Part II -21
°2017°
Lorsque Beomgyu était enfant, son père avait essayé de lui apprendre à faire du vélo. Il ne l'avait pas fait de sa propre initiative, comme tout bon papa désirant passer une belle après-midi complice avec son fils, mais simplement car il était fatigué d'entendre le petit se plaindre d'être le seul de sa classe à ne pas savoir faire de vélo.
Monsieur Choi était un homme occupé, du moins il aimait le laisser croire. Son travail d'employé de bureau ne lui prenait pas autant de temps qu'il l'affirmait, mais ça lui plaisait de laisser entendre qu'il avait une place importante dans la boîte qui l'embauchait. "Je suis à deux doigts de monter en grade" disait-il, tout les ans. Néanmoins, que ce soit son travail ou son salaire, rien ne changeait jamais.
Autrefois s'il avait entrepris des études de droits, souhaitant devenir procureur pour rendre fier son propre père. Mais, pour avoir sous-estimé cette voie et surestimé ses capacités, c'est lamentablement que son parcours fut voué à l'échec. Frustré, il se plaisait à affirmer que c'est par choix qu'il avait abandonné ces études-là, prétextant vouloir accorder du temps à fonder une famille. Il s'était empressé de faire son service militaire, puis avait épousé une femme qui, au jour d'aujourd'hui, demeurait encore son épouse. Ensemble ils n'avaient eu qu'un enfant, un fils: Choi Beomgyu.
Et il ne fallut pas plus pour qu'il décide que ce fils emprunterait le chemin qu'il n'avait pas pu parcourir, et deviendrait procureur.
Monsieur Choi aimait se donner de grands airs, il aimait flâner dans des lieux que fréquentaient des plus riches que lui, acheter des voitures hors de prix et prétendre faire un métier important. Mais la majorité de son temps, il l'accordait à jouer à des jeux d'argent, ou se renseigner sur toute les nouvelles tendance pour s'enrichir. Il ne passait pas beaucoup de temps avec son fils, qu'il plongeait dans des livres dès qu'une minute se présentait, et le petit s'en attristait. Aussi ce fut sa femme, prise d'un élan de courage, qui lui demanda de réserver une après-midi pour apprendre le vélo à Beomgyu. L'homme refusa d'abord, puis fini par céder face au doux minois de son épouse.
"Papa, c'est quoi un probateur ?"
"Procureur Beomgyu, Procureur"
"Ah, et donc c'est quoi ?"
Lorsque son fils lui avait posé cette question, Monsieur Choi avait presque sauté de joie. Le petit garçon se tenait sur son vélo, pratiquant la posture droite qui lui offrirait tout l'équilibre nécessaire, et écouta son père s'extasier à propos de ce métier qu'il aurait tant rêvé de faire.
"Je n'y comprend rien." Avait avoué Beomgyu, à la suite du long monologue.
"Et bien fait ne sorte de comprendre, et vite, puis de travailler dur. Tu auras une belle vie, si tu deviens procureur."
"Et je ne pourrais pas avoir une belle vie autrement ?"
"Non Beomgyu, regarde-moi, tu veux finir comme moi ?"
"Tu n'as pas une belle vie toi ?"
"Je n'ai pas la vie que je voudrais"
"Mais tu nous as maman et moi"
"Ça n'a rien à voir"
Ils n'avaient pas encore fait le tour du parc, Beomgyu avait bien du mal à tenir sur ce fichu vélo et son père commençait à s'impatienter, alors il marchait plus vite. mais il se figea, alors que son fils affirma:
"Papa, je ne veux pas devenir probateur"
"Procureur"
"Je veux être musicien"
Le coeur de monsieur Choi semblait être retombé dans son estomac, et sa voix devenait soudainement bien plus sèche:
"Comment ça ?"
" La guitare que j'ai eu pour Noël, j'aime en jouer"
"Beomgyu, tu ne peux pas..."
"Plus j'y joue, plus j'aime ça. J'aimerais faire ça toute ma vie"
"Beomgyu, c'est..."
"Et j'aime chanter, j'aime apprendre de nouveaux accords. Hier j'ai essayé de composer ma propre chanson. Ce n'était pas génial, mais je vais m'améliorer"
"Beomgyu..."
