Chapitre 17

    Penché à la fenêtre alors que la lune se cache derrière son manteau de nuage, Jungkook contemple le déferlement de l'averse sur les bâtiments, les gouttes chuter du haut du toit, au-dessus de sa tête. Il a toujours apprécié regarder la pluie depuis chez lui. Il rêve de ce jour où, bercé par sa délicate mélodie, il étreindra la personne qu'il aime, lui confiera sa tendresse sous la chaleur d'un plaid.

    Accoudé ainsi, quelque chose semble tout à coup manquer. Un rappel étrange, l'écho curieux d'un geste réflexe qu'il n'a pas. Il porte son index et son majeur à sa bouche, à l'instinct, et réalise que l'empreinte de J-Kay fumant sa cigarette dans la même position est encore ancrée en lui. Il fait un bond en arrière, terrifié. Il secoue la tête. Ces pensées, cette peur, il doit les gommer. S'il laisse sa faiblesse le submerger, il ne pourra pas reprendre sa vie en main.

    Il ferme fort les yeux, première erreur. Sa conscience se superpose. En les rouvrant, l'impression de se dédoubler est poignante. L'ombre invisible de son alter est palpable à travers son corps. La panique accélère son cœur, sa tête bouge, se déboite.

    Il doit se recentrer. Il est Jungkook. Mais son emprise le fragilise.

    Se concentrer sur celui qu'il est dans la vie réelle. Se focaliser sur l'instant, le présent. Inspirer, respirer. Mais il cherche encore à percer avec force.

    Examiner son cocon, son confort, l'endroit où il regarde ses films avec son hyung, la bonne odeur qui se dégage de leurs repas, depuis la table... Mais il est toujours là, comme son propre calque. Sa vision froide des lieux s'appose par à-coups sur la sienne, modifiant ses émotions, les inhibant de manière aléatoire.

    Son cœur s'accélère, sa chaleur diminue. La sensation que son esprit se décolle et faiblit devient de plus en plus flagrante.

    Il doit garder le contrôle.

    Il perd le contrôle.

    Il doit garder le contrôle.

— Jungkook... ?

    La voix de son frère le fil de ses pensées dès qu'il franchit le pas de la porte. Les bras chargés de courses pour préparer un hot pot chinois, Zhan la claque du bout du pied. Puis le fixe. Le regard de Jungkook croise le sien et se fige, dans un vide d'effroi et de confusion. Perçant. Zhan déglutit. Sa pétrification l'inquiète. Une lutte aggravée qu'il ne vivait pas jusqu'alors. Il doit vaincre sa crainte pour l'aider. Ne pas reculer. Ne pas l'abandonner.

    Il dépose ses commissions sur la table et s'avance à pas lents. Avant tout, rester calme. Il se stoppe devant lui, la lèvre mordue, et dévisage son expression mise à l'arrêt.

    Sa main se lève vers sa joue, précautionneuse, et s'applique sur sa peau délicate, redessine sa cicatrice.

— Kookie... susurre-t-il de sa voix la plus légère.

    La poigne de Jungkook se referme sur son avant-bras dans un mouvement sec et inattendu. Son regard dévie sur son grand frère, anxieux, et se perd dans ses noisettes brillantes. Son sourire tendre fait renaître la chaleur. Les couleurs se ravivent. Lorsque sa voix douce répète son prénom et que sa caresse l'atteint enfin, sa tête tressaille, la reconnexion se fait. Le flux de ses pensées se réaligne comme s'il venait de gravir le plus profond ravin de son âme. Il cligne des yeux, ses lèvres se mettent à trembler.

— Hyung !

    Il étreint avec amour son grand frère, soulagé ; du moins, pour le moment.

