Part III - 4

°2022°




Kai
Bonjour, ça faisait longtemps.
14h35

Vu par Taehyun
14h37

Vu par Beomgyu
14h42

























Beomgyu coupa les notifications liées à cette messagerie, avant de laisser son portable retomber à côté de lui. Il monta ses mains à son visage et prit soin d'y masser sa peau, puis les envoya aggriper quelques mèches de ses cheveux. Un soupir caressa ses lèvres, il ignorait s'il ressentait l'envie de sourire ou d'être affligé.

Il n'aimait pas ce qui était en train de se passer.

Et en même temps, il adorait ça.

Il se souvenait très bien du moment où il avait supprimé cette application de messagerie, le dernier jour de sa deuxième année de lycée, juste après avoir tenté d'approcher Yeonjun pour le féliciter de son diplôme obtenu. Son aîné l'avait tout bonnement ignoré, lui qui n'essayait que de recoller quelques morceaux brisés de leur amitié, et il avait pleuré toute la soirée par la suite.
Ce jour là, la réalité l'avait heurté de plein fouet. Ceux qu'il appelait ses amis ne l'étaient plus, ne le seraient plus jamais, ces quatre garçons qui avaient été les seuls à lui permettre d'être un peu lui-même. Il les avait perdu, ils s'étaient perdu, Beomgyu avait accepté cette fin en refusant bien de dire à ses parents, ou même à Heeseung son meilleur ami, pourquoi il était si malheureux.

Ça remontait à environ cinq ans maintenant, quand il s'en rappelait la tristesse revenait mais il avait fait plus ou moins fait le deuil de cette relation. Il ne voulait plus revivre ça, ne souhaitait qu'imaginer cela comme une simple passade, un passage utile dans l'affirmation de ce qu'il était aujourd'hui.
Après tout, s'il n'avait pas été ami avec eux, jamais il n'aurait osé de défaire du rôle de petit garçon modèle que son père cherchait constamment à lui imposer.

En supprimant l'application il avait, plus ou moins, fait une croix sur tout ça. Non sans s'infliger un coup de couteau dans le coeur, puisqu'il n'avait jamais aimé personne autant qu'il aimait ces quatre garçons.
Il n'avait jamais été autant lui-même qu'avec eux.

C'est peut-être pour cela qu'il ne parvenait pas totalement à se détacher de cette amitié, qu'il espérait secrètement pouvoir tout recommencer, qu'il s'accrochait passionnément au seul morceau qui lui restait.

Et qu'au fond, malgré sa peur de souffrir de nouveau, il n'avait pas pu s'empêcher de ressentir un bonheur intense en voyant que l'application était réapparu, comme par magie, sur son portable, et que Yeonjun s'en était servit pour les recontacter.

Il avait failli lui répondre d'ailleurs, mais s'était souvenu avec amertume de la manière dont son aîné l'avait ignoré à l'époque et s'était donc abstenu.

L'écho d'une notification le sortit de ses pensées et cette fois il n'y eu aucune hésitation qui tremblait sur ses lèvres, elles s'étirèrent à mesure que l'énergie revenait.




Taehyun
Tu arrives bientôt ?
14h46



Sans plus attendre il se redressa, enfila à ses pieds la paire de basket qui trainait au bord de son lit et jeta un coup d'oeil vers le miroir. Un visage parfaitement encadré de cheveux trop long, recouvrant presque l'entièreté de son cou, noir et éclaboussé de quelques éclats blond. Des vêtements aux teintes sombres, déchiré avec esthétisme, accordé à des bijoux doré ou argenté d'une simplicité qui ajoutait un charme à l'ensemble.
Ses parents détestait son aspect physiques négligé, lui il se trouvait magnifique ainsi.

C'est avec seulement son portable plongé dans la poche qu'il quitta sa chambre, conscient qu'il n'avait rien besoin de plus que lui-même là où il se rendait.
Il devala les escaliers au pas de course et grimaça en entendant les échos de la télévision. Malheureusement il ne pourrait pas échapper à une réflexion avant d'atteindre la porte d'entrée, il lui faudrait contenir ses nerfs fragiles.

