Chapitre 20

    La musique s'arrête peu après que Taehyung soit rentré au Diamond. Les lumières se rallument, les grondements mécontents des clubbeurs retentissent – il est à peine trois heures. J-Kay fronce les sourcils, derrière son bar. Quel est le problème, cette fois ? Les gens se font presser en catastrophe vers les portes. Le temps que la foule vide les lieux, trente bonnes minutes s'écouleront.

— Jungkook !

— Patron ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce que tu fais là ? T'étais pas censé...

— On doit partir. Vite.

— Maintenant ? Mais...

Maintenant !

    L'angoisse dans les yeux de Tae ainsi que sa soudaine autorité suffisent à convaincre J-Kay de quitter le bar dans l'immédiatement. Mais s'ils doivent partir ensemble, lui doit s'effacer aussi.

    Une fois dehors, face à la moto, Jungkook force le passage pour revenir. L'atmosphère du club lui colle encore à la peau.

— Jungkook !

— Attends, putain ! lance-t-il en fermant les yeux.

— Ton frère est inconscient, il est avec Yibo. On doit les rejoindre !

— Quoi ?!

    En réponse à ses émotions, son cœur réplique. L'adrénaline provoque son émergence. Sa tête se déboîte et bientôt, il réintègre sa vision. Son corps lui appartient de nouveau. De retour à sa réalité, il bondit à l'arrière de la Yamaha verte et noire.

— Mets ce foulard sur tes yeux.

— Quoi ?

— Je ne plaisante pas. Fais ce que je te dis.

    Le bandeau mis, la moto démarre aussi sec. Jungkook s'agrippe de justesse à la taille de son conducteur et la comprime entre ses bras. C'est la toute première fois qu'il est aussi proche de lui. Malgré son anxiété, la chaleur de son corps contre le sien l'apaise. Ses yeux sont aveugles mais sa confiance en lui, elle, est totale. Un sourire enfantin, idiot, pince les commissures de ses lèvres.

   

    Agenouillé au pied du canapé, Jungkook pose sa tête sur le bras de Zhan. Que deviendrait-il si son grand frère venait à le quitter ? Il ne serait plus rien. Sa peau est si pâle et son pouls si faible et rapide à la fois...

    Tae enfouit son visage dans ses coudes, recroquevillé dans un fauteuil. La culpabilité lui dévore l'estomac. Autour d'eux, Yibo fait les cent pas.

— À partir d'aujourd'hui, surveillance rapprochée. Vous deux, vous logerez à l'hôtel, je me charge des frais. Et Xiao Zhan restera ici.

— Vous rêvez si vous pensez qu'il va accepter.

— Il n'y a pas d'autre choix, dit-il en jetant une œillade à Tae que lui seul comprend.

— Eh bien, vous verrez avec lui lorsqu'il se réveillera, reprend Jungkook.

    Une larme imbibe le creux de son coude. Il a beau ne rien connaître de l'histoire, tout cela ne serait jamais arrivé si Taehyung ne s'était pas fourré dans les ennuis et entraîné son frère dans ses magouilles. Aller trouver refuge chez lui alors qu'il était en train de se faire traquer... !

— Toi... c'est ta faute, marmonne-t-il en accusant le coupable d'un regard douloureux. Dites-moi ce qu'il s'est passé !

— Non.

— Wang Yibo ! C'est mon frère ! Dites-le-moi !

— Ton patron est le seul responsable de son état. Et je te conseille de ne pas me donner d'ordre ni de me reprocher quoique ce soit.

— Alors, quoi ?! aboie Jungkook en se relevant d'un bond, les yeux larmoyants. Vous n'allez rien m'expliquer ? Vous espérez peut-être aussi qu'il ne se réveille pas pour garder le silence ?!

    Piqué au vif, Yibo part se planter devant lui et l'attrape par le col de la chemise. Tae se précipite vers eux pour les séparer.

