Chapitre 27: Mai (6)
Revenir à Astras n'était jusque là pas dans les plans de Valiammée.
Pendant longtemps, elle avait imaginé passer son existence confinée dans les souterrains. Après leur départ et leur migration vers Heberen, tout n'avait plus été qu'un flou désagréable.
Même maintenant avec leur objectif final de transformer Caméone en une forteresse infranchissable, Valiammée ne savait absolument pas de quoi demain serait fait. C'était déconcertant, mais elle prenait l'habitude.
Brimari fut la première à traverser le portail, suivie par Ténèbres, Valiammée, et enfin Miranda, derrière qui il se referma. Les bruits ambiants du camp Ifrayen disparurent, remplacés par le calme des rues abîmées d'Astras.
Les pavés étaient plus retournés que jamais et les ruines réduites en une fine poussière qui se collait à leurs semelles. Valiammée, dont les derniers souvenirs de sa visite ici étaient encore vifs, constatait que son aspect s'était empiré. La reconstruction allait prendre du temps. Du moins si elle arrivait un jour.
Si Solen gagnait la guerre, voudraient-ils prendre le contrôle d'Eole ou le laisser à l'abandon avec son peu de survivants ?
- Bon, les environs ont l'air déserts, déclara Brimari. Miranda ?
La prêtresse, déjà fatiguée de tous les portails qu'elle avait dû créer – tous les groupes d'attaques avaient été positionnés avant qu'eux-mêmes ne puissent se rendre à Astras – vérifia les flux telluriques autours d'elle.
- Je ne sens pas de magie bleue à proximité pour le moment, annonça-t-elle.
- Super, on a le champ libre pour poser les pièges, répliqua Brimari.
La Chevaleresse avait décrété qu'elle s'en occuperait en intégralité. Ténèbres, même s'il avait progressé, n'avait pas une maîtrise suffisante pour lancer les sortilèges sans se blesser. Il était déçu d'être ainsi mis sur le côté, mais comprenait.
- On est parfaitement au dessus de l'entrée ?
- Normalement oui, confirma Miranda.
- Très bien. Écartez-vous.
Les magiciens ne se firent pas prier. Ils laissèrent cinq bons mètres d'espace entre eux et Brimari, qui leva les bras au dessus du sol, ses paumes de main entaillées en leur centre. Dès qu'elle récita la formule trouvée par Ténèbres, son sang cessa de goutter pour former un fil, qui glissa au sol et s'engouffra entre les strates de la pierre. Des pics de plusieurs centimètres s'étirèrent dans une vague avant de disparaître à leur vue.
Si quelqu'un marchait dessus, il se ferait transpercer.
Brimari rejoignit les trois magiciens et étala un peu de son sang sur leurs poignets.
- Tant que vous gardez la trace, les pièges ne fonctionneront pas sur vous, expliqua-t-elle. Je vous conseille de ne pas trop frotter dessus, on ne sait jamais.
Valiammée vérifia que sa manche n'allait pas l'effacer – comme elle était évasée et touchait peu sa peau, il n'y avait pas trop de risques. Elle frotta le tissus doux du plat de ses paumes. Elle n'avait pas eu le temps de se changer avant l'opération, aussi elle espérait ne pas abîmer la belle tenue que le général avait fait confectionner pour elle.
Brimari se chargea de créer un leurre à l'intention de Solen, pour qu'ils supposent l'origine de la magie rouge comme étant autre. Elle créa l'illusion de plusieurs cadavres sanglants disposés sur son piège, tous vêtus de capes aux arabesques argentées symboles de l'armée de Solen. Cela ne durerait pas des heures, mais suffisamment de temps pour que la lourdeur de la magie rouge ne disparaisse de l'atmosphère et que la dissimulation devienne parfaite.
Même si les corps n'étaient pas réels, leur précision mit Valiammée mal à l'aise. Elle fut ravie quand Brimari en eut terminé et se retourna vers eux.
- On peut aller à la seconde entrée, décréta-t-elle. Miranda, je te laisse nous guider.
