Part II - 7

°2017°

- Genre, t'as vraiment vu personne qui te plaisait ?

- Je suis pas un pervers, moi.

Beomgyu poussa un petit cri de douleur quand Heeseung lui frappa le crâne de son livre, faisant se retourner vers eux plusieurs regards agacés. Les deux lycéens s'excusèrent, gêné, avant de fourrer leurs nez dans des cours qu'ils ne lisaient pas vraiment.

- Regarder les gens pour déterminer si certain correspondent à nos goûts c'est pas être un pervers, ça s'appelle chercher celle qui pourrait être la parfaite petite copine, chuchota Heeseung, qui avait placé son livre devant sa tête pour éviter les yeux de toute les personnes prenant place dans la bibliothèque.

- Ou le parfait petit copain, les garçons ma plaisent autant que les filles je te rappel, marmonna Beomgyu.

- Justement, t'as un champ de possibilité encore plus grand. Ça va bientôt faire une semaine que la rentrée est passé et je n'arrive pas à croire que tu n'as même pas fait de repérage. À notre âge c'est la base.

Beomgyu leva les yeux au ciel, son meilleur-ami lui laissait toujours une impression chaleureuse, amusante, sympathique, il aimait les moments passé en sa compagnie et les rires qui y régnaient. Mais parfois Heeseung l'irritait, en particulier par cette manie à la limite de l'obsession qu'il avait pour les relations amoureuses.

- À moins que tu sois comme la majorité des élèves stupide de cette école et que tu rêve secrètement de sortir avec Choi Yeonjun ?

Nouveau regard vers le plafond, tandis que sur le visage de Beomgyu se traçait une grimace à la vive laideur.

- Berk, jamais de la vie.

- Tu le fixe dès qu'il est dans les parages, retorqua Heeseung.

- Tout le monde fait ça, Choi Yeonjun attire tout les regards.

- Tu craques pour lui ?

- Jamais de la vie j'ai dit. Je l'admire, comme un fan avec une idole, je veux être comme lui, pas sortir avec lui.

D'un mouvement de sourcil son meilleur-ami fit savoir qu'il n'était pas convaincu par cet argumentaire. Mais Beomgyu n'en avait que faire des doutes de son voisin, lui seul pouvait lire à travers ses propres sentiments.
Certes, Choi Yeonjun était un beau garçon, il mentirait s'il affirmait ne pas s'être prit du jeu de s'imaginer son petit-ami la première fois qu'il l'avait vu. Mais la conclusion à ce petit essais imaginaire penchait vers le Non catégorique, il n'arrivait pas à forger dans son esprit les traits d'une relation amoureuse avec le dernière année.

Pour une raison très simple, si ses yeux trouvaient Yeonjun à l'instant même où celui-ci apparaissait dans son champ de vision, ce n'était que pour lire sur ce personnage l'exemple de ce que lui-même aimerait devenir.
Être quelqu'un de confiant, qui ignorait le regards des autres tout en les attisant, capable d'avancer sans se soucier de ce que l'assemblé pouvait penser, agir comme bon lui semblait, sans craindre d'être écrasé par des obstacles que le mental seul pourrait écarter.

Beomgyu voudrait redressé la tête comme le faisait Yeonjun, il voudrait progresser et affirmer qui il était sans ressentir cette bouillie de terreur qui le torturait dès qu'il sentait venir une critique. Il voudrait avoir confiance en lui et en lui seul, être fier de sa personne et pas du masque de petit garçon parfait que son père tentait de lui accrocher au visage.

Il voudrait dévorer la cage avant qu'elle ne le dévore, fuir et être libre de faire tout ce qui faisait vibrer sa poitrine.

- Et puis c'est pas du tout mon style. Yeonjun c'est le genre mec dominant, on est pas compatible, lâcha-t-il, en gribouillant des notes de musique entre deux formules de math.

- Tu veux pas jouer la fille dans le couple quoi.

Un rictus releva le coin de sa lèvre alors que les paroles de Heeseung heurtèrent ses oreilles. Oui, il aimait son meilleur-ami, mais qu'est-ce que celui-ci pouvait être simple et superficiel parfois, incapable de réfléchir avec profondeur.

