Chapitre 3

~♦️~

       Yves et moi on s'était un peu embrouillée hier.
Enfin, "un peu", on en était quand même venu à se crier dessus, chose qui n'arrive pratiquement jamais. J'étais rentrée du café trois heure après qu'elle soit passée et on avait discuté normalement comme on le fait à chaque fois. Mais je sentais bien qu'il y avait quelque chose qui la tracassait. Alors je lui ai tout naturellement demandé ce qui n'allait pas et j'avais bien vu qu'elle hésitait à me répondre. Elle avait finalement avoué ce qui la préoccupait. Et il se trouve que c'était moi.
Enfin plutôt mon "obsession" pour les Cavaliers comme elle aimait si bien le dire. Je n'aime pas quand elle dit des mots comme "obsession", "intrigue malsaine" ou autre mais je n'avais pas relevé le terme pour ne pas envenimer les choses. Elle me reprochait qu'elle avait vraiment peur qu'ils changent ma façon de voir le monde. Je ne comprenais pas mais elle m'avait dis que quand je parlais des Cavaliers, j'omettais le fait qu'ils tuaient des gens innocents. Je n'avais pas trouvé utile de lui dire que leurs victimes n'étaient pas si innocente que ça. Puis s'était suivie une flopée d'arguments comme quoi je relativisais leurs crimes, qu'ils avaient une mauvaise influence sur moi, que je ne verrais plus jamais les tueurs comme des criminels, que j'allais même finir par devenir comme eux.

Malheureusement pour moi, je ne pouvais pas en placer une alors qu'elle me balançait ces conneries à tout va. Quand j'avais enfin pu ouvrir ma bouche, j'avais essayé de lui faire comprendre que je n'étais absolument pas d'accord avec leurs crimes, que j'aimerais moi aussi les voir en prison mais que je trouvais seulement intéressante leurs manières de procéder, leur facilité à échapper aux forces de l'ordre et le fait que contrairement aux autres mafieux ou gang de ce pays, ils ne voulaient pas qu'on sache qui ils sont et combien d'argent ils réussissaient à ramasser.

C'est donc un peu sur les nerfs que j'ouvre mon PC portable, m'apprêtant à prendre des notes durant mon cours. Baekhyun ne tarde pas à me rejoindre et ouvre lui aussi son ordinateur en m'adressant un petit "salut". Ça ne m'étonnerais même pas qu'Yves lui ai parlé de nôtre embrouille. Et même si on est ami lui et moi, je sais qu'il est d'accord avec ma meilleure amie. Tous les deux trouvent que je passe trop de temps à me renseigner sur les activités des Cavaliers, et sur ce point je sais qu'ils ont raison. Mais je ne peux pas accepter qu'ils pensent que je suis d'accord avec leurs crimes, je suis juste curieuse. Et j'en ai franchement marre que maintenant, toutes nos discutions tournent autour de mon "obsession malsaine et l'emprise négative que ces huit meurtriers ont sur moi".

-Elle t'en a parlé ? Demandais-je à mon voisin.

Il me répondit d'un sourire gêné.

-Je vois.

-Amy, ne lui en veux pas. C'est juste qu'elle se fait du soucis pour toi. Elle a peur qu'à force de les idolâtrer tu-

-Je ne les idolâtre pas !

Mon haussement de ton me valu plusieurs regards noirs, dont celui du professeur. Je pris une inspiration afin d'essayer de me calmer.

-Ecoute Baek, vous me connaissez tous les deux. Vous savez que j'ai toujours aimé les personnages des vilains dans les films, séries et même dans les dessins animés. Et les Cavaliers sortent du lot des brigands dont on nous rabâche tout le temps les oreilles aux infos. Et c'est cette petit différence qui fait que je m'intéresse à eux. Et puis je ne vois pas en quoi c'est anormal pour moi. Ce que je veux dire c'est que je veux être criminologue, et ces Cavaliers sont le sujet test parfait pour moi.

Baekhyun me considère un instant du regard. J'espère le convaincre.

Ce que je dis n'est pas totalement faux. Je veux faire une licence en criminologie et être criminologue, il n'y a aucun doute là-dessus et Baekhyun le sait. C'est pour cette raison que j'ai toujours aimé comprendre et détailler les plus grands malfaiteurs que le monde ai connu. Mais je pense que ça ne posait pas de problèmes à Yves étant donné que je m'intéressais à des personnes mortes, alors que ces Cavaliers vivent en même temps que nous. J'imagine que c'est pour ça que l'opinion de Yves change, comme ils sont vivants c'est tout de suite malsain. Enfin c'est ce que j'espère lui faire comprendre.

