Chapitre 48

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  Je sentis des mains venir m'agripper les hanches en me faisant sursauter et pousser un petit cri. Lorsque je me retournais, je regardais Wooyoung se moquer de ma réaction. Quand il se fut calmé, il m'adressa un petit sourire particulièrement innocent.

-San et Yeosang nous attendent en bas. Me dit-il.

-C'est pas risqué qu'on sorte ensemble ? Yongguk a des hommes dans toute la ville, si il comprend que l'on se connaît alors qu'on va faire comme si on ne se connaissait pas au gala, il risque de le remarquer non ?

-Ne t'inquiète pas, il possède une bonne partie de la ville c'est vrai, mais il existe encore des quartiers qui ne veulent pas de lui. Bon, ces quartiers sont contrôlés par nous mais tout ça pour dire que l'on connaît des endroits où mafia ne viendrait pas chercher.

-Mais vous vous ne vous gênez pas pour aller faire ce que vous voulez dans ses quartiers, alors pourquoi il ne pourrait pas venir fouiller ici et chercher des informations sur vous ?

-Pour trouver quoi ? Personne n'a vu nos visages. On possède tous un appartements dans nos quartiers dans lesquels on se rend parfois pour faire penser aux gens qu'on y vit, mais on est en sécurité.

-Pourquoi j'ai pas un autre appartement moi ?

-Parce qu'au départ tu semblais très encline à partir de cet immeuble, alors on ne peut pas vraiment dire qu'on te faisait confiance.

-C'est vrai, mais maintenant ?

-Tu es la copine de Seonghwa tu t'en souviens ? Étant un agent double pour la mafia, son appartement est dans leurs quartiers.

-Et alors ? Est-ce que ça veut dire que je suis sensée vivre avec lui ? Je veux mon propre faux appartement.

-Alors tu iras le demander à Hongjoong. Me fit-il en me lançant un clin d'œil.

Je vis donc que nous étions arrivée dans le hall de l'immeuble dans lequel nous attendaient San et Yeosang. Ce dernier fit une remarque sur notre retard que je ne relevai pas, étant trop occupée à me demander où est-ce que j'allais bien pouvoir trouver le courage pour aller demander et peut-être même exiger, quelque chose à Hongjoong. Il allait bien falloir que je trouve un moyen de m'imposer au milieu de ces garçons, au lieu d'avoir éternellement le rôle de la petite-amie de Seonghwa.

-C'est bon ? Nous demanda San.

Nous lui répondîmes que oui et nous sortîmes de l'immeuble. Sans surprise, San et Wooyoung marchaient devant nous en parlant, mais sans montrer aucun signe de leur couple, est-ce que Yeosang était au courant ? Je tournai mon visage vers lui, tentant de voir si il accordait une attention particulière des deux Cavaliers devant nous mais il avait seulement un petit sourire espiègle sur ses lèvres, le sourire qu'il arborait pratiquement tout le temps. 

Comme j'étais concentrée sur le garçon, je ne vis pas le poteau devant moi et Yeosang me décala au dernier moment.

-Amy, je sais que je suis irrésistible mais regarde devant toi.

-La ferme. Fis-je en arrêtant de le fixer. Vous avez quelle portion de la ville en tant que Cavaliers ?

-Seulement des petites rues et certains quartiers sans importances. Il serait trop imprudent de vouloir le quartier des affaires ou encore celui des marques. Mais tu sais, c'est dans ce genre de rues que l'on retrouve une plus grande complicité et une plus grande entraide entre les habitants.

-Tu vas me dire que vous faîtes dans l'humanitaire maintenant ? 

-Tu m'as bien regardé ? Penses-tu sincèrement qu'une personne aussi importante et élégante que moi se préoccupes de ces gens ?

-Evidemment que non.

-Ce que je voulais dire, c'est que c'est dans ces villes que l'on retrouve des gens qui sont prêt à parler de ce qu'ils entendent ailleurs si cela peut les aider à améliorer leur vie et celles de leurs voisins.

-C'est de la corruption techniquement.

-Amy chérie, tout n'est toujours qu'une histoire de corruption.

Un blanc s'installa entre nous et j'en profitai pour comprendre que les Cavaliers jouaient sur les émotions de pauvres gens pour leur soutirer des informations, c'était mesquin et mauvais mais Yeosang avaient raison, tout dans ce monde était régit par la corruption des grands meneurs. Si révéler des informations contre de l'argent pouvaient les aider, autant le faire.

-Donc si je comprends bien, vous avez tous un faux appartements dans ce genre de quartiers, sauf Seonghwa, afin de tisser des liens avec tous ces gens, leurs faire croire que vous êtes comme eux alors que vous les exploitez pour obtenir des informations et pour ne pas être suspecté.

-En effet. Vois ça comme une pièce de théâtre, les acteurs divertissent le public en échange d'argent, de retours et de publicité. Nous on offre de l'argent et une vie meilleure contre des informations et une loyauté sans faille.

-Donc toi aussi tu as un appartement dans ces quartiers ?

-Ne m'insulte pas s'il te plaît. Je suis le fils d'un homme d'affaires éminant, j'ai un loft dans le centre ville.

-Tu as tué ton père.

-J'ai toujours le loft.