- Dans une relation gay il est pas question d'un qui joue la fille et l'autre le garçon, et puis c'est pas de ça dont je parle. Ce que je voulais dire c'est que Yeonjun c'est un gars viril, moi j'aime les mec mignon, un peu renfermé et difficile à sonder. Pareille pour les filles d'ailleurs, j'aime les gens un peu timide.

Une lueur rêveuse se traça sur ses traits, que sa pudeur eu bien du mal à retenir. Finalement, Beomgyu aussi pouvait devenir fleur bleu quand il pensait à l'amour.

- D'accord, bah des personnes comme ça tu peux en trouver plein dans le lycée. Puisque tu sais exactement quel est ton type idéal tu devrais déjà avoir dressé une liste de tout les prétendants et prétendantes potentielles.

- Je te l'ai dit, je suis pas un pervers.

Heeseung fit claquer sa langue avant de redresser la tête de derrière son livre, et d'embrasser la bibliothèque du regard.
C'était dans le but de s'investir dans le rôle d'élèves studieux que les deux amis faisaient acte de présence aux milieux des ouvrages en cette fin de journée, oubliant sûrement qu'aucun ne s'était jamais prit de passion pour les études, et qu'ensemble ils avaient toujours été incapable de travailler correctement.

- La fille là-bas, elle ressemble exactement à ce que tu as dit, clama le garçon.

Beomgyu tourna son attention vers la lycéenne que son camarade pointait, plus ou moins discrètement, du doigt.
Une jeune fille aux longs cheveux noir attaché en queue, de grosses lunettes noires sur le nez et qui portait l'uniforme en suivant la stricte réglementation. Ce que peu d'élève faisait d'ailleurs, la plupart des filles coupaient leur jupes qui, dans la norme, devrait descendre en bras des genoux, tandis que presque tout le monde customisait plus ou moins les tenus. Les surveillants et professeurs de l'école n'y faisaient plus vraiment attention, comprenant sans mal que les lycéens avaient, d'une manière ou d'une autre, besoin d'exprimer leur identité.

Beomgyu, lui, préférait se vêtir de l'uniforme de sport plutôt que d'un pantalon et d'une chemise. Mais à cause de son père il ne pouvait pas faire ce qu'il voulait.

- Non, elle a trop confiance en elle, sa se voir à sa manière de se tenir, elle n'est pas mignonne. Devant un film d'horreur elle viendra jamais se blottir contre moi, elle aura pas peur un seul instant, soupira-t-il, reprenant les dessins de notes de musique sur ses cours.

- T'as des critères trop précis et bizarre. Et le gars là-bas ?

Puisque Heeseung lui tirait la manche avec frénésie il n'eu d'autre choix que de lever de nouveau le regard. Le garçon désigné était un grand type assit seul dans un coin, qui copiait docilement son cours en zieutant sa montre par instant. Celui-là Beomgyu l'avait déjà vu, c'était le fils de la professeure Choi, un an plus vieux qu'eux. Il ignorait son nom mais devait bien avouer qu'il était mignon.
Malheureusement ça ne collait pas, ce garçon avait quelque-chose d'attirant certes, une sensation qu'il ne saurait décrire, mais ce n'était pas son style.

- Lui est trop renfermé justement. J'aime les gens timide mais pas trop quand même, je veux une personne avec de la répartie.

- T'es sérieux là ? Se frustra Heeseung, sur un ton un peu trop fort qui fit de nouveau tourner des visages crispés de colère.

- Quoi ? Tu me connais, je parle toujours trop franchement. Si mon futur copain ou ma futur copine est trop susceptible ça marchera jamais.

- T'es trop compliqué, j'abandonne.

- Je vais devoir y allez de toute façon, et toi aussi d'ailleurs, sinon tu vas rater le dernier bus.

L'horloge murale affichait l'heure d'une soirée en commencement, ainsi que le temps qu'ils avaient perdu à faire semblant de réviser. Ils ramassèrent leurs affaires et prirent la direction de la sortie, pour le plus grand bonheur de tout les étudiant sérieux que leur présence bavarde perturbait.

Beomgyu soupira en se souvenant qu'il allait désormais rejoindre sa chambre à l'ambiance froide dans l'internat, qu'il s'en irait dîner seul dans un réfectoire bondé, et devrait patienter jusqu'au lendemain matin pour de nouveau retrouver la compagnie de Heeseung. Les émotions se battaient en contradiction en lui, le soulagement de vivre loin des règles de son père et la solitude que lui insufflaient les soirées.
Depuis quelques jours seulement ils vivaient ainsi, ne sachant s'il supporterait ça toute l'année. Pourtant il refusait net de retourner à la maison, la seule solution qui lui venait serait de trouver un ami à l'internat, avec qui il passerait des soirées amusante caché dans l'obscurité.

