Part II - 19
°2017°
Au creux de la nuit, bercé par les grondements de la musique et habité par une ivresse aux causes différentes, deux garçons s'embrassaient.
La main de l'un caressait la tête du second, effleurant ce petit bout de corne arraché qui le ramenait sans cesse à la magie, se laissant porter par la chaleur dans son estomac et aux soubresauts de sa poitrine.
Le second souriait un peu plus chaque fois que leurs lèvres se pressaient, il appréciait le goût étrange de leur baiser, une douceur fruité qui rencontrait le mélange d'alcool et de cigarette. C'est lui qui menait l'échange, qui choisissait les prises de souffle, le sens des mouvements, la position de leurs têtes et l'intensité qu'ils y mettaient. Un millier de papillon bataillaient dans son ventre, le bonheur à l'état pur.
Yeonjun n'avait jamais été aussi heureux, il se sentait comme dans un rêve.
Soobin, lui, sursauta soudainement.
Il s'écarta, repoussant le plus vieux d'un geste trop brusque et le maintient à distance tandis qu'il reprenait sa respiration. Son coeur battait trop vite, ses poumons lui faisaient mal, son estomac se tordait et, au coin de ses paupières, les larmes affluaient.
Qu'était-il en train de faire ?
Il observa Yeonjun, qui le fixait sans comprendre, le regard voilé par l'alcool, l'inquiétude et la déception.
Qu'étaient-ils en train de faire ?
Ça n'allait pas, ils ne devaient pas faire ça. Soobin ne pouvait pas embrasser un garçon, c'était contre les mœurs, contre nature, contre l'opinion, contre tout. Il ne fallait pas, il ne devait pas.
Que diraient ses parents s'ils le voyaient ? Eux qui étaient déjà si malheureux d'avoir un fils différents des autres, comment réagiraient-ils s'il devenait plus différent encore ?
Il ne pouvait pas, il ne devait pas.
- Je...
- Désolé, le coupa Yeonjun.
Ce dernier recula maladroitement, les gestes handicapés par l'ivresse.
- J'aurais pas dû, j'imagine que... Ça te met mal à l'aise. Je suis désolé.
Soobin ouvrit la bouche, sans parvenir à répondre quoi que ce soit. Il voulait dire à son ami de ne pas s'excuser, il voudrait lui dire que ça ne l'avait pas mit mal à l'aise, qu'il n'avait rien fait de mal, mais il n'y arrivait pas. Tout ses organes se compressaient, la douleur était trop forte, la peur engloutissait tout sur son passage. Il ne savait plus quoi penser, quoi ressentir. Des centaines, non des milliers, de sensations et d'émotions se pressaient dans sa poitrine. Les contradictions le berçaient, la terreur le dévorait, et le regard de Yeonjun l'ensorcelait.
Il voulait pleurer et s'excuser.
Il voulait revenir quelques secondes en arrière pour ne jamais faire cesser le baiser.
Il voudrait revenir quelques minutes en arrière pour empêcher que ça arrive.
Il voulait revenir des heures, ou même des jours en arrière, et ne jamais être venu à cette soirée.
Il voulait accélérer le temps et sortir de ce moment.
Il voulait figer le temps, puis l'embrasser de nouveau.
L'embrasser, encore et encore, sans se soucier de rien d'autre.
Non, il ne fallait pas, il ne devait pas.
Si Yeonjun avait été une fille, tout aurait été tellement moins compliqué.
- J'ai trop bu, beaucoup trop bu. Je vais dans la chambre de Taehyun me reposer un peu.
Sur ces mots le plus vieux se leva, chancelant, son corps ressemblait à un grand morceau de chewing-gum tordu. Pourtant il réussi à marcher, à rejoindre la porte, d'un pas si lent que toute la scène semblait se dérouler au ralentit. Il n'accorda pas un regard à Soobin, qui fut incapable de faire le moindre geste.
Il aurait bien voulu pourtant, sa main avait tremblé, s'était levé un petit peu avec l'objectif de saisir la manche du garçon. Mais il s'était figé en apercevant l'éclat d'une larme dévaler la joue de Yeonjun.
