Seule, dans le noir, elle était. Les yeux fermés, ses larmes ruisselantes le long de ses joues. Que pouvait-elle faire d'autre ? Elle avait tant lutté, tant donner. Elle ne voulait pas en finir, mais juste que la douleur cesse. Des problèmes, elle en avait pleins, que ce soit familial, d'argent, professionnel, amoureux ou encore d'amitié. Tous les sujets l'atteignaient. Depuis peu, même sa bulle n'était plus aussi accueillante. Là-bas, c'était censé être son espace, son cocon. Là-bas, elle chérissait y exercer ses passions, évacuer tout son surplus d'émotions. Car oui, elle ressentait, tout, trop, en permanence. Elle n'avait pas de répit. Même si, elle arrivait à se persuader parfois que tout irait bien. Aujourd'hui, la coquille, cabane dans laquelle elle s'était réfugiée, ne suffisait pas. Elle doutait même de ses facultés, de ses compétences. Ce n'était plus pareil. Elle se sentait nulle, démunie. Est-ce qu'elle parviendrait à toucher quelqu'un dans ce monde avec ce trop-plein de sentiments ? Elle avait tant à partager.

Alors, seule, dans le soir, elle serrait fort ses peluches contre sa poitrine. Sa couette entourait complètement son corps. Mais ce n'était pas assez. Elle avait besoin de se sentir en sécurité, de reprendre confiance en elle. Elle avait déjà bien trop souffert dans le passé. Blottie en position fœtale, elle sortait toutes les larmes de sa chair. Tremblante, elle prit son téléphone en main. Presque déchargé, elle utilisa les ultimes forces qu'il lui restait pour le brancher et ouvrir son application de streaming. Elle mit son casque et lança une musique en particulier. Celle qu'elle n'écoutait qu'en cas de grand désespoir. Elle était son dernier recours, son appel au secours pour les faire apparaître.

Dès les premières notes, ses muscles se détendirent. Néanmoins, ses pleurs coulaient éternellement, créant des soubresauts dans tout son être. Son âme souffrait. Mais cette musique réparerait tout, comme elle l'a toujours fait. Si sa bulle ne marchait plus, elle s'en constituerait une nouvelle, avec eux. Quand bien même qu'elle serait bien entourée, elle ressentait une terrible solitude. Son cœur brisé lui faisait trop mal. Elle avait besoin de guérir, de se ressourcer. Auprès d'eux, elle pourrait enfin.

La musique dans son casque, ils apparurent au fur à mesure dans son esprit. Enveloppé d'une lueur violette réconfortante, ils vinrent imaginer ce cocon où elle se sentirait apaisée et heureuse, même si ce n'est qu'un instant. Elle ne pleurait quasiment plus, se laissant bercer par la voix des sept hommes. Ils étaient là avec elle. Dans ce monde qu'ils s'étaient conçu. Alors, seulement à ce moment-là, la jeune femme sourit, car elle avait retrouvé plus que sa bulle de création, mais sa Magic Shop.