Chapitre 34: Mai (13)
Il y avait tant de paroles prononcées autour d'elle que Valiammée avait du mal à entendre sa propre voix. Derrière elle, Hui et Brimari, ses deux gardes du corps attitrés, lui demandèrent de ralentir sa marche.
- Où il a été repéré ? insista Valiammée.
- Ce n'est pas à toi de gérer ça ! répondit Brimari. Reste à distance !
C'était tentant, mais Valiammée devait servir d'exemple si elle voulait que la population lui fasse entièrement confiance. La présence de Hui à ses côtés et le soutien sans faille qu'il lui adressait en public comme en privé avait grandement contribué à sa popularité grandissante – Hui était une figure emblématique de Caméone – mais à ses yeux, cela ne suffisait pas. Elle ne pouvait pas se reposer sur les autres pour faire ses preuves.
La foule éparse s'écarta pour les laisser passer. Valiammée entendit son nom et celui de Hui répété à de nombreuses reprises et sentit les regards s'attarder sur elle. Elle n'avait pas eu le courage de s'habiller correctement, alors hormis le diadème soigneusement fixé à son crâne, rien n'aurait pu la démarquer du reste de la population.
- On peut gérer l'attaque nous-même, argua Hui. Reste à l'écart. Il ne faut pas que tu sois blessée.
- Ils n'en ont repéré qu'un, contesta Valiammée. Peu importe qui s'en débarrasse, ce n'est pas un danger immédiat.
- Tout de même...
Solen ne faisait que du repérage. S'il fallait s'attendre à tout de leur part, et particulièrement au pire, ceci ne restait qu'un avant goût dont il n'était pas nécessaire de s'inquiéter.
Combien de temps avaient-ils devant eux avant que le véritable enfer ne se déchaîne ?
Quand plusieurs personnes interpelèrent Valiammée de façon un peu brusque – des réfractaires –, Hui se rapprocha d'elle et passa un bras autour de ses épaules. Ceci, accompagné par un regard noir, suffit à faire taire ceux qui avaient élevé la voix.
- C'est exactement pour ça que je dois agir d'une façon ou d'une autre, marmonna Valiammée.
- Il y d'autres façon de faire que de vouloir affronter Solen.
- Je n'ai pas détrôné l'ancien roi pour faire moins que lui. Il allait se battre, n'est-ce pas ?
Hui acquiesça avec peu d'enthousiasme.
- Systématiquement.
- Alors moi aussi.
- Mais il restait derrière moi. Il savait que sa vie était précieuse.
Valiammée était bien plus puissante que lui, avec sa pierre de courant accrochée à sa cheville. Après l'épisode des souterrains, elle ne pensait pas craindre quoi que ce soit. Particulièrement si Hui et Brimari se trouvaient à proximité.
- Ça ira, lui assura-t-elle.
Brimari demanda aux passants à la fois curieux et terrifiés où se trouvait l'ennemi repéré. Beaucoup pointèrent vers un point au sud. Quand Valiammée leur recommanda d'aller se mettre en sécurité – elle ne comprenait pas bien pourquoi tous restaient en plein milieu de la rue, à moins qu'ils ne veuillent se battre – ils restèrent immobiles à se dévisser le cou vers le ciel.
Certes, ils devaient avoir l'habitude de ce genre d'incidents qui étaient selon Hui récurrents, mais tout de même...
- Là ! hurla quelqu'un.
Valiammée se retourna vivement vers le point désigné. Enfin, elle aperçut le mage bleu ennemi.
Les arabesques argentées de sa cape scintillèrent sous la lumière alors qu'il chutait en leur direction. Du moins, la chute n'en était pas vraiment une. C'était le sortilège de vol sans ailes dont Brimari lui avait auparavant expliqué le fonctionnement.