- Tu vas où comme ça ?

Évidemment il eu à peine posé un pied dans le salon que son père l'apostropha, un regard répugné se baladant sans retenu sur l'aspect de son fils.
Beomgyu leva les yeux au ciel, il ressentait presque l'envie de passer son chemin sans se fatiguer à répondre. Mais il savait que ça ne ferait qu'empirer les choses. Sa mère lui répétait constamment de faire des efforts vis à vis de son paternel. Il était prêt à en faire, à petite échelle certes, mais il aimerait qu'en retour cet homme lui montre également un peu de respect.
Chaque fois qu'il croisait son regard il n'y voyait que dégoût et déception.

- Je vais à une soirée, je vous en avais parlé, marmonna-t-il, la main sur la poignée.

- On est au beau milieu de l'après-midi, clama son père, son visage se barrant d'une moue méfiante.

- Je rejoin Taehyun avant.

- Pour faire quoi ?

- En quoi ça te regarde ?

- Je suis ton père.

- Et je suis majeur.

Sans ajouter quoi que ce soit, il fila dehors, n'ayant aucune envie d'entendre ce que cet homme pouvait bien avoir à ajouter. Il claqua la porte derrière lui puis se mit à courir dans l'allée de sa maison, avant d'empoigner son vélo et de le chevaucher habilement. Son regard porté devant lui, pas le moindre coup d'oeil derrière, il pédalait le sourire aux lèvres en sentant dans sa poche les vibrations de notifications envoyées par son téléphone.
Il avait posté une photo plus tôt, ses innombrables abonnés devaient déjà s'acharner à la commenter. N'en déplaise à son père qui lui reprochait de gâcher sa vie, sur Instagram Beomgyu était une célébrité, si bien que des marques lui proposaient de plus en plus de partenariat.

Bientôt il gagnerait plus d'argent que ses parents, il pourrait s'en allez vivre autre-part, loin, très très loin, après avoir embarqué Taehyun à bout de bras.
Ils vivraient de joie et de musique, sans jugement ni personne pour leur dire ce qu'ils devraient faire. Juste eux deux et tout un monde à découvrir.

Voilà comment Beomgyu rêvait son avenir, et évidemment le plus jeune séjournait dans chacune de ses belles Utopie.

Car, s'il y avait bien une chose qui lui faisait remercier cette amitié désastreuse d'il y a quatre ans c'est bien que, grâce à elle, il avait pu intégrer Taehyun dans son quotidien. Lui-même n'aurait jamais pu imaginer qu'ils en arrivent là, à l'époque du lycée ils devaient bien être ceux dans leur groupe de cinq qui possédaient le moins d'accroches, jusqu'à être mal à l'aise l'un avec l'autre, et la dispute qui avait mit fin à leur magique amitié les destinait à ne plus jamais se reparler.
Mais le destin créait d'autres plans, quoi qu'il arrive ils étaient tous indéniablement liés les uns aux autres. Taehyun le niait, il ne voulait plus jamais entendre parler de Yeonjun Soobin ou Kai, mais Beomgyu savait au fond qu'entre eux ça ne serait jamais réellement terminé.

Ils s'en étaient fait la promesse.

Une promesse qui dépassait bien le stade des simples petits doigts mêlés, qui les engageait malgré eux dans quelque-chose de plus grand, plus beau, plus effrayant également.

Quelque-chose de magique qui les dépassait.

