En Danger {Part 1}
Alec était épuisé. Ses vêtements noirs étaient déchirés par endroits, des blessures recouvraient ses bras et du sang séché tâchait ses cheveux. Le combat d'aujourd'hui avait été difficile. Izzy, Clary et lui s'étaient retrouvés piégés à l'Hôtel Dumort. En effet, les vampires avaient lancé un appel à l'aide aux Chasseurs d'Ombre lorsque les démons de Lilith s'en étaient prit directement à eux, tout ça pour un peu de sang. Évidement, le nouveau directeur de l'Institut de New York, sa sœur et sa presque-future-belle-soeur s'étaient empressés d'intervenir.
Heureusement, il allait enfin rentrer chez lui, chez eux. Il rêvait de prendre une douche et de se reposer dans les bras de son amant. L'aîné des Lightwood s'était marié avec le Grand Sorcier de Brooklyn deux ans auparavant, lors d'une cérémonie privée en comité restreint. C'était Jem qui les avait unis, lui qui connaissait le sorcier depuis des siècles. Passant le pas de la porte d'entrée, Alec s'annonça, mais seul le silence et l'écho de ses paroles lui répondirent. C'était étrange. Magnus était censé être là.
- Mag' ? Magnus tu es là ?
Commençant à s'inquiéter, et Dieu seul sait si Alexander avait le don de se mettre dans des états impossibles en très peu de temps, il sortit l'épée qu'il avait accroché dans son dos et se dirigea à pas furtifs dans le salon. Là, sous ses yeux, il découvrit son sorcier inconscient sur le sol. Les livres de leurs bibliothèques avaient volé de leurs étagères pour atterrir un peu partout, les coussins étaient éventrés et des plumes jonchaient le sol où un peu de sang et de suie s'étalaient. Essayant de maîtriser la panique sourde et grandissante qui venait de le prendre, Alec se fit violence et se força à vérifier que celui où celle qui avait oser attaquer son époux était bien partit ou hors d'état de nuire. Ne trouvant personne d'autre qu'eux dans le loft, le nephilim lâcha brusquement son arme et se précipita vers son mari.
- Magnus, Magnus réveille toi ! Mag !
A genoux à ses côtés, Alec secouait ses épaules avec force. Magnus ne réagissait pas. Il respirait, pourtant. Alors qu'il hurlait encore son prénom, Alec entendit un gémissement étouffé, suivit d'une plainte et d'un soupire. Un main chaude se posa sur son torse.
- Stop...Alexander pitié je t'avais entendu les vingt premières fois, murmura Magnus.
- Par l'Ange tu es vivant ! S'exclama le plus jeune en le prenant dans ses bras, plantant ses lèvres sur celle du sorcier.
Magnus répondit tendrement au baiser, sa main remontant sur la joue du mortel, la caressant de son pouce vernis. Lorsqu'ils se séparèrent, les deux hommes étaient bien plus serein que précédemment. Front contre front, ils laissèrent leur respiration et la rythme de leur coeur s'harmoniser avec celui de l'autre.
- Magnus que s'est il passé ? S'enquit alors le Chasseur d'Ombre.
- Tu ne me croirais pas si je te le disais, sourit l'immortel.
- Magnus...
- Bien, bien ! Si tu veux tout savoir il ne vaut mieux pas unir cuisine et magie. Certains ingrédients ne vont pas ensemble.
- Je ne comprend pas...et ce sang par terre ?
Pour lui répondre, le sorcier passa un doigt dans le liquide gluant et le porta à ses lèvres. Il lui fit un sourire.
- Rien de plus que du coulis de fruits rouges mélangés à du chocolat.
Alec soupira fortement. Un jour Magnus lui ferait faire une crise cardiaque et ce serait entie sa faute. Lorsqu'il lui fit la remarque, Magnus éclata de rire.
- Tu es plus costaud que ça, Alexander.
Le jeune homme secoua la tête, amusé et soulagé, et annonça qu'il allait prendre une douche. Le jet d'eau chaude détendait ses muscles et il ferma les yeux. Il n'entendit pas la porte de la salle de bain s'ouvrir et se fermer à clef. Ce n'est que quand deux mains tièdes se posèrent sur ses hanches nues qu'il sursauta. Mais il comprit bien vite qu'il ne s'agissait pas là d'un ennemi quand une paire de lèvre se posa sur sa nuque. Posant ses mains sur celles de son compagnon, nouées au niveau de son ventre, il demanda à Magnus si tout allait bien.