Mais personne ne lui semblait pouvoir prendre ce rôle, les élèves de son âge qui séjournait à l'école la nuit ne dégageait pas l'aura de sympathie qui l'attirait et annoncerait une amitié. La plupart vivait ainsi afin de passer plus de temps à réviser le soir, gagner du temps grace à la perte de contrainte que représentait le trajet jusqu'à leurs maisons.

Beomgyu allait devoir s'habituer à la solitude.

Perdu dans ses réflexions il ne constata pas avoir légèrement dévier de sa trajectoire, il ne vit pas le lycéen à qui il bloqua soudainement le chemin et qui, prit dans son élan, n'eu pas le temps de s'écarter.
Quand le visage de se garçon lui apparu enfin près du sien, il était déjà trop tard.

Beomgyu s'effondra de tout son poids sur cet inconnu qui, sous le choc, lâcha un gémissement douloureux. Sûrement aurait-il dû se redresser dans la seconde, clamer des excuses en boucles et s'assurer qu'il n'avait pas provoqué la moindre blessure. Seulement, pour une raison qu'il n'expliquait pas, il demeura parfaitement immobile.

Lorsque son corps s'étala sur ce garçon, lorque les yeux de ce dernier s'ancrèrent dans les siens, Beomgyu eu l'impression que l'horloge cessa de murmurer ces tic et tac incessant.
Son cœur cessa de battre, une pluie de lumière picora son estomac, puis la chaleur d'un sanglot improbable toqua au coin de sa gorge.

Pourquoi lui venait la sensation d'avoir déjà plongé à plein pied dans ce regard ?

Était-ce ça qu'on appelait un coup de foudre ?

- Tu... M'écrase.

La voix du garçon fut comme une main qui lui saisissait la veste pour l'arracher violemment de cette contemplation, laissant un goût de manque sur sa langue alors qu'il échappait enfin aux plus beaux yeux qui lui avait été donné de voir.

Puis il se rendit compte qu'une main était réellement venu le saisir, Heeseung qui le tirait pour qu'il se lève et cesse de partager son poid avec ce pauvre lycéen allongé au sol.

- Excuse-le il tient pas debout, rien de cassé ?

Un fois sur ses jambes Beomgyu laissa ses paupières se cligner plusieurs fois alors que le jeune inconnu répondait à son ami qu'il allait bien, et s'empressait de recuper son sac et ses lunettes envolé dans la chute. Il eu à peine le temps de reprendre ses esprits que déjà le garçon partait, et que lui-même se faisait trainer vers la sortie par son meilleur-ami.

Une fois dehors, sous le vent frais du soir et le ciel qui s'obscurcissait avec le couché du soleil, Heeseung figea leur marche.

- Kang Taehyun.

Beomgyu frotta ses yeux et se sentit enfin ancré dans la réalité, il posa sur son ami un regard plein d'incompréhension.

- C'est le nom de ton nouveau crush, autrement dit le petit gars que tu viens d'écraser et que tu as fixé comme un fou. Son nom était marqué sur son sac.

- Hein ? Attend c'est pas...

- Faut que je file si je veux pas rater le bus. À demain, je te souhaite de rêver de ce nouveau crush.

Et Heeseung le laissa là, ignorant les remarques que Beomgyu crachait alors que sur ses joues se déposaient les paillettes rouges de la gêne.
Il soupira en observant son ami detaler dans l'obscurité naissante, puis serra les bretelles de son sac à dos sur ses épaules et prit la direction de l'internat.

Sa nouvelle amie la Solitude s'en vient marcher à ses côtés, déposer une main sur son épaule et l'étreindre, essayant d'insuffler en lui les gouttes de tristesses qui la constituait. Mais cette pauvre madame Solitude fut bien surprise de ne pas parvenir à le rendre malheureux, elle fut prise de choc et s'en alla en découvrant le sourire rêveur qui, peu à peu, dessinait sa délicatesse sur les lèvres du jeune homme.