Il y eut une étincelle bleue au bout de ses doigts, puis des flammes abrasives tombèrent vers le sol et la population qui s'y attardait. Avant que quiconque n'agisse, les réflexes d'élue de Valiammée prirent le dessus. La magie de sa pierre traversa son corps de sa jambe jusqu'à ses mains, d'où elle fit apparaître un champ de force protecteur. La magie bleue s'y écrasa sans y former la moindre zébrure.
À ses côtés, Brimari alla réclamer le premier arc qu'elle aperçut parmi les combattants qui les entouraient et Hui concentra ses pouvoirs, dont la lourdeur emplit l'atmosphère et comprima presque la poitrine de Valiammée. C'était la première fois qu'elle se trouvait aussi proche d'un mage rouge en plein effort. Et surtout, qui décuplait ses forces avec une pierre.
Les trois quarts des passants partirent en courant ou regagnèrent leurs habitations en un temps record. Ne resta que ceux qui étaient prêt à se joindre à l'effort collectif. Une bonne vingtaine de personnes.
Si le Soléen était bien venu seul, il n'allait pas faire long feu face à ça.
Valiammée dissipa son bouclier tout en se préparant à en lever un nouveau si besoin. Derrière elle, Brimari, les paumes entaillées, leva son arc vers l'ennemi qui se rapprochait dangereusement. Elle tira plusieurs flèches de sang qui le frôlèrent sans pour autant le toucher tandis qu'il se déplaçait au dernier moment. À son tour, Hui utilisa son propre sang comme projectile, mais le mage bleu reprit de la hauteur pour éviter les impacts.
- Il faut trouver un moyen de l'immobiliser, dit Valiammée. Si on pouvait voler à sa suite ce serait...
Une tâche traversa la ciel à une vitesse ahurissante et heurta le soldat ennemi en plein dos, si bien que Valiammée en oublia de finir sa phrase. Elle aperçut des bras frêles s'enrouler autour de son buste et des ailes couvertes de plumes blanches l'entraîner vers le sol.
Un ange d'Ifraya.
Ils les avaient discrètement ramenés à Caméone la veille, pour ne pas alarmer la population. Hui et Gyalan s'étaient arrangés entre eux pour les installer dans un lieu partiellement souterrain éloigné de plusieurs kilomètres du palais. Gyalan avait-il donné l'ordre d'en utiliser un dès qu'il avait eu vent de l'attaque ?
Valiammée ignora les cris qui s'élevèrent quand les habitants de Caméone comprirent ce qu'ils avaient sous les yeux. L'ange planta ses dents pointues dans la gorge du Soléen et arracha toute la chair qu'il parvint à saisir. Valiammée ordonna aux archers à proximité d'arrêter de tirer, ce qui provoqua de vives protestations.
Oubliaient-ils si vite qu'Ifraya étaient de leur côté, désormais ?
Visiblement pas, puisqu'ils obéirent tout de même.
L'ange poursuivit sa rapide descente. Quand il se retrouva à vingt mètres du sol, il relâcha le corps mutilé du mage bleu, qui s'écrasa contre les pavés dans un bruit sourd. Son sang s'écoula lentement dans les rainures de la pierre.
Définitivement mort.
L'ange tourna plusieurs fois au dessus de leurs têtes pour réduire sa vitesse, puis se posa délicatement au sol. Plusieurs plumes furent projetées dans les airs quand il battit des ailes avant de les ramener derrière lui et se s'approcher de Hui, Valiammée et Brimari.
Il avait le visage et la poitrine couverts de sang. Valiammée repoussa son malaise.
- Stop, lui commanda Brimari d'une voix forte. Immobile.
La magie rouge s'éleva de son corps en même temps qu'elle donnait les ordres. L'ange, coupé en pleine marche, s'assit sagement par terre, les yeux rivés dans le vide.
Il ne bougea plus, si l'on excluait sa poitrine qui se soulevait et s'abaissait à chaque respiration.
- Contrôle à la magie rouge ? l'interrogea Hui.
- Oui, confirma Brimari en essuyant ses paumes sanglantes. Ça évite que la situation dérape.
