Chapitre 2
Le réveil du portable entonna une musique au rythme rapide et oppressant. Insanity.
Léna ouvrit les yeux lentement. Le plafond de sa chambre était blanc. Une fissure le traversait de part en part. Léna suivit cette ligne des yeux comme si elle suivait la cicatrice qui lui barrait le coeur. Elle se laissa bercer par la musique pendant quelques minutes. À la fin de la chanson, la jeune fille prit son courage à deux mains et se leva. Le monde tourna quelques instants autour d'elle puis redevint stable. Une nouvelle journée commençait. Une pareille à tant d'autres. Mais valait-elle la peine d'être vécu ? Certains diront oui. D'autres non. Léna, elle, vit. Et c'est déjà bien.
Notre belle brune replia ses jambes sous elle. Belle, on pouvait dire que Léna l'était. Elle n'était pas comme toutes ses filles maquillées à outrance. Léna était naturellement belle. Sans plus. Elle ne faisait pas chavirer le coeur de tous les écervelés de son lycée. Léna était ce qu'on peut qualifier de normal.
La jeune fille fermit les yeux. Samedi. On était samedi. Le week-end tant attendu pour tous les lycéens. Le week-end qui signifiait pour Léna deux jours entiers dans la peau d'AubeDesTemps. Mais ce samedi, Léna était lasse. Lasse de cette monotonie. Et lui qui m'a oubié... Léna sentit les larmes lui monter aux yeux. La douleur dans sa poitrine réapparut. Elle parvint avec peine à refouler les sanglots qui le faisait hoqueter. Pourquoi, pourquoi ?!
Léna se força à respirer calmement et rouvrit les yeux. Elle se leva et alluma ses ordinateurs dans un mouvement qui était devenu habituel. Des fois, elle se retrouvait devant ses ordinateurs allumés alors qu'elle n'avait aucun souvenir de les avoir actionnés.
L'ordinateur principal se connecta directement sur Skype. Son compte lui indiqua qu'elle avait 10 messages non lus. Qui peut bien m'avoir envoyé autant de messages? Léna était perplexe. Un espoir fou naquit en elle qu'elle refoula immédiatement. L'espoir est le pire des poisons, ne l'oubli pas. Mais elle n'eut pas le temps d'aller voir qui était son mystérieux messager. La sonnerie d'un appel Skype retentit à travers sa chambre. Quand léna aperçut le nom de la personne qui l'appelait, son coeur manqua un battement. Léna accepta l'appel et démarra la communication.
C'est un garçon au visage inquiet qui apparut à l'écran. Âgé d'une quinzaine d'années, il était assez grand avec des cheveux noirs et des yeux bleus très claire. Il était très beau.
Léna resta figée. Son visage exprimait un mélange de joie, de colère et de soulagement. Le garçon la laissa reprendre ses esprits et n'osa pas émettre un son. Il sentait le déchaînement d'émotion qui ferait rage dans la tête de Léna. Et il savait qu'il allait en prendre plein la figure.
Léna finit par briser le silence.
《- Une semaine, cela fait une semaine que tu n'a pas donné signe de vie. Tu te rends compte de ce que ça m'as fait ?! J'ai cru que tu m'avais oublié. Que toi aussi tu m'avais abandonné !
- S'il te plaît calme toi, la voix du garçon était grave et très calme. Respire profondément et...
- Que je respire ?! Nan mais et puis quoi encore tu....》
Léna éclata en sanglots. Elle laissa les larmes ruisseler sur ses joues. Le garçon, derrière son écran, se mordit la lèvre.
《- Mes parents m'ont envoyé loin de chez moi, dans un endroit pomé sans Wifi et sans réseau. Je n'en savais rien. Je te le jure. Sinon je te l'aurais dit》
Le garçon c'était exprimé d'une voix calme. Il s'en voulait de lui avoir causé autant de peine. Il savait que Léna était fragile. Il savait aussi qu'il avait de la chance de pouvoir encore lui parler.
《- Ne me refait plus jamais ça, Dark, tu m'entends ? Plus jamais !
- Promis, lui répondit le garçon. C'est promis Aube.》
Léna essuya ses larmes avec sa manche. Dark, la seule personne qu'elle avait autorisée à s'approcher d'elle était un grand youtuber très connu. Ils ne se connaissaient qu'à travers leur longue discutions sur Skype. Mais au fil du temps, Dark avait su apprivoiser cette bête sauvage qu'était Léna. Et pour elle, il était devenu le seul point de rattache avec le monde réel qu'elle avait. Son seul et unique repère dans le monde où elle vivait.
Les ordinateurs étaient éteints. Mme Smith en fut bien étonnée. À travers la porte entrebâillée, elle écouta la respiration de sa fille endormie. Elle était calme et profonde. Dieu merci. La brave dame poussa un long soupir de soulagement. Sa fille vivrait encore un peu.
Ce soir-là, mère et fille dormirent profondément, d'un sommeil sans rêves, le coeur léger.
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