À cette idée Beomgyu poussa un soupir dépité sans pour autant laisser ses lèvres perdre le goût de joie qui s'y traçait. Le skatepark se présentait devant lui et il y repéra quatre silhouettes occupé à s'affronter sur fond de figures plus ou moins impressionnantes. Taehyun et trois de ses amis de lycée, Jake, Jay et Sunghoon, Beomgyu avait fini par bien les connaître à force de s'inviter partout où le plus jeune se rendait.
Il effectua un dérapage bien contrôlé avant de laisser son vélo tomber juste auprès du terrain. Au même instant l'un des garçons tenta une pirouette complexe qui entraîna une chute maîtrisé, puisqu'il ne s'y blessa pas. Les trois spectateurs éclatèrent de rire, Beomgyu s'avança dans leur direction sans qu'aucun n'ai encore remarqué son arrivé.

- Si j'étais descendu de mon vélo deux secondes plus tôt j'aurais filmé ça, une chute spectaculaire Jay ! Clama-t-il devant le pauvre garçon qui dépoussiérait ses habits.

Toute les têtes se tournèrent à l'unisson dans sa direction, mais lui ne vit que le sourire éclatant d'un Taehyun qui faisait mine de grignoter une barre chocolaté appuyé contre une structure du terrain.

- Sans vouloir paraître méchant tu tiens à peine sur un skate Beomgyu-hyung, donc tu es bien mal placé pour te moquer de moi, siffla Jay, le sourire au lèvre malgré l'air vexé qu'il affichait.

- Ça m'intéresse pas le skate, je préfère vous regarder.

Il se laissa tomber à côté de Taehyun, et celui-ci lui attrapa doucement la main pour déposer sa sucrerie à peine entamé au creux de sa paume. Les veines qui composait son coeur semblèrent se rétracter avec douleur à ce simple geste, mais il ne fit aucun commentaire et prit une bouché de la barre chocolaté.

- Tu viens à la soirée tout à l'heure Hyung ? Demanda Jake, alors que Jay abandonnait son skate pour se poser avec eux.

- Ouais, je suis venu vous voler Taehyun pour ça d'ailleurs, je vais chez lui avant.

- Ah ! Je trouvais ça louche aussi que Taehyun accepte aussi facilement d'allez à une fête, quand Beomgyu-hyung n'y va pas faut presque le trainer de force, plaisanta Sunghoon.

- N'exagère pas, je ne suis pas associal à ce point.

- Si tu l'es.

Beomgyu avait joint sa voix à celles des trois amis de Taehyun tandis que ce dernier affichait un air outré, vexé que tous se ligue ainsi contre lui.

- Faut te rendre à l'évidence, si on était pas venu vers toi t'aurais passé toute les années de lycée seul dans ton coin, lâcha Jay, qui ébouriffa les cheveux blond du jeune homme.

- Même Beomgyu-hyung a dit que c'est lui qui était allez te voir à la fac, tu fais jamais le premier pas vers qui que ce soit, enchaina Sunghoon.

- Si t'avais pas une jolie bouille tu serais tout seul, les gens viennent te parler juste parce-que tu es mignon, termina Jake.

Taehyun repoussa la main de Jay dans ses cheveux alors que son visage se peignait d'une mine plus irrité encore. Mais il ne pouvait rien rétorquer à cela, toute les informations données par ses amis sonnaient criante de vérité.
Ça Beomgyu le savait mieux que quiconque, il avait presque harcelé le plus jeune pour que celui-ci accepte de lui reparler, et il se souvenait qu'à l'époque du lycée Yeonjun avait admis avoir dû grandement forcé la main rien que pour obtenir son numéro de téléphone.

- On ferait mieux d'y allez avant qu'il ne se décide à étrangler l'un de vous trois. Il est peut-être petit mais c'est qu'il a de la force mon Taehyun.

Souhaitant sortir son ami de cette situation de moquerie, Beomgyu se redressa et l'entraîna avec lui. Main dans la main, un geste si naturel entre eux que personne ne faisait plus la moindre réflexion. Sûrement que les trois jeunes hommes toujours assit par terre les pensaient secrètement en couple, en vu de leurs sourires mal dissimulé, mais il ne firent aucunement part de leurs doutes.
Comme ils l'avaient si bien dit, il fallait toujours forcé la main avec Taehyun. Qu'il puisse admettre quoi que ce soit au sujet de sa vie sentimentale serait un miracle à marquer dans chaque calendrier.

