Chapitre 4
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Je n'avais pas voulu m'endormir. Je n'avais pas voulu qu'en fermant les yeux, je revois cette scène. Je n'avais pas voulu revoir cet homme qui souffrait le martyr. Ses cris qui traversaient les flammes brûlantes mais qui venaient pourtant me glacer le sang. J'avais entendu ces mêmes cris toute la nuit et durant les quelques minutes où j'avais enfin réussi à fermer les yeux, ce n'était pas la souffrance que vivait cet homme qui m'avait hanté, mais ces huit hommes sortant de la ruelle avec indifférence.
Les Cavaliers.
Ils avaient condamné leur victime à une mort atroce, et ils l'avaient fait aussi naturellement que l'on respire.
Je repensais sans cesse à celui qui s'était retourné vers moi pour me fixer. J'avais eu l'impression d'être une minuscule particule de poussière pour une personne aussi dangereuse que lui. Son aura puissante et destructrice avait réduit à néant la mienne qui s'était totalement écrasée sous sa présence. Comment un assassin pouvait avoir autant de charisme et d'emprise sur moi, avec un seul regard ? Je comprenais maintenant les craintes que Yves nourrissait face à mon "obsession" des Cavaliers. C'était quelque chose de malsain que je nourrissais en continuant de prêter attention à leurs moindres faits et gestes, mais maintenant, il fallait que ça cesse. Il était hors de question que je continu de les admirer. Pas après ce que j'avais vu de mes propres yeux hier soir.
-Tu vas bien ? Me demanda Baekhyun en me sortant de mes pensées.
J'avais presque oublié sa présence.
-Oui, j'ai seulement peu dormi.
-Les TD le samedi matin, c'est vraiment nul.
Habituellement, je lui aurais répondu que j'étais totalement d'accord avec lui et que je serais volontiers restée à dormir chez moi, surtout après une soirée, mais je n'avais pas la tête à me plaindre. Et si mon ami me trouvait étrange, je pourrais toujours prétexter que je souffrais d'une gueule de bois assez violente. En fait, Baekhyun devait sûrement déjà penser ça car il ne semblait pas alarmé le moins du monde par mon état.
-Non mais sérieusement, ils savent qu'on est des étudiants, les soirées font partis de nôtre quotidien, et les meilleures se déroulent le vendredi soir.
J'aurais tout donné pour me trouver seule dans un endroit calme plutôt qu'avec Baekhyun ne faisant que se plaindre de nos emplois du temps merdiques. Je n'avais rien contre lui, mais j'avais envie d'être seule.
Nous entrâmes dans la salle de TD dont les tables étaient disposées en groupes de cinq. Baekhyun et moi nous nous assimes à l'une d'elles et quand le reste des élèves arrivèrent, la professeur entra en fermant la porte. C'était une petite femme aux cheveux tirés dans un chignon qui laissait dépasser quelques mèches rebelles. Elle portait des petites chaussures à talons marrons qui claquèrent quand elle se déplaça pour se positionner en face de nous.
Elle commença à parler et je pense que nous furent tous choqué par sa voix qui avait une tonalité étonnement grave. Elle se présenta rapidement et nous annonça que le TD du samedi nous servirait à construire un projet.
Pour Janvier, nous avions un dossier à préparer avec les autres personnes de nôtre table. Nous devions choisir un thème proposé dans la fiche qu'elle nous fit passer et nous renseigner le plus dessus en allant poser des questions à des psychologues, en allant chercher dans des livres ou bien en effectuant nous mêmes des expériences sur nôtre entourrage. Cet aspect de pouvoir m'expérimenter sur mes proches m'auraient enchanté en temps normal, mais les cris de la victime des Cavaliers couvraient les paroles autour de moi.
-Bon, j'imagine qu'on va devoir s'échanger nos numéros et nos mails pour nous envoyer ce que l'on a trouvé ? Demanda la seule autre fille du groupe. Je m'appelle Jihyo.
-Moi c'est Baekhyun. Se présenta mon ami.
Jihyo passa une de ses mèches noires derrière son oreille et lui sourit.
-Amy. Dis-je simplement.
-Moi c'est Changmin. Se présenta mon voisin.
