses pensées, il ne remarqua pas le tentacule d'eau qui lentement vint lui entourer les chevilles et les immobiliser. Malgré son temps de réaction largement supérieur à celui d'un humain, il n'eut pas le temps de trancher le tentacule que deux autres vinrent lui entourer les poignets. Il faillit tomber au sol mais les bras aqueux se tendirent et il se retrouva pieds et mains écartés à trente centimètres au-dessus du sol.

- Qu'est-ce que... ? articula-t-il.

Lentement, juste devant lui, une part du paysage se brouilla et se tordit en spirale, laissant apparaître la fille qu'il filait.

- Pouvez-vous répondre à ma question ?

Son expression traduisait une grande colère qui, il le savait, dissimulée une frayeur énorme. Cependant, ce n'était pas ses émotions qui le submergeaient. Ces yeux... Comment pouvait-elle les posséder ? Pour lui, il n'y avait qu'un seul moyen.

- Espèce de voleuse, lâcha-t-il, les dents serrées.

- Pardon ?

Madeleine parut sincèrement déroutée. Il lui voulait quoi, cet olibrius ? Il venait d'où, avec ses cheveux bleus ? Il les avait teint ou quoi ? Elle ne put  s'attarder que  quelques instants sur son physique que les tentacules d'eau se réfractèrent et disparurent. Le garçon - car il y ressemblait - se réceptionna impeccablement et fonça vers elle à la manière d'un ninja. Elle créa rapidement un bouclier qu'il contourna avec une étonnante facilité. Elle le fit alors changer de forme et il devint une fine perche effilée.

"Ça doit être comme en SVT avec les rayons du soleil... Plus ils sont concentrés, plus leur chaleur est élevée !"

Elle prit le bâton dans sa main et attendit qu'il vienne à sa rencontre. Il ne se fit pas attendre et fondit sur elle. Madeleine bloqua son assaut et contre-attaqua. Ce stage d'escrime allait lui servir, finalement !

Parade. Parade. Parade. Elle faillit le toucher mais il esquiva de justesse et tenta une offensive. Elle fit s'allonger son arme et le bloqua. Parade. Parade. Elle lui égratigna le flanc et il lui coupa une mèche de cheveux en retour. Elle tenta d'exploiter une ouverture mais elle fut déjouée. Elle avait à faire à un adversaire redoutable.

Au bout de trente minutes, aucun des deux ennemis n'avaient réussi à causer de sérieux dommages à l'autre. Vu la violence répétée de leurs attaques, leur endurance relevait même de l'exploit. Madeleine n'eut plus assez de force pour utiliser sa magie et son baton redevint une flaque tandis qu'elle tombait à genoux sur le sol, le souffle court. Le jeune homme, lui, tenait son sabre à deux mains et semblait aussi fourbu qu'elle. La jeune fille comprit avec horreur qu'elle n'avait plus aucun moyen de se défendre. Mais elle n'avait plus aucun force à présent.

Son adversaire, qu'elle n'avait pas pu détailler jusque là, avait des cheveux étranges, couleur azur aux reflets bleu foncé. Quand à ses yeux, on avait l'impression de voir l'océan dedans. Il était plutôt de taille moyenne, un peu plus grand et plus âgé que Madeleine. Il s'approcha d'elle presque en titubant et lui mit la pointe de son sabre sous le menton.

- Voleuse, répéta-t-il. Je sais que tu en es une. Sinon, tu n'aurais jamais pu avoir ces yeux. Maintenant, réponds-moi : à qui les as-tu pris ?

Madeleine le dévisagea avec des yeux ronds.

- Alors, c'est comme ça que vous accueillez des jeunes filles perdues par ici ? En les traitant de voleuse et en les menaçant avec un sabre ? Désolée, je ne vois pas du tout de quoi vous parlez. Mes yeux sont parfaitement normaux. C'est plutôt vos cheveux qui me semblent bizarre, à moi.

Le garçon parut dérouté. Il baissa légèrement son sabre, ce qui n'échappa pas à la jeune fille.

"Il n'a sans doute pas l'habitude de menacer des gens, en déduit-elle. Si je plaide encore un peu mon innocence, il devrait ranger son machin tranchant."

- Vous voulez tout savoir ? Ok. Je me suis réveillée tout à l'heure - d'ailleurs, J'aimerais bien savoir l'heure qu'il est - entourée par des soldats en armure grise. Franchement, comme réveil, on a déjà vu mieux. Ensuite j'entends une voix bizarre, et pourtant je n'ai jamais eu aucun trouble mental. Et pour finir, je me fais agresser par un type avec un couteau géant ! Vous ne savez pas que le port d'arme est interdit dans ce pays ?

Elle se retint d'ajouter : "Si je suis encore en France !", mais elle savait que ça ne l'aiderait en rien. Et puis, elle avait déjà réussi son coup : lentement, son agresseur revint immobiliser son bras le long du corps, laissant l'épée fichée dans la terre. Son visage trahissait à la fois l'incompréhension et la perplexité. Ses yeux reflétaient toute son angoisse.

"Qu'est-ce que j'ai encore dit..."

- C'est impossible, dit-il, le corps tremblant.

- Qu'est-ce qui est impossible ?

Mais avant qu'elle ait pu ajouter quoi que ce soit, il mit un genou à terre et déclara :

- Écume, je suis vraiment désolé... Je ne vous avais pas reconnu !

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Euuuuh... Bonjour ? ^^"

Pas frapper, pas frapper, pas frapper...

Aïe ! J'avais dit, pas frapper !

Bon, déjà, je m'excuse du fait que mes chapitres prennent 1 mois pour être publiés.

Oui, j'ai compté.

Je sais que je vous déçois, ô vous qui lisez ce livre.

Je m'agenouille devant vous 🙇

Ensuite, bah... Comme j'ai toujours pas de retours sur le trucs des 400/500/600 vues, je pensais annuler.

Je vais pas vous demander de dire si vous êtes pour ou contre, je pense que personne va commenter.

*Sigh*

Comment ? Pourquoi j'ai un bleu ?
Bah, parce qu'une certaine personne m'a frappée parce que... Voilà quoi...

Madeleine : "Une certaine personne"? C'est pas très flatteur.

Souris : Mon Dieu...

Madeleine : Aucun Dieu ne te sauvera ici, c'est l'enfer qui t'attend !

Souris : ATTENDS, TU CROIS PAS QUE T'EN FAIS UN PEU TROP ?? C'EST JUSTE UN RETARD DE CHAPITRE !!

Madeleine : UN RETARD DE CHAPITRE SUR MOI !! ET VU QUE TOUT LE MONDE M'ADORE...

Souris : Où est partie s'enterrer la modestie déjà...

Madeleine : QUE JE SUIS LA PLUS FORTE...

Google : À côté du respect.

Madeleine : ET LA MEILLEURE...

Souris : Merci.

Madeleine : UN CHAPITRE DE MOI EN RETARD EST INACCEPTABLE !! COMPRIS ??

Souris : Oui, oui... D'ailleurs, où sont les autres ?

Madeleine : Je leur ai dit qu'il y avait une adaptation de nous en série et elles sont scotchées à Netflix...

Souris : Voilà pourquoi personne ne vient te tabass... Euh... Me venir en aide.

Madeleine : T'as tout compris... Attends... C'est moi où il t'avait failli dire "tabasser"?

Souris : *se téléporte* (bah quoi ? C'est plus facile que de sortir avec le chapeau, les lunettes de soleil et le manteau.)

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C'était nul ^^"

Bon bah merci à tous et au prochain chapitre !

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