La prêtresse s'avança jusqu'à un pan de mur encore debout et posa une main dessus. Les yeux clos, elle visualisa leur point d'arrivée et récita une nouvelle fois la formule pour ouvrir le portail.
Pour faciliter l'utilisation de leur magie et moins entraver leurs mouvements, les pierres de leur courant avaient été accrochées à leurs chevilles. Les aspérités de son diamant n'étaient pas agréables contre la peau de Valiammée, mais elle s'en contentait. Si affrontement il y avait, au moins, elle ne la lâcherait pas par accident.
Les magiciens passèrent un à un le portail, Brimari en tête. Maintenant qu'ils étaient dans l'enceinte même d'Astras, Miranda était capable de sentir les mages bleus avant même de passer d'un lieu à un autre, ce qu'elle était presque incapable de réaliser avant. C'était un avantage stratégique certain. Pour autant, Brimari n'était pas moins sur ses gardes.
- Il n'y a rien, lui assura Miranda. Pas besoin de t'inquiéter.
- Ce n'est pas parce que Solen n'utilise pas de magie bleue qu'ils ne sont pas là, répliqua Brimari. C'est encore la meilleure façon de faire croire aux gens qu'ils ne craignent rien pour mieux les achever.
- Il n'y a pas de magicien dans les parages. Je ne sens aucune énergie suffisamment récente pour venir le contredire.
- Bon...
Brimari, maussade, se dépêcha de poser le piège. Valiammée s'inquiéta en la voyant verser davantage de son sang sur les dalles gris cendré. Certes, c'était l'une des armes principales des Chevaliers et mages rouges, mais n'était-ce pas dangereux de s'en vider ainsi ?
- Tu vas avoir suffisamment de sang pour faire les deux autres entrées ? demanda-t-elle.
Brimari retint à grand peine un sourire. Elle essuya ses paumes contre le tissus noir de son pantalon ajusté et se concentra pour créer son illusion.
- Bien sûr. Ça donne l'impression que j'en perds beaucoup parce que la magie rouge le rend compact, mais je perds très peu de sang. Je pourrais faire ça pendant des heures.
- À ce point là ?
- Peut-être pas, mais tu as saisi l'idée. L'avantage de pouvoir contrôler son propre sang, c'est qu'on peut choisir la quantité exacte qui va quitter nos veines. Ça évite le gaspillage inutile.
Tandis que Miranda s'affairait à créer le portail vers leur prochaine destination, Valiammée s'approcha discrètement de Ténèbres. Pour une fois, il avait abandonné son livre de sortilèges. Trop contraignant de l'apporter en mission, surtout quand Brimari était sur place.
- Tu apprends à faire tout ça ? Contrôler ton sang ?
Ténèbres posa ses yeux dorés sur elle. Depuis son arrivée dans le camp Ifrayen et son apprentissage de la magie rouge, il avait gagné en assurance, même s'il avait toujours cet air de colère réprimée qui ne le quittait jamais vraiment.
- Pas vraiment, je débute. C'est plus complexe que ça en a l'air.
- Je me disais bien...
- Je fais davantage de magie noire, admit-il. C'est plus simple à apprendre en temps limité.
- Par rapport à notre plan pour Caméone ?
- Oui. Je me concentrerai sur la magie rouge après.
Après. Il avait déjà prévu son avenir quand tout était encore aussi incertain.
- Donc tu sais ce que tu comptes faire quand la guerre sera terminée ?
- Devenir Chevalier, confirma-t-il. Brimari veut tout m'apprendre. Je risque de partir sur Ifraya pendant quelques années, puisqu'elle ne va sans doute pas rester ici.
Valiammée était impressionnée de son assurance. Ça avait l'air si simple, évoqué de cette façon. En revanche, savoir qu'il comptait se séparer de leur groupe lui faisait mal au cœur.
Cela aurait été trop optimiste de sa part de croire que leurs chemins resteraient liés pour toujours.
- Et toi, des plans pour l'après ? demanda-t-il.
