Chapitre 1 #1
J'ouvre les yeux difficilement. Mes paupières sembles être collées, et chaque partie de mon corps me fait mal à en hurler. J'ai envie de me taper la tête contre un mur pour m'assommer. La souffrance est forte, trop forte... Ma cage thoracique me brûle et chaque goulée d'air que j'inspire me racle atrocement la gorge. J'ai envie de tousser, de cracher mes poumons jusqu'à en vomir. J'essaie de me lever, mais mon corps et trop engourdi et retombe lourdement sur la plaque de fer sur laquelle je repose.
Une plaque de fer...
Je regarde autour de moi, prenant conscience de ce qui m'entoure, effrayée. Je suis dans une sorte d'atelier, contenant des de multiples objets éparpillés de toute part, jonchant le sol ou reposant sur les étagères de métal. La pièce est sombre, mal éclairée, ce qui a pour effet d'accentuer mon mal-être et les murs sont d'un blanc jauni par le temps. Le tout me dégoûte légèrement et je sens la nausée monter.
J'entends alors le bruit d'une porte et des pas retentissent dans mon dos. Tant bien que mal, je me redresse, grimaçant sous l'effort. Les pas se font plus rapides, venant vers moi et je sens des mains pousser mes épaules pour me rallonger. Je ne veux pas... Je veux sortir d'ici !
— El'hel koma el u'shaa ! El'hel...
Une voix éraillée me coupe dans ma tirade, me figeant sur place.
— Arrête ! Il faut que tu te reposes, tu es encore blessée !
Je cligne des yeux, interdite, et me calme instantanément. J'observe alors pour la première fois celui qui vient de prononcer ces mots. C'est un vieil homme aux cheveux blancs, longs et emmêlés, qui atteignent presque ses épaules. Il possède également une longue barbe drue, qui semble pousser dans tous les sens, et des lunettes d'aviateur noires posées en équilibre sur son crâne. La langue qu'il a utilisée n'est pas la mienne, mais, à ma plus grande surprise, je comprends ce qu'il dit.
— Qui êtes-vous ? demandé-je dans un dialecte similaire, avec un léger accent.
L'homme semble surpris, et ses sourcils fins et broussailleux se soulèvent.
— Tu parles notre langue ?
Je ne réponds pas. Bien sûr, que je comprends, j'ai appris il y a longtemps à utiliser ce langage, mais je ne saurais dire quand. D'ailleurs, en creusant ma mémoire, je ne retrouve rien... C'est le vide total, comme si en essayant, je me heurtais à un mur de béton, sombre et infranchissable. Je regarde à nouveau le vieil homme, qui semble inquiet. Ses yeux bleus me fixent et se veulent rassurants, mais l'anxiété me gagne tout de même. Je commence à paniquer. Que m'est il arrivé ? Et surtout...
— Qui suis-je ?
Mon interlocuteur me regarde, dérouté.
— Je ne sais pas... Je t'ai trouvée au milieu de nulle part. Ton vaisseau s'est écrasé.
Mon vaisseau ? J'ai un vaisseau ? Je mets quelques secondes avant d'assimiler l'information.
— Je veux le voir, ordonné-je soudain en tentant de me redresser une seconde fois.
— Désolé, mais tu es trop mal en point. Tu viens de subir une lourde opération.
Voilà donc la raison de ma souffrance.
— Il faut que je le vois... S'il te plaît.
L'homme se détourne, pensif.
— Je suis d'accord. Mais avant, il faut que tu te reposes et que je te soigne.
Je vais très bien... Je n'ai pas besoin des soins d'un inconnu. Mais petit à petit, je me rends compte que si. Plus je respire, plus la douleur s'accentue. Je suis vraiment mal en point.
— Si tu veux, je peux accélérer ta guérison, mais ça va piquer un peu, reprend le vieil aviateur.
Je lève précipitément les yeux vers lui. Il aurait dû le dire plus tôt !
— Je veux bien.
L'aviateur aux cheveux blancs se tourne et je le vois farfouiller dans une caisse à outils. Au bout d'un petit moment, il se redresse en marmonnant. Il tourne la tête vers une large étagère à sa gauche et pousse un cri victorieux. Il se saisit d'un objet que je ne distingue pas et revient vers moi, me montrant un long bâton de fer produisant une lumière rouge.
