Chapitre 5 : Le rituel
En reprenant conscience, Scythe sent une douce brise légèrement froide qui viens lui frôler la joue. Elle vient caresser le sol sur lequel elle se trouve et ressent le toucher particulier des brins d'herbe entre ces doigts.
Comment est-elle arrivé dehors ?
Après que ces camarades, son frère et son père ai quitté sa chambre plus tôt dans la soirée, elle se souviens avoir essayé de dormir un peu mais la douleur au niveau de sa poitrine l'empêchait de fermer l'œil. Puis elle à reçu un message de Yui et d'autre de ces amis, elle resta donc allongée sur son lit pendant quelques heures à discuter avec son téléphone tout en s'occupant a sa manière entre deux messages. Alors la douleur s'est un peu estompée. Quelques heures plus tard, alors qu'elle lisait un manga, la souffrance dans sa poitrine est revenue aussi violement qu'un coup de couteau dans le dos et accompagné cette fois par une migraine atroce. Elle sut immédiatement qu'elle devait appeler de l'aide mais avant qu'elle puisse crier ou empoignée son téléphone, sa vision devint floue et son corps se heurta brutalement contre le sol.
Maintenant qu'elle réouvre les yeux après son petit somme, elle se rend compte qu'elle se trouve effectivement dehors et dans son propre jardin. Lorsqu'elle croise le regard amical de son frère assis a ces côtés, son esprit se calme un peu.
-Scythe, tu es réveillée. Tant mieux.
Elle regarde autour d'elle et voit que tous ces autres camarades sont également ici. Juzu tend sa main vers elle pour l'aider à se relever mais au moment où elle s'apprête à la prendre elle se rend compte que les mains de son frère sont couvertes de traces de craies colorés. Elle se hisse sur ces jambes sans son aide et inspecte les lieux se doutant déjà de ce qu'elle allait trouver.
Dans son jardin se trouve une zone de plusieurs mètres carrés recouvert de béton dont la famille à plusieurs usages. Notamment l'utiliser pour y installer des jeux impossible à pratiquer sur de l'herbe. Scythe se souviens encore lorsque son père lui dessiner des marelles dessus et qu'elle s'amusait à y sauter pendant des heures durant. Mais cette nuit son utilisation est bien plus lugubre. Un cercle magique utilisé pour plusieurs rituels y est dessiné à la craie. Deux cercles superposé l'un dans l'autre se coupant intérieurement avec trois lignes courbés son crayonné en blanc, au milieu se trouve un croissant de lune et tout à gauche dans un autre petit cercle y est inscrit le symbole « Shi » signifiant « Mort » en japonais. Au-dessus de la lune, en bleu, quelques éclats ressemblant a des larmes y sont dessiné. Et pour finir, a la droite de cette même lune, une lycoris radiata est représenté en rouge.
-Papa est d'accord pour avancer l'heure du rituel... ? Demande Scythe en ayant un mouvement de recul.
-Non, il n'est pas au courant que nous sommes là.
-Quoi ?
-Je veux t'aider Scythe. Je ne veux plus rester à l'écart lorsque tu as besoin d'aide sous prétexte que père me l'interdit. Ce soir, je vais t'aider en fessant ce rituel avec toi.
Leurs regards se croisent pendant une seconde mais Scythe détourne vite les yeux et recule encore d'un pas en arrière.
-Mais c'est trop dangereux ! Si quelque chose t'arrivait à cause de moi, j-je...je... !
Il attrape les mains tremblante de sa sœur.
-Il ne va rien m'arriver, Scythe. Je suis assez fort pour supporter ton fardeau a ta place. Fait moi confiance.
Les tremblement s'arrêtent. Après quelques secondes à se regarder, Scythe baisse la tête et accepte de suivre son frère au milieu du cercle, peu rassurée par la situation. Juzu jette un regard à Annie qui s'avance également pour donner les quelques fleurs qu'elle a cueillit plus tôt. Il les prend, arrache les pétales et les éparpille un peu partout autour de lui.
Quant aux autres adolescents, ils restent totalement silencieux et regarde la scène, curieux de savoir ce que ce fameux rituel se révèle être. Certains s'attendent à une séance de méditation dans un silence religieux. D'autres s'attendent à une citation en boucle d'incantation dans une langue inconnue. Leur surprise est immense lorsque Scythe attrape timidement la main droite de son frère, qu'il l'agrippe fermement par les hanches et qu'ils se mettent à danser une valse.
Un pas vers la droite, accompagné d'un pas vers la gauche tout en tournant sur eux même et en se regardant droit dans les yeux. Sous le regards ébahis de leurs camarades, ils dansent une magnifique valse dont la beauté et la grâce des gestes est sans égale. Comme si ils avaient pratiqué toute leurs vies pour ce moment précis.
Après le passage de leurs pieds sur le sol, les pétales de fleurs commencent à trembler puis à flotter autour des deux danseurs dans une spirale accompagnant parfaitement leurs pas. D'abord, une douce brise envahit la scène puis elle se transforme rapidement en un vent violant, trop rapidement pour être naturel. Ce vent est une preuve que le rituel fonctionne pour le moment. Emportant avec lui des feuilles et de la terre, le vent se transforme petit à petit en barrière empêchant les spectateurs de bien voir la scène. Ils arrivent juste à entrevoir les silhouettes de leurs amis.