- Et la connexion entre les ailes et le corps de la personne, mage rouge également ?
- Bien sûr. On n'a pas de chirurgiens sous la main, on fait avec ce qu'on a.
Hui n'avait pas l'air outré le moins du monde par ce constat, contrairement aux autres magiciens de Caméone qui entendirent l'échange. Le mot "abomination" s'échappa de plusieurs lèvres.
Valiammée, qui trouvait le concept des anges affreux, se garda de faire la moindre remarque. Ils servaient à tuer les mages bleus volants pour éviter de sacrifier les magiciens compétents de l'armée Ifrayenne. Ils remplissaient leur fonction. Mieux valait s'arrêter à ça.
L'air ondoya à sa droite et les silhouettes de Gyalan, Ariane, Ténèbres, Lysandre, puis Miranda pour fermer la marche, traversèrent un portail. Aussitôt, Brimari s'approcha du général.
- Pourquoi avoir envoyé un ange ? l'incendia-t-elle. On veut obtenir la confiance de la population et tu envoies ça voler dans leur ciel ?
- Personne de notre armée n'a attaqué Caméone dans les dernières années, répliqua Gyalan, et l'ange a fait son travail. Je ne vois pas le problème.
- Tu ne fais que leur montrer nos armes, qui pourraient se retourner contre eux.
- Ils l'auraient su à un moment donné. Mieux vaut tôt que tard.
- Je préfère que les choses soient transparentes, approuva Valiammée. Le but n'est pas de garder des informations pour nous, surtout concernant nos armes. C'est très bien comme ça.
Brimari n'était toujours pas convaincue mais Gyalan eut la satisfaction de se savoir soutenu dans ses propos. Il se retourna vers Miranda qui, agenouillée contre la pierre, analysait les flux telluriques au centre de son cercle de concentration. Ariane et Lysandre, un vieux draps entre les mains, partirent de leur côté couvrir le corps de l'ennemi mort. Ténèbres, lui, resta sagement aux côtés du général. Pour une fois, il avait légèrement remonté la manche de sa chemise et l'encre blanche de son tatouage Ifrayen était visible.
Cela devait être étrange pour lui, d'enfin pouvoir l'afficher sans craindre que cela ait des répercussions.
- Je ne sens plus de magie bleue, leur informa Miranda en se redressant. C'était bien le seul.
- Parfait, répondit Gyalan. Dans ce cas, retournons au palais. Je pense qu'il y a bien des choses dont nous devons discuter.
Valiammée approuva. Hui, qui la suivait comme une ombre, vérifia néanmoins le ciel tandis que, accompagnés par Gyalan et Ténèbres, ils regagnaient le palais. Miranda, Lysandre, Ariane et Brimari assurèrent qu'ils arriveraient dès que l'ange aurait été ramené à bon port et que le corps de l'ennemi aurait été brûlé.
La rumeur de la fin de l'attaque fut très vite transmise. Une bonne partie des habitants qui étaient partis s'abriter en voyant la magie bleue retournèrent dans les rues. Valiammée sentit les regards s'attarder sur eux, particulièrement sur la haute figure du général Cartaris.
Elle comprenait parfaitement qu'il puisse attirer une sympathie modérée. Elle-même avait encore du mal à se faire à sa nouvelle gentillesse à son égard.
Leur marche fut silencieuse. À peine les portes du palais passées, Gyalan décréta qu'il était temps de poser les choses à plat.
Valiammée approuva.
- Ils ont dû avoir eu vent des changements qui se sont produits à Caméone les derniers jours, avança le général. S'ils envoient régulièrement des éclaireurs ici, c'est pour s'assurer que la situation reste sous contrôle jusqu'à ce qu'ils puissent lancer leur attaque de grande ampleur.
- Je pense, confirma Hui. Leurs attaques régulières ont contribué à empêcher notre progression au fil des années.
