Chapitre 14 : Les soldats gris

  Joséphine entrouvrit les yeux. Elle avait encore un affreux mal de tête qui ne semblait pas vouloir la laisser tranquille. Elle apercevait des arbres au tronc mince qui accompagnaient des buissons touffus et une bande d'herbe clair, mais sa vue était troublée par des soubresauts réguliers.

Elle referma les yeux. Elle ne pouvait rien tirer de ce qu'elle voyait, et ne voulait pas prendre le risque d'ouvrir complètement les yeux, surtout si elle était entourée d'ennemis.

Elle décida de se concentrer sur ce qu'elle ressentait, en tenant de contrôler la peur qui l'envahissait. Elle n'avait qu'une seule envie, c'était de crier, mais elle ne pouvait pas courir ce risque. Elle sentait qu'une corde liait ses poignets et ses chevilles à une sorte d'une épaisse branche de bois. Elle sentait un bout de branche lui égratigner le pouce droit. Elle avait également le dos ankylosé, et en déduit qu'elle devait être attachée façon cochon pendu. Ce n'était pas vraiment confortable.

Maintenant qu'elle était plus concentrée et moins paniquée, elle les entendit. Devant, derrière et des deux côtés autour d'elle. En tout, ils étaient quatre. Le bruit de leurs pas martelant le sol tel un tambour jouant en cadence accentuait sa migraine. Sauf qu'elle ne pouvait compter sur son ouïe pour lui indiquer qui étaient ses ennemis. Afin de les identifier, elle ouvrit les yeux.

C'étaient des soldats. En armures grises et luisantes, chacun équipé d'une lance à la pointe effilée et d'un casque qui couvrait même leur nez. Comme si, en pleine bataille, quelqu'un allait faire exprès de leur mettre un coup sur le pif. Cette pensée fit intérieurement rire Joséphine qui, soudain, oublia toute discrétion et se fit repérer par le soldat de derrière.

Comme s'ils communiquent par télépathie, les deux soldats soutenant la branche la lâchèrent et elle tomba lourdement sur le sol, réprimant avec difficulté un cri de douleur. Les soldats firent coulisser la branche et lui empoignèrent les bras avant de la faire asseoir contre un arbre au tronc dénué d'écorce et de l'attacher à ce dernier. Elle se tortilla afin de faire glisser l'épaisse ficelle, mais même pour elle, le nœud était impossible à défaire. Elle ne put donc se contenter de lancer un regard noir au soldat qui s'accroupit devant elle, son casque plus élaboré que celui de ses comparses et qui rendait impossible le fait de voir ses yeux. Mais le plus étonnant, c'était que son visage ne reflétait pas la moindre émotion. Pas même la joie d'avoir capturé une ennemie, car Joséphine devinait, à la manière dont ils l'avaient trimbalée, qu'elle ne pouvait pas dire d'eux qu'ils sont ses "alliés". Le soldat continua de la fixer avant de relever imperceptiblement la tête et de lancer :

- Que devons-nous faire, Seigneur ?

- Pardon ?

Elle le regarda, une brume d'incompréhension dans le regard, mais il l'ignora promptement, fixant toujours un point invisible au-dessus de sa tête. Il finit par déclarer :

- Bien, Seigneur.

Comme un seul homme, les soldats autour de lui se rapprochèrent de Joséphine, les lances brandies devant eux. La peur de la jeune fille refit surface, encore plus intense. Elle agita les jambes afin de se protéger, les mains entravées, mais cela n'eut aucun effet. Elle était en danger. Peut-être allait-elle mourir.

Soudain, quelque chose dans son esprit se débloqua. Elle sentit une immense connexion, une vie intense, une sensation de puissance. Elle se sentit soudain apaisée. Alors qu'elle se demandait d'où lui venait cette énergie soudaine, elle entendit une sorte de voix :

"La terre est l'élément de la compassion. Il est placé sous la garde de Feuille."

Les battements de son cœur s'accélérèrent soudainement. Un halo vert de la même couleur que l'herbe l'entoura.

"Reçoit les pouvoirs de la déesse."

Ses yeux changèrent subitement de couleur. On aurait dit que la forêt habitait en elle. D'une seule volonté, la corde tomba en miettes et la terre trembla. Les racines de l'arbre sortirent et se mirent à serrer les cous des soldats qu'elles avaient enlacés. Leurs casques émirent un "crac" strident et finirent en miettes. Lentement, les corps cessèrent de hurler, et cessèrent toute résistance. Les racines se replièrent alors, peu désireuses de se tacher de sang. Elles se renfouirent sous la terre et disparurent.

