Chapitre 11 POV Jisung

Je me suis promis que je ne me serais pas attaché, pas cette fois. Je pense que profondément en moi, je savais que je le ferais. Parce que j'aime beaucoup trop le son de ta voix. J'aime les papillons qui volettent dans mon ventre quand je suis en ta présence. J'adore t'appeler, savoir que tu finiras par me regarder fixement et crois-moi, je déteste le fait que je me sente comme ça. Il n'y a rien de pire que d'attendre l'inévitable, d'attendre la possibilité qu'on n'aura pas un "pour toujours".

Mais une part de moi veut mettre mon cœur sur la ligne, le risquer, pour toi, pour ta voix, tes yeux, mon Dieu que tes yeux sont envoûtants. C'est horrible parce que je le savais, dès que mon regard a croisé le tien, que rien de tout cela ne serait possible. Que ma vie et la tienne seraient si lointaines, tellement opposables que ton sourire dépendrait du mien. Que mes "je t'aime" ne serait jamais prononcé, un acquis de ma conscience qui n'atteindrait jamais ma bouche. Parce que j'aime abuser mon nez de ton odeur enivrante et que jamais je n'ai osé l'admettre, que tu étais celle avec qui je voulais être "pour toujours".

Jisung ouvrit les yeux, mouillé et douloureux, comme toutes les nuits qu'ils a passé depuis qu'elle à disparu. Depuis l'annonce du centre vis à vis de l'agent sous-couverture, il n'a pas réussi à se reposer correctement. Il a valsé d'heure en heure à la recherche d'un quelconque moyen pour pouvoir aider. Quand l'assaut avait été donné, il avait aussi été le premier à prendre les armes, autant qu'à monter dans la grande voiture noire. 

La taupe des flics avait décidé de sortir dans la nuit, lorsque tous les autres seraient partis en mission. Tout ce que cet incapable avait pu promettre, ou du moins essayer de promettre, c'était de retrouver Taehyung et T/p. Le reste, c'était du détail tellement peu important que cela n'aurai fait que les encombrer. De toute façon, Jisung n'en avait rien à faire de ce détail, il voulait récupérer T/p et son frère vivants et dans la nuit même. Parce que si quelque chose ou quelqu'un l'en empêchait, il allait par finir un câble. Il allait foncer dans le tas et sauter par la fenêtre ensuite. Il était tellement à bout que les conseils miteux de son chef le mettait hors de lui.

" Ne faites rien d'inconscient, on y va doucement et on ne prend que les otages."

" On ne veut pas une tuerie de masse."

Oh, Jisung voulait une tuerie de masse. Un bon gros coup de poing dans la fourmilière qui ferait s'effondrer les murs et sortir sa reine.

En arrivant devant le gratte-ciel que Eunwoo leur avait indiqué quelques heures auparavant, les rues étaient désertes, comme si les civils avaient été prévenus qu'il ne fallait pas sortir ce soir. Ils entrèrent dans un parking souterrain aussi bien gardé qu'une prison sans gardiens. Les lieux étaient tellement vides que cela en devenait suspect. Entassé dans l'arrière de la camionnette, personne n'osait respirer ni même parler. Ceux qui étaient venus étaient des volontaires, la mission n'avait pas été préparée ni annoncée, c'était du "sur le coup", de "l'improvisation sanglante" qui n'avait plus qu'aux grands détraqués du Centre.

À sa droite, G-Dragon et Bangchan préparaient leurs armes. En face, Jeno et Hyunjin donnaient les dernières précisions avant l'assaut. Quant à Jungkook et Suga, ils venaient chercher leur frère de cœur qui avait disparu lui aussi. Du beau monde en soit, les meilleurs des meilleurs certains disaient, d'autre nous appelaient les pires du reste. Mais cela ne changeait rien de cette envie grandissante de faire disparaître toute la douleur et la haine qu'ils avaient emmagasiné envers ce cartel. Ils allaient se battre pour Kyungsoo, pour Leeteuk, pour T/p pour Taehyung et tous les autres.

Hyunjin n'avait même pas réfléchi quand il avait su contre qui ils allaient se battre. Peut importe qu'il ne soit pas encore complétement rétabli, il n'avait laissé le choix à personne sur sa décision. 

Une fois garé, non loin de la porte souterraine, la lumière s'éteignit comme personne n'était sorti et ils se retrouvèrent dans le noir complet. Un temps passa ou rien ne bougea, personne ne passa la porte et ils ne pouvaient que se regarder droit dans les yeux, espérant que rien ne soit arrivé aux fugitifs durant la descente vers le parking. Bangchan c'était tourné vers lui et avait murmuré en lui tendant une boite verte métallique.

Bangchan: Je sais que tu ne vas pas m'écouter, mais ne fais pas n'importe quoi. Tiens en toi au plan, les flics arrivent bientôt et nous on se barre juste avant qu'ils arrivent quand on aura récupéré T/p et les autres. Toi, tu fonces au rez-de-chaussée, tu ouvres les cages de l'ascenseur, tu lances la bombe et tu l'envoies au dernier étage. Le reste, on gère.

La voix de Bangchan qui avait du prendre trente ou quarante ans depuis qu'il s'était mis à fumer comme un pompier n'avait pas flanché de tout le long. Il était sûr de lui, ou du moins il voulait paraître sûr de lui, d'eux. Jisung n'avait pas rétorqué, il avait simplement répondu brièvement en attrapant la boite.

Bangchan: On compte sur toi.

Et il lui avait mis une tape sur l'épaule gratifiante que Jisung jugea inutile. Il allait y arriver, peu importe si il devait y laisser sa peau, il buterait tous ces enfoirés, à mains nues si il le faut.

La lumière du parking s'alluma, Bangchan jeta un coup d'œil par la fenêtre teinté, guetta sa montre et fit un dernier coup de tête vers Jungkook, lançant l'attaque finale contre le cartel.

À ce moment-là, Jisung s'imagina mourir, il vit son corps allongé par terre, entouré de ceux qu'il aimait, couché sur le sol froid et bétonné du parking. Au-dessus de lui, les yeux en pleurs et les bras serrant sa tête contre elle, il redessina à la perfection le visage de T/p. Il pouvait compter la totalité de ses cheveux, il savait combien de grain de beauté ornaient son visage, l'écart de ses yeux au millimètre près. Jisung l'avait tellement admiré et rêvé qu'il aurait pu la graver sur de la pierre les yeux fermés.

Mourir ? Non, il n'avait pas peur, à l'instant même ou il était monté dans cette camionnette, il n'avait pas eu peur de mourir. S'il devait disparaître, il savait qu'il irait dans une tombe humide et sans vitres qui un jour serait comblée par celle qu'il aime. Si il avait creusé leur tombe en l'aimant inlassablement. 

Alors il allait lui ouvrir le paradis en l'amant pleinement.

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