- Ils doivent être alarmés, donc. Ils savent que si l'on reprend le dessus, ça risque de mettre à mal leur suprématie.
- Ils ne connaissent pas nos armes, argua Valiammée. S'ils supposent un danger en provenance de Caméone, ils en sous-estiment forcément l'ampleur.
- Une chose qu'il va falloir utiliser à bon escient, déclara Gyalan. Surtout sachant qu'on n'est pas encore prêts à les contrer.
Étaient-ils si en retard que ça dans les préparatifs ? Valiammée en doutait. Peut-être avaient-ils commencé à s'armer seulement quelques jours plus tôt, mais tout avançait à une vitesse impressionnante. Des pierres de courant étaient créés à longueur de journée et Adan s'occupait de recenser qui avait la capacité de s'en servir en même temps qu'il testait les essences magiques. Quand il abandonnait son atelier pour dormir un peu, c'était un Maître Magicien ifrayen qui prenait le relais.
Des noms de potentiels porteurs, ils en avaient aux alentours de trois cents. Le tout était d'organiser correctement leurs stocks et leur approvisionnement pour réagir vite en cas d'attaque.
Ils montèrent une nouvelle volée de marches et arrivèrent dans le couloir où était installé le bureau de Valiammée. Juste devant la porte se trouvaient Adan, Anthropa, Vénérios et Nyma, qui attendaient sagement leur retour.
Tiens, Nyma était revenue ? Aux dernières nouvelles, après l'arrivée de la première vague des souterrains d'Astras, elle était partie vers Galinée pour établir un premier contact avec les dirigeants. Comment était-elle rentrée si Miranda s'occupait de faire d'autres portails ailleurs ?
- La menace a été éliminée ? demanda Vénérios quand ils s'approchèrent.
- Oui, confirma Hui. Il n'y avait qu'un seul ennemi.
- Vous avez besoin de quelque chose ? s'enquit Valiammée.
- De parler, confirma Anthropa. C'est ce que vous alliez faire, non ?
La Madrigane acquiesça. Anthropa avait l'air inquiète. Tous devaient appréhender la suite des événements.
Elle invita tout le monde dans son bureau et illumina ses bras pour qu'ils ne se retrouvent pas dans la pénombre. Ce n'étaient pas des conditions très optimales, mais la sécurité primait sur le reste, aussi l'unique fenêtre restait barricadée.
- Quand est-ce que tu es revenue ? demanda-t-elle à Nyma.
- Il y a une heure à peine, indiqua la combattante. Je comptais aller te voir directement, mais il y a eu l'attaque, alors j'ai trouvé Anthropa à la place.
- Qui t'a créé le portail ? Je croyais que Miranda s'occupait de ceux pour le transfert de population d'Astras...
- C'est Adan. Même s'il a eu un peu de retard sur l'horaire prévu originellement.
Le frère aîné d'Anthropa fit remarquer qu'il avait eu bien du mal à l'ouvrir, lui qui ne s'y était jamais attelé avant, ce qui expliquait le décalage. Anthropa lui donna un coup de coude dans les côtes en affirmant qu'il passait son temps à dévaluer ses compétences alors qu'il était brillant, preuve à l'appui. Valiammée retint un sourire. Ce n'était pas le moment.
- Tu as réussi à entrer en contact avec Galinée ? vérifia-t-elle.
- Justement, oui, confirma Nyma, c'est pour ça que je te cherchais. J'ai trouvé les dirigeants actuels, qui sont les mêmes que lors de mon dernier passage il y a deux ans. Ils m'avaient déjà croisée, alors ils ont facilement accepté de m'écouter. Notre aide les intéresse.
- Sans surprise, commenta Gyalan.
- J'ai promis que dès que l'on aurait assez d'armes pour nous, on commencerait à leur en fournir. Mais si Solen s'apprête à nous attaquer, ça risque de retarder la chose.