Coupée du reste du monde, Scythe se concentre sur ces pas comme elle ne s'était jamais concentrée auparavant. Elle sait que le moindre faux pas pourrait être fatale pour elle comme pour son frère. Alors que son regard se perd sur une pétale de fleur venant flotter entre elle et Juzu, elle se met à douter.
« Est-ce que je vais y arriver ? »
« Est-ce que je viens de condamner mon unique frère ? »
Avec ces questions qui commencent à envahir son esprit, elle commence à sentir ces jambes devenir lourdes et il devient de plus en plus dur pour elle de suivre le rythme de la danse. Le doute l'envahit de plus en plus et elle commence à paniquer.
« Je ne vais pas y arriver ! »
Elle lâche un cri en même temps que son frère lorsqu'elle ressent une forte douleur là où ils se tiennent, comme si un mur de feu invisible venait de les diviser.
Séparé et paniqué, Scythe recule un peu de son frère qui essaye de la calmer en vain. Autour d'eux, le vent qui dansait dans une parfaite spirale devient de plus en plus violent et se met à souffler dans tous les sens. Les adolescents qui contemplent la scène se regardent entre eux. Ils le savent tous. Ils savent que les enfants Tokoyami venait de rater le rituel.
-Scythe ! Appelle Juzu en hurlant et en plaçant ces bras devant son visage pour luter face à la bourrasque. Scythe, tu dois te calmer !
-J-je ne peux pas, je n'y arrive pas ! Je savais que j'allais tous faire rater !
La démone tombe les genoux au sol et se met à pleurer à chaude larmes.
-Je suis désolée, je suis désolée tout le monde ! Si seulement j'avais été un peu plus forte, j'aurais pu garder mes problèmes pour moi toute seule et ne pas vous impliquer dedans !
-Non, au contraire, tu aurais même dû nous en parler plus tôt !
-Je n'aurais pas pu, si je l'avais dit je n'aurais pas été une bonne amie !
Juzu se tait et reste immobile devant sa sœur, ne sachant pas quoi répondre face à ça. De son côté, Scythe à l'impression de tomber en morceaux face a la douleur qui accable son cœur. Devant le silence de son frère, elle continue entre plusieurs sanglots.
-Je n'ai jamais été très intelligente, ni forte, ni talentueuse, ni très belle, ni maligne. Contrairement à vous je n'ai jamais eu de point fort auquel je peux m'identifier. Tous ce que je savais faire, c'était écouter, vous rassurer et être là quand vous n'alliez pas bien. Être une bonne amie, c'est tous ce que je sais faire...Alors si je commençais à parler sans cesse de mes problèmes je n'arrivais même pas à être la meilleure là-dedans !
Ayant entendu largement assez d'idiotie à son goût, Juzu se laisse tomber au sol et prend Scythe dans ces bras. La douleur qu'ils ont ressentit plus tôt est toujours présente mais Scythe la trouve encore plus agréable que celle présente dans son cœur, et Juzu se fait fureur pour l'ignorer et garder sa sœur contre lui.
-Scythe, commence-t-il d'une voix plus calme, tu te sous-estime tellement. Tu possèdes tellement de qualités qu'il serait dur de tous les citer. Et à nos yeux, tu n'es pas qu'une oreille ou une bouche à aller voir lorsque nous sommes tristes. Tu es notre amie et un être humain qui a le droit d'avoir des émotions. Tu peux pleurer, hurler, insulter, nous seront là pour toi comme tu as été là pour nous. Alors ne t'avise plus jamais à garder tes sentiments pour toi.
Ce sont des mots simples mais des mots que Scythe avait besoin d'entendre. Se sentant enfin libre de relâcher la douleur qu'elle à ressentit ces derniers mois, elle pleure de plus en plus et hurle sa souffrance.
La douleur entre elle et Juzu s'intensifie tellement que des marques de brûlures apparaissent sur leurs bras. Contraint de relâcher sa sœur dans un cri de souffrance, il se laisse tomber au sol en attrapant contre lui tous les endroits de son corps le fessant souffrir.
Autour d'eux, le vent se calme enfin, les feuilles, les pétales et la terre retombe au sol laissant un véritable chantier. Leurs camarades, jusqu'ici des spectateurs, se précipitent vers eux pour s'assurer qu'ils vont bien. Scythe, s'étant calmer en même temps que le vent, se rapproche vite de son frère. Certains de ces habits déchiré et brûlé laissant de longue marques rouges, Juzu se relève avec peine et se plaignant d'une forte migraine. Ces amis lâchent des cri de stupeur lorsqu'ils se rendent compte que l'apparence physique de Juzu à quelque peu changer. Il laisse balader ces mains sur son visage pour monter vers son crâne et y découvre deux cornes courbé de bouc fixé sur sa tête. Mais ce n'est pas tous, il possède également de nouveaux yeux de couleur ambre et avec une pupille en forme de fente verticale.
