Prologue
Valiammée se rappelait la première fois où ils étaient tombés du ciel.
À l'époque, elle avait huit ans.
Elle se rappelait les hurlements quand la magie, d'un bleu si vif qu'il en brûlait les rétines, s'était échappée de leurs mains pour venir toucher terre. Elle se rappelait les premières morts, où la peau et les muscles des victimes avaient fondu pour laisser entrevoir les os.
Les tuteurs du temple l'avaient cachée, elle et les autres élus, dans l'espoir de leur sauver la vie. Mais c'était déjà trop tard.
Valiammée avait vu la femme qui l'avait élevée se faire transpercer par un éclat de magie bleue. Un trou béant était apparu au milieu de son ventre avant qu'elle ne s'effondre dans une flaque de sang. Les autres tuteurs et la plupart des élus avaient connu le même sort. Bras. Jambes. Têtes. Ils étaient devenus méconnaissables.
Valiammée ne savait plus comment elle avait réussi à s'en tirer. Son souvenir suivant était une course dans les rues d'Astras alors que les magiciens ennemis tombaient du ciel, encore et encore, et qu'une fumée noir et âcre s'engouffrait dans ses poumons.
Elle se rappelait lorsqu'elle avait chuté sur un corps et s'était effondrée sur les pavés brisés. Lorsqu'un magicien à la cape blanche sertie d'argent s'était approché d'elle, sa main couverte de magie bleue. Elle se rappelait quand il était mort, transpercé d'une flèche en pleine gorge.
Valiammée s'était retournée pour apercevoir deux Phébéiens, dont les vêtements mélange de gris, blanc et ocre étaient noircis par la fumée. L'un avait la chevelure qui lui tombait sur les épaules et témoignait de son rang de noblesse inférieur. L'autre, qui tenait l'arc, avait des cheveux qui lui tombaient à la taille.
Elle les avait dévisagé, le visage empli d'horreur. Ils n'avaient pas pris le temps de vérifier si elle allait bien. Le Phébéien aux cheveux longs avait donné son arc à son camarade et soulevé Valiammée. La seconde d'après, ils s'étaient tout deux mis à courir dans l'espoir d'atteindre le point d'accès aux souterrains le plus proche.
Ils avaient réussi par un miracle quelconque.
Alors ils s'étaient enfoncés sous terre. Loin de tout, dans l'espoir de survivre à la guerre qui venait de se déclencher.
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