- On se voit ce soir, clama le blondinet avec un signe pour ses amis.

Beomgyu lui lâcha la main quand ils arrivèrent au niveau de son vélo. À ses côtés Taehyun se tenait déjà paré sur son skate et, après un regard complice entre eux, chacun laissa les roues de son engin le mener sur la voie cyclable.
Si parfois ils s'employaient à une course folle à travers les routes et les paysages, aujourd'hui c'est côte à côte qu'ils avançaient. Beomgyu pédalant avec frénésie tandis que Taehyun usait par moment sa semelle sur le sol pour ne pas perdre en vitesse. Sûrement étaient-ils bien trop proche pour échapper à tout danger, si l'un perdait le contrôle il entraînerait immédiatement le second dans sa chute. Mais aucun ne se souciait d'une telle éventualité, ils cheminaient en toute confiance, heureux du sourire qu'ils entrapercevaient sur le visage de l'autre.

Quand Taehyun se trouvait à proximité Beomgyu se sentait plus heureux, plus léger. Il en oubliait l'ambiance chaotique de sa maison, les disputes avec son père et toute les critiques de ce dernier à propos de sa vie. Avec le plus jeune il n'était plus le rebelle qui refusait d'être un garçon modèle, il n'était plus le jeune homme qui s'enfermait dans sa chambre pour faire de la musique, il n'était même plus cette célébrité montante sur les réseaux qui collectionnait les abonnés.
Non, il n'était rien d'autre que Choi Beomgyu. Ce Choi Beomgyu dont il avait fait la connaissance lors de sa deuxième année de lycée, alors qu'il passait chacune de ses soirées à discuter par message avec quatre garçons.

Quatre garçons avec qui il vivait la plus magique des amitiés.

Peut-être affirmerait-il avoir été le plus touché par la dispute qui y avait mit fin, après tout il était celui qui, jusqu'à la dernière seconde, avait tenté de tout réparer. Yeonjun avait coupé tout contact, Soobin s'était enfermé chez lui et refusait de voir qui que ce soit, Taehyun ne voulait plus entendre parler d'eux et Kai s'en était allé. Il était le seul qui y avait cru jusqu'au bout, qui y croyait encore d'ailleurs, qui n'avait jamais abandonné l'idée de les retrouver.

Voilà pourquoi, à la rentrée scolaire alors qu'il redoublait sa première année de fac et qu'il avait eut la surprise de découvrir Taehyun dans sa classe, il s'était laissé étreindre par la possibilité d'un signe du destin.
La preuve que, qu'importe qu'ils essayent de se fuir, leurs routes se croiseraient sans cesse.

Ça n'avait pas été facile au départ d'approcher le plus jeune, ce dernier mettant tout les efforts possibles et inimaginables pour l'éviter. Mais ils avaient été les deux à avoir le moins de liens solides lors de leur année d'amitié au lycée, ils étaient peut-être ainsi les rares qui n'avaient pas eut le loisir de se hurler dessus lors de la dispute. Cette distance jouait en leur faveur puisqu'aucun n'avait de rancune ou de reproche à émettre à l'autre.
Au fur et à mesure qu'il parvenait à se rapprocher de Taehyun, Beomgyu avait même eut la sensation de ne l'avoir jamais vraiment connu. Bien sûr il pouvait réciter l'entièreté de sa vie, chacun des cinq ayant partagé jusqu'à ses plus profonds secrets sur leur groupe de discussion. Il savait ses goûts, ses peurs et les moments marquant de son histoire, mais il ne le connaissait pas réellement.
Aujourd'hui il prêtait bien plus attention à sa tendance à exprimer des phrases courtes et rationnelles sur un ton trop mature pour sa douce voix. Il s'amusait de ses blagues accompagné d'un sourire insistant lorsqu'il attendait que quelqu'un lui offre son rire. Il profitait de cette tendance qu'il avait à s'accrocher aux bras de ses amis. Il admirait ce regard vaporeux qu'il perdait parfois sur le ciel, accompagné de pensées cachées au monde. Il se familiarisait à son timbre passionné lorsqu'il fredonnait une quelconque mélodie.

