Chapitre 28

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Je ne savais plus du tout où me mettre. Mingi venait de quitter la salle en claquant la porte violement et je me retrouvais seule, face a six autres membres des Cavaliers.
Ce serait mentir de dire que Mingi ne me faisait pas peur, il me terrifiait et je me demandais si un jours je pourrais ne plus craindre le fait de me prendre des coups de sa part.
Alors, pour ne pas paraître une nouvelle fois comme la gamine qui a peur de tout  qu'ils semblent tous voir toujours en moi, je fais mine de ne pas être affectée par ce que je viens de voir, mais c'est difficile.
En face de moi se trouve Jongho, du sang coulant de son nez et des traces rouges sur son visage aux endroits où Mingi l'a frappé. Est-ce que je dois me précipiter vers lui pour m'assurer qu'il va bien ? Ce serait idiot, il n'est pas en train de tomber dans les pommes donc il doit pouvoir encaisser la douleur et puis, je ne m'y connais pas du tout quand il faut soigner des gens, je ne lui serais d'aucune aide. 

-Jongho, va te soigner. Lance Seonghwa. Amy, approche. 

Jongho passe a côté de moi et je ne peux pas m'empêcher de lui lancer un petit regard en coin, ne serait-ce que pour m'assurer qu'il tient debout jusqu'à la porte. Quand il quitte la pièce, je m'approche du groupe des garçons restant. 

-Aujourd'hui tu vas rester avec Yunho. 

Sans prendre le temps de m'attendre, le concerné se dirige vers une porte au fond de la salle et je trottine derrière lui pour ne pas perdre la cadence qu'il m'impose. Nous passons la porte et descendons quelques marches. Je me penche sur la rembarde pour constater que l'immeuble s'étend tout autant dans le sol que dans ciel. C'est impressionnant et déconcertant à la fois. Cette partie sous-terraine doit cacher les réelles activités des Cavaliers et je me rend compte que je suis entièrement entrée dans mon obsession. 

Yunho ouvre une porte et on se retrouve dans une pièce rectangulaire plongé dans le noir total. Il s'arrête quelques secondes pour allumer la lumière et je dois assimiler en quelques secondes ce qu'il se trouve devant moi. Sur ma droite, différents écrans d'ordinateurs sont accrochés au mur, alors que la table qui est en dessous comporte trois claviers et des paquets d'images imprimées, montrant différentes personnes à différents moments de la journée. Sur la gauche, c'est un gros canapé qui occupe une grande partie du mur, avec à ses côtés un frigo de taille moyenne et une nouvelle porte. 

-Je peux passer des jours ici sans sortir, j'ai fais aménager une petite salle de bain. Me dit platement Yunho en voyant que je fixe la porte. Viens. 

Le Cavalier m'invite à m'asseoir sur une chaise extrêmement confortable pendant qu'il se penche sous la table. Il doit certainement appuyer sur un bouton, puisque les écrans se mettent à afficher différentes façades de murs les uns après les autres. Et alors que j'analyse certains lieux que je connais, mes yeux tombent sur un écran qui montre une façade que je ne connais que trop bien, celle de mon ancien appartement. 

-Tu veux jeter un coup d'œil ? Me demande Yunho. 

Je me retrouve dans une impasse.
Est-ce que je veux vraiment voir comment je me suis faite observée ? Cédant un peu trop vite à la tentation à mon goût, j'acquiesce en silence pendant que Yunho tape deux-trois trucs sur son clavier, ce qui permet à l'écran face à moi, d'afficher l'image, celle de chez moi. Avec sa souris, il fait défiler les retranscriptions en direct des vidéos de surveillance de mon immeuble, puis, mon salon apparait.
Yves n'est pas là, elle doit sûrement être à l'université. Les vidéos des différentes pièces de l'appartement défilent doucement devant mes yeux et j'éprouve un drôle de sentiment d'avoir cette vue. Le lieu est si calme, vidé de ma présence il paraît presque comme incomplet. 

-Bon, on a du travail. Aujourd'hui on va observer monsieur Jung. 

