Ce qui ne nous tue pas {Partie 2}
Préparez vos mouchoirs. Sérieusement même moi j'ai pleuré en écrivant...
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Une semaine plus tôt...
Raphaël soupira pour la énième fois de la soirée. Dios, que les vampires de son clan pouvaient l'énerver parfois ! Mais il était leur chef et c'était à lui de régler les conflits entre les différents membres alors même si ça ne lui plaisait pas, il s'y collait.
L'Espagnol lança un vieux vinyle qu'il chérissait et se replongea dans ses souvenirs, le nez levé vers les étoiles qu'il apercevait depuis son balcon. Un mince sourire etira ses lèvres. Il aimait regarder le ciel pour se calmer. Il se sentait si insignifiant face à cette immensité qu'il pouvait presque en oublier ses problèmes.
Son téléphone sonna et il baissa les yeux pour voir le nom qui s'affichait. C'était Magnus. Instantanément, Raphaël perdit de sa superbe, son sourire s'effaçant pour laisser place à une inquiétude sourde. Il savait que le sorcier allait de moins en moins bien ces derniers temps et un appel à cet heure ne pouvait que signifier quelque chose de grave.
Tachant de garder son sang froid pour aider son ami, le vampire s'empressa de décrocher et parla d'une voix posée qui trahissait pourtant son angoisse.
- Magnus, qu'est ce que je peux faire pour toi ?
Seul le silence lui répondit. Au bout de la ligne, il n'entendait que les voitures au loins et la légère bruine qui tombait sur la grosse pomme.
- Magnus, est ce que tout va bien ? Demanda-t-il encore.
- Raphaël...
L'immortel déglutit. Ce n'était qu'un pince filet de voix, à peine plus élevé qu'un murmur. Il sentait le danger venir, un danger autour de Magnus. Le sorcier n'allait pas bien. Du tout.
- Magnus qu'est ce qui ne va pas ? Où es tu ?
- Tu veux bien me rendre un service s'il te plaît ? Souffla l'asiatique d'une voix éraillée, comme s'il avait passé des heures à hurler. Dis à Alexander...dis lui pour moi...que je l'aime. Dit lui que je suis désolé....
C'est à cet instant que Raphaël comprit. Coinçant son téléphone contre son oreille, il coupa la musique et enfila une veste avec rapidité.
- Dit lui qu'il n'aurait rien pu faire...Dit lui que ce n'est pas de sa faute, qu'il n'a pas à s'en vouloir...
Le vampire entendait son père de cœur pleurer à l'autre bout de la ligne. Sa voix se fit pressente.
- Magnus quoi que tu veuilles faire surtout ne fait rien d'accord ? Je vais venir. Dit moi où tu es, je t'en prie !
- Je suis désolé.
- Magnus !
Mais c'était trop tard. Le sorcier venait de raccrocher. Raphaël jura dans ses dents et courut aussi vite qu'il le put dans les rues de la ville. Il avait une idée de l'endroit où se trouvait son ami et il espérait ne pas se tromper.
Le ciel était noir et chargé et tout était trempé dans les rues. Le vampire puisa dans ses forces pour arriver à temps, priant un dieu auquel il ne croyait plus pour qu'il ne soit pas trop tard. Arrivé au pont de Brooklyn, il le vit.
Magnus était de l'autre côté de la rambarde, surplombant le vide et l'eau sous lui. Il pleurait de tout son saoul, les yeux dans le vague et il tremblait comme une feuille. Son corps se pencha légèrement en avant, prêt à sauter.
- Magnus !! Hurla le vampire.
L'Indonésien, surpris, tourna la tête brusquement. Ce geste lui fit malheureusement perdre son équilibre. Son pied glissa sur la surface métallique glissante de bruine et il chuta dans le vide.
Raphaël se précipita sur lui et réussi à la rattraper in-extremis par la main. Le choc envoya Magnus buter contre l'armature du pont, son dos s'écrasant violemment contre un pilier. Il lâcha un cri de douleur et leva le regard vers son fils de cœur.
- Accroche toi à moi ! Pria Raphaël. Je vais te remonter, ne me lâche pas la main !
Le vampire hissa le sorcier jusqu'à lui, le ramenant sur la partie piétonne de la construction. Tous deux s'ecroulerent au sol, l'Espagnol serant le plus vieux dans ses bras.
- Je te tiens. Je te tiens je suis là. Tout va bien tu es en sécurité.
Il ne savait pas s'il disait ça pour Magnus ou pour lui même. Mais il était là, vivant, dans ses bras. Il avait réussi à le sauver. Une fois de plus.
- La suite tu la connais, murmura l'immortel.