— C'est un Med, explique-t-il. Il va apaiser ta douleur.
Il l'approche de moi, mais toujours allongée je recule, apeurée. Je ne veux pas que cette chose entre en contact avec moi !
— Du calme ! m'ordonne-t-il. Tu as mal ?
J'acquiece, réticente.
— Alors laisse moi te soigner. Attention, prépare toi, ça va faire un peu mal.
Je tourne la tête et laisse l'homme aux lunettes d'aviateur approcher son outil. Alors qu'il le place au dessus de mon épaule droite, une lumière rouge illumine mon corps. La lumière pourpre passe alors au vert et produit un halo émeraude sur ma peau. Il passe ensuite l'outil le long de mon bras, et la douleur aiguë s'accentue petit à petit. Sans crier gare, mon bras commence à me brûler, comme si des lambeaux de peau se décrochaient de mes os et que mes muscles se déchiraient progressivement. Je laisse échapper un petit cri. Un petit peu mal ? C'est atroce ! Je serre pourtant les dents, refusant de faiblir. Je suis plus forte que ça.
Puis, d'un coup, la douleur disparaît, laissant place à une agréable chaleur, et mes muscles meurtris se détendent. Le vieil homme place ensuite le Med sur mon torse et la brûlure dans mes poumons s'accentue jusqu'à devenir un feu dévorant qui me fait monter les larmes aux yeux. Je serre les dents et je tiens bon. Finalement, après que le bâtonnet ait illuminé ma peau de sa lumière verdâtre, je n'ai plus mal. J'observe mes mains, qui étaient égratignées. Elles sont maintenant lisses et douces. Seules restent les traces de sang.
Je remarque toutefois une nette différence entre l'homme et moi. Alors que ma peau est d'une couleur rose prononcée, tirant vers le fushia, celle de mon sauveur est beige et ridée.
— Ça va mieux ? demande ce dernier, me coupant dans mon observation troublante.
— Oui, je confirme.
Il hoche la tête, comme pour appuyer mes propos.
— Alors... Tu ne te rappelles pas d'où tu viens ?
— Non. Le sais-tu ?
Cette fois, l'homme secoue la tête.
— Je sais seulement que tu es arrivée dans une petite navette. Je t'ai trouvée dans une décharge et tu étais blessée, je t'ai soignée...
Un long silence s'installe. Je ne sais pas d'où je viens, ni qui je suis. Une grande tristesse s'empare de moi sans que je puisse expliquer pourquoi et je ne parviens pas à retenir une petite larme salée, qui coule le long de ma joue pour venir s'écraser sur ma combinaison noire tachée de sang.
— Mon nom est Riss, reprend l'homme d'une voix douce, comme pour m'apaiser.
J'essaie de répondre, mais rien ne vient. Juste un vide noir, profond et indéchiffrable.
— Moi, je... Je ne sais pas, dis-je finalement.
Riss secoue la tête, ses cheveux blancs suivant le rythme de son mouvement.
— Je peux t'en donner un. Que dirais-tu de Rose ?
Je fronce les sourcils. Ce nom ne m'inspire absolument pas.
— Non ? en conclue Riss, en lâchant un petit rire. Alors... Que penses-tu de Fuschia ?
— Non merci, rétorqué-je d'un ton dur. Pourquoi veux-tu forcément un nom en rapport avec ma couleur de peau ?
Son regard se perd dans le vide et il semble perdu.
— Je ne sais pas... Je trouvais ça amusant.
Il a l'air un peu déçu et je décide de me prêter au jeu. Après tout, il m'a sauvée, je peux bien lui accorder cela.
— Tu n'as pas tort. Aurais-tu une autre idée ?
Il me regarde en plissant ses yeux bleus, ce qui a pour effet d'accentuer les rides de son visage tanné par le soleil.
— Pourquoi pas... Magenta ?
~
Après un long bout de temps et une longue pause, voici le premier chapitre de cette histoire. Le début vous plaît-il ?
N'hésitez pas à me laisser un avis si par hasard vous passez par ici !
Petite question, préférez-vous les longs chapitres (un peu plus de 2000 mots), ou ceux un peu plus courts (de 1000 à 1500 mots)?
Enfin bref, à bientôt ! :)
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