Dans l'esprit de Beomgyu les yeux de Kang Taehyun se gravèrent peu à peu, de grandes pupilles sombres à travers lesquelle il avait lu confusion et éclat d'émotion. L'interprétation des sentiments qui avait gagné le jeune homme lors de cette sordide rencontre ne lui semblait pas encore clair, lui même peinait à comprendre pourquoi son cœur battait aussi fort en pensant à un inconnu.

Il ne comprenait pas cette impression que le temps avait prit pause pour eux, ce balancement du monde qui s'était subitement mit à trembler, sans que personne ne s'en rende compte.

Il ne comprenait pas pourquoi les yeux de ce garçon lui semblait si familier, pourquoi quelque-chose en lui hurlait de s'en allez y replonger.

Un coup de foudre ? Vraiment ? C'est ce qu'on ressentait pendant un coup de foudre ?
Cette situation lui semblait un peu différente de ce qu'on lui avait décrit, plus intense, plus intime, l'impression de pénétrer dans une brèche entre deux univers embrassé.

- Une brèche ? Murmura-t-il.

Ce mot lui semblait plus familier encore, il sentait qu'il touchait du doigt quelque-chose tout en s'y tenant encore trop loin. Et cette question lui tortura l'esprit alors qu'il pénétrait sa chambre, déposait son sac, récupérait ses affaires de toilettes et massait son épaule qui, soudainement, lui faisait un peu mal.

Comme tout les soirs il se rendit à la salle de bain de son étage à une heure peu fréquenté, ayant fait le choix de sacrifier son besoin de contact en dépit de sa pudeur. Puisque son crâne s'alourdissait en réflexion il prit sa douche avec une gestuelles mécanique, s'habilla sans prendre conscience qu'il mettait son tee-shirt à l'envers, et se laissa tomber devant l'un des miroirs. Il se fixa longuement, comme cherchant une anomalie sur son visage, une réponse à toute les sensations étranges qui l'envahissait au point de l'étouffer. Et il ne se rendit pas compte que quelqu'un s'en vient percer sa bulle solitaire en pénètrant la pièce.

Un garçon au sourire joyeux au coin des lèvres, qui le fixait comme on fixait un cadeau au matin de Noël.

- J'ai été voir en magasin et ton shampoing coûte hyper cher. Est-ce que je peux l'essayer une fois avant d'être certain de l'acheter ?

Boemgyu fut saisi d'un sursaut si violent qu'il manqua de s'étouffer avec sa propre salive. Choi Yeonjun ria de sa réaction et désigna du doigt le flacon de shampoing resté ouvert, qui trônait éparpillés au centre ses affaires.

- J'en prendrait pas beaucoup, promis. Je veux juste voir si ça s'adapte à ma couleur.

Perdu dans la confusion de ses pensées et la stupeur d'être abordé par ce garçon, pour la deuxième fois depuis la rentrée, Beomgyu fut simplement capable d'hocher la tête.

- Parfait ! Attend-moi là.

Yeonjun lui offrit une petite tape dans le dos avant de saisir l'objet et courir vers une cabine de douche, prêt à tester le produit sur la teinte jeune fluo de ses cheveux.

Et Beomgyu resta immobile, les yeux clignotant, perdu. Venait-il vraiment de prêter son shampoing à Choi Yeonjun ? Était-il réellement en train de l'attendre comme le ferait un gentil petit chien ? Pourquoi devait-il l'attendre d'ailleurs ? Le plus vieux pourrait très bien lui rendre le flacon plus tard.

Et malgré cette pensée il attendit, son corps parfaitement figé, curieux de savoir si son shampoing convenait à Yeonjun. Et ayant surtout du mal à croire à ce qui lui arrivait.

- Une brèche, répéta-t-il.

Pourquoi ce mot lui venait encore ? pourquoi dans son esprit les grand yeux de Kang Taehyun ne cessaient de briller ? Pourquoi les mêlait-il à l'image de Choi Yeonjun ? Pourquoi à toute cette étrangeté s'ajoutait le visage du fils de Madame Choi, à qui il n'avait jamais adressé la parole ?

Pourquoi est-ce que son épaule lui faisait si mal ?

Il avait l'impression de nager en plein rêve, en plein délire. S'était-il cogné la tête durant sa chute ? Ça expliquerait cette impression de vertige qui le saisissait depuis, cette sensation que le monde tournoyait, que le sol tremblait sous ses pieds, que quelque-chose de lointain grondait.