En vérité je ne saurais pas comment l'expliquer, mais depuis que les huit Cavaliers ont commencé à faire parler d'eux il y a presque un an maintenant, j'ai tout de suite été vraiment intrigué par eux. Je n'y voyais pas vraiment d'inconvénients parce que je me disais que c'était l'histoire de quelques semaines avant que quelqu'un ne découvre qui ils sont. Seulement ils étaient introuvable, et ce qui a encore plus attisé ma curiosité et au fil des jours, je devenais un peu plus estomaquée par leurs prouesses. En conclusion, Yves a raison. Mais lui avouer serait me l'avouer complètement et je n'ai pas envie de passer pour une folle obsessionnelle de criminels auprès de ma meilleure amie.

-Donc tu diras à Yves, que c'est bien plus intéressant pour une futur étudiante en criminologie, de s'attaquer à des criminels vivants plutôt que morts. Annonçais-je à mon ami.

Il semble se satisfaire de ma réponse et nous ne nous parlons pas durant le reste du cours. J'espère ne pas avoir été trop froide avec lui, mais il faut qu'ils croient tous les deux à ma version pour enfin me ficher la paix.

***

Pour éviter un quelconque malaise, j'ai dis à Baekhyun de ne pas venir me chercher pour la soirée d'intégration des premières années de la faculté. J'avais tous sauf envie de me retrouver dans une voiture avec ma meilleure amie qui ne m'adressait aucun regards et mon collègue qui ne savait pas trop comment réagir face à nôtre froid. Je suis donc arrivée une trentaine de minutes après eux, et pour mon plus grand bonheur je ne les ai pas encore croisé. Par contre, je tombe sur mon acolyte préférée de soirées, j'ai nommé Lisa.

-Amy ! S'écrit-elle en me voyant.

Je lui souris pendant qu'elle me fait la bise. Je ne l'ai pas vu depuis la soirée de fin d'année, avant l'été.
Lisa est un peu comme mon anti-stress. Elle sait toujours où m'emmener pour me changer les idées, mais en dehors des fêtes on à dû mal à sa voir car elle n'est pas dans le même pôle que moi à la fac. Et si Yves trouve que je sors trop, c'est qu'elle ne connait pas Lisa.

-Ca me fait super plaisir de te voir. Dis-je.

-Moi aussi. Les soirées d'été si tu n'es pas là, ce n'est pas drôle.

Je lâche un petit rire. Je sais que si je reste avec elle, je ne vais pas me prendre la tête avec Yves et Baekhyun qui me parleront des Cavaliers. C'est donc tout naturellement que je décide de ne pas partir retrouver mes amis et de laisser Lisa m'entraîner vers le bar de l'immense salle des fêtes que les dernières années ont loué pour la soirée.

-T'as des potins à me raconter ?

Je questionne Lisa sur ce qu'elle réussi le mieux : savoir tout sur tout. Comme j'ai clairement besoin de me changer les idées je la lance sur un sujet qui va me donner autre chose à quoi penser.

- Jennie et Jongin se sont séparés, Woojin s'est embrouillé méchamment avec ses potes et Monsieur Kim et Momo sont en couple.

-Attend quoi ? Mais c'est un prof !

-Je sais, moi aussi ça m'a surprise au début, mais bon, ils font ce qu'ils veulent, on est personne pour juger. Tiens.

Elle me tend un verre en plastique rouge que je prends en essayant de sentir son contenu. C'est définitivement de la Vodka. Elle me lance un regard en coin avant de prendre un verre à son tour. On les porte à nos bouches en même temps et avalons leurs contenus d'une traite. Je grimace du goût que l'alcool laisse subitement dans ma gorge. Lisa me tend un autre verre avec un liquide différent, que je prend quand même. Sans demander ce que c'est, je le bois entièrement et la regarde faire la même chose.

-Amy, t'étais où ? Demande Baekhyun en arrivant.

-Avec moi. Sourit Lisa.

Yves qui accompagne mon ami, me regarde mais ne m'adresse aucun mot.

-Vous préoccupez pas de moi, je suis avec mon ange gardien. Dis-je en désignant Lisa.