- Diriger Caméone, je suppose.
- Ce n'était pas ce que tu voulais, n'est-ce pas ?
- Je n'en sais rien, soupira Valiammée. C'était ce à quoi j'étais destinée depuis mon enfance, donc c'est une suite logique, mais je ne sais pas si ça deviendra une fin.
- Tu peux toujours t'arranger pour abdiquer quand la situation sera redevenue normale.
- Je ne pense pas que ce sera aussi simple que ça...
Brimari se racla bruyamment la gorge pour leur signifier que le portail était ouvert et qu'il était temps qu'ils cessent de converser dans leur coin. Les deux magiciens lui emboîtèrent le pas pour atteindre le troisième point d'accès aux souterrains.
Ils se retrouvèrent au centre d'une construction circulaire dont le toit avait été détruit, et où des traces de brûlé subsistaient sur la pierre. Enfin, Valiammée n'aurait plus exactement qualifié ça de construction, puisqu'il ne restait plus que quelques piliers sur ce qui constituait autrefois une série d'arches.
Elle se rappelait y être déjà passée une fois durant son enfance. Une de ses camarades élue avait insisté pour passer en dessous et observer les gravures qui s'y trouvaient, elle qui était passionnée par l'art. Cette même fille, une astréienne, s'était faite assassiner sous ses yeux.
Valiammée s'écarta pour laisser Brimari opérer son sortilège tranquillement. Ténèbres retourna se poster à ses côtés et Miranda s'adossa contre un pilier à proximité pour regagner des forces.
- Tu sais, tout le monde est un peu perdu, poursuivit Ténèbres. La situation est compliquée, mais ça n'empêche personne d'avoir des ambitions.
- Les autres peut-être. Moi, je n'en ai pas, avoua Valiammée.
- Je n'en avais pas non plus avant de me plonger dans l'apprentissage de la magie. Tu trouveras quelque chose un jour.
- On dirait Miranda, quand tu parles comme ça. Elle me répète sans cesse que selon ses convictions, notre destinée est déjà tracée et que tout arrive pour une raison.
- Je ne suis pas certain de ça, mais soit...
Valiammée non plus, même si cette perspective lui aurait plu.
Brimari s'écarta pour créer son illusion de cadavres. Au même moment, Miranda se redressa, inquiète.
- Il y a un problème, déclara-t-elle.
- Solen approche ? vérifia Brimari en se retournant vivement.
- Non, mais je sens beaucoup de magie bleue à la quatrième entrée...
- Merde, ça veut dire qu'ils sont déjà sur place avec leurs unités de renfort.
- Ils sont actuellement en train de percer le sol ? demanda Valiammée.
- Je pense fortement, confirma Miranda. Je ne vois pas ce que ça pourrait être d'autre.
Brimari termina son illusion et rejoignit les trois magiciens, les rouages de son cerveau en pleine action. Ils avaient prévu certains cas de figure dans l'urgence de leur départ, mais rien de suffisamment concret pour leur permettre de rebondir naturellement.
Les plans définis, c'étaient les groupes supposés combattre qui les avaient eu en priorité.
- Est-ce que tu peux sentir à distance quels magiciens sont des mages bleus ?
- Ce n'est pas très dur, ils dégagent une énergie spécifique, répondit Miranda.
- Alors je sais quoi faire. On passe par les souterrains pour rejoindre la quatrième entrée et j'abats Solen en restant sous terre. Mon sang traverse la pierre, j'ai juste besoin que tu sois mes yeux, Miranda.
La prêtresse acquiesça. Elle demanda à Brimari de lui donner sa main pour qu'elle puisse lui faire ressentir ce qu'elle-même voyait dans les flux.
- Impressionnant, commenta Brimari, sourcils froncés. On voit presque des formes distinctes. Je ne pensais pas que ta perception pouvait être claire à ce point.
- Ça ira ?
- C'est plus que parfait. En route, ne perdons pas de temps.