"Et puis ça me rend si heureux"
"CHOI BEOMGYU !"
Le père avait hurlé, il avait hurlé si fort que tout les promeneurs s'étaient tourné vers eux, si fort que Beomgyu perdit l'équilibre précaire qu'il avait sur son vélo et sentit son épaule craqué en heurtant le sol.
"Ne me parle plus jamais de cette foutu guitare, de ta foutu musique. Tu ne seras pas musicien, je refuse que tu gâches ta vie avec ces conneries. Tu veux me faire honte ?"
Quand ils rentrèrent, ce jour-là, monsieur Choi monta dans la chambre de son fils et attrapa la guitare avant de la jeter contre le sol. Le jeune garçon hurla à son tour, le visage noyé de larme, et tenta par tout les moyens d'empêcher son père de fracasser le plus beau de ses trésors. Mais l'homme ne l'écouta pas, il détruisit la guitare et, n'en pouvait plus d'entendre Beomgyu hurler et pleurer, c'est contre lui qu'il passa sa colère.
L'épaule déjà abîmé reçu un nouveau coup, si douloureux que le garçon manqua de tomber dans les pommes.
Ce soir-là, sa mère l'emmena en cachette à l'hôpital du coin, puis lui fit promettre de ne plus jamais énervé son père en parlant de guitare ou de musique. Beomgyu pleurait tellement qu'il fût incapable de promettre.
Ce soir-là, il ne trouva pas le sommeil tout de suite. Son corps douloureux et ses rêves broyé le tenaient éveillé. Mais quand il ferma enfin les yeux, il eu l'impression qu'une douce voix l'appelait, lui faisant la promesse de guérir tour ses maux.
Kai
Je suis arrivé à la location de vélo.
13h45
Yeonjun:
Avec Soobin on sera bientôt là
13h46
Taehyun:
J'arrive dans cinq minutes
13h46
Beomgyu:
J'aurais un peu de retard, désolé
13h46
Yeonjun:
Putain Beomgyu, t'es toujours en retard !
13h47
Beomgyu:
Désolé j'ai dis
13h49
Yeonjun:
J'espère que t'arriveras pas trop tard
13h49
Yeonjun:
C'est toi qui a insisté pour qu'on se retrouve le plus tôt possible cet aprem.
13h49
Beomgyu:
C'est bon, j'ai le droit d'avoir des contretemps
13h50
Kai:
Je loue les vélos en vous attendant
13h50
- Je voulais même pas la faire, votre fichu sortie à vélo, marmonna Beomgyu, en frappant un caillou qui gisait sur son chemin.
Sortir, oui, il n'avait envie que de ça en ce moment. Mais faire du vélo ? Il avait bien essayé de faire comprendre aux autres qu'il détestait ça, mais aucun ne l'avait vraiment écouté.
Non, parce-que c'est Kai qui avait proposé ça, et qu'ils écoutaient tous Kai, ils se pliaient à ses sourires et à ses demandes prononcé trop fortes. Mais quand c'était Beomgyu qui disait un truc, alors tout le monde s'en fichait.
En ce moment, c'était pire encore. Beomgyu n'avait jamais eu autant besoin d'eux, et ils n'avaient jamais été aussi absent.
Yeonjun:
On t'attend depuis trente minutes. Vraiment t'abuses
14h26
Beomgyu:
Ça va, je suis en chemin
14h32
Sa joue lui faisait mal, son poignet aussi, il en marre, marre de tout. Ses oreilles sifflaient encore d'avoir entendu son père hurler si fort, il l'avait saisit et giflé avec tant de force que sa peau gardait une marque rouge, dévisagé avec un air si répugné que Beomgyu gardera ce regard gravé en mémoire pour le reste de sa vie.
Il haïssait son père.
Entre eux, plus rien n'allait.
Ses notes chutaient, il n'était pas fait pour les étude, et sa passion pour la musique grandissait. Son géniteur était incapable de le comprendre, le ton montait dès qu'il rentrait à la maison.
Beomgyu ne supportait plus de se trouver chez lui. L'air l'étouffait, la présence de l'homme le tuait, et la passivité de sa mère l'affligeait.
