Chapitre 1

La veille au soir, ses doigts pianotaient sur les claviers de ses ordinateurs. Ce matin, c'est sur le clavier de son portable que ses doigts survolent et effleurent l'écran. Les phrases continuent de se succéder les unes après les autres. Léna est plongée dans la rédaction de son poste. Léna est plongée dans AubeDesTemps.

La jeune fille était tellement absorbée par sa rédaction qu'elle ne vit pas le groupe de poupée Barbie maquillé à outrance s'avancer vers elle. Ce n'est que quand la plus tartiné s'avança vers elle que Léna releva la tête.

« - Salut l'intello ! Commença la poupée Barbie avec un sourire arrogant.
- Je te préviens tout de suite, coupa Léna, je n'ai aucun temps à perdre avec une fille comme toi. Alors fait moi plaisir et va voir ailleurs si j'y suis. »

Le groupe des pimbêches se figea. Elles ne s'attendaient pas à une pareille réplique. On n'a qu'à se la mettre dans la poche, et c'est parti pour les bonnes notes ! Dit comme cela, c'était facile. Mais les filles avaient prévenu Liz. Léna avait un sale caractère et ne se laissait pas faire. Mais Liz leur avait répliqué qu'elle savait gérer ce « genre » de personne.
Liz était figée. Punaise, j'aurais jamais pensé que quelqu'un puisse un jour m'envoyer boulé comme ça. Elle se reprit néanmoins rapidement.

« - Nan mais ça va pas ?! Lança-t-elle d'une voie suraigue. Je suis sympa, je vois que t'es toute seul et je vient te parler, et c'est comme ça que tu m'accueilles ?!
- Je connais les filles comme toi. Et c'est pas parce que t'es nouvelle que je vais faire des efforts. Dès l'instant où tu m'as adressé la parole, tu m'as insulté avec ton ton arrogant. Et en plus, tu me surnommes « l'intello » alors que tu ne me connais pas. Alors va te faire voir. »

La sonnerie retentit à cet instant. Léna se leva, rangea son portable et partit sans un regard en arrière. Derrière, le groupe de filles attendait de voir la réaction de leur nouvelle meneuse.
Liz était perdue. Qui qu'elle soit, je ne veux plus jamais avoir affaires à elle ! Plus jamais ! Liz déglutit difficilement, releva la tête, fit claquer ses talons et reprit son regard assuré et moqueur qui l'avait tant aidé jusque-là. Elle claqua sa langue dans sa bouche et partit en direction des bâtiments. Derrière elle, son petit groupe la suivit bien docilement.

*

Léna s'aspergea le visage. Elle releva la tête et aperçut son reflet dans la glace. Ses longs cheveux bruns étaient en bataille. Ses yeux vert, explosé par la fatigue, étaient dilatés dans la pièce sans lumière. Seul la lune éclairait son visage. Léna était assez grande et portait ses cheveux lachés le plus souvent. Cela lui donnait l'air sauvage. C'était exactement ce qu'elle voulait être. Sauvage et indomptable. Libre.
Notre sauvageonne secoua la tête énergiquement. À quoi penses-tu encore, hein ? Se dit-elle en regardant le reflet que lui renvoyait le miroir. Léna venait de rentrer du lycée. La journée de cours c'était quasiment passé sans problème. Quasiment. Sa rencontre avec la nouvelle avait été brève. Une en moins, c'est toujours ça. Vu comment je l'ai envoyé balader, elle ne devrait plus s'intéresser à moi. Elle pensait un instant qu'elle y était peut-être allée un peu fort. Mais qu'importe, ce qui est fait ne peut plus être changé. Si cela était possible, jamais Léna ne serait devenue ainsi.
Arrêtes de penser ! Cela ne mène à rien de bon. Léna sortit de la salle de bain, et toujours accompagnée de la lumière de la lune, elle alluma ses trois ordinateurs auxiliaires et son ordinateur principal, les connecta aux différents comptes d'AubeDesTemps et se plongea dans son monde.

Mme Smith rentra tard ce jour-là. Smith, se dit elle en regardant le nom inscrit sur sa boîte aux lettres, ce nom n'a jamais eu d'élégance. Mais il a la chance d'être commun, universel. Parfait pour recommencer sa vie.
Les courses posés dans la cuisine, la brave dame monta à la chambre de sa fille. En entrebâillant la porte, elle aperçut son précieux trésor courbé sur son ordinateur. Elle va bien. Elle était rassurée. Mais quand elle referma la porte, elle vit dans un rayon de lune une larme sur la joue de Léna.
《- Ce cauchemar ne finira-t-il jamais ?! Murmura Mme Smith tout bas.》
Ces paroles étaient à peine perceptibles pour l'oreille humaine. Et pourtant, Léna leva la tête et dit tout haut :
《- Jamais.》

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