Alec deglutit difficilement et se passa nerveusement une main dans les cheveux. Magnus avait souhaité mourir et le souhaitait sans doute encore et lui n'avait rien trouvé de mieux à faire que de l'enfoncer dans sa haine de soi.
- Par l'ange...il faut le retrouver !
- Il n'est pas au pont, j'ai déjà été voir, souffla Raphaël.
- On doit aller voir au loft. Maintenant.
Le vampire hocha la tête et attrapa le Nephilim par le col avant de se mettre à courir aussi vite qu'il le pouvait jusqu'à l'appartement du sorcier. Alec, lui, sentait un étaut de honte et de culpabilité lui serrer la poitrine. Il avait traité Magnus comme un moins que rien alors que son époux souffrait et qu'il avait été trop aveugle pour le voir.
Raphaël s'arrêta au pied de l'immeuble de son ami et les deux hommes se precipiterent dans le loft. La pièce de vie était plongée dans le noir et le silence ambiant faisait bourdonner leurs oreilles. Ils fouillerent chaque pièce avant de le trouver.
Alec hurla le nom de son mari dès lors que son regard se posa sur lui. Le sorcier était recroquevillé dans la baignoire, habillé et chemise ouverte. Ses yeux étaient clos et il ne semblait pas respirer. L'eau, rouge écarlate, lui couvrait la bouche.
Le noiraud se laissa tomber à genoux à côté de lui, les yeux brûlants, incapable de reprendre son souffle. Il appela à l'aide, criant à Raphaël de venir l'aider puis il souleva le corps de Magnus dans ses bras et le ramena dans leur chambre, l'étendant sur leur lit.
L'immortel était pâle comme la mort. Ses joues étaient creusées, sa poitrine immobile. Une plaie béante saignait abondamment à l'emplacement de son cœur et les veines de ses poignets avaient été sectionnées. Alec hurla encore après le vampire qui arriva, le teins pâle.
- Dios....
- Il ne respire plus ! Paniqua Alec. Il faut qu'on l'aide !!
- J'entends encore son cœur battre mais il lui faut du sang et je n'ai pas le temps de retourner à l'hôtel Dumort.
- Alors prend le miens. Magnus doit avoir ce qu'il faut dans son bureau.
Le vampire hocha la tête et se dépêcha. Le noiraud, lui, arracha les draps pour compresser les plaies de Magnus et tenter d'arrêter les saignements qui n'en finissait pas. Il y avait trop de sang, trop de rouge, trop, tellement...Le Chasseur d'Ombre retenait vaillamment ses larmes. Il ne pouvait pas s'écrouler maintenant, son mari avait d'abord besoins de lui.
Raphaël revient moins d'une minute plus tard avec tout le matériel nécessaire. Il était habitué à ce genre de chose. L'immortel préleva du sang au Nephilim avant de le transfuser au sorcier avant de bander ses plaies pour limiter au mieux les dégâts que Magnus avait infligé à son propre corps. Lorsqu'il fur assuré de la relative stabilité de son état, il alla au salon pour appeler Ragnor et Catarina, ainsi que Tessa pour les prévenir de la nouvelle tentative de suicide de leur ami. Cette fois, Alec s'autorisa à fondre en larme.
- Pardon...pardon mon amour je suis désolé...tellement, tellement désolé.
Il sanglota, caressant doucement ses cheveux, serrant une main dans la sienne. Il porta cette dernière à ses lèvres et embrassa ses doigts.
- Je t'aime tant...je t'en prie Magnus, haïs moi, déteste moi, tout ce que tu voudras mais bat toi...par l'ange je t'en conjure revient moi...
Raphaël revint une fois son coup de fil passé. Il s'installa à l'opposé d'Alec, sur le rebord du lit. Il déposa deux petits objets sur la couette. Leurs alliances.
- Il y avait ça avec, déclara-t-il en lui tendant une feuille de papier.
Alec reconnut l'écriture élégante et penchée, presque féminine, de son compagnon. Le message, bref, lui était adressé.
C'est toi qui avait raison Sayang. Pour tout ce que ça vaut : je suis désolé.
Magnus.
Le noiraud etouffa un sanglot. Tout était de sa faute. Magnus s'était détruit parce qu'il n'avait pas su l'écouter, parce qu'il avait agit sans réfléchir. Il avait traité son compagnon avec haine, mais c'était lui même qu'il méprisait à cet instant. Baissant les yeux, il sentit sa bouche s'ouvrir sous le choc.
Des cicatrices. Des cicatrices partout sur le corps du sorcier. Son ventre, son torse, ses bras. Il ne les avaient jamais vu pourtant. Raphaël comprit et lui expliqua.
- Il les dissimule avec un glamour. Il a du se dissiper quand il a....Ce n'est pas le première fois.