"C'est difficile pour ton père en ce moment, il a beaucoup de travail. Mon coeur, tu dois comprendre qu'il ne veut que ton bien"
Lui hurler qu'il n'est qu'un bon à rien, stupide et incompétent, c'est ça vouloir son bien ? Beomgyu avait envie de hurler, chaque minute, chaque seconde, il voudrait hurler à plein poumons.
Il voudrait que quelqu'un le prenne dans ses bras. Et lui dise que tout irait bien.
- Pas trop tôt ! Un peu plus et on partait sans toi ! S'exclama Yeonjun, quand ils le virent arriver.
Il se tenait assit nonchalamment sur un banc, le bras autour de celui d'un Soobin tellement recroquevillé sur lui-même qu'il paraissait presque plus petit que Taehyun. Ce dernier aidait Kai à attacher son casque, puis se laissa assisté à son tour.
Beomgyu aurait souhaité que le simple fait de voir ses amis apaise tout les maux qui le consummaient. Mais son coeur se serrait, alors que se glissait dans son esprit une pensée qui le hantait souvent ces jours-ci:
"Soobin et Yeonjun. Kai et Taehyun. Et puis moi, la cinquième roue du carrosse"
Il aurait aimé que ça ne soit qu'une impression, les caprices d'un enfant en demande d'attention. Il aurait aimé pouvoir dire que ses amis ne pourraient rien faire sans lui, que chacun l'attendait, que chacun voudrait passer un moment privilégié avec lui, qu'il était le centre de leurs pensés et le premier dans leurs coeurs. Mais ce n'était que des utopies exagérés, et ça il l'avait toujours su, il n'osait souvent pas en rêver tant. Seulement, il aimerait parfois avoir un peu plus, un tout petit peu plus, se sentir important même l'espace de quelques minuscules seconde.
Malheureusement, l'après midi fut ponctué de duos. Et à aucun moment Beomgyu n'en fit parti.
Tout d'abord, il y avait Soobin et Yeonjun.
Lorsqu'ils louèrent les cinq vélos, ce fut les deux aînés qui prirent la tête de la course. Leur itinéraire avait été parfaitement détaillé par Kai, ils faisaient le tour de nombreux quartiers, s'arrêtaient à des points stratégiques, et roulaient jusqu'à la nuit tombé.
Soobin et Yeonjun pédalaient à l'avant, si près que le moindre écart deviendrait dangereux. Ils discutaient à voix basse, souriaient stupidement, se dévoraient du regard, s'aimaient à en crever. Ils ne le disaient jamais haut et fort, ils ne leur avaient rien avoué concernant leur relation. Étaient-ils en couple ? Ou en simple flirt ? Impossible à dire, ils devenaient des tombes lorsque l'un d'entre eux l'évoquait.
Mais leurs yeux ne mentaient pas, ils s'aimaient et durant presque une heure de trajet ne se rendirent même pas compte qu'ils avaient plongé dans leur propre petit monde. Forgeant autour d'eux une bulle que nul ne pourrait pénétrer.
Et il y avait Kai et Taehyun
Puisque leurs aînés semblaient hors service, les deux plus jeunes s'étaient mit à rire ensemble en effectuant des pirouettes à vélo. Beomgyu les regardait faire, maladroit sur son bolide, et se retient de claquer ses mains sur ses oreilles lorsque Kai hurla de joie en voyant un vieux jeu Pacman devant un magasin. Ils descendirent des vélos pour courir s'y asseoir, Taehyun sorti quelques pièces et avec Kai ils se partagèrent les manettes. Ils y jouèrent tout les deux pendant que Soobin et Yeonjun s'en allèrent acheter des en-cas, et à aucun moment ils ne leur vient à l'esprit de proposer à Beomgyu de les accompagner.
Il resta à l'arrière, les mains posés sur le guidon de son vélo, à regarder les deux plus jeunes s'amuser. Il regarda Taehyun appuyer lentement sur les touches, Kai s'extasier comme un enfant, et sentit son coeur se serrer lorsque leurs mains s'effleuraient malencontreusement sur les manettes.