Comme une déchirure.

- Je ne t'ai même pas demandé comment tu t'appelais.

Encore une fois il n'avait pas entendu Yeonjun se rapprocher après plusieurs minutes. Ce dernier s'assit à côté de lui, vêtu d'un survêtement et une serviette enroulé a son cou.
Il le fixait, et Beomgyu se demandait s'il n'avait pas plongé dans un univers parallèle.

Depuis quand un élève populaire de dernière année, qu'on décrivait comme prétentieux sous son masque de beauté inné et une confiance sans faille, se montrait sympathique envers un deuxième année qui ressemblait à s'y méprendre à un petit garçon modèle ?

- Choi Beomgyu.

- Choi ? On a le même nom de famille, comme avec Soobin, c'est marrant.

Beomgyu ne savait pas qui était ce Soobin dont son aîné parlait, mais il n'y prêta pas plus attention que ça. Yeonjun lui souriait toujours, comme un gamin joyeux, en totale opposition avec l'image qu'il présentait habituellement. Où était passé le lycéen légendaire pour sa beauté supérieur ? Dont le visage se fermait constamment ? Qui paraissait toujours ailleurs, au-dessus, supérieur ? Qui jetait à peine des coups d'oeil à son entourage, comme si personne n'était digne de se présenter à ses yeux plus de quelques secondes ?
Où était passé le prince de l'école ? Le garçon qui se tenait face à Beomgyu restait beau, plus beau encore même, mais perdait sa figure de légende pour quelque-chose de plus simple, naturel et humain.

Au delà de l'attraction, il en devient presque touchant et sympathique.

- Moi c'est Yeonjun. Appelle-moi juste comme ça, sans les honorifiques, on est ami maintenant qu'on a partagé le même shampoing.

Un éclat de lumière s'en allait saisir le coeur de Beomgyu, une main ganté de venlour qui le caressait, murmurant en lui que la Solitude aurait bien du mal à lui rendre visite désormais.
Ami ? Il disait un grand oui à cette proposition, elle lui semblait une évidence sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi.
C'est ce qu'il voulait par dessus tout, trouver un ami dans cet internat trop froid. Passer ses soirées et ses nuits en bonnes compagnie, sous les rires et les confessions.
Et si cet ami n'était autre que Choi Yeonjun cela rendait cette situation rêvé plus irréelle et extraordinaire encore. Après tout, quel fan ne rêvait pas de devenir quelqu'un de précieux pour son idole ?

Tant pis si il se trouvait peut-être dans un étrange univers parallèle, un bonheur tel le gagnait qu'il ne voulait plus jamais en sortir.

- D'ailleurs, ami on l'était...

- Puisqu'on est ami, tu m'achètes un truc à manger au distributeur ? Demanda-t-il.

Le sourire de Yeonjun se tordit un peu, sous le coup de la surprise, alors qu'un sourcil se levait. Beomgyu s'en alla tripoter ses doigts, n'en avait-il pas fait un peu trop ?

- La nourriture au réfectoire est pas bonne, et les derniers années envahissent toujours le distributeur. Il laisse pas les plus jeunes y allez, se justifia-t-il.

Yeonjun continua à la fixer étrangement et vient petit à petit l'envie de s'enfoncer six pieds sous terre. Venait-il de sortir de son univers parallèle ? De replonger dans une réalité où le dernière année n'était pas si sympathique que dans ses éspérances ?

C'est ce qu'il craignit pendant quelques secondes, avant que son vis à vis ne laisse échapper un rire bruyant et soudain.

- T'es marrant toi.

Le coeur de Beomgyu manqua un battement, il était persuadé de voir Choi Yeonjun rire pour la toute première fois et pourtant, ce rire rauque et un peu étouffé, il mettrait sa main à couper qu'il l'avait déjà entendu.

- Je t'acheterais à manger à une seule condition. Que tu te souviennes de moi, lâcha le plus vieux, une malice perché dans sa voix.

- Me souvenir de toi ?

Yeonjun hocha la tête en déposant le flacon de shampoing dans la trousse de toilette de Beomgyu, puis en profita pour se rapprocher considérablement du plus jeune.

- Dis-moi, est-ce que ça t'es déjà arrivé de te réveiller dans un endroit étrange, irréel, féerique, à la lisière du rêve et de la réalité ?