— Espèce de sale petit con ! Je viens de tout risquer en vous ramenant dans ma maison, censée rester sous anonymat ! De prendre ta tête sous ma protection et de sauver le cul du seul fautif de l'histoire en plus de celle de ton frère, et tu oses encore me dire que je souhaite sa mort ?! Tu veux mourir ?!

    La voix de Zhan les interrompt.

— Wang Yibo... lâchez-le...

— Hyung ! s'écrie Jungkook en se jetant à ses pieds. Comment tu te sens ?

    Le cœur de Yibo se réchauffe. Son soulagement est tel qu'il en serait presque visible, derrière son masque de froideur. D'une extrême fragilité, le blessé lutte contre un sommeil tentateur.

— Laisse-le respirer, le houspille Yibo en l'écartant pour s'assoir au bord du canapé.

    Il pose une main sur le front de son rescapé, palpe ses joues encore glacées. C'est à cet instant, en le voyant au-dessus de lui, qu'un souvenir flou revient à l'esprit de Zhan. Cette caresse dans ses cheveux ; cette douceur en provenance de ses paumes chaudes, sans qu'il ne la perçoive sur l'instant ; ces murmures rassurants...

    « Je viens de tout risquer en vous ramenant dans ma propre maison... »

    Il pose son regard fatigué sur leur sauveur.

— Wang Yibo...

— Hm.

— ... Merci.

    Le faible sourire que lui offre Zhan suffit à faire perdre sa contenance à Yibo. Il bondit du canapé, trop affecté à son goût.

— Tenez-le éveillé. Je vais chercher du thé et quelque chose à manger.

    Durant son absence, Zhan observe le salon ; les lieux sont à l'image de la bijouterie. Un mobilier luxueux entre des murs sombres (presque noirs), mélange élégant de baroque et d'une modernité froide. Sous les canapés marron acajou, un immense tapis blanc recouvre le plancher rustique. De rares tableaux d'art abstrait ou de nus – œuvres de maîtres valant sans doute chacun une petite fortune – ornent certains murs.

    Jungkook fusille Tae du regard.

— Tu comptes m'en vouloir longtemps ?

— Ouais. Je t'ai sauvé et toi tu as...

— Arrêtez de vous disputer.

    Les deux garçons détournent une moue bougonne. Deux adolescents boudeurs. Dans cette ambiance, Tae étouffe. Il doit sortir prendre l'air.

   

    La pluie tombe en bruine et le froid lui glace la peau, mais il s'en moque. Il s'accroupit au milieu du large chemin sablonneux de la cour et enfouit sa tête entre ses coudes. Il est pitoyable. Son rêve dans la musique s'est éteint il y a longtemps, ses ambitions de devenir quelqu'un viennent d'être balayées et il est à présent responsable de la mise en danger de ses amis. Jungkook a raison de l'accuser. Il devrait juste quitter la ville et disparaître pour de bon. Abandonner toute volonté. Mais là encore, il ne serait rien de plus qu'un lâche.

— Taehyung ?

— Laisse-moi.

— Qu'est-ce que tu fiches sous la pluie ?

— Je t'ai dit de me laisser.

    Du haut des trois marches de la grande entrée, Jungkook le contemple avec tristesse. Il soupire. Dans sa simple chemise blanche, il brave la morsure de froid et part s'accroupir face à lui.

— Mais rentre, voyons, tu vas tomber malade !

— Toi aussi.

— Moi, on s'en fout.

— Non. Moi, je ne m'en fous pas.

    Le menton de Tae se relève.

— Si tu restes là, je reste aussi.

— Jungkook... par ma faute...

— Stop, l'arrête ce dernier en levant une main. C'est vrai, j'étais énervé contre toi. Mais on a tous fait nos conneries, personne n'est parfait. Le tout est de ne pas recommencer, de tirer une leçon de nos fautes, aussi graves soient-elles. D'accord ?