    Après un dîner délicieux dans la bonne humeur et un moment de détente devant une comédie, les deux garçons rejoignent la salle de bain, accolée à la chambre. Jungkook lui fait part de ses nouveaux objectifs pour sa première nuit de travail dans sa propre peau. Ce monde nocturne est un univers étranger qu'il découvrira bientôt à travers des yeux neufs. Chaque sensation sera différente, il les anticipe. De l'agressivité de certains à la sensualité d'autres, cet amas d'émotions l'affectera pour la première fois. Il se voit déjà comme un enfant perdu, derrière le bar. À cette pensée, une idée l'effleure et l'effraie. Si le simple fait de s'être penché par la fenêtre a risqué de le faire basculer en J-Kay, comment pourra-t-il rester lui-même en répétant à l'infini les réflexes de barman qui l'habitent ?

    Il se glisse sous les draps et jette un regard soucieux en direction de son frère, qui finit de se brosser les dents.

— Hyung... je sais pas comment je vais faire pour le repousser demain soir. C'est son lieu de prédilection, je me sens comme un loup dans un corps de lapin.

    Zhan sort de la salle d'eau et le gratifie de toute sa tendresse, malgré son anxiété intérieure.

— Tu es capable de le faire. Ces gestes, c'est un simple mécanisme que ton cerveau a mémorisé, ce sera intuitif. Si tu te focalises sur toi-même et laisse faire tes mains, tout ira bien.

— Comment tu peux en être aussi sûr...

— Dis, je n'ai peut-être pas ta grosse tête, dit-il en s'asseyant au bord du lit, mais j'utilise juste ma logique. Tu peux le faire.

    Son sourire réchauffe le cœur de Jungkook.

— Tu as raison, je dois y arriver. Et s'il revenait... je devrais à tout prix reprendre le contrôle.

    Zhan se crispe.

— Si jamais il revenait... je ne coucherais pas à la maison. Tu peux comprendre ça, rassure-moi ?

— Oui... bien sûr.

    Jungkook baisse les yeux, la moue chagrine. La honte n'est pas près de le quitter.

— Aller, c'est l'heure de dormir.

    Au vu de la culpabilité de son petit frère, Zhan se fait violence pour faire preuve d'une paix exemplaire. Il se glisse sous les draps, songeant au fait qu'il comptait occuper sur le canapé durant quelques nuits. Bien que cette idée l'aurait tranquillisé, ils doivent conserver les mêmes habitudes afin de ne pas le perturber davantage. Il tourne la tête vers Jungkook, ses paupières sont déjà closes. Qui sera-t-il quand il les rouvrira ? Son état s'aggrave de jour en jour. Derrière ce visage d'ange qu'il a toujours considéré comme son sang, de nombreux risques se cachent.    

    Mais une tout autre obscurité se renforce également. Le trouble nourrit son gouffre. Et à présent, il rôde. En attente.

    TIC TAC

    Le plancher grince sous ses pas.

    TIC TAC

    TIC

    La porte s'ouvre.

    TAC

    Sa silhouette se dessine au sol, à la lueur de la lune. Son ombre s'étend sur le corps assoupi de son jeune frère. Jungkook l'entend, et l'attend. Le matelas craque sous son poids. Son cœur éclate. Au creux de l'oreille, elle lui susurre son poison.

Tu dors, petit frère ? ... C'est bien si tu dors. Quand tu dors, ça reste notre secret, pas vrai ?

*

    La terrasse du Diamond ouvre ses portes. Seize heures, le moment des préparatifs du thème de ce soir. Malgré sa nuit agitée, Jungkook est d'attaque. Il croit en son avenir. Le soleil brille, à l'instar de son visage radieux ; son incertitude se fait enterrer de force. Si les gens normaux et les plus faibles d'entre eux sont aptes à s'en sortir dans ce monde alors, avec ses capacités, pourquoi ne le serait-il pas ? Taehyung attend beaucoup de ses efforts et son frère doit retrouver confiance en lui. Il se montrera à la hauteur. À force de se départager, les choses ne font qu'empirer.

— J-Kay !