Soobin aggripa ses cheveux, les frottant et tirant si fort qu'il en arracha quelques mèches. Le mélange d'émotion explosa dans sa poitrine et il cria. Un hurlement tout d'abord, puis des insultes dirigées vers sa propre personnes, des injures par centaine. Il aurait dû éviter ça, il aurait pû éviter d'en arriver là. S'il avait mit un stop à Yeonjun plus tôt, s'il avait érigé une distance en comprenant ce qu'il se passait entre eux, en fermant ses sentiments pour bloquer ceux de son ami... Il aurait dû faire tellement de choses, mais il était resté passif.
Non, pire que cela, il avait plongé dans le jeu du plus âgé.
Il s'était laissé entraîner dans quelque-chose qui le dépassait.
Il s'était laissé ensorceler, hypnotiser, attendrir, chavirer.
Et maintenant son coeur battait, il battait si fort, trop fort, pour Choi Yeonjun.
Pour sa beauté, pour son sourire, pour ses paroles, pour ses gestes, pour sa douceur, sa maladresse, sa dureté, sa grâce, ses charmes, sa lumière.
Il s'était fait avoir par l'astre flamboyant qu'était Choi Yeonjun.
"N'oublies pas"
Ses mains cessèrent de torturer son pauvre crâne décoiffé, et il leva la tête. Il n'y avait personne face à lui, pas même une ombre dans le jardin de Taehyun, aucune silhouette éclairé par les lumières de la ville.
Et pourtant il était certain d'avoir entendu une voix. Très près, si près qu'elle semblait avoir murmuré dans son oreille.
"N'oublies pas vos promesses"
Soobin se leva. Il y avait bien une voix, une douce voix, tendre et familière.
"Ne brise pas ces promesses"
Son regard balaya les environs, de droite à gauche, jusqu'au ciel. Il n'y avait rien, personne, pas même une étoile pour briller suffisamment fort et percer les nuages sombres.
"Ne vous perdez pas, où vous ne pourrez plus jamais vous retrouver"
Il n'y avait personne, sinon cette voix.
"Ne mens pas"
Personne, sinon ce frisson de magie.
"Ne lui mens pas, ne leur mens pas"
Personne, sinon l'Étoile invisible qui lui parlait.
"Ne te mens pas à toi-même"
- Où es-tu ? Demanda-t-il.
Mais elle ne répondit pas, elle ne parla plus. Soobin tendait l'oreille, il l'a cherchait du regard, mais devait se rendre à l'évidence : elle était parti.
- Ne mens pas.
Son propre murmure lui fit mal, son coeur allait exploser, et des éclats de larmes brisèrent ses yeux. Son pied dérapa sur l'herbe alors qu'il courait vers la porte d'entré. La musique le heurta, les odeurs d'alcool et de transpiration envahissaient le salon qu'il traversa sans faire attention à toute les personnes qu'il bousculait. Ses sens s'emballaient, son esprit s'embrouillaient, et les larmes masquaient son chemin. Tant pis, il n'avait pas besoins de voir, il savait où allez.
Jamais il n'avait couru aussi vite, l'escalier fut gravit en de maigres secondes, il sauta les marches deux par deux. À l'étage quelques fêtards ivres somnolaient les uns contre les autres, discutaient à voix basse ou s'embrassaient fougueusement. Ils restaient au début du couloir, personne n'avait encore osé s'y enfoncer, personne n'avait traversé l'obscurité pour rejoindre la chambre la plus éloigné.
Un faible filet de lumière s'échappait du bas de la porte, pas assez puissant pour provenir d'une lampe, il devait s'agir des reflets de la ville renvoyé par la fenêtre. Soobin ne prit pas le temps de frapper contre le battant, il ne demanda pas la permission pour entrer dans cette chambre qu'il avait si souvent visité. Peut-être qu'un couple aurait pu s'y trouver, des petits malins qui auraient compris qu'ils pouvaient aisément se cacher ici. Il n'y pensa même pas, et heureusement ça ne fut pas le cas.
Dans la pièce, il n'y avait qu'une personne.