Et puis il y avait Kai et Yeonjun
Après l'arrêt Pacman, ils firent une pause près d'une station de lavage. Le soleil tapait cette après-midi là, aussi étaient-ils bientôt couvert de sueur. Un regard complice fut échangé entre Kai et Yeonjun, avant que les deux ne se précipitent vers la station déserte et payent une session lavage pour laquelle ils n'avaient même pas de voiture. Ils commencèrent à s'éclabousser l'un l'autre en riant aux éclats, puis envoyèrent leurs jets dans la direction du reste du groupe. Taehyun se cacha derrière Soobin qui reculait en se couvrant le visage, tandis que Beomgyu fut trempé en une seconde. Il n'eu pas le temps d'en rire, ni de penser à se venger, car Kai et Yeonjun se détournaient aussitôt pour entamer une nouvelle bataille d'eau à deux.
Il y avait aussi Soobin et Taehyun
Tandis que le plus jeune et le plus vieux de la bande séchaient au soleil, Soobin et Taehyun décidèrent d'entrer dans une librairie du coin. Beomgyu voulu les suivre mais il était trempé, et en plus il n'aimait pas les livres. Il resta donc immobile devant la vitrine, en observant les deux garçons se balader de rayons en rayons, se perdre entre les histoires de papier, laisser leurs yeux briller en feuilletant des ouvrages illustrés. Et son coeur se serra encore, car Taehyun prenait la main de Soobin avec un naturel déchirant, pour le mener d'un bout à l'autre de la boutique.
Ensuite il y avait Kai et Soobin
Ils roulèrent tout le reste de la journée, le soleil tombait peu à peu lorsqu'ils décidèrent de prendre une dernière pause sur un parking. La couleur du ciel était si belle que Kai voulu prendre milles et une photos, et bientôt il se choisit un modèle préféré: Soobin. Mal à l'aise, celui-ci posa sous les contraintes imposé par son ami, les cheveux dans le vent et la couleur or du couché de soleil venant caresser son visage. Il y avait tellement de douceur dans les propros qu'ils s'échangeaient l'un l'autre, que Beomgyu sentit la jalousie s'immiscer dans sa poitrine. C'est bête, car il était accompagné de ses précieux amis, et pourtant il se surprenait à désirer une amitié comme la leur.
Et pour finir y avait Taehyun et Yeonjun.
Eux et leurs infernals mésententes.
Lorsque le moment du pique-nique arriva, un malaise certain gagna le groupe à la vision de la salade que Taehyun s'était préparé. Juste quelques feuilles vertes et une tomate. Pas de quoi nourrir un garçon dans la fleur de l'âge. Comme à chaque fois Yeonjun s'était mit en colère quand le plus jeune avait refusé la moitié de son sandwich, ils ne tardèrent pas à élever la voix, toujours et encore les même disputes.
Et Taehyun s'éloigna, le pas lourd, énervé. Beomgyu hésita à le suivre, mais que lui dirait-il ? C'était désespérant, de savoir qu'il n'avait rien à dire à cet ami qui possédait aussi son coeur. Soobin et Kai se redressèrent en même temps, l'un comme l'autre ils auraient les bons mots, mais Yeonjun fut plus rapide: en quelques enjambés il avait déjà rejoin l'autre garçon. Était-ce une bonne idée le le laisser gérer un problème qu'il avait lui-même provoqué ? Beomgyu aurait aimé dire que non, mais il s'agissait de Taehyun et Yeonjun, et ces deux-là finissaient toujours par régler leurs mésententes sans qu'aucun ne sache vraiment comment.
Au loin ils se crièrent encore un peu dessus, puis vient le silence, les minutes s'enchaînaient, et ils finissaient par revenir comme si de rien n'était.
Et donc, il y avait Beomgyu.
Ils terminèrent leur repas, puis reprirent les vélos pour une dernière ligne droite, direction le lieu où ils devraient rendre leurs moyens de transport. La lune avait remplacé le soleil en cette jolie fin de journée, Beomgyu pédalait sans faire attention à sa direction, pensif et le regard figé sur ses amis roulant à l'avant. Il n'avait pas apprécié la balade, vraiment pas, et aucun des quatre ne semblait l'avoir remarqué. Il était resté plus silencieux qu'à l'ordinaire, n'arrivait pas à chasser le visage de son père ainsi que ses brusque paroles de son esprit.