Je ne pus m'empêcher de lâcher un petit gloussement. Yeosang était un étrange personnage, un peu comme tous les Cavaliers au final. Étrangement, je les appréciai avec leurs caractères complètement singuliers, à l'exception de Mingi bien entendu.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard et après avoir traversé plusieurs petites rues, nous nous retrouvons devant une petite pizzeria avec l'une de ses lettres en néons qui clignotait faiblement. À l'intérieur il n'y avait pas grand monde mais il y régnait une ambiance vraiment accueillante et chaleureuse. Nous nous installâmes à une table dans le fond de la pièce, pour nous isoler un petit peu. Yeosang et moi étions assis à côté, en face de San et Wooyoung.

-Alors Amy, de demanda Wooyoung, tu n'es pas trop stressée pour ta première mission ? 

-Je flippe complètement. Dis-je en décidant d'être complètement honnête. 

-On était pareil pour nôtre première mission, ne t'inquiète pas. Me rassura Yeosang. Et puis je suis sûr que Seonghwa a bien prit le temps de te montrer ses talents.

Je fis comme si je n'avais pas compris le sous-entendu sexuel de cette phrase. 

-C'était quoi vôtre première mission ?

-Attentat à la frontière avec la Corée du Nord. Me répondit calmement San.

-Quoi ?

 Mon choc sembla amuser les trois garçons à table qui se regardèrent avec complicité.

-Je croyais que vous n'agissiez pas sur le plan politique du pays.

-Oh ce n'était pas un acte patriotique. Il nous fallait entrer dans la Maison Bleue pour récupérer des dossiers dont on avait besoin, et quoi de mieux que d'y faire régner la panique ? 

-Vous êtes entrés dans la Maison Bleue en guise de première mission ?

-Oui. M'affirma San.

-Je n'y crois pas.

-Pas mon soucis.

San et moi nous nous fixions avec le défi de ne pas lâcher l'autre du regard en premier. Pour moi, c'était complètement insensé qu'en guise de première mission, ils aient réussi à entrer par effraction dans le siège présidentiel de Corée du Sud, sans se faire arrêter.

-Vous avez choisi ? Nous demande la serveuse en interrompant notre duel.

Après avoir passé commande, discuté encore une bonne vingtaine de minutes et avoir enfin nos pizzas devant nous, les conversations s'animèrent de sujets plus joyeux.

-Je refuse de croire que Mingi ait été sincèrement amoureux d'une fille. Fis-je.

-C'était le cas, il a déprimé quand on est rentré de vacances car il n'allait plus la revoir. Précisa Yeosang.

-C'est insensé.

-Mais c'est vrai. Ce n'est pas parce qu'il t'apparaît comme un parfait connard qu'il en est complètement un. Dit San.

-J'ai des doutes sur ce point. Rajouta Yeosang.

-C'était quoi tes premières impressions sur nous ? Me demanda Wooyoung.

-Voyons, Jongho jouait le parfait ami de fac alors je l'aimais bien, il semblait en accord avec moi, Seonghwa venait me draguer alors on peut facilement dire que je l'aimais bien aussi, Yunho m'a fichu une sacrée trouille quand il m'a balancé toute ma vie au visage quand j'étais dans votre cave. Wooyoung tu m'as effrayé, sache-le.

-Désolé pour ça. Me dit-il avec un petit sourire.

-J'ai assez rapidement compris que celui qui voulait le moins de moi c'était Mingi, vous savez, quand il s'est défoulé sur moi comme si j'étais un sac de boxe. Ensuite, Hongjoong aussi m'a terrifié, il dégageait quelque chose qui montrait clairement que je n'avais pas intérêt à dire quelque chose qui risquait de lui déplaire. Yeosang, tu me faisais penser à mon ex, en tant que pervers narcissique mais en plus disons, extravaguant.

-Je ne suis pas un pervers narcissique. Se défendit-il.

-Oh que si. Fis-je. Et San, la première fois que je t'ai vraiment vu, tu venais me demander de t'aider à te soigner et tu m'as dis que j'étais nulle et c'est normal étant donné que je ne suis pas infirmière.

San lâcha un petit sourire.

-En résumé, on n'était pas vraiment ce que tu espérais. Dit Wooyoung.

-Je ne sais pas vraiment à quoi je m'attendais. C'est vrai quoi, je savais bien que vous viviez pas dans un monde tout rose non-plus, mais je pense que c'est normal que j'ai eu un choc, j'avais la position de la victime au départ, ce n'est pas très agréable vous savez.

-Hélas on est trop intelligent pour s'y retrouver. Me dit Yeosang  en me lançant un clin d'œil.

-Fais attention à ton karma. 

-Je l'éblouirai tellement qu'il tombera à genoux devant moi.

-C'est ça.

Le reste du repas se passa dans la bonne humeur. Les trois garçons semblaient vraiment bien s'entendre et j'appréciai beaucoup qu'ils m'aient invité à leur petite soirée pizza. Il est vrai que je passai la plupart de mon temps avec Seonghwa, et pour de bonnes raisons, mais cela m'avait fait du bien de passer une soirée avec les garçons que je pensais maintenant pouvoir appeler mes amis. Avec eux, autour de ces pizzas, je m'étais sentie acceptée et à ma place. 

Une impression avait commencé à naître en moi, cette sensation agréable qui réchauffait tout mon corps, cette sensation qui me faisait me rendre compte que j'avais trouvé une famille.

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