Corps {Partie 4}


Ah je suis trop faible ! Aller, c'est cadeau ! ^^ Bonne lecture !

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Alec fut tiré du sommeil par une main fraîche sur sa joue chaude. Le noiraud s'était endormis en chien de fusil, la bassine pleine de bile entre les bras. Il avait demandé à sa sœur, qui était repassé, de bien vouloir ouvrir la fenêtre pour calmer ses bouffées de chaleur. La jeune femme avait dit que c'était normal et elle lui avait tenue la main quelques heures avant de devoir s'en aller, les heures de visites étant terminées.

Le Chasseur d'Ombre gemit donc face à la sensation de froid sur son visage brûlant, la fièvre ne diminuant que très lentement, son état fluctuant encore de manière incertaine. Il se força à ouvrir les yeux et tenta de se redresser avec une grimace de douleur.

- Chut...reste allongé, tout va bien ce n'est que moi, chuchota une voix apaisante à son oreille.

- Magnus ? Demanda le Nephilim d'une voix incertaine.

- Oui, Sayang. Je suis là, ne t'en fais pas, le rassura-t-il en essuyant son front d'un linge humide qui detendit le plus jeune.

Alec cligna des yeux plusieurs fois. Le sorcier le regardait avec inquiétude, ses yeux plissés d'angoisse, le regard soucieux. Il semblait triste, et ses yeux brillaient de larmes contenues. Le noiraud leva une main faible jusqu'à son visage et la posa sur ma joue de son époux qui pencha la tête, profitant du contact, suspendant son geste.

- Je suis désolé mon ange. Je n'aurais pas dû réagir de cette manière. Je n'aurais pas dû crier après toi, et surtout je n'aurais pas dû te laisser alors que tu venais à peine de te réveiller d'une opération lourde.

- Je t'ai blessé, souffla Alec. Tu avais toutes les raisons d'être fâché...

- Peut être, mais ça n'excuse pas mon départ. Je t'ai épousé, Sayang. Pour le meilleur et pour le pire, dans la santé et la maladie. J'aurais dû mettre mon ego de côté et rester avec toi cette nuit.

- Je savais que j'épouse ton ego en t'epousant, tenta de plaisanter le plus jeune.

Le Chasseur d'Ombre sourit faiblement et laissa Magnus le débarrasser de sa bassine, sa silhouette longiligne illuminée par la lampe de chevet. L'asiatique revint s'asseoir au bord du lit et serra la main de son mari dans la sienne. L'immortel posa l'autre sur le ventre gonflé de son amant et laissa agir sa magie pour soulager sa douleur.

Le Nephilim ferma les yeux un instant et soupira de bien-être. Son sorcier avait toujours su quoi faire pour qu'il se sente bien. Magnus, de son côté, avait beau se sentir toujours un peu en colère contre son compagnon, il se sentait coupable de l'avoir abandonné. Dès qu'il avait passé la porte de cette chambre d'hôpital il avait voulu faire demi-tour, mais il avait aussi besoins de réfléchir.

- Comment tu te sens ? S'enquit l'asiatique avec sincérité.

- Mieux, maintenant que tu es là, sourit doucement le Nephilim. Je suis désolé pour ce qu'il s'est passé mon chat...si tu savais comme je m'en veux..., commença-t-il à sangloter.

- Non mon amour ne pleure pas, tout va bien...Je suis encore fâché après toi et je risque de t'en vouloir quelques temps mais...je comprend tes motivations et sache que ça n'impacte en rien l'amour que j'ai pour toi.

Le sorcier recueilli les larmes de son amant du bout de ses lèvres et caressa ses joues de ses pouces, prenant son visage en coupe, collant leur front. Alec serra les mains de son homme et souffla doucement pour calmer sa respiration. Magnus s'écarta avec lenteur et sourit. Derrière son sourire, Alec remarqua les larmes de l'Indonésien.

- Aide moi à comprendre, Alexander...Pourquoi tu as fais ça ? Qu'est ce qu'il t'a prit ?