Joséphine sortit de sa transe. Ses yeux recouvrèrent leur éclat noisette. Elle poussa un cri horrifié en voyant les corps immobiles des soldats, mais ils n'étaient pas morts. Elle sentait leurs cœurs battre sur la terre.

Elle regarda ses mains. Il n'y avait rien d'apparent dessus, mais elle éprouvait une irrésistible envie : celle de toucher la terre, de se sentir plus proche d'elle. Mais elle ne pouvait pas rester dans un lieu où la mort avait failli frapper. Le cœur battant, elle slaloma entre les soldats étendus sur le sol et passa l'orée de la forêt.


Joséphine était assise au sommet d'une haute colline, contemplant le paysage qui s'offrait à elle. C'était très étrange : il lui suffisait de tourner le regard pour apercevoir un paysage différent. À droite, elle apercevait de hautes montagnes, à gauche un magnifique océan, et droit devant elle, des volcans en pleine éruption. En contrebas, elle voyait des villes et des bourgs situés de part et d'autres de la planète. Il y avait énormément de vert : de larges étendues d'herbes grignotaient la surface terrestre qui n'était pas envahie par les eaux.

Elle s'étonnait de voir aussi bien un paysage qui devait s'étendre sur des kilomètres. Sans doute était-ce en rapport avec son nouveau pouvoir. Joséphine était heureuse d'avoir quelque chose de "spécial" en elle, mais ce quelque chose lui faisait en même temps peur, elle craignait de ne pouvoir le contrôler et de tuer des gens. Ici, sur cette colline déserte où personne ne pouvait la voir, elle était en sécurité. Elle ferma les yeux et inspira, tentant de faire le vide dans son esprit. Aussitôt, elle vit quelque chose danser devant ses paupières closes. C'était exactement comme la plante qu'elle avait interrogée dans la forêt : une bribe de couleur verte immatérielle, qui brillait ou se ternissait selon la connexion qu'elle éprouvait. Elle projeta son esprit vers la minuscule vague et aussitôt elle entendit une voix :

"Qui... Qui est là ?"

C'était une voix fluette comme celle d'un enfant.

"Qui êtes-vous ? répéta la voix.

- Je... Et vous ?"

Elle sentit que la personne/plante à qui elle parlait émit un petit hoquet de surprise.

"Puis-je vous faire confiance ?"

Joséphine sursauta. À vrai dire, elle ne savait pas si quelqu'un de ce monde pouvait lui accorder sa confiance, elle ne savait ni où elle était ni ce qu'elle devait faire. Malgré cela, elle dit d'une voix assurée :

"Oui."

Plusieurs secondes passèrent sans que personne ne dise un mot, et Joséphine crut un instant que la communication était rompue. Elle poussa un soupir de soulagement quand elle entendit :

"Je m'appelle Erel. Je vis sous terre avec ma mère, mon père et ma soeur.

- Sous... Terre ? Comment ça ?

- Depuis que les soldats gris ont envahi la partie de forêt où nous habitions, nous n'avions plus le choix...

- Les soldats gris ? Ils ont envahi la forêt ?

- Seulement une partie, mais s'ils continue, la Jungle de la Terre sera à eux..."

Joséphine sentit son sang bouillir dans ses veines. Si elle avait encore ces enflures sous la mains, elle les aurait volontiers jeter d'une falaise. À cet instant précis, rien ne comptait plus pour elle que de protéger la jungle.

"Qui êtes-vous ? Vous n'êtes pas d'ici ?

- C'est... Un peu compliqué à expliquer. Non, je ne viens pas d'ici. Je m'appelle Joséphine, et je ne sais pas ce que je fais là. Où suis-je ?

- Tu ne sais pas où tu es ? Tu es à la limite de la Jungle de la Terre, la terre sacrée de Feuille.

- Feuille ? Qui est-ce ?"

Elle posait la question mais au fond d'elle, elle savait pertinemment la réponse.

"«Était» serait plus juste. C'est l'ancienne déesse de la Terre."

Joséphine tâta le rocher de ses mains, comme pour vérifier qu'il était bien là. La tête lui tournait et elle avait le souffle coupé. Elle n'arrivait pas à suivre toutes les informations qu'Erel lui donnait.

"Je... Que lui est-il arrivé ?

- Elle a été vaincue par Laros...

- Qui est Laros ?

- Ne savez-vous donc rien dire d'autre que des questions ? Qui êtes-vous ?

- J'ai posé la question en premier !"