En temps normal, Valiammée serait allée parlementer avec eux pour planifier cette entraide de façon plus formelle, mais elle doutait d'en avoir la possibilité sous peu. Qui sait ce qui allait leur tomber dessus ?
- On peut leur demander de chercher des pierres dans leur cité comme on a fait ici, proposa Vénérios. Les armes, ils peuvent aussi les faire eux-mêmes, ce qui facilitera la situation des deux côtés.
- J'admets qu'on va avoir grandement besoin des nôtres et qu'on ne peut pas s'en séparer pour le moment, répondit Valiammée. Tu aurais la possibilité d'y retourner sous peu, Nyma ? Je te donnerai un courrier officiel à leur transmettre.
- Dès demain, tant qu'on m'ouvre un portail.
- Parfait.
Nyma avait fait comprendre de manière implicite que servir d'intermédiaire avec les autres cités ne la dérangeait pas, plutôt l'inverse. Sachant qu'elle les parcourait pour transmettre les informations de l'une à l'autre depuis des années, beaucoup la connaissaient et la considéraient comme une figure de confiance. Elle était la personne parfaite pour ouvrir le dialogue.
- J'en parlerai avec Miranda, poursuivit Valiammée, à moins que tu ne veuilles t'occuper de faire les portails, Adan.
- Elle est très occupée, répondit l'intéressée, alors je vais me débrouiller. Je demanderai à quelqu'un d'autre de prendre le relais pour les tests d'essences magiques pendant ce temps. Ça risque d'être laborieux et je ne veux pas retarder le processus.
Vénérios se proposa d'emblée pour le faire. Ses travaux d'alchimie terminés, il n'était plus une présence essentielle à Anthropa et pouvait se permettre d'aller aider ailleurs. Adan accepta son aide avec joie.
- D'ailleurs, j'ai trouvé quelqu'un avec l'essence magique de l'améthyste, annonça le sorcier. On peut officiellement avoir un stock illimité de pierres pour le courant Béta.
- Voilà une excellente nouvelle, se réjouit Gyalan.
Cela augmentait leur compteur à deux, puisqu'ils avaient également une magicienne avec la capacité de créer de l'émeraude. Avec les études qu'ils menaient actuellement, ils savaient que les courants les plus communs au sein de la population étaient Oméga, Béta et Tétra, alors cela arrangeait leurs affaires, surtout avec la perspective d'une nouvelle attaque à venir.
Brimari entra dans le bureau sans prendre la peine de toquer. Pas besoin de s'annoncer, elle transpirait encore la magie rouge. Ça ne pouvait être qu'elle si Hui était déjà en leur compagnie.
- J'ai brûlé le cadavre et on a ramené l'ange, déclara-t-elle sans préambule. Tout est réglé.
- Les autres ne sont pas avec toi ? s'étonna Valiammée.
- Ils reprennent les transferts de population entre Astras et ici. On a été interrompus et il n'y a pas de temps à perdre.
- Tenez de registres sur les courants magiques de tous les nouveaux arrivants, ordonna Gyalan. C'est plus que nécessaire.
- Pour ça il va nous falloir un peu plus de bras...
Brimari avait enroulé ses paumes dans des bandes de tissus. Vu la récurrence avec laquelle elle se les entaillait, Valiammée ne comprenait pas comment elle faisait pour ne garder aucune cicatrice et guérir aussi rapidement.
Elle avait encore beaucoup à apprendre au sujet de la magie rouge.
- Trouvez Faylin, la jeune fille qui vous a guidés au palais le jour de votre arrivée, indiqua Hui. Elle ramènera des volontaires pour effectuer le recensement.
- Je m'en occuperai, se proposa une nouvelle fois Vénérios. Il me faudra juste son adresse.
- Je te la donnerai juste après.
Valiammée espérait que parmi la population des souterrains, ils trouveraient de quoi remplir un peu les rangs de leur armée.
Solen pouvait frapper à tout moment et l'efficacité de leur réaction allait être décisive.
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