Yeonjun se retourna en sursautant. Il avait retiré son tee-shirt et s'apprêtait à faire de même avec son jean. Quand il vit Soobin il paniqua et remonta sa braguette d'un geste maladroit, avant de faire volte-face pour se présenter de dos. Ses épaules tremblaient, il demeura immobile, la main sur sa bouche pour étouffer ses sanglots.
Soobin avança, déchiré par cette vision. Son ami était si grand, si fort, inébranlable, imperturbable. Assister à sa faiblesse, être témoin de ses pleurs, ça lui brisait le coeur. Il avait l'impression de revenir à leur rencontre dans la forêt de Magic Island, mais c'était pire encore.
Cette fois, c'est lui qui faisait pleurer Yeonjun.
- Je suis désolé, murmura-t-il, quand il fut suffisamment proche.
Il lui suffisait de lever la main pour toucher le dos tremblant du garçon. Il hésita, son bras se balança d'avant en arrière, il n'osa pas.
- Tu n'étais pas obligé de venir t'excuser. Je ne t'en veux pas... Tu peux partir maintenant.
La voix qui s'élevait était faible, brisé, attaché par les sanglots. Yeonjun ne semblait que plus vulnérable encore.
- Yeonjun...
- Pars, n'ai pas pitié de moi.
Soobin se mordit la lèvre, elle avait un goût salé, celui de ses propres larmes.
- C'est pas de la pitié, répondit-il.
Yeonjun se retourna doucement, ayant comprit que son ami pleurait aussi. Ils se regardèrent à travers leurs larmes, ils se devinaient, se sentaient, et Soobin osa enfin lever sa main.
Il l'a déposa sur la joue de son aîné, la glissa dans son cou, sa nuque, puis approcha.
Pas la moindre goutte d'alcool ne coulait dans ses veines, pourtant il se sentait ivre, il sentait que sa raison s'envolait loin, très loin.
- C'est pas de la pitié, répéta-t-il, avant de déposer ses lèvres sur celles de Yeonjun.
Ça avait toujours le goût salé des larmes, mais cette fois c'était leurs larmes à tout les deux.
Leurs peurs se mélangeaient, le désespoir et l'angoisse, le poids d'un futur incertain leur tombait sur les épaule.
Il faisait un pari risqué, en acceptant de s'aimer.
Kai:
Taehyun, où est-ce que tu es ?
22h47
Vu par Taehyun
Kai:
Quelqu'un a vu Beomgyu ? On l'a perdu depuis le début de la soirée.
23h34
Kai:
Les gars, vous allez bien hein ?
23h56
- Beomgyu-hyung ?
Kai penchait son visage au-dessus d'une masse allongé dans le canapé, ayant reconnu son aîné. Celui-ci s'allongeait dans une position étrange, ses bras et ses jambes tordus dans tout les sens, et son regard sillonnait le vide. On aurait pu le croire mort, s'il ne marmonnait pas des paroles incompréhensibles, dirigé vers personne ne particulier.
Mais la voix de son ami sembla le ramener quelque-peu à la réalité, puisqu'il leva les yeux et qu'un immence sourire écrasa son visage.
- Taehyun ?
- Non, c'est Kai.
Le sourire retomba. Beomgyu plissa les paupières, avant d'hocher la tête.
- Oh... Tu es là. Je suis content de te voir.
Il tendit les bras vers Kai, qui soupira et fit de son mieux pour l'aider à se redresser. Il craignit de recevoir un jet de vomi sur ses vêtements, heureusement ça n'arriva pas. Beomgyu resta sagement assit sur le canapé, il regardait partout autour de lui, comme pour se souvenir d'où il se trouvait, et ses traits se laissaient gagner par une expression pleine de niaiseries.
- Je t'aime tellement Kai, bafouilla-t-il, en tendant de nouveau les bras.
Le plus jeune perdit un peu de sa frustration face à l'attitude enfantine de son ami, il accepta de se pencher et recevoir cette tendre étreinte. Ça ne leur arrivait pas souvent d'être tactile tout les deux, ils avaient plus tendance à discuter et plaisanter ensemble, les câlins ne leur semblaient pas si naturel. Mais Kai aimait tellement ses aînés qu'il n'était jamais contre, il avait presque envie de rire en se rendant compte qu'à cet instant il avait l'impression d'enlacer un enfant.