Et surtout, une simple étincelle de joie dans les pupilles du plus jeune pouvait lui réchauffer le cœur.

Beomgyu et Taehyun ne se reparlaient pas depuis très longtemps, mais ce qui les reliait était assez puissant pour que leurs sourires soient éclatant dès qu'ils se retrouvaient.

Après une bonne dizaine de minutes à sentir le vent caresser leurs visages et emmêler leurs cheveux, ils parvinrent enfin à la maison du plus jeune. Une petite bâtisse douillette et accueillante, entouré par un jardin entretenu avec soin et un voisinage agréable. La parfaite petite maison pour la plus parfaite des petites familles, Beomgyu aimait tellement s'y rendre que parfois il rêvait d'y vivre à plein temps.
À peine eurent-ils passé le pas de la porte qu'un homme d'une quarantaine d'année le salua tout sourire, la joie dans les yeux et l'excitation d'un enfant de cinq ans.

- Tu tombes à pique Beomgyu, je viens tout juste de tester une recette de cookie. Ma femme se plaint toujours que je ne cuisine jamais mais regarde-moi ça, ils sont beau et doré, délicieux ! Goûte-en un !

Il eu à peine le temps de saluer le père de la famille Kang que déjà ce dernier lui tendait une assiette pleine de petites sucreries, effectivement bien belles malgré leur forme étrange. À chaque fois qu'il venait ici le père de Taehyun se comportait avec lui avec tant de sympathie qu'il haïssait encore plus son propre géniteur, et enviait son ami pour sa chance.
Un père aussi joyeux qu'un gamin et d'une gentillesse affolante, une mère douce à qui on se confiait sans pudeur et une grande sœur qui était la définition même d'une femme de pouvoir à la beauté sans pareille. Taehyun ne pouvait pas être mieux entouré que par les membres de sa famille, et Beomgyu se laisserait volontier adopté à leurs bons soins.

- Délicieux monsieur Kang, votre femme va adorer ! clama-t-il, après une seule bouché de cookie.

Le sourire de l'homme s'illumina davantage, accompagné par un signe de victoire qu'on voyait peu chez une personne de cet âge. Puis les traits de son visage s'adoucirent soudainement alors qu'il tournait le regard vers son fils, resté quelque-peu en retrait.

- Tu en veux un Taehyun ?

Sa voix sonnait moins assuré, surpassé par une hésitation marqué dont chacun d'entre eux connaissait la cause. L'assiette tendu vers le jeune homme tremblait légèrement, Beomgyu sentit sa poitrine se serrer à la vu de ce père envahi d'une certaine frayeur en exécutant le simple geste d'offrir de la nourriture à son fils.

La petite famille parfaite n'était visiblement pas aussi parfaite que ça.

Un fin sourire naquit sur les lèvres de Taehyun alors qu'il repoussait l'assiette du bout du doigt, comme si elle était susceptible de le brûler si il restait trop longtemps en contact avec elle.

- J'ai déjà mangé une barre au chocolat tout à l'heure, affirma-t-il.

Dans son regard la plus sincère des émotions brillait, et le père de famille ne chercha pas à insister davantage, il éloignait déjà les cookies. Ses yeux restaient néanmoins fixé sur la silhouette fine de son fils, il ne pouvait pas s'en empêcher même si le détailler ainsi était la pire des choses à faire.
Beomgyu se décida à prendre les choses en main avant que la situation ne se prenne d'une gêne plus étouffante. Il attrapa le bras de son ami et affirma avec entrain qu'ils montaient se préparer pour la fête. Certes l'après-midi touchait à peine en son milieu, mais cela donnait une bonne excuse de fuite.