    Dans les yeux de Tae, Jungkook dénote un profond désarroi. Ses mèches humides perlent sur son front. Il est aussi misérable qu'un chiot trempé, puni sous la pluie. Ce sentiment de n'être qu'une erreur, une chose indigne d'attention, il le connaît. Il a vécu avec toute son adolescence. Et il ne laissera pas ce garçon qu'il apprécie tant s'enliser sur cette voie.

— Taehyung, je veux que tu saches que tu peux compter sur moi. Nous devons être soudés.

— Pourquoi est-ce que je n'arrive pas à te comprendre... ?

    La faiblesse dans sa voix est à la hauteur de sa confusion. Jungkook pince une moue contrite. Il baisse la tête.

— C'est normal. Mais crois-moi, je fais énormément d'efforts pour devenir... équilibré. Même si pour toi, il n'en est rien.

— Je t'ai jugé dès le début. J'ai laissé ma haine me guider et je t'ai détesté dès que je t'ai vu aguicher des hommes. Je suis désolé pour ça, vraiment. Cette aversion que je nourris envers les gens comme toi... c'est censé être mon problème. Je n'aurais pas dû te les faire subir ni te rendre responsable de quoique ce soit.

    Jungkook pique sa joue d'une douce pichenette.

— Eh, j'en ai vu d'autres, ricane-t-il. Bon, tu me crois sur le fait que je fais de mon mieux ?

    Tae se lève et entraîne son barman à sa suite.

— Je te crois, mais je le constate aussi. Je ne t'avais encore jamais vu tel que tu es aujourd'hui.

    L'émoi de Jungkook fait à son tour sourire Tae. À nouveau, ses appréhensions à son sujet, les doutes et la rancune se dissipent peu à peu, dans l'espoir que cette fois soit la bonne. Car au fond, Yibo a raison. Cette hargne, au-delà même de ses propres blocages, dissimule un attrait singulier, toujours indéfinissable.

 

— Xiao Zhan, avant de dire non...

— C'est non.

    Jungkook et Taehyung reviennent dans le salon, témoins de la négation catégorique de leur ami à propos d'un séjour longue durée chez son patron. Zhan se redresse avec peine pour s'assoir et son petit frère s'installe à ses côtés pour lui tenir son thé. La chaleur de la tasse entre ses mains fébriles le fait frissonner.

    Yibo se pince l'arête du nez, dents serrées.

— Comment pouvez-vous être si...

    Adorable...

— ... calme et exaspérant à la fois ?

— Monsieur Wang, je vous remercie pour votre proposition mais nous irons à l'hôtel.

— Bien ! grogne Yibo en levant les yeux au plafond. Je vais choisir l'emplacement et je paierai la chambre.

    Tae assiste au conflit, impuissant, bien au fait de la raison officieuse cachée derrière cette surprotection.

— Hors de question.

    Excédé, Yibo se plante devant le canapé.

— Vous comptez me pousser à bout ?!

    Puisant dans des forces qu'il n'a pas, Zhan se lève pour lui faire face. Serein, mais ferme.

— Hyung ! Ne bouge pas !

— Vous refusez de me donner des explications sur cette histoire de sang, mais vous osez quand même me...

    Il retombe sur l'assise, trop faible. Jungkook foudroie Yibo d'un œil noir.

— Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça, toi ?

— Vous ne pouvez pas rester calme deux minutes ? s'agace Jungkook. C'est pas vrai, ça, il vous a dit non. Le jour où vous commencerez à être honnête, ce sera peut-être différent.

    Les nerfs de Yibo sont à vifs. Il se retourne vers Tae qui, pour sa part, fuit déjà les retombées de sa colère en se dirigeant sans raison vers la cuisine.

— Vous allez tous me rendre fou.