Cette constatation allégea encore un peu son coeur. Il oublia presque l'horrible soirée qu'il était en train de passer, sa colère et son ennui, ainsi que l'inquiétude pour ses amis qui ne daignaient pas lui répondre depuis des heures. Ils avaient tous disparu, il s'était retrouvé seul. Taehyun n'était pas apparu, Yeonjun passait son temps avec les gens de son âge, Soobin s'était éclipsé on ne sait où, et il retrouvait tout juste Beomgyu ivre mort dans un canapé. Rien n'allait, Kai détestait cette fête, il n'était resté que pour eux.
- Oui, moi aussi je t'aime Hyung, murmura-t-il.
- Je t'aime tellement, pourquoi tu ne m'aimes pas autant ?
Il crû durant une seconde avoir mal comprit les paroles de son aîné, prononcé avec la voix pâteuse de l'ivresse. Mais lorsqu'il se recula, lorsqu'il fit face à Beomgyu, c'est un visage larmoyant qui lui apparu.
- Pourquoi vous ne m'aimez pas ? Enchaîna le garçon aux joues bientôt inondé.
- Hyung, qu'est-ce que tu racontes ?
Ne pas l'aimer ? C'était insensé, il devait nager en plein délire, l'alcool lui faisait dire n'importe quoi.
Kai aimait tout ses amis, il les aimait plus que tout, il pourrait donner sa vie pour eux.
Il les aimait même s'ils l'avaient laissé tout seul ce soir, même s'ils ignoraient ses messages, même s'ils se torturaient eux-mêmes, même s'ils ne lui confiaient jamais leurs tourments.
Il les aimait.
Il les aimait tellement.
Un goût amer glissa sur sa langue, il avait l'impression qu'une boule nauséeuse grossissait dans son estomac, écrasant bientôt tout ses organes.
Pourquoi avait-il si mal ? Pourquoi ressentait-il le besoin de répéter qu'il aimait ses amis, encore et encore ?
Comme s'il avait parfois peur d'oublier ?
- Kai, je peux te dire un secret ? Murmura Beomgyu.
Il se pencha, tandis que le plus vieux tombait presque sur son épaule et glissa:
- Je crois que je vais vomir.
Était-ce son secret ? Où l'envie de vomir était passé au-delà de son désir de dévoiler quelque-chose ? Kai ne prit pas le temps de réfléchir, il ravala les mauvaises pensées qui le hantaient, il retient son soupir, ou encore sa grimace de dégoût, et entreprit de porter Beomgyu.
Il lui ordonna de se retenir et le mena à l'étage, conscient que les toilettes du rez-de-chaussée étaient sûrement déjà utilisé, et que la majorité des invités ignoraient qu'il y en avait d'autres dans la salle de bain de l'étage. Kai n'avait peut-être jamais couru aussi vite, surtout avec le poids d'un corps supplémentaire, craignant que son ami ne lui vomisse dessus.
Décidément, il passait une horrible soirée.
Arrivé dans la salle de bain il ne constata pas tout de suite qu'une personne s'y trouvait déjà, la lumière était éteinte et c'est quand il appuya sur l'interrupteur qu'il constata qu'un corps se tenait assit à côté des toilettes.
Il retient un cri et lâcha Beomgyu par mégarde, celui-ci s'écrasa par terre mais se leva dans la seconde. Malgré son état déplorable lui aussi avait reconnu le garçon qui leur faisait face.
- Taehyun ! S'exclama le plus âgé.
Il avança difficilement vers le jeune Kang et lui tomba dessus, recroquevillé contre lui comme le ferait un chiot sur son propriétaire. Taehyun cligna plusieurs fois des yeux, la lumière était venu l'éblouir et il mit visiblement plusieurs secondes avant de comprendre ce qu'il se passait. Son regard croisa celui de Kai, qui lui offrit un regard désolé.