Brimari retourna sous la construction, suivie par les autres magiciens. Elle fixa le sol avec insistance. C'était la partie où seuls les habitants d'Astras avaient la clé.
- Comment on rentre dans les souterrains ?
- Je m'en occupe, décréta Valiammée.
C'était l'occasion pour qu'elle prenne des initiatives. Elle lança le sortilège de passage et se laissa chuter à travers le sol en première, non sans rappeler aux autres de faire attention aux marches à l'atterrissage – il fut un temps, c'était Lysandre qui le répétait systématiquement à Vénérios et Ariane.
Immédiatement, la noirceur presque totale des lieux lui raviva de nombreux souvenirs. Valiammée était impressionnée de la vitesse à laquelle elle avait pris l'habitude de vivre dans la lumière.
Elle descendit les marches. Brimari fut la seconde à traverser et se réceptionna sans problème, solide sur ses appuis. Ensuite, ce fut au tour de Miranda, puis de Ténèbres, de retomber, un peu moins stables.
Ils étaient à plusieurs kilomètres de la quatrième entrée, autrement dit, ils devaient se dépêcher. Miranda en tête, ils remontèrent les conduits au pas de course.
L'endurance qu'ils avaient travaillée au campement Ifrayen allait enfin leur servir.
Il ne leur fallut pas longtemps avant d'arriver vers les premières zones habitées. Ils passèrent à côté de nombreux magiciens, pour la plupart installés comme ils le pouvaient contre les murs, qui tentaient tant bien que mal de passer le temps. La plupart relevèrent la tête en les voyant passer, intrigués. Il y avait rarement de l'animation, autant dire qu'ils attiraient particulièrement l'attention à courir comme ça.
Si Valiammée ne reconnaissait pour le moment aucun visage, elle ne savait pas si l'inverse était vraie. Les indésirables étaient généralement plus connus que les autres, même parmi un population aussi large que celle des souterrains d'Astras. Surtout qu'ils se trouvaient proches du périmètre où ils avaient autrefois habité.
Aussi, plus ils avancèrent dans la zone, plus l'inquiétude la gagna. Elle sentait les regards sur eux gagner en insistance, de même pour les chuchotements qui résonnaient contre les parois de pierre. Certains magiciens donnèrent même des coups de coudes à leurs camarades somnolant pour les montrer du doigt. Était-ce seulement son imagination ?
Quelqu'un se releva brusquement et tenta de leur barrer le passage, sourcils froncés. Son visage fut familier à Valiammée, et pour cause : il s'agissait d'un des bras droits de la dirigeante.
- Je vous reconnais, vous trois, déclara-t-il en les désignant. Ils vous avaient chassés d'ici il y a des semaines ! Vous n'avez pas le droit de revenir !
Brimari doubla Miranda et le poussa violemment sur le côté sans aucun état d'âme. La prêtresse voulut s'arrêter pour s'excuser entre deux respirations hachées, mais Brimari saisit son bras pour la forcer à poursuivre la course.
- Laisse tomber, on n'a pas le temps pour ça.
- Herin ! s'écria l'homme en se relevant.
Le prénom fut répété par les magiciens aux alentours, jusqu'à ce que ce fut le seul son qui parvint à leurs oreilles. C'était mauvais signe.
- C'est qui, Herin ? les interrogea Brimari en haussant le ton pour être entendue.
- La dirigeante des souterrains, répliqua Ténèbres. Celle qui nous a tous mis dehors.
- Fantastique, on va donc faire notre maximum pour l'éviter.
Cela risquait d'être compliqué, elle connaissait les conduits comme sa poche et Valiammée se savait incapable de courir plus vite, déjà épuisée. Si son subordonné l'avait appelée ainsi, c'était qu'elle se trouvait dans les parages.
Désormais identifiés comme indésirables aux souterrains, les magiciens suffisamment courageux tentèrent de leur couper la route. Brimari, aux côtés de Miranda qui servait de guide, la protégea tout en les évitant. Valiammée et Ténèbres manquèrent plusieurs fois de tomber alors qu'on tentait de leurs attraper les bras et les jambes. Le nom de Herin fut répété encore et encore et encore.