    Il passe une main fiévreuse dans ses cheveux et observe l'inquiétante fébrilité de son artiste. Qu'il le veuille ou non, il s'occupera de leur fournir un endroit sécurisé près de son lieu de travail. Le simple fait de savoir qu'il se trouvera seul dehors, par moments, suffit à le rendre malade.

— Nous reparlerons de tout ça. En attendant, je vais réserver une chambre dans un hôtel proche de la bijouterie. Ai-je encore le droit ?!

— Oui, monsieur, merci.

    Il pouffe, son exaspération est à son paroxysme. Depuis quand demande-t-il la permission avant d'agir ? Depuis quand doit-il espérer l'approbation d'un employé ? ne serait-ce que la prendre seulement en compte ?

    Taehyung fait un pas vers lui.

— Hyung...

— Yah ! Toi, occupe-toi juste de ton barman et ne me rajoute plus de problème !

    Il tourne les talons en direction de son bureau, au fond du couloir de la partie nuit. Jungkook contemple la mine dépitée de son ami et ronchonne.

— Mais quel con...

— Non, il a raison, se désole Tae en s'échouant sur un fauteuil. Si tu savais à quel point son angoisse est justifiée...

    Il suit son aîné d'un regard préoccupé. En plus de la dette qu'il vient d'enregistrer à son nom, trois personnes sont désormais sous sa protection. Autant de failles pour l'atteindre intimement, donc. Son image d'homme intouchable se retrouve ébranlée. Et détenir un sang d'or est un compte à rebours pour l'enfer.

  

    Loin de se soucier de ses protestations, Yibo soulève son dessinateur dans ses bras pour l'emmener dans sa chambre. Zhan s'agrippe à son cou pour ne pas tomber. Aussi près de lui, ses joues se colorent. La chaleur de sa peau, le parfum musqué qui en émane... Une sensation étrange le fait frémir. Virilité imposante mais sécurisante. Son visage froid semble dénué de toute émotion positive. S'il n'avait pas été persuadé, que toutes ces attentions dissimulaient un autre intérêt, il aurait presque pu croire en une sorte de bonté.

    Il rouspète lorsque Yibo le déchausse après l'avoir allongé sur le lit.

— Arrêtez... ! Vous n'avez pas à...

— Cessez de vous agiter ou je vous ligote à nouveau. Et vous deux, prenez les deux chambres qui longent le mur droit, ordonne-t-il aux garçons, timides observateurs de la superbe habitation de roi que leur hyung va occuper. Aller ! Filez !

    La première pièce est ouverte par Jungkook. Trop grande et trop froide à son goût. Un sentiment de malaise le saisit. Dans cette maison pèse une véritable atmosphère de manoir, de celles qu'on retrouve dans les films fantastiques. Une constatation bien peu rassurante. L'idée qu'il dormira seul cette nuit dans un endroit inconnu et aussi silencieux qu'un cimetière, l'angoisse.

— Jungkook ?

— Oui ?

— Je me disais que, peut-être, il serait mieux de rester davantage ensemble, pendant un moment. Donc si tu n'as rien d'autre à faire et si, bien sûr, tu n'es pas pris, je me demandais si... si tu voudrais bien...

— Venir faire aussi les après-midis ?

— Oui, les après-midis. Mais rassure-toi, puisque c'est une situation exceptionnelle, tu pourras aller te reposer tant que tu veux dans mon loft avant d'enchaîner avec tes nuits.

    Rester une chambre d'hôtel vide toute la journée était la dernière chose que Jungkook aurait souhaitée. Il acquiesce avec grand plaisir, soulagé de savoir que son esprit sera occupé pour les temps à venir.

    Après un bref salut de la main, ils s'enferment tous les deux dans leurs appartements respectifs. Plaqué contre la porte, Jungkook frémit. La chambre l'agresse sans que ses murs n'aient besoin de bouger. Il se croirait redevenu un enfant de cinq ans, effrayé par un simple grincement de porte. Depuis sa nouvelle vie, il n'a jamais dormi seul ni ailleurs que dans son cocon sécurisé. Cette nuit promet d'être longue.