La jeune fille rit légèrement devant leur échange. Qui que soit - ou quoi que soit - Erel, il était pour l'instant son seul soutien. Tant qu'elle ne savait pas tout ce qu'elle devait savoir sur ce lieu, elle ne couperait pas la communication.

"Très bien, céda-t-il. Je réponds à ta question et tu réponds à la mienne, D'accord ?"

Joséphine remarqua qu'il avait délaissé le "vous" pour un "tu" plus personnel. Elle sourit, amusé par son audace.

"Marché conclu, dit-elle. Qu'ai-je à savoir sur Laros ?"

Erel parut réfléchir un instant, comme s'il choisissait soigneusement les informations à lui donner. Joséphine n'aimait guère les cachotteries, ainsi lui dit-elle avant qu'il ait pu dire quoi que ce soit :

" Tu ferais mieux de tout me dire, sinon je ne te dirais rien non plus."

Erel émit un petit cri d'étonnement, il ne s'attendait visiblement pas à ce qu'elle lise en lui aussi clairement. Il poussa un petit soupir résigné et dit :

"Très bien. Laros est le nom de l'actuel 15e souverain d'Estralis. Il faisait à l'origine partie d'une branche très éloignée de la famille royale, mais après la mort du précédent roi ses enfants sont morts dans une embuscade. La place de roi était alors vacante et les conseillers s'apprêtaient à élire un nouveau souverain quand il est arrivé. On dit qu'il a convaincu le Conseil et les déesses qu'il était le digne héritier du trône, et il y a accédé. Peu après, les déesses ont disparu. Laros a débuté son règne, il a commencé par écarter le Conseil et toutes les aides du précédent roi pour régner en autonomie. Pourtant, il n'a pas œuvré pour le bien de son peuple, mais plutôt pour le faire choir. Il a commencé à exiger un revenu mensuel de la part de toutes les terres, et il menaçait de couper les vivres de ceux qui ne pouvaient pas payer. Il a bâti son château au milieu de la planète et depuis, on ne sait pourquoi, la magie a disparu...

- Comment cela ?

- La terre est devenue inféconde, l'air intoxiqué, l'eau empoisonnée et le feu a perdu sa chaleur... Certains disent que Laros a été reconnu maître des quatre éléments et que ceux-ci lui ont voué une obéissance éternelle.

- C'est impossible !"

Joséphine avait crié ces propos et s'était mise debout. Le sol trembla sous le coup de sa fureur et elle sentit Erel pousser un cri terrifié.

"Tu me mens, Erel. Sors de ta cachette !"

Aussitôt la terre se déforma derrière un arbre au tronc épais et un garçon atterrit juste devant Joséphine. Il possédait un teint mat et des cheveux de la même couleur des arbres. En se voyant ainsi repéré, il se releva en lançant un regard effrayé à la jeune fille.

- Parle ! dit-elle avec colère. Qu'est-ce qui te pousse à me mentir ?

Le visage empreint de terreur du jeune homme l'étonna. Elle remarqua alors que ses pouvoirs avaient réagi et qu'une aura verte se répandait autour d'elle, donnant une allure imposante à ses cheveux et ses vêtements. Elle se força à se calmer intérieurement et réprima un soupir de soulagement quand elle vit la couleur émeraude se tenir puis disparaître.

Erel paraîssait à présent plus intrigué qu'effrayé. Son visage était nettement moins pâle et son corps n'était plus figé en une position défensive. Joséphine soupira puis lui tourna le dos, consciente qu'elle ne pourrait plus rien en tirer. Elle s'apprêtait à dévaler la colline quand une voix l'arrêta net :

- Euh... Attendez ?

Joséphine tourna la tête et vit qu'il s'était approché, la main tendue vers elle.

- Je suis désolé de vous avoir menti. Tout à l'heure, quand je vous ai vue dans la Jungle, je n'en croyais pas mes yeux... C'est bien vous ?

Joséphine lui jeta un regard étonné, ne comprenant pas ce qu'il lui racontait. Pourtant, en voyant ces habits confectionnés dans ce qui paraissait des feuilles, une image lui revint malgré elle en tête.

- Qu... C'est toi qui as fait pousser cette feuille géante, quand je suis tombée ?

Il hocha la tête.

- C'est vous, n'est-ce pas ? C'est vous que nous attendons tous ?

Joséphine se prit la tête dans les mains.

- Mais de quoi tu parles, à la fin ? Je n'ai rien à voir avec ça !

- Si, c'est vous ! C'est vous qui avez fait pousser ce pilier ! Ça ne peut être que vous !

Il fit un pas en avant et agrippa le bras de la jeune fille. Celle-ci, se sentant menacée, déchaîna sa magie :

- NE ME TOUCHEZ PAS !