Nous regardâmes le dernier garçon pour savoir comment il se nommait et ce-dernier appuya son regard sur moi d'une façon insistante, avant de détourner les yeux, d'afficher un sourire poli aux autres.
-Moi c'est Jongho.
Nous nous échangèrent nos téléphones afin de nous passer nos numéros et nos mails puis Jihyo, Changmin et Baekhyun se mirent à débattre sur les différents sujet qui nous étaient proposés en citant plusieurs psychologues pour chacun des sujet et en notant leurs noms à côté pour qu'à la fin nous choisissions le sujet sur lequel nous avions tous le plus de connaissances.
Je ne sais pas pourquoi Jongho ne débat pas et à vrai dire je m'en fiche pas mal. J'en ai plus qu'assez que mon esprit soit pollué par les images incéssantes de la veille. Je veux à tous prix qu'elles sortent de ma tête pour oublier ce qui s'est passé. Je veux revenir en arrière et me forcer à rester à la soirée et danser avec Lisa jusqu'à que l'une de nous deux soit trop bourrée pour faire quoi que ce soit. Je veux pouvoir marcher dans les rues de Séoul sans me soucier d'un meurtre qui avait été commis devant moi.
-Amy, c'est bien ça ?
Je tourna ma tête vers la voix qui venait de m'appeller. Je découvris Jongho qui était un peu penché vers moi.
-Oui ?
-Tu vas bien ? Tu es très pâle. Remarqua-t-il.
-Oh...Je chercha rapidement une excuse. J'étais à la soirée d'intégration des premières années, j'ai un peu trop abusé sur la boisson et je pense que les effets secondaires se disent que c'est le meilleur moment pour arriver.
Il m'offrit un sourire rassurant et se mit à se concentrer sur la discutions des trois autres personnes.
***
-Bon qu'est-ce qui ne va pas ?
Je leva les yeux vers Yves qui venait une nouvelle fois se poser pour travailler dans le café.
-J'ai juste trop abusé hier soir, c'est tout. Répondis-je agacée.
C'est la troisième fois que Yves me posait cette question. Elle ne semble pas vouloir accepter le fait que comme l'étudiante fêtarde que je suis, je puisse me bourrer la gueule à une soirée étudiante.
-Je sais quand tu mens . Affirma mon amie.
Je pinça mes lèvres pour me calmer. Merci je suis consciente que je ne vais pas bien, j'ai vu un homme mourir brûler sous mes yeux bordel. J'aime Yves, mais à ce moment exact, à part augmenter ma colère, elle ne fait rien d'autre.
Je tendis leurs boissons à deux clients. J'entendis Yves fermer son ordinateur et je sentis sous regard lourd de jugement sur moi. Décidant que je n'en pouvais plus, je me retourna brusquement vers elle en lui lançant un regard noir qui la destabilisa.
-Je ne vais pas bien, tu as raison. Mais tu vois bien que me poser la question plusieurs fois ne me fera pas te donner la réponse.Alors s'il te plaît, arrêtes de me parler de ça.
-Mais pourquoi tu ne veux pas me parler ? Je suis ta meilleure amie et mon rôle est d'être là dans ce genre de situation.
J'allais lui répondre que je n'avais vraiment rien contre elle, mais qu'en ce moment je ne me sentais pas vraiment de parler de comment je me sentais avec qui que ce soit, sauf qu'elle ne m'en laissa pas le temps et se remettant à parler.
-C'est à cause de Himchan c'est ça ? J'étais sûre que tu l'avais aussi croisé à la soirée, il était encore avec-
-Ne me parle pas ne lui. Dis-je sèchement.
Yves s'arrêta de parler. Elle me lança un regard désolé en buvant un peu de son Americano Glacé.
-J'en veux pas de ta pitié, Yves. Lui dis-je en me mettant à nettoyer des ustensiles divers.
-Amy...
-Non. Je me tourna vers elle. Tu m'as déjà assez regardé avec ces yeux remplis de pitié quand il se passait ces choses avec lui. Alors ne me regarde plus comme ça, j'ai l'impression de me retrouver dans l'état dans lequel il me laissait et je ne veux surtout pas ça.