Le noiraud baissa les yeux et se tritura les mains. Il s'appreta à parler lorsqu'il gargouillis lui échappa. Se penchant au bord du lit pour rendre, Magnus eut le réflexe de lui présenter la bassine et lui caressa le dos pour calmer ses nausées. Avec son mari à ses côtés, Alec se calma plus vite et il laissa son époux lui essuyer la bouche avec une service et lui tendre un verre d'eau qu'il accepta avec gratitude.

- Est-ce que ça va ?

- Je crois que c'est passé, merci....Magnus je...La semaine dernière, quand tu as commencé à être malade, je me suis inquiété. J'ai cru que tu avais un cancer ou je ne sais quoi et puis...et puis je t'ai vu. C'était le jour où on est allés se promener à Central Park et...et quand je t'ai vu te faire vomir dans la salle de bain...j'ai paniqué.

Magnus baissa les yeux sans un mot mais il laissa son amant continuer sur sa lancée. Alec reprit parole, la voix tremblante.

- Je suis allé voir Isabelle en lui demandant de l'aide. Je sais que j'aurais dû t'en parler, je m'en rend compte maintenant mais...mais j'avais si peur que tu te braques, que tu nie ou que tu sois en colère après moi de t'avoir surpris...

- Mais pourquoi ? A quoi ça pouvait te servir de t'infliger ça ?

- Ça m'avait tellement fait mal de te voir te détruire...j'ai pensé que si on inversait les rôles tu t'ouvrirais à moi...

Bien sur que l'idée était mauvaise, Alec le réalisait, bien qu'après coup. Mais, sur le moment, il n'avait pensé qu'à son mari et au fait qu'il voulait l'aider à surmonter ses problèmes.

- Tu as eu de la chance, tu le sais ça ? Demanda Magnus. J'ai vu Catarina, elle m'a dit que tu étais passé par une belle porte...et cette histoire est loins d'être derrière nous. Tu vas avoir un régime strict pendant plusieurs semaines et beaucoup d'antibiotiques.

- Oui mais tu seras là, avec ta magie, pas vrai ? S'enquit le noiraud.

- Évidemment, mon ange, le rassura l'Indonésien. Je ne te laisserais jamais plus mon amour.

- Mags...Je...je ne veux pas te forcer mais...mais si j'ai fais ça c'était pour t'aider...S'il te plait parle moi mon chat...à ton tour de m'expliquer...

L'immortel fuya le regard cobalt de son amant qui l'observait avec inquiétude. Alec, qui refusait d'abandonner son époux et de mal faire les choses une fois de plus, posa une main sur son cœur, et l'autre sous son menton pour le forcer à le regarder.

- Je ne te jugerais jamais, Magnus. Jamais. Ce qui t'arrive n'est pas de ta faute. Mais ne me repousse pas, je t'en prie. Tu l'as dit toi même : pour le meilleur et pour le pire. Je traverserais l'enfer avec toi s'il le faut, mais je ne te laisserais pas vivre dans le tournant seul un jour de plus.

- Je suppose qu'il est trop tard pour me chercher une bonne excuse ? Souffla douloueusement l'asiatique en laissant ses larmes couler.

Le plus jeune secoua doucement la tête et noua leurs doigts pour l'inciter à poursuivre, lui apportant silencieusement son soutient.

- Je...j'ai commencé quand j'étais petit...A peine quelques temps après avoir découvert ma vraie nature. Ma mère venait de se suicider parce que j'étais le fils d'un démon et mon beau-pere à essayé de me tuer...Je me vouais une haine viscérale...

Alec déglutit. Il voulait dire à son cher et tendre que ce n'était pas sa faute, mais il se rendit compte qu'il ne devrait pas interrompre le sorcier pour le moment.

- Avant d'être recueillis par Ragnor, je suis resté seul, vivant dans la rue et le froid. Je n'étais qu'un enfant et je mourrais de faim. Le peu de nourriture que je trouvais, je l'engloutissais jusqu'à m'en donné mal au ventre, tant j'avais peur de mourir de faim...Puis je me rappelai qui j'étais, et que je ne méritait pas de survivre, alors je me faisait vomir et c'était un cercle sans fin...

L'immortel marqua une pause pour reprendre son souffle, la main d'Alec toujours ancrée dans la sienne.