- Comment est ce possible ? Murmura faiblement le noiraud. Magnus est toujours plein de vie, il est le soleil, la lumière...comment...
- C'était il y a un peu plus d'un siècle. Il venait de rompre avec Camille. On pensait que c'était ça qui l'avait rendu triste mais...on a vite comprit que c'était plus profond que ça. Lorsqu'il s'est jeté du Blackfriars Bridge, à Londres, c'est Tessa qui l'a repêché. Elle l'a emmené voir Jem, qui a fait le diagnostic.
Le vampire marqua une pause, se souvenant douloureusement de cette époque maudites, avant de reprendre.
- On s'est relayé pendant des années pour le surveiller lors de ses crises. Souvent les dépressions commençaient à cause d'un événement traumatisant mais, parfois, il n'y avait aucune raison. Et plus le temps passait, pire c'était. Jusqu'à toi.
- Moi ? S'etonna le noiraud.
- On ne l'a jamais vu aussi heureux qu'avec toi, sourit le vampire. On a bien cru que tu étais son remède miracle ! Même Ragnor s'est pis à espérer que les choses s'arrangerait, lui le grand pessimiste. Puis tu l'a demandé en mariage et il a paniqué. Il a commencé à dépérir et a vouloir mourir. Il disait que tu serais mieux sans lui, qu'il serait incapable de te rendre heureux...
Alec baissa les yeux. Si seulement il lui avait dit. Si seulement il avait pu rassurer son époux, lui dire à quel point sa vie était plus belle depuis qu'il le connaissait. Magnus était son rayon de soleil, sa goulée d'air frais, sa positivité. Magnus était toute sa vie et bien plus encore. Sans le sorcier à ses côtés, son existence serait si terne, si fade, si triste...Et le noiraud avait faillis tout gâcher.
- Je m'en veux tellement...
- Tu peux. Il va avoir besoin de toi à son réveil. Je dois rentrer, le jour va bientôt se lever. Je te préviens, si je le retrouve encore dans cet état par ta faute, Accord de l'Enclave ou pas, je te tue.
Alec hocha solennellement la tête. Il ne précisa pas à Raphaël que non seulement ça n'arriverait plus mais que si ça devait se reproduire, lui mettrais lui même fin à ses jours. Le vampire laissa le Chasseur d'Ombre qui promis de le tenir au courant de l'état de Magnus.
Le sorcier emergea quatre heures après avoir été trouvé. Il ouvrit les yeux et fixa le plafond pendant de longues minutes avant de fondre en larme. Il avait échoué. Pourquoi n'avait-il même pas été capable de mettre fin à ses jours. La douleur de son échec était presque à la hauteur de celle dans son cœur suite au départ de son Alexander.
Il sentit soudain une main se poser sur sa joue et Alec entra dans son champ de vision. Le noiraud le regardait les larmes aux yeux, le visage pâle. Le larmes de l'Indonésien redoublerent d'intensité.
- Oh mon chat...mon amour...
- Je suis désolé...j'ai...j'ai essayé...je t'ai déçu...pardon Sayang.
- Chut...calme toi chéri je suis là. Tu n'as pas a te faire pardonner. Tu n'as rien à te reprocher, c'est moi qui t'ai fais souffrir. J'ai eu tellement peur de ne pas être à la hauteur que j'ai tout de suite sauter à la conclusion que tu me trompais....je suis tellement désolé...
Alec se pencha en avant et serra Magnus contre lui en pleurant. Le sorcier deglutit et serra plus fort son époux en retour, comme s'il allait disparaître dans la seconde.
- Tu es comme tu es mon amour, souffla Alec à son oreille, et ça me va très bien. Tu es tout ce que j'ai au monde et si je te perdait j'en mourrait. Je t'aime plus que tu ne pourrait l'imaginer et je ne te le dis peut être pas assez souvent que je le devrais, mais je t'aime, je t'aime, je t'aime mon chat. Tellement. Et je serais toujours là pour toi, peu importe les épreuves je serais toujours là avec toi pour t'aider et te soutenir.
- Je suis désolé pour ce que j'ai fait, répéta Magnus en reniflant. Je t'ai fais du mal...je t'ai déçu...
- Non mon amour, tu ne m'as pas déçu. Je suis fier de ton courage face à tout ce que tu as vécu, fier du courage que tu as eu pour m'avouer ce que tu vivais. Tu mérite tout l'amour du monde...
- Aku Cinta Kamu...
- Je t'aime aussi mon chat. Dors, tu en as besoins. Je veille sur toi.
Magnus hocha la tête et se laissa bercer. Alec était là. Ce serait dur, ça le serait toujours, mais peut être que si sa dépression ne le tuait pas, alors Alec le rendrait plus fort.
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Voilà la fin ! Alors? Des avis ? ^^ A bientôt !
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