Elle est bléssée, je le vois bien.
Mais je veux que les choses soient clairs, je ne veux vraiment plus que ses yeux remplis de compassion et autres conneries se posent encore sur moi de cette façon, surtout quand on parle d'Himchan. J'avais assez souffert de ma situation avec lui, ce n'était pas pour me rappeler tous ces moments que je pensais avoir dépasser.
-Je pense que.. On se retrouve à l'appartement. Dit ma meilleure amie d'une petite voix en se levant de son siège.
Je ne lui adressa pas un regard quand elle quitta mon lieu de travail. Même si je sais qu'elle se sent mal de m'avoir remit de mauvais souvenirs en mémoires je sais que son intention n'était pas de me blesser. D'ailleurs, pour le petit accrochage que nous avions eu avant de partir en soirée hier, nous n'avions même pas eu besoin d'utiliser des mots régler le problème, ç s'était fait naturellement car c'est comme ça que fonctionne notre relation et je sais que ce que nous venons de vivre ne fera pas exception à la règle.
J'inspira un grand bol d'air pour tenter de me calmer. Mon visage n'est plus aussi livide que ce matin, mais c'est maintenant mes nerfs qui sont mit à rudes épreuves. J'ai l'impression que un rien pourrait faire couler mes larmes, je sursaute légèrement à chaque bruit un peu trop fort et quand un éclat de voix retentit dans mes oreilles je me fige et essaye de faire partir les cris de détresse de la victime des Cavaliers, qui ne cessent de revenir me hanter.
Un trio d'amies vint s'asseoir au comptoir et regarde les boissons que mon établissements proposent. Soudain, l'une d'elles commencent à parler d'un sujet qui attire mon attention.
Elles parlent des Cavaliers et du meurtre de la ruelle.
Comme à leurs habitudes ils n'auraient laissé aucunes traces de leur passage à part des témoins occulaires. Les différentes directions dans lesquelles ils étaient partis avaient été suivis avec beaucoup d'attention, mais elles ne se rejoignaient pas à un endroit précis qui pourrait être là où ces huit personnes se cachent. Apparement, plusieurs personnes les auraient vu courir dans la nuit, mais à cause de l'ampleur phénoménale de cette affaire, beaucoup d'adolescents s'amusaient à faire des blagues à la police ou alors c'était des personnes qui suivaient tellement ce fait d'actualité avec attention qu'ils pensaient être capable de les débusquer ou qu'ils prétendaient les voir à chaque fois qu'ils voyaient un long manteau noir.
-Mademoiselle ?
Sans m'en rendre compte, je m'étais figée en écoutant ces trois filles. Je me tourna vers un homme que j'ai servi il y a un petit moment.
-Oui ?
-Ce serait pour payer. Me dit-il.
-oh oui, veuillez m'excuser. Dis-je en l'invitant à venir en face de la caisse.
L'homme était bien plus grand en taille que moi, ce qui m'intimida un peu. Son regard sombre mais poli rappelait la couleur geai de ses cheveux dont quelques mèches lui tombaient sur le front. Il me passa son ticket de commande et j'alla rechercher le prix de ce qu'il avait prit. Je lui indiqua le prix et en même temps qu'il sortait sa carte, son téléphone sonna. Il enfonça la carte dans le lecteur et décrocha.
-Oui ? Dit-il d'une voix éttonement autoritaire. Je sais, j'arrive Yunho.
Il regarda le lecteur qui lui demandait maintenant de taper son code de carte bleu, ce qu'il fit rapidement.
-Oh, moi ? J'avais juste envie de prendre un café. Dit-il en appuyant son regard sur moi.
Je sentis des frissons me parcourir tout le corps. Son regard captura le miens et je ne pouvais que rester là, à attendre qu'il parte pour pouvoir regarder ailleurs.
L'homme eut un très léger sourire en coin et retira sa carte du lecteur. Il partit sans même me dire "au revoir", mais ça n'avait pas vraiment d'importance.
Quand il passa les portes vitrées du café, toute la pression étrange qui s'était posée brutalement sur mes épaules au même moment que ses prunelles rencontraient les miennes, parti aussi rapidement qu'elle était venue.
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