- Beomgyu-hyung est bourré, expliqua-t-il, en s'approchant à son tour.
Taehyun hocha la tête, puis l'aida à redresser leur ami et le placer devant la cuvette, dans laquelle il ne tarda pas à vomir tout ce qu'il avait bu pendant la soirée. Kai lui caressa le dos en faisant mine d'ignorer qu'il y avait déjà du vomi dans les toilettes, que des résidus de cette même substance tâchaient les lèvres de Taehyun, et que sur le visage de ce dernier s'asséchaient les larmes d'un lourd chagrin.
Il regarda seulement son ami se lever, allez se rincer le visage dans l'évier et s'observer de longues secondes dans le miroir. Il ne portait plus l'un de ses nombreux pulls aux manches trop grande, on pouvait parfaitement constater la maigreur de ses bras, Kai avait l'impression d'admirer un amas d'os décoré par un peu de peau.
Cette vision fit grandir la boule dans son ventre, il avait soudainement envie de pleurer.
- Taehyun...
Son ami sursauta, puis leurs yeux se croisèrent dans le miroir.
- Pourquoi tu t'inflige ça ? Demanda-t-il, la voix brisé.
Taehyun baissa la tête, puis chercha du regard son pull qu'il s'empressa d'enfiler. Après s'être assuré que Beomgyu tenait suffisamment droit par lui-même, Kai vient lui saisir le bras.
Il avait l'impression que quelque-chose pourrait se briser sous ses doigts.
- Tu as vu à quoi tu ressembles ? Taehyun... Si tu continues tu vas mourir.
- Ça ne te regarde pas. C'est mon corps et j'en fais ce que je veux, répondit son ami, en s'arrachant à sa prise.
Kai ne pu ajouter quoi que ce soit que l'autre quittait déjà la pièce, claquant la porte derrière lui. Il voulu le suivre, mais à ce même instant Beomgyu se leva, ses jambes étaient si faible qu'il retomba dans la seconde. Il toussa plusieurs fois, puis se remit à vomir à même le sol.
Kai avait envie de hurler, de s'arracher les cheveux, de fuir cette réalité, de courir loin, très loin. Il regarda son téléphone, l'absence de réponse à tout ces messages, et étouffa son cri.
Taehyun faisait n'importe quoi. Beomgyu vomissait ses tripes. Où étaient Soobin Yeonjun quand il avait le plus besoin d'eux ?
Il ravala sa colère, encore une fois, puis ouvrit un placard de la salle de bain. Il savait que plusieurs vêtements s'y trouvaient, il prit quelques-uns au hasard puis entreprit de s'occuper de Beomgyu. Après s'être assuré qu'il avait fini de vomir, il le débarrassa de ses habits tachés, le nettoya au mieux, avant de le rhabiller. Le porter de nouveau fut plus fatiguant que tout, heureusement il n'avait qu'un couloir à traverser avant d'entrer dans la chambre de Taehyun. La lumière y était allumé et quand il entra il découvrir deux personnes allongés sur le lit, plongés dans un profond sommeil.
Soobin et Yeonjun.
Alors, pendant que lui s'epuisait à prendre soin de ses amis, les deux plus âgés se reposait tranquillement ? Il repoussa les sentiments amers qui embrumaient ses pensées et porta son ami jusqu'au sofa où Taehyun se trouvait déjà. Celui-ci s'était recroquevillé dans un coin, le regard fixe sur sa fenêtre. Il n'offrit pas d'attention à Kai, mais s'enquit à partager la moitié de son plaide avec un Beomgyu déjà assoupi.
Kai décida de ne rien dire, de ne rien faire, de ne plus penser. Il ferma seulement la porte à clé pour que personne ne vienne les déranger, éteignit la lumière, puis s'assit contre un mur.
- Je vous aime... Plus que tout.
Encore.
Il avait encore besoin de se le répéter.
Il devait se le répéter, se le rappeler.
Peut-être pour s'en souvenir ?
Peut-être pour ne pas laisser voix à la rage qui montait en lui ?
Peut-être pour étouffer la haine ?
Et oublier que, parfois, il avait envie de les détester.
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