Il se sentait si seul.
Seul et abandonné.
Et alors qu'une larme venait piquer son regard, la roue de son vélo heurta un caillou. Sous l'ombre d'un pont dont ses amis avaient déjà parcouru une grande partie, il heurta le sol dans un gémissement étranglé. Son épaule craqua, il eu l'impression de revenir bien des années en arrière, et les larmes lui montèrent aux yeux. Plus par humiliation que sous la douleur.
Merde... Merde, merde, merde.
- Putain Beomgyu, fait gaffe !
Ses amis accouraient dans sa direction, et tandis que Yeonjun affichait un air agacé, Taehyun, Kai et Soobin se penchèrent vers lui.
- Tu t'es fait mal ? Demanda le premier.
- On est super loin de l'hôpital. J'ai plus d'argent pour un taxi, enchaîna le second.
- Moi non plus, montre ton bras, s'avança le troisième.
- Me touchez pas !
Beomgyu se surprit lui-même d'avoir à ce point élevé la voix. La colère, la souffrance et la honte se mélangeaient en lui.
Il voudrait hurler. Hurler si fort que sa gorge exploserait.
- Ça va pas ?! Qu'est-ce qu'il te prend ?! S'énerva Yeonjun.
- J'en ai marre putain ! J'ai passé une journée de merde, je fais que passer des journées de merde en ce moment ! Et vous vous en avez rien à foutre ! Cria-t-il, en se redressant.
Son bras lui faisait mal, son épaule semblait brûler, il avait l'impression que milles épines s'y plongeaient.
- Beomgyu...
- Je voulais pas faire de vélo, je déteste ça, mais aucun d'entre vous ne s'en ai soucié ! Vous faites jamais attention à moi, sauf quand je fais de la merde !
- Qu'est-ce que tu racontes ? Murmura Kai, avec un air perdu qui l'irrita davantage.
Il avait mal, tellement mal.
- Vous ne vous ne rendez même pas compte, vous êtes tout les quatre et si j'étais pas là ça changerait rien ! Je suis la cinquième roue de votre putain de carrose ! Et vous en avez rien à foutre !
À bout de nerf, il envoya son pied taper la roue du vélo gisant au sol. Puis, sans laisser à qui que ce soit le loisir d'ajouter quelque-chose, se détourna en marmonnant:
- Laissez-moi tranquille, je vais rentré, je suis crevé.
Et les quatre autres garçons le regardèrent s'éloigner, l'esprit en flamme et le coeur écrasé. Ils se repassèrent la journée en tête, silencieux, chacun se mit à ruminer sur ses propres actions. Regrettant chaque geste, chaque mot, chaque attention qu'ils avaient manqué d'offrir à leur ami.
Kai:
Je suis désolé Beomgyu, je ne me suis pas rendu compte que tu n'allais pas bien et que tu ne voulais pas faire de vélo. On voulait pas t'exclure, au contraire, on t'aime tous énormément
21h56
Taehyun:
Pardon de ne pas avoir remarqué que tu passais une mauvaise journée.
21h55
Soobin:
On fera des efforts, je te le promet. Excuse-nous.
22h13
Yeonjun:
Désolé de t'avoir crié dessus...
23h34
Beomgyu:
Merci pour vos excuses.
00h05
Ce soir-là, Magic Island s'était mise à trembler.
Le monstre tapis dans l'ombre, qui se nourrissait de la noirceur des coeurs, se mit à grogner de colère.
Les excuses des garçons avaient fait taire la tempête, calmer l'orage, et laisser mourir les premiers éclairs.
Mais le monstre savait se montrer patient. Il sentait la foudre venir, il dévorait les maux des garçons, il devenait plus fort.
Et il le savait. Bientôt, très bientôt, l'heure de sa vengeance viendrait.
Et ce fut ce même soir, tandis que les excuses pleuvaient et laissaient naître les réconciliations, que l'un des garçons ferma les yeux.
Il en ouvrit un, fit un pas en avant, puis admira le futur de Magic Island.
Un futur détruit, brûlé, ensanglanté.
Ce fut ce même soir que, pour la première fois, Taehyun se rendit compte que la mort étreignait leur destin.
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