Ils n'étaient plus très loin de la quatrième entrée, quelques centaines de mètres tout au plus. Ils n'avaient certainement pas besoin de ça. Valiammée espérait que leurs unités à la surface parvenaient à repousser Solen sans se mettre en danger. Surtout que Vénérios était dans le périmètre.
- On ne va jamais y arriver si ça continue comme ça ! fit-elle remarquer.
- Oh, mais ils vont tous s'écarter, rétorqua Brimari.
La Chevaleresse lâcha Miranda et couvrit allègrement ses poings de magie rouge. Aussitôt, les personnes qui avaient tenté de les arrêter s'écartèrent vivement.
Brutal, mais efficace.
Sous la protection de Brimari, ils purent parcourir trois conduits supplémentaires avant que de nouvelles silhouettes ne viennent entraver leur progression. Herin et d'autres de ses subordonnés.
Des arcs furent pointés droit sur eux.
Cette fois, Brimari se stoppa et tendit son bras pour encourager les autres à faire de même. Le bruit de leurs respirations saccadées fut bientôt tous ce qu'ils purent entendre.
- Vous n'avez rien à faire ici, déclara sèchement Herin. On ne met pas les magiciens dehors pour qu'ils reviennent.
- Sachant que je ne suis jamais venue ici, on peut dire que ça ne compte pas, ironisa Brimari. Laissez-nous passer.
- Certainement pas. Les trois autres n'ont pas respecté notre décision, ils vont devoir en assumer les conséquences.
- On ne compte pas rester, répondit Ténèbres. On n'est que de passage.
- Ça ne change rien. Vous nous mettez tous en potentiel danger.
Herin s'avança d'un pas et dévisagea à tour de rôle Ténèbres, Miranda puis Valiammée, dont elle eut du mal à lâcher la tenue du regard.
- Je ne sais pas si je dois être surprise de vous savoir toujours en vie. Je suppose que les trois Phébéiens sont en pleine santé également ?
- On n'a pas le temps de discuter, Solen est en train d'attaquer l'une de vos entrées, maugréa Brimari.
- Je sais, oui. Ils tentent d'entrer depuis un moment. Le sol est épais, heureusement.
- Ils vont tout faire pour rentrer et vous éliminer. Votre sol ne va pas suffire. On est là pour les arrêter, alors poussez-vous et laissez-nous régler la situation.
- Arrêter Solen à vous quatre ? Vous plaisantez ?
- À votre place, j'éviterais de nous sous-estimer. C'est mon dernier avertissement.
Herin, de plus en plus en colère, se rapprocha d'un pas supplémentaire.
- Où vous l'avez dégotée, elle ? Il va falloir qu'elle redescende un peu, ce n'est pas elle qui donne les ordres ici.
Brimari releva rageusement la manche gauche de sa chemise et fourra son tatouage en enchevêtrement de symboles devant le visage de Herin, qui se pétrifia.
- Vous avez ramené une Ifrayenne jusqu'ici ? Vous avez perdu la tête ?
- Une Chevaleresse Ifrayenne, répliqua Brimari. Plus que ça, quelqu'un qui essaie de sauver vos fesses alors même que vous n'avez aucune reconnaissance pour nous. Baissez vos arcs ou je vous transforme en morceaux de viande.
Valiammée se retourna. La partie la plus curieuse de la population s'était approchée pour observer l'échange, tout en restant suffisamment loin des arcs prêts à tirer. Elle sentit son coeut battre plus vite dans sa cage thoracique.
Elle était prête à lever un champ de force devant eux au moindre lâcher de flèche.
- Ça suffit, trancha la dirigeante. Soit vous quittez les souterrains immédiatement, soit ce sera votre tombe. Je refuse de voir le désordre...
Herin ne put terminer sa phrase. Une explosion fit vibrer les parois des souterrains.
Une explosion si puissante qu'elle résonna jusque dans leurs os.
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