La décharge d'énergie fut si violente qu'elle cueilla Erel et le propulsa contre un arbre dont l'écorce se détacha sous le coup. Joséphine ne le vit pas tout de suite, son attention fixée sur l'énergie qui s'échappait d'elle, puis elle vit le corps assommé du jeune homme et son aura s'éteignit aussitôt.

- Erel ! dit-elle. Je... Je suis désolée... Je ne voulais pas...

Elle ne put dire un mot de plus car des larmes vinrent brouiller sa vision. Elle dévala la colline, laissant derrière elle Erel inconscient... et le sol, marqué par sa magie d'une trace indélébile.

Une marque que seul un être choisi par la terre pouvait laisser.

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Bonjouuuuuuur!

Emma : Quoiiiiiiiiiiiii??? T'étais pas morte ??

Moi : Non, merci quand même ça fait plaisir...

Joséphine : *range le champagne*

Moi : Ça fait plaisir que je disais... Vous pourriez être reconnaissantes, c'est moi qui vous ai créées !

Silence.



Moi : Et ça voulait dire quoi ce long silence indescriptible ?

Marie: Silence pesant, harmonieux, lourd de sens...

Moi : Ce silence tout sauf indescriptible...

Emma : Ça veut dire qu'on s'en fiche.

Madeleine : Royalement.

Joséphine : Exactement.

Marie : C'est tout à fait correct.

Moi :... Donc vous vous en fichez d'exister ?

Marie : C'est de toi dont on se fiche.

Rires.

Moi : *au bord de la crise de nerf*
Vous pouvez pas rester sérieuses une minute ?!

Joséphine : Oh ! Regardez ! Une licorne !

Moi:.. une seconde ?

Marie : J'ai faim...

Moi :... Un millième de seconde ?

Emma : Les vaches volantes ça existe ?

Moi : MAIS ARRÊTEZ BON SANG ! J'ÉTAIS VENUE VOUS ANNONCER UN TRUC SUR LES 400 VUES ET C'EST LA FOIRE! MAINTENANT COUCHÉES !

Madeleine : Aaaaaaaah mais fallait le dire que c'était pour ça !

Emma : On t'aurait écouté plus tôt !

Marie : Carrément !

Joséphine : Allez ! C'est quoi le truc ?

Moi : Tout d'abord je maintiens l'idée de faire un petit concours pour fêter ça (400 vues c'est énorme pour moi, merci beaucoup) même si je n'ai pas eu beaucoup de retours. Je respecte les lecteurs timides et qui ont honte de montrer qu'ils lisent cette histoire mais comme tous les auteurs recevoir l'avis des lecteurs est toujours important comme le fait de savoir si ça vous plairait de savoir que je vais organiser quelque chose pour vous remercier. Donc merci de donner vos avis.

Ensuite les trois personnes qui ont voté (oui parce qu'elles sont seulement trois) ont voté pour ces  choix :

- Le petit quiz / 2 votes
(Juste pour savoir : vous préféreriez un quiz de connaissance sur Magie Éternelle ou un test de personnalité, du genre "quel élément vous correspond" ou "quel personnage de Magie Éternelle êtes-vous" ...?)

- Le petit concours de dessin / 1 vote

Donc, si ce n'est pas trop vous demander, j'aimerais que vous revotiez pour que je sache quoi organiser, merci !

Voilà, c'est tout !

Marie : *me regarde d'un air ahuri*

Madeleine : *me regarde d'un air ahuri*

Emma :*me regarde d'un air ahuri*

Joséphine: *me regarde d'un air ahuri*

Moi : Bah... Quoi ?

Marie : Tu te fiches de nous ? J'ai failli m'endormir pendant que tu parlais !

Moi : Je sais que j'ai pas de grands talents d'oratrice mais je vous prie d'être un peu plus respectueuses !

Emma : Tu sais quoi ? Je vais t'en montrer, du respect ! *S'en va*

Madeleine : Franchement... Tu me déçois. *S'en va*

Joséphine : Je pensais pas que t'étais comme ça. *S'en va*

Moi : Mais... J'ai rien fait... *Pleure*

???: *S'approche et tapote dans le dos de l'auteure*

Moi : *se mouche en faisant un bruit d'éléphant. Se retourne* Merci... AAAAAAAAAAAH ! MAIS QUESTUFAISLÀ??

??? : Quelque chose... *S'en va*

Moi : ... Ah ouais... Après les persos qui s'invitent, il y a même eux...

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Cette scène était un peu pourrie je trouve ^^"
À bientôt au prochain chapitre !

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