    Il serre les dents, se concentre pour chasser le visage du don Juan et garder le sien. Il se tourne vers sa collègue australienne, déjà en train de lui sauter au cou. Tant d'affection s'avère agréable – même si cette attention ne lui est pas vraiment destinée, au final. D'ailleurs, ses relations avec l'équipe auraient-elles été si bonnes s'il avait été lui dès le début ?

— Janice, j'ai eu un changement dans ma vie, dernièrement. Et je voudrais que vous sachiez tous que je risque d'être plus... disons, plus calme qu'avant.

— Oh ! Rien de grave ?

— Non, je voulais juste vous prévenir. Pour être franc...

    L'excuse parfaite, saupoudrée de vérité.

— ... Je souhaite devenir quelqu'un de bien et ranger pour de bon mon côté dragueur. Je ne veux pas décevoir une certaine personne.

— What ? J-Kay, tu es amoureux ?!

— Je...

    Ses lèvres restent entrouvertes. Si ses collègues féminines le croient entiché de quelqu'un, elles seront motivées à le maintenir dans le droit chemin.

— On peut dire ça. Donc, n'hésite pas à me recadrer, si jamais...

— Ha Ha ! Compte sur moi ! Compte sur nous, se corrige-t-elle avec un clin d'œil.

    Les choses tourneront peut-être bien, finalement...

    Tout en douceur, Jungkook s'habitue à l'afflux de la clientèle. Mais plus la soirée avance, plus la foule ne cesse de croître. Le stress commence à se faire sentir. Le monde ressemble à une vague informe et vertigineuse, l'ambiance obscure de la salle augmente la sensation d'oppression. Une nouvelle question naît dans son esprit, ou plutôt, une constatation : J-Kay est fait pour ce monde, pas lui. L'échec se dessine comme un raz-de-marée s'annonce à l'horizon. Sa mécanique de bar à beau être connue sur le bout des doigts, les humeurs des clients, leurs reproches, la rapidité d'exécution, la séduction, les perpétuelles propositions de boissons – insistantes – l'étouffent. À tout cela, il n'est pas habitué. Et il encaisse la tempête de plein fouet, sans le capitaine J-Kay à la barre.

— J-Kay !

    L'appelé tourne la tête. Taehyung, au bout du comptoir. Son cœur fait un bond. Son sourire candide revient, et s'efface dès lors qu'il se fait foudroyer par son regard glacial. Mais après tout, il ne pouvait pas en être autrement. A ses ordres, il se dirige vers son patron.

— Apporte deux magnums de Poliakov à la six.

— La table six... Jin Cheongwoo ?

— Comme d'habitude. Dépêche-toi.

Jungkook déglutit.

— Eh ben ? Qu'est-ce que tu attends ?

— Je... d'habitude, je... je me comporte comme...

    Les yeux de Tae se plissent. Il ne reconnaît pas son barman. Que lui arrive-t-il, à la fin ? Ce n'est clairement pas le moment de se remettre en question.

— Jeon Jungkook ! Tu te bouges et tu fais comme d'habitude. C'est quoi le problème ?

— ... Je... y'en a pas.

— Bien. Alors, grouille !

    Ses deux énormes bouteilles dans les bras, Jungkook se rend à la table du riche quarantenaire, la boule au ventre. J-Kay a pour habitude d'aguicher ce type et distraire ses hommes par ses charmes. Sans son assurance et son panache, il n'est plus qu'un lapin dans une fosse aux lions.

    Non, c'est possible. Il peut s'en sortir. D'autres s'en sortent.

— Ah, mon bichon, t'en as mis du temps ! lance Cheongwoo, en le dévorant des yeux.

    Jungkook lui renvoie un rictus forcé.

— Tiens, tu portes pas ton joli pantalon moulant noir comme tu me l'avais promis ? Tu sais que ça mérite d'être puni, ça...

    Comment se comporter ? Quoi répondre ?

— Autre chose ? souffle-t-il en battant des cils.