Monsieur Kang les laissa partir dans un énième sourire, cette fois redevenu enfantin et joyeux à la vu des mains emmêlées des deux jeunes. Cet homme se joignait sans discrétion à la liste de ceux qui les observaient comme s'ils étaient un couple caché.

D'une démarche rapide Beomgyu tira Taehyun jusqu'à la chambre de celui-ci, avec l'assurance d'un habitant de cette maison. Il y venait tellement qu'aucun recoin de la bâtisse ne lui restait inconnu, et il fréquentait si souvent le lit de son ami qu'il avait parfois l'impression qu'il s'agissait du sien.

- Tu n'aurais pas dû mentir à ton père, murmura-t-il.

Ils venaient tout juste de refermer la porte derrière eux, enfermé dans une petite chambre confortable et décoré d'une jolie sobriété. À la couleur d'un beau beige pastel, elle n'était composé que d'un grand lit, un bureau, une bibliothèque et un sofa devant lequel la fenêtre donnait vu sur le jardin. Il régnait dans cette pièce une telle sensation sereine qu'on voudrait y rester des heures.

- Hein ?

- À propos de la barre au chocolat, tu ne l'as pas mangé.

Beomgyu posa sur Taehyun des yeux garnit d'une lueur autoritaire, mais tout en conservant cette même tendresse qui le hantait dès qu'il voyait son ami. Il voulait lui faire comprendre qu'il avait mal agit, mais sans pour autant le forcer à baisser la tête sous la honte et la culpabilité.

- Ah...

Ce fut dans ce seul murmure que le plus jeune répondit, tout en retirant sa veste avant de se laisser tomber sur le sofa. Son regard se perdit sur la fenêtre, dans l'observation de l'arbuste encore recouvert d'une couverture de feuille qui se faisait comme le centre d'un beau tableau. Dans ses yeux un éclat de tristesse scintilla, mais il concervait une expression stable, un visage non crispé, les traits d'un garçon qui ne tombait pas face à l'adversité.
Une chaleur de fierté se issa en Beomgyu à cette vision et il s'en alla rapidement rejoindre son ami. Il laissa sa main se perdre dans les mèches aussi blondes qu'un soleil, détailla les traits fins et splendides qui s'offraient à son regard, et se demanda comment il avait pu survivre presque quatre années consécutives sans ce petit être dont il ne se lassait plus de la compagnie.

- Il y a des jours où c'est... difficile de manger ce genre de chose, murmura Taehyun, qui laissa doucement sa tête retomber sur l'épaule de son aîné.

- Je sais. Mais tu ne dois pas lui mentir, il peut comprendre.

Le plus jeune hocha la tête, effectivement conscient qu'il pourrait toujours compter sur son père, sa mère ou même sa soeur pour le soutenir dans son combat infini. C'est ce que Beomgyu aimait le plus chez cette famille aux saveurs de perfection, malgré quelques maladresses ils étaient conscient de toujours pouvoir s'appuyer les uns que les autres, même pour des problèmes qui ne nécessitaient comme aide qu'un soutien permanent.

Taehyun était mieux entouré que quiconque, c'est sûrement cela d'ailleurs qui l'avait sortit de l'hôpital qu'il décrivait comme le pire enfer sur terre.
En y repensant Beomgyu se sentait encore coupable, la dispute qui avait séparé leur groupe d'amis s'était produite alors que le jeune homme frôlait déjà les plus profonds gouffres de sa maladie, et à cause de leur égoïsme aucun n'était présent quand il s'était trouvé au plus mal. Certes, le blondinet avait été l'un des premiers à couper tout les liens avec eux, mais ils auraient dû insister davantage auprès de lui, à l'époque ils étaient les seuls à connaître ce qui le rongeait vicieusement.
S'il n'avait pas eu sa famille, si Jake, Jay et Sunghoon n'étaient pas devenu ses amis et ne l'avaient pas soutenu à leur place, peut-être que Taehyun n'aurait jamais cesser de se noyer.