Je leur adresse un sourire et laisse Lisa me traîner au milieu de cette foule de gens qui se déchainent sur la musique qui sort par tous les haut-parleurs de la salle. Mais malgré le fait que j'aime les soirées, la chaleur à rapidement raison de moi et je dis dans l'oreille de Lisa que je vais juste sortir prendre l'air quelque minutes avant de revenir.

Je me fraie difficilement un chemin entre ces corps qui se trémoussent en rythme et je trouve rapidement la porte de sortie. Je m'éloigne un peu de la salle afin de ne pas supporter les bruits de bouches que font les couples en s'embrassant. Je vais donc derrière la salle des fêtes et je remarque rapidement une tête que je connaîs.

-Salut, me lance Yoongi en me voyant arriver.

-Salut. Je regarde ce qu'il porte à ses lèvres. Jimin sait que tu fumes ?

Il me regarde d'un air amusé en crachant de la fumé.

-Oui. Il trouve même ça sexy. Dit-il en me faisant un clin d'œil.

Je lâche un petit rire et refuse la cigarette qu'il me propose.

-C'est dingue, avec toutes les soirées que t'as passé avec Lisa, elle à toujours pas réussi à te convaincre de fumer.

-Et oui, quand j'ai des résolutions, je les tiens.

Aucun de nous ne parle pendant quelques secondes. J'ai rencontré Yoongi à l'une des nombreuses soirées auxquelles Lisa m'a entraîné et nous avons rapidement sympathisé. Il n'est vraiment pas un garçon qui se prend la tête et passer du temps avec lui et toujours agréable.

-Sauf celle d'avoir une mention aux partiels de première année.

-C'est très bas comme coup ça Yoongi.

Il se moque gentiment de moi, mais je me dis que je ne vais sûrement pas le laisser se foutre de mes pauvres résultats aux partiels du second semestre de l'année passée.

-Si je me souviens bien, t'étais au rattrapage toi.

Il roule des yeux et je souris en savourant ma petite victoire.

-D'ailleurs, t'aimes pas les soirées avec pleins de monde, alors pourquoi t'es ici ? Demandais-je.

-Moi non, mais lui si.

-Je vois. Tu ferais n'importe quoi pour Jimin ?

-Tu comprendras quand tu seras amoureuse.

-Laisse moi vivre ma vie sans besoin d'être dépendante d'un homme.

Il me regarde en secouant sa tête. Yoongi est vraiment la dernière personne à j'aurais pensé pensé, pour me raconter les choses que l'amour change.

-T'as pas l'air d'être dans ton assiette. Remarqua Yoongi.

-Je me suis embrouillée avec ma meilleure amie et je pensais que sortir allait me faire du bien, mais je pense que je serais mieux devant une série.

-Pourquoi tu rentres pas chez toi ?

-J'ai pas envie de planter Lisa.

-Je m'occupe d'elle, rentre chez toi.

-Merci Yoongi.

Je lui lance un sourire et contourne la salle des fêtes pour m'engager sur le trottoir qui me permet de longer la route. J'envois rapidement un message d'excuse à Lisa qu'elle verra sûrement plus tard et me met à courir en voyant le bus arriver à l'arrêt à quelques mètres de moi. Heureusement j'arrive juste à temps. Je monte dans le bus et passe ma carte pour ensuite aller me chercher une place dans le fond du bus. Il n'y a pas grand monde et je me réjouis du calme du véhicule.

C'est assez étrange que je ne reste pas longtemps à une soirée, mais le fait de m'être disputé avec Yves m'a vraiment démoralisé, et même Lisa n'a pas pu me convaincre de faire la fête. Je regarde mon téléphone et remarque que mon amie ne m'a pas répondu, elle doit toujours être en train de danser ou de s'envoyer des shots d'alcool. Soudain, je vois un petit stand de Bubble Tea toujours allumé. J'appui sur le bouton signalant qu'un passager veut sortir et attend encore quelques secondes avant que le bus s'arrête à un arrêt réservé à lui. Je lance un "au revoir" au chauffeur et je descend de l'engin qui reprend rapidement sa route.