- Ragnor m'ai aidé à m'accepter. Il m'a sauvé la vie de milliers de façon que tu ne peux pas imaginer....Il m'a guéri...et quand je t'ai rencontré mon ange, j'ai bien cru que toute cette histoire serait définitivement derrière moi.

- Que s'est-il passé ?

- Il a six moi environs...j'ai été au Labyrinthe en Spiral. Une jeune sorcière venait d'être découverte...elle avait des yeux similaires au miens, sauf que ses pupilles étaient horizontales et qu'ils étaient rouges comme des rubis...Sa marque s'était manifestée très tard...elle avait quinze ans...

- Avait ? Remarqua Alec.

- Elle avait peur de nous, de moi...J'étais le plus apte à l'aider, à comprendre qui elle était...elle a hurlé en me voyant...j'ai essayé de l'aider, de lui apprendre à maîtriser ses pouvoirs...Elle a échappé à notre surveillance et s'est suicidée...elle avait laissé un mot...

Le sorcier fit apparaître une fine feuille de papier que le noiraud lu avec angoisse, son cœur se déchirant.

Je ne serais jamais comme vous. Je ne serais jamais un monstre

- Par l'Ange, Magnus...

- Je sais que je ne devrais pas réagir comme ça...mais je me sens coupable ! Et sa mort a fait ressurgir des souvenirs que je croyais avoir oublié, laissé définitivement au passé...

- Pourquoi tu n'es pas venu me trouver ? Mon chat j'aurais pu t'aider, on en aurait parlé !

- Je ne voulais pas que tu me vois à travers ses yeux...que tu me vois comme un monstre..., murmura Magnus d'une voix meurtrie.

Le Chasseur d'Ombre se redressa dans son lit avec une grimace de douleur puis ouvrit les bras pour accueillir le sorcier contre lui, le plus vieux veillant à ne pas écraser le ventre de son amant. Alec caressa ses cheveux et chuchota tout en embrassant son front.

- Mon chat, tu ne seras jamais un monstre, d'accord ? Ce qui est arrivé à cette fille n'est pas de ta faute...Tu n'as pas a porter ce fardeau tout seul Mags...Tu mérite le bonheur mon chéri, pas la souffrance...

- Ce n'est pas aussi simple, Alexander...Je...ce n'est pas quelque chose que je peux contrôler...

- Je sais mon chat, mais tu n'es pas seul...Je ne te forcerait jamais à rien, mais je suis là pour toi si tu le souhaite. Je peux t'aider, je serais toujours là pour toi, mais c'est à toi de prendre cette décision. Je ne veux que ton bonheur...

Magnus garda le silence, hochant simplement la tête. L'immortel se laissa bercer par les battements du cœur de son amant et finit par s'endormir entre ses bras, le sommeil agité de souvenirs douloureux et de cauchemars angoissants.

Le lendemain matin, l'asiatique fut réveillé par une main sur son épaule qui le secouait doucement, une voix appelant son prénom. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il reconnu sa meilleure amie.

- Cat...?

- Tu sais que tu n'es pas censé être là ? Le taquina-t-elle. Les heures de visites n'ont même pas commencé.

- Je ne pouvais pas le laisser seul..., souffla l'Indonésien.

- Ne t'en fais pas Magnus, tu as bien réagis. Tu lui as sauvé la vie.

L'asiatique regarda le visage endormis de son compagnon, repensant à leur discussion de la nuit. Oui. Il culpabilisait toujours de la mort de cette jeune sorcière, mais il s'était racheté, d'une certaine manière, en sauvant son époux. Magnus soupira et, sans quitter Alec du regard, souffla à voix basse.

- Cat'...je suis....

Il fallait qu'il le dise, sinon il ne pourrait jamais passer le pas et aller de l'avant.

- Je suis boulimique, avoua-t-il pour la première fois à voix haute, les larmes obstruant sa gorge. Et j'ai besoins d'aide...

Son regard rencontra celui d'Alec qui venait d'ouvrir les yeux et qui le regardait avec amour, le remerciant silencieusement de cette preuve d'amour et de confiance. Ils se soigneraient : ensembles.

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Finit ^^

Des avis ?

Je vais faire une pauses sur les OS pour me consacrer aux différents tomes des Chroniques Lightwood-Bane donc on se retrouvera dans ce recueil dans quelques temps mes amis

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