— Ouais.

    Une violente gifle s'abat sur ses fesses. Il sursaute, tendu. L'homme examine sa chemise blanche entrouverte et l'attire par le bras pour y plonger un regard lubrique.

— Quand est-ce que tu vas arrêter de parler et agir, mon minet ?

— Pas ce soir, désolé.

— Donc, c'est bien vrai ce qu'on dit ? J-Kay n'a qu'une grande gueule, mais n'assume pas derrière, hein ? Aish...

— J'ai du travail, lui répond Jungkook en posant sa main sur la sienne avant de tourner les talons.

    Nouvelle fessée, sur son départ. Il serre les dents. Combien d'heures devra-t-il endurer ces simagrées ? Quel genre d'homme J-Kay a-t-il crée de son image ? La personne dont il doit porter le masque, cette nuit, n'a rien avoir avec lui. Cette vie n'est pas à la sienne. Il n'a rien à faire dans cet endroit, dans cette ambiance où le sexe n'est qu'une simple manière de vendre. Le serveur est loin, le prostitué lui colle bien mieux à la peau. Une peau étrangère. Ce corps est le reflet d'un autre. À cette idée, un vertige le fait tanguer. Que fait-il ici ? J-Kay a été le seul à agir, en ces lieux. Il s'est créé un avenir selon ses propres goûts. Cette conclusion le paralyse dans un état de perdition total.

— J-Kay ! ... Jungkook !?

    Il relève le menton et reste interdit, pétrifié devant son patron. Celui-ci le dévisage avec un air froncé, plus perplexe qu'autre chose.

— Bordel, il t'arrive quoi ce soir ?

— Ce soir... ce soir, je suis moi.

    Jungkook articule ces mots tel un robot puis part retrouver son bar. Un fantôme.

— Mais qu'est-ce qu'il...

— Kim Taehyung !

    Tae se retourne sur la dernière personne qu'il espérait trouver. Les consignes n'ont pas été respectées à l'entrée. Sa gorge se noue.

— John... qu'est-ce que tu fais ici ?

    La mine ravie de l'américain ne lui inspire rien de bon.

— Vraiment, j'aimais beaucoup le Diamond, se désole le client avec un rictus pincé. Tu sais comment on obtient ce qu'on cherche ? En employant les grands moyens.

— Tu essaies de me dire quoi, là ?

— J'essaie de te dire que si je l'apprends pas par moi-même, je finirai par l'apprendre par ceux qui sont au-dessus de toi.

    Tae se liquéfie. Au-dessus de lui ? Il n'y a que Yibo. De qui ce fouineur peut-il bien parler ?

— Pourquoi tu fais ça, au juste ? Sérieux, fous-moi la paix !

— J'avais besoin de fric, tu as rompu mon contrat.

— Tu es celui qui n'en a pas respecté les termes !

— Ha ! Eh bien, maintenant je vais me faire de l'argent d'une autre manière, et sur ton dos.

    Sur ces mots, sourire aux lèvres, il plante Taehyung et quitte la boîte.

    Fini. Il est fini. Ce n'est plus en jours que se décompte son temps, mais en heures. Il prend son visage entre ses mains, horrifié, puis se rue à l'étage sans perdre un instant de plus.

    Depuis le bar, Jungkook l'aperçoit grimper les escaliers dans la précipitation.


    Tout supprimer. Il doit détruire toutes les preuves. La porte de la pièce de don se fracasse contre le mur sur son passage. La panique le fait vaciller. Les seringues, des aiguilles par centaines. Les poches dans les placards, les produits désinfectants, les accessoires, les compresses et autres matériaux médicaux... Comment peut-il se débarrasser de tout cela aussi vite ? Combien de temps a-t-il ? La nuit entière ? quelques heures ? Et cette fichue table d'examen, impossible à faire disparaître...

    Il a besoin d'aide. Mais personne ne serait en mesure de l'aider avec pareil secret. Doit-il vraiment contacter Yibo pour préserver sa vie ?