   

— Vous avez besoin de quelque chose ?

— Non, monsieur.

— Vous avez froid ?

    Sur son corps (déjà bordé au millimètre près), Yibo rajoute un autre plaid en fausse fourrure.

— Tout va bien, sourit Zhan.

    La tourmente de son patron l'interpelle.

— Pourquoi êtes-vous si inquiet ?

— Je ne peux pas répondre à cette question, marmonne Yibo, fuyant le sujet.

— Monsieur Wang, j'ai failli perdre la vie aujourd'hui, j'ai l'impression que je pourrai mourir tous les jours qui viendront et pourtant, vous refusez encore de me dire la vérité...

    Yibo lit dans ses yeux sa profonde désillusion. La culpabilité le rattrape.

— Vous voulez que je vous dise que Taehyung a rejoint la mafia du sang ?

— La... la quoi ?

— Oui. Votre sang fait désormais partie de ceux qui alimentent le trafic coréen.

    Zhan en perd ses mots. Il reste bouche bée.

— Que... mais... où va tout ce sang ? Pourquoi ?

    Yibo le fixe, puis se détourne. Cette question-là ne saurait trouver de réponse sans le condamner.

— J'ai répondu, ne m'en demandez pas plus.

— Attendez !

    Les doigts de Zhan s'agrippent à sa manche et glissent accidentellement dans sa main. Il retire aussitôt la sienne, embarrassé, et lève vers lui un air anxieux.

— Et vous ? Vous qui semblez être intouchable...

    Le silence qu'il marque souligne une contrariété bien pire encore, mêlée à l'effroi.

— Est-ce ce genre de choses que vous pratiquez à l'étage ? Ces outils de... de chirurgie...

    Il déglutit, en stress.

— Non, le rassure Yibo en se rasseyant près de lui.

    Il troque sa froideur contre une douceur que Zhan ne lui connaissait pas, bien que chagrine. Car cette réalité-là reste la plus abordable.

— Je ne retire pas de sang aux gens.

— Mais comment expliquez-vous que ce lieutenant vous ait obéi ? Il avait peur de vous, comme si vous étiez...

— Le chef de cette mafia ?

— ... Oui.

    Pour la première fois, le visage de Yibo grave l'affliction profonde de son propre fardeau. Il vient écarter une mèche de cheveux de Zhan avec un naturel inattendu ; ce dernier manque d'en sursauter.

— Tout ce que je peux vous dire, c'est que je ne suis pas le chef de cette mafia, non. Et que je ne retire pas de sang aux gens.

    Sans qu'il n'en connaisse la raison, Zhan perçoit sa sincérité. Et sans motif, là non plus, il pressent bien d'autres vérités sous sa peine, tout aussi inquiétantes.

— S'il vous plaît, cessez de vous torturer. Vous passez votre temps à vous occuper des autres, à vous sacrifier, serait-ce si terrible de laisser quelqu'un prendre soin de vous ?

    Ces mots heurtent Zhan de plein fouet. Ce réconfort, ce soutien dont il a tant besoin pour encore tenir bon, cet homme-là vient de pointer du doigt sa faiblesse, et d'appuyer dessus.

    Les lèvres tremblantes, il tourne la tête sur l'oreiller afin de cacher les larmes qui embrument ses yeux. Larmes qui ne passent pas inaperçues à ceux de Yibo.

— Bonne nuit, monsieur Wang. Merci de m'avoir offert une chambre, et désolé pour le dérangement.

    Sur ces mots, leur échange se clôt pour de bon. Yibo laisse échapper un soupir puis, après quelques instants à admirer ce garçon précieux – porteur, lui aussi, de bien des secrets –, il se lève et quitte la pièce.

    Les paupières de Zhan se ferment, sa douleur roule sur ses joues.

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