Je me dirige vers le stand de Bubble Tea en sortant ma carte bancaire. Comme je suis la seule cliente, je passe rapidement ma commande, paye et pars avec ma boisson. L'air de la nuit n'est pas trop frais et je prends donc la décision de rentrer chez moi à pied. Je risque certes de beaucoup marcher, mais j'ai besoin de me vider la tête et marcher le soir dans les rues de Séoul avec ma boisson préféré, je pense que ça peut m'aider à me détendre. J'hésite à mettre mes écouteurs, mais je me ravise car j'aime les bruits de la ville, les voitures qui passent, les bouts de conversations que j'entends en passant à côté de personnes parlant de choses diverses.

Je commence à emprunter un ruelle que je prends souvent comme racoucis, quand je remarque de l'agitation au fond de celle-ci. Je m'avance un peu en étant la plus discrète possible, mon côté curieux l'emportant largement sur ma raison. Je m'arrête de marcher en remarquant la silhouette de huit hommes. De ce que j'arrive à voir, ils portent de long manteaux et des ... chapeaux. Je recule d'un pas en comprenant petit à petit à qui j'ai à faire.

Je sors à reculons de la ruelle et vient plaquer mon dos sur le mur adjacent. Je tente de respirer calmement, mais mon coeur ne veut pas se calmer. Je remarque que personne n'a apparemment vu que les Cavaliers se trouvaient dans cette ruelle. D'ailleurs, l'ambiance sur la rue principale est totalement différente de celle de la ruelle. Elle est tellement agitée qu'on dirait que personne ne remarque le petite rue. Je souffle un coup pour me donner du courage et me penche pour voir ce qu'il se passe dans la ruelle.

Le groupe de huit s'est divisé en deux groupe de quatre, regardant un homme au sol. Dans une tentative maladroite, l'homme essai de se relever mais il ne semble pas être capable de supporter son propre poids, et il retombe lourdement au sol. Les Cavaliers auraient battu cet homme jusqu'à qu'il soit dans cet état ? Un des Cavaliers du groupe de droite s'avance vers l'homme au sol et s'accroupi devant lui pendant qu'un des autres Cavaliers lui verse un produit dessus. Le Cavaliers accroupi se relève et le groupe fait quelque pas en arrière. Puis, l'homme qui était accroupi lance quelque chose en direction de l'homme au sol. D'un coup, le malheureux se met à prendre feu en poussant des hurlements qui déchirent le calme de la nuit.

Je me remet droite en me collant au mur juste à droite de la ruelle. Je plaque instantanément une main sur ma bouche pour m'empêcher de faire du bruit ayant trop peur de subir le même châtiment, pendant que l'autre est plaquée sur ma poitrine, plus précisément sur mon coeur, comme si ce geste allait calmer les battements de mon organe qui s'affolle. Des larmes se mettent à couler des mes yeux à cause des hurlements de douleurs que poussent la victime des Cavaliers.

Plusieurs personnes maintenant se rassemblent à l'entrée de la ruelle pour savoir pourquoi un homme hurle à la mort. Soudain la foule s'écarte en faisant de gros yeux. Je tourne lentement ma tête pour apercevoir les Cavaliers sortir de la ruelle avec une synchronisation effrayante. Je les regarde, horrifiée, toisant les passants qui les observes. Comme à leurs habitudes, ils portent leurs longs manteaux noir, leurs masques et leurs chapeaux de la même couleur. Mes larmes redoublent alors que je les ai en juste à côté de moi et que leur victime s'arrête de hurler subitement. Un silence pesant règne alors que les passants sont choqués et effrayés de voir les Cavaliers en vrai. Personne n'ose prendre son téléphone pour appeler la police ou une ambulance, ils ont tous, comme moi, le regard braqué sur les huit hommes qui captent toute nôtre attention.

Soudain, un des plus grands Cavaliers et celui qui est le plus proche de moi, tourne sa tête vers moi et plante ses yeux dans les miens. Mon sang se glace sous ce regard froid et hautain que laisse passer ses yeux. Je n'ose même plus respirer alors qu'il me regarde longuement. Seules mes larmes continuent de couler. Il détourne ensuite son regard de moi et lui et les sept autres se mettent à marcher. Les gens, toujours happés par l'aura qu'ils dégagent, les laisse passer sans encombre, comme si le groupe de criminels avaient tellement d'emprise sur eux, qu'ils les empêchaients de faire quoi que ce soit. Puis quand ils commencent à se mettre à courir, une dizaine de passants sortent leurs téléphones pour appeler la police et les urgences.

Moi je ne pense qu'à partir d'ici.

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