-Cool le nouveau style. Commente Horace.
Ignorant ce commentaire, Juzu se tourne vers Scythe qui a toujours des larmes aux coins des yeux et le nez coulant. Instinctivement, ils se prennent dans les bras et son heureux de constater que la douleur à disparue.
-On a finalement réussit. Je ne sais pas comment mais on a réussit a compléter le rituel. Tu es guérit, Scythe.
Elle sourit et hoche la tête en guise de réponse, trop bouleversée pour parler.
Malheureusement, ce beau moment est coupé par le père des enfants qui arrive en courant vers eux. Il s'arrête pour reprendre rapidement son souffle et regarde autour de lui. Il comprend immédiatement l'origine de cette étendue de magie qui là alerté en pleine nuit. Il tourne ces yeux vers son fils et ne prend même pas la peine de faire un commentaire sur sa nouvelle apparence qu'il s'apprête à l'engueuler sévèrement.
-Tu as pratiqué le rituel, sans moi ?! Tu es fou ! Sa aurait pu très mal tourner !
Juzu baisse les yeux, honteux de se faire passer un savon par son père, lui qui n'en a encore jamais eu de sa vie. Puis il sent une main attraper la sienne. Il tourne la tête et voit le doux regard de Scythe qui lui rappelle pourquoi il a fait tous ça. Pour la premier fois, il arrive à tenir tête face au regard colérique de son père.
-Je suis sincèrement désolé d'avoir désobéit...Mais je devais le faire. C'était mon devoir en tant que grand frère d'aider ma sœur et je n'hésiterais pas à recommencer s'il le faut.
Le regard du père de famille s'adoucit. Bien sûr, il est énervé par cette prise de risque insensé mais face a un tel élan de fraternité, il ne peut juste pas rester en colère. Il lâche un soupire.
-Vous devez être tous épuisé, les enfants. Rentrons à l'intérieur, ça va être l'heure du petit déjeuner.
Il regarde ces deux enfants en particulier.
-Et je pense qu'il y a beaucoup de chose dont nous devons discuter ensemble. Finit-il avec une voix douce et un sourire chaleureux.
Alors que les rayons du soleil commencent à percer au travers des arbres, le groupe se met en marche vers le manoir afin de profiter d'un moment de repos bien mérité.
***
-Voilà en gros pourquoi j'étais occupée et pourquoi je ne t'ai pas appelé plus tôt, mon chéri !
Annie, Yui et Calie sont toutes dans leur chambre, occupée à ranger leurs affaires dans leurs valises respective. La rousse en profite également pour appeler son petit ami Freddy avec qui elle na pas parlé depuis un moment.
-Oui, c'était une aventure de dingue, dommage que tu n'étais pas là. T'as raison, notre classe attire toujours les histoires farfelu. Tu crois que ça sera comme ça a la rentrée ? Ha ha, j'espère pas ! Et donc pour finir, grâce a ces quelques jours, Juzu, Scythe et Mr. Tokoyami ont tous appris des leçons importante. Et, c'est étonnant, mais Théophile et Sonylo semble vraiment proche maintenant ! Tu parles d'une amitié inattendue !
Annie lève les yeux vers le ciel face à un tel ramassis de ragot inutile. Après quelques bisous dans le vide et d'autres surnoms mielleux totalement grotesque, Calie se décide enfin à raccrocher et reprendre le remplissage de sa valise.
Un peu plus tard, la porte s'ouvre et Scythe entre interrompant le processus de rangement.
-Hey.
Elle avance dans la pièce et s'assoit sur un des lits.
-Alors vous allez déjà tous partir.
-Ouais, répond Calie, j'ai bien envie de rentrer chez moi et de passer le reste des vacances à dormir moi !
Scythe lâche un petit rire.
-Mais ne t'inquiète pas, Scythe. Reprend Yui. Il reste juste une semaines et ça sera déjà la rentrée.
-Oui, j'ai hâte d'y être.
-Pas moi ! Les cours, les devoirs, les profs chiant... La rousse lâche un grognement d'ennui. Le seul truc chouette c'est que le prof Cross nous laissera encore dormir pendant son cours. J'espère qu'il va pas quitter le lycée de sitôt.
Elles se mettent toute à rire en cœur.
-Je voulais vous dire...Merci et désolée pour tous ce qui est arrivé. J'aurais dû parler de ce que j'ai ressentie après tous les évènements de cette année, c'était juste...trop. Dit Scythe en se grattant nerveusement la nuque.
-Eh, t'inquiète pas ! On est les Seconde A, prêt à tous pour s'entraider et pour toujours !
-En fait, interrompt Annie, à la rentrée nous seront les Première A. Il vaut mieux que tu t'y habitue dès maintenant. Et ton « pour toujours » est faux. « Jusqu'à la fin de notre vie » aurait été plus correcte même s'il y a très peu de probabilité que-
-Oh, t'es une vraie rabat-joie. Profite juste du moment et te pose pas de question !
Dit triomphalement Calie en fermant sa valise brutalement. Le bruit de la fermeture sonnant comme une cloche annonçant la fin des vacances.
FIN DU TOME 2 !~
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