Beomgyu aimait vanter que ce qui les reliait à Kai, Soobin et Yeonjun était plus intense et puissant que n'importe quelle relation, mais pour le coup il devait bien avouer qu'aucun d'entre eux ne s'était bien débrouillé.

- C'est dur mais tu fais de ton mieux, je suis fier de toi Taehyun, chuchota-t-il.

Un soupir seul lui répondit, puis le silence s'imposa entre eux. Ne vient néanmoins aucun malaise, les deux jeunes hommes se plaisaient en leur simple compagnie et ne se sentaient jamais gêné par leurs  seules présences. Parfois ils ressentaient le besoin de juste s'assoir l'un à côté de l'autre sans un mot, comme souvent ils le faisaient avec les trois autres à l'époque du lycée. Ainsi la sérénité les envahissait au point d'étouffer tout les désagréments du quotidien.
Ce silence ne durait pourtant jamais bien longtemps car, en fâcheux bavard qu'il était, Beomgyu finissait toujours par relancer la conversation. Puis Taehyun répondait avec entrain, et ainsi l'après-midi s'enchainait sur flot de discussions variées.

Bientôt l'heure leur sauta aux yeux, ils devaient se préparer s'ils ne voulaient pas arriver en retard à la fête. De nombreux jeunes aimaient venir aux soirées plusieurs heures après l'horaire indiqué, soi-disant que ça démontrait un quotidien occupé, mais Taehyun aimait la ponctualité et Beomgyu s'adaptait à ses désirs.

Le plus jeune se rendit rapidement à la salle de bain, méritant une bonne douche après des heures de skateboard. Il avait laissé sa trousse à maquillage sur son lit, destiné à un Beomgyu qui fouillait déjà dedans à la recherche de teintes assortis à la blancheur de sa peau. Il se maquilla avec une expertise minutieuse, comblé de la collection que son ami possédait. Mais une mauvaise idée lui vient quand il décida d'user de son portable comme miroir et que, par un réflexe étrange, ses doigts le menèrent jusqu'à là vieille messagerie.

























Kai
Bonjour, ça faisait longtemps.
14h35

Vu par Taehyun
14h37

Vu par Beomgyu
14h42

Vu par Yeonjun
18h57

"Yeonjun en train d'écrire..."










































Beomgyu éteignit son téléphone dans la foulé, le souffle court associé à une drôle d'impression sur son cœur. Il ignorait s'il se sentait heureux ou rempli de peur, deux membres de leur groupe étaient sur le point de reprendre contact à travers une conversation dont il avait le plein regard, et il ignorait comment l'appréhender.

Il décida d'ignorer, de se concentrer sur son visage qu'il peignait de maquillage, le déni marqué devant une situation qui le faisait trembler.

Mais de nouveau une notification alluma l'écran, entraînant un vieux réflexe née de curiosité qui le poussa à ouvrir l'application. Il était pourtant persuadé d'avoir coupé toute les notifications lié à cette messagerie, pourquoi fallait-il qu'il soit encore informé de ce qu'il s'y passait ?
C'est avec lenteur qu'il ouvrit la conversation, son cerveau et ses doigts n'ayant aucune envie de se coordonner sur ce point. Néanmoins la curiosité l'emporta et bientôt il eu en visu l'enchaînement de ce qu'il s'y déroulait. Mais à peine ses yeux furent-ils assaillis par la lumière de l'écran qu'une souffrance aiguë vibra dans son épaule, forçant le portable à une chute vers le sol.

Il aggripa le point de douleur à l'instant même où un gémissement glissa depuis ses lèvres, et son corps se recroquevilla sur lui-même alors que ses sens s'éteignaient au profit de la sensation atroce qu'on perçait son épaule avec des épines solidement aiguisés.






















































Yeonjun
Salut Kai, comment tu vas ?
19h04

Vu par Taehyun
19h04

"Taehyun a quitté la conversation"

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