Même si le visage intimidant de son aîné se tenait à trois centimètres du sien, Beomgyu fut incapable de se reculer. Après s'être figé l'espace d'une seconde son cœur se mit à battre plus fort.
Pas pour Yeonjun, par pour ce beau visage. Non, c'est l'afflux de souvenis qui accéléra la pression dans sa poitrine.

Ainsi que cette nouvelle sensation de vertige, une impression impossible à decrire. Hors du temps et de la réalité, hors de toute normalité, inssaisissable mais intense.

- Un endroit sombre et lumineux à la fois, continua Yeonjun. Éclairé par des milliards d'étoiles, habillé de fleurs qui ne fanent pas, par des prairies verdoyantes, et une forêt aux arbres si haut qu'on n'en voit pas la cime.

- Comment tu...

- Dans cet endroit tu t'es réveillé à l'intérieur d'un terrier, tes vêtements recouvert de terre, et des épines poussant depuis ton épaule. Tu en es sorti, tu as observer le ciel magnifique, puis tu t'es mis à marcher. Sur ton chemin tu as croisé un autres garçon masqué, à l'oeil gauche remplacé par une étoile sur fond noir, puis un autres aux oreilles pointues, et un dernier habillé d'ailes d'ange.

Le rêve qu'il avait fait enfant, sur son voyage dans un autre monde, parfait et magique. Un rêve qui avait paru si réel que Beomgyu s'en souvenait du début à la fin, il se souvenait de tout ce qu'il y avait vécu, des amis qu'il s'y était fait, de leur gentillesse, leurs rires, leurs yeux brillants...

Comment Yeonjun pouvait-il avoir à travers ses paroles les mots de ses souvenirs ?

- Vous vous êtes amusé ensemble, avant de vous rendre compte qu'il y avait un cinquième garçon, dans la forêt sombre. Un garçon aux mains ensanglantés, un garçon qui pleurait, un garçon qui avait prit peur dans ce nouveau monde enchanté.

Yeonjun attrapa la main de Beomgyu et la mena à sa tête, au milieu des mèches encores humides. Au départ le plus jeune ne sentit rien, puis son doigt se piqua à quelque-chose de dur, pointu, similaire à du bois cassé.

- J'avais cru à un rêve moi aussi, mais quand je me suis réveillée il y avait ce bout de corne brisé encore accroché à ma tête. Comme pour me rappeler que tout était vrai, que je ne pourrais jamais y échapper et, surtout, que je devais vous retrouver.

Le sanglot qui avait plus tôt fait écho dans la gorge de Beomgyu explosa, tandis que sur son épaule la douleur augmenta.

Alors, rien de tout cela n'avait été un rêve ?

Les larmes caressèrent doucement ses joues, recueilli par le doigt de Yeonjun. Ce dernier lui souriait toujours, avec une délicatesse infinie, cette même tendresse qu'ils s'exprimaient tous les uns envers les autres autrefois, quand ils seraient rencontré là-bas.

Quand ils s'étaient tout les cinq fait des centaine de promesse à bout de lèvre, toute dans le but de s'aimer à tout jamais

Se ne jamais se laisser seul.








































Yeonjun vous a ajouté à la conversation

\accepter/ \refuser/





























\accepter/




























Beomgyu :
Yeonjun-hyung, j'attend toujours que tu ailles m'acheter à manger au distributeur de l'internat.
20h05

Yeonjun :
Dis bonjour à Kai et Soobin d'abord !
20h05

Beomgyu :
Bonjour Kai, bonjour Soobin. Je sais pas qui vous êtes exactement mais enchanté.
20h06

Beomgyu :
Maintenant achète-moi a manger, j'ai faim.
20h06

Kai:
Bonjour Beomgyu 😊
20h07

Soobin:
Bonsoir.
20h07

Kai:
Ah oui, Bonsoir plutôt 😊
20h07

Beomgyu :
Vous vivez à l'internat ?
20h08

Yeonjun :
Non, ils vivent chez leurs parents.
20h08

Beomgyu :
Dommage, Yeonjun-hyung aurait pu nous acheter à manger à tous, pour faire connaissance.
20h09

Yeonjun :
T'etais déjà sans gêne comme ça la première fois qu'on s'est rencontré ?
20h09

Beomgyu :
😝
20h10

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