En effet, le sorcier ne disait toujours rien. Cela lui arrivait, parfois. Il avait des passages à vide. Alec en avait parlé avec Catharina et Tessa et les deux jeunes femme lui avait répondu la même chose. Magnus vivait depuis si longtemps que, parfois, il avait de mauvais jours où plus rien allait, où il voulait être mortel, comme tout le monde. Dans ces jours là, le sorcier restaient chez lui, sans sortir. Il ne portait plus autant de couleurs vives et il errait dans le loft comme un fantôme. Puis un jour Magnus trouvait quelque chose pour s'occuper et les mauvais jours étaient oubliés pour quelques décennies au moins. Ici, ça faisait deux, trois jours qu'il était dans cet état, et Alec le savait.
C'est pour ça qu'il se forçait à rentrer de bonne heure et à passer le plus de temps possible avec son amant. Magnus devenait fragile et distrait lors des mauvais jours. C'est pour cela que, d'une certaine manière, savoir qu'il avait presque fait exploser leur appartement par accident ne l'étonnait même pas.
- Magnus ? Répéta-t-il. Est-ce que ça va ?
Le sorcier hocha la tête imperceptiblement et se serra un peu plus à lui. Alec savait que Magnus avait peur. Lorsque le sorcier s'inquiétait de quelque chose, les périodes de mauvais jours étaient plus nombreuses. Et Magnus craignait de le perdre. C'était compréhensible, en tout cas pour Alec : il n'était qu'un chasseur d'ombre, il mourrait jeune, certainement sur le terrain, il en avait conscience et l'acceptait. Et même s'il mourrait de vieillesse, il ne vivrait jamais éternellement comme Magnus. Et si le sorcier ne clarifiait jamais sa peur avec des mots, elle était bien présente dans sa vie.
- Je suis là, Mag'. Je suis là et je t'aime.
Le jeune homme sentit un nouveau baiser contre sa peau, et le corps de Magnus se détachant du sien. Ils s'embrassèrent une dernière fois, sur les lèvres, puis décidèrent de sortir de la douche pour se réchauffer un peu. Les deux hommes s'habillent et commandèrent une pizza qui ne tarda guère à arriver et à être avalée.
- On ferait mieux d'aller se coucher, déclara Alec en fin de soirée.
Il débarrassa la table et se dirigea vers la chambre avant de se retourner, réalisant que Magnus ne lui suivait pas.
- Vas-y, lui assura le sorcier. Je te rejoint dans une minute. Promis, Alexander, ajouta-t-il en voyant que son amant n'était pas convaincu.
Alec obtempera finalement et se coucha dans les draps frais de leur lit conjugal. Il avait passé une bonne soirée, et pourtant quelque chose le tracassait.
Magnus.
Le sorcier était étrange. Pas à cause de ses mauvais jours, non c'était encore autre chose. Mais il ne comprenait pas quoi. Les mains jointes derrière la tête, il tenta de comprendre ce qui le chiffonait depuis qu'il était rentré de l'Institut. Le noireaud entendit vaguement la porte de la chambre s'ouvrir, se refermer et la clef qu'on tourne dans la serrure. C'était une des nouvelles petites manies de Magnus apparement. Il sentit un poids sur le lit, puis sur ses cuisses. Le sorcier se tenait au-dessus de lui, assis contre le bassin du plus jeune qui lui sourit. Son visage n'était éclairé que par la lumière de sort qui venait de la pierre de rune posée sur la table de chevet du jeune.
Il s'observerent en silence, Alec détaillant le visage de son compagnon. Son nez, ses joues, le maquillage autour de ses yeux. Ses yeux si...
La réalité le frappa, et il sût ce qui n'allait pas. Il sût ce qui l'avait dérangé depuis le début. Les yeux de Magnus. Dans ses mauvais jours, il cherchait à être aussi humain que possible. Alors pourquoi arborait il ses yeux dorés à la pupille de chat. Commençant à paniquer, Alec vit le sourire mauvais sur les lèvres de Magnus, et sa main se serrer doucement sur sa gorge. Alec essaya de lui faire lâcher prise mais Magnus était beaucoup plus fort que d'habitude et une seule pensée l'étreint alors : il allait mourir de la main de l'homme qu'il aimait.
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A suivre ! Feedback please 🙂
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