    Dépité, il se laisse glisser au sol, la tête dans ses paumes.

— Taehyung ?

— J-Jungkook ?! Qu'est-ce que... Sors de là ! Putain !

    Les yeux de Jungkook balayent la petite pièce, semblable à une salle de prise de sang en laboratoire.

— Qu'est-ce que tu fous là ?!

    Son barman le dévisage, contemple ses larmes essuyées d'un geste tremblant. Il est à bout de nerfs. À défaut de répondre à sa rage, simple résultante à son angoisse, Jungkook lui offre un sourire compatissant. Voir l'homme à qui il tient dans cet état l'affecte profondément.

— Taehyung, je ne te poserai aucune question. Je voudrais juste être là pour toi, s'il te plaît. Laisse-moi me rendre utile.

— Tu ne peux pas ! Et tu dois sortir d'ici ! hurle Tae en le bousculant.

— Non.

— Bordel, J-Kay !

— C'est pas J-Kay. C'est Jungkook.

— Écoute, c'est pas le moment de...

— Je ne bougerai pas. Tu as besoin d'aide, je le sais. Je le vois. Et je ne partirai pas tant que tu ne m'auras pas donné quelque chose à faire. Donc, ne perds pas de temps et parle, s'il te plaît.

    Taehyung reste interdit. Cette espèce d'idiot incompréhensible va s'attirer plus d'ennuis qu'autre chose. Pourtant, une autre paire de bras, c'est tout ce qu'il lui faudrait...

    Il glisse une main anxieuse dans ses cheveux, la lèvre mordue.

— Très bien. Mais aucune question.

— Chef, oui chef !

— On démonte cette maudite table d'examen et on la jette pièce par pièce dans la benne de la ruelle, depuis la fenêtre. Même si on la balance depuis l'étage, on s'en fout. Cette rue sépare juste notre bâtiment d'un autre.

    Aussitôt dit, la table est (plus ou moins) disloquée. Les garçons emportent ensuite les morceaux jusqu'au rebord et les jettent – non sans mal – dans la petite rue grillagée. Le fracas retentit, la carcasse métallique s'éclate au sol et les coussins de l'assise bondissent sur le bitume souillé. Peu importe si on les retrouvait, les preuves ne se trouvent plus au Diamond. Le reste du matériel connaît le même destin tragique. Vient ensuite le tour des poches de plasma. Jungkook les observe, stupéfait. Son attention se reporte sur les seringues.

— Yah ! Tu fais du trafic de sang ou quoi ? ricane-t-il.

    Le regard noir que lui lance Tae lui fait oublier sa plaisanterie. Il balance l'ensemble dans un sac poubelle qu'il laisse chuter à son tour. Dans son dos, Tae est sidéré. Même pour rire, son barman a réussi à percer son affaire à jour. Les vampires sont rares, malgré tout, et ne sont pas connus des gens. Comment une telle idée a-t-elle pu lui traverser l'esprit ? Il regarde sans doute trop de séries.

— Fait. Quoi d'autre ?

    Des voix retentissent dans le couloir. À l'air horrifié qui se grave sur le visage de son patron, Jungkook comprend que ces hommes sont là pour s'en prendre à lui. Action, réaction.

    Il le saisit par le bras et le plaque dos au mur pour le cacher derrière la porte. Son doigt se presse sur ses lèvres, ordre de silence. Il pousse le porte-manteau dans l'angle visible de la porte et fait volte-face. Dès l'instant où il relève la tête, un groupe d'hommes surgit dans l'encadrement.

___

N/A

RAPPEL Jungkook (si jamais certains avaient du mal)

* Personnalité principale Jungkook

* Personnalité "secondaire" J-Kay

* Personnalité la plus rare Kookie

(Zhan appelle Jungkook Kookie par pure affection de ce diminutif, c'est tout)

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à me demander en commentaire ;)

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