Yunho retire brusquement l'image de mon appartement, et sur le plus grand des écrans, au centre du mur, il affiche l'image d'un immeuble du centre ville.

-Que fais ce monsieur Jung ? Questionnais-je. 

-Il est banquier. Voyant que je ne vois pas pourquoi on observe un simple banquier, il ajoute : A ses heures perdues il aide la mafia coréenne. Ses horaires sont les mêmes mais c'est vers midi que les choses intéressantes vont arriver. 

-On va passer quatre heure à regarder la façade de sa banque ? 

-Sur le grand écran, oui. Mais il reste les quatre petits.

Je dois avouer que je ne comprends pas. Yunho est donc en train de me dire qu'il peut passer des jours sans sortir d'ici, à regarder des façades de maisons ou des rues ? 

-Amy, il faut apprendre à observer. Le moindre détail dans notre profession, le moindre. Tiens, voici une photo de cette rue hier, durant la même heure. Dit-il en me passant un papier montrant la rue qui s'affiche sur l'écran le plus proche de moi. Tu vas observer attentivement cette photo, tu dois t'imprégner du lieu à son état calme, parce que durant les vidéos surveillances d'aujourd'hui, il pourrait ne rien se passer du tout, ou tout le contraire. Si ne serait-ce, qu'une seule plante ou autre est décalé, tu me le signales. 

Le job de Yunho est donc d'analyser absolument tout ce qu'il se passe autour de lui, je comprends mieux pourquoi les Cavaliers ne se font jamais attraper, il doit sûrement étudier le lieu où ils comptent se rendre pendant des mois. 

-Tu dois être un maniaque dans la vie de tous les jours, alors ?

Yunho afficha un petit sourire en coin. 

-Pas forcément, mais il est important dans mes affaires, de connaître mon sujet. Si jamais un jours l'un d'entre nous se fait coffrer, ce sera de ma faute, parce que je n'aurais pas assez observé et analysé toutes les différentes façons de procéder qu'aura trouvé Hongjoong. 

-Et si c'est Hongjoong qui n'arrive pas à prévoir une situation qui finit par arriver ? 

-Crois moi, ça ne se passera jamais. Notre chef est capable d'envisager absolument toutes les situations possibles, même celles qui ne seraient pas envisageables pour une autre personne. Son cerveau ne fonctionne pas comme le nôtre, il est clairement plus développé. 

Plus je parle avec les Cavaliers, plus je constate que Hongjoong est à la limite d'être un humain avec des capacités normales. Il semble être un véritable génie. 

-Si jamais tu as faim, j'ai de la nourriture. M'informe le Cavalier en fixant son écrans. 

L'un des écrans du haut montre ce qui semble être la maison de monsieur Jung, et celui devant lui montre la façade de la National Bank Of Seoul, ce qui j'imagine, doit être le lieu de travail de ce fameux monsieur Jung. Yunho note une multitude de choses sur une feuille, ses yeux faisant des allé et retour entre elle et l'écran. Pourtant, rien ne semble sortir de l'ordinaire, il y a des passants autour de la banque et quelques personnes y entrent pour aller travailler. 

-Observe la rue. Me rappelle-t-il à l'ordre sans lever ses yeux de sa feuille. 

Je prends à mon tour un papier blanc sur la pile qu'il y a entre nous et j'essaye de trouver des choses qui sembleraient différentes. Seulement je ne trouve rien, je n'ai définitivement pas le regard aiguisé du Cavalier. 

-Je ne crois pas que je sois faite pour faire ton job. 

Yunho arrête de noter et se tourne vers moi en soupirant légèrement. 

-Je sais, être comme moi c'est impossible. Mais tu es très observatrice de nature, il faut seulement augmenter ça. 

-Oui, avec les gens, avec leur comportement. Pas les lieux. J'ai toujours été lamentablement nulle au jeu des sept différences. 

Yunho lâche un petit rire en secouant la tête. 

-En devenant observatrice sur les lieux, tu le deviendras plus sur les gens. 

-Une personne et une rue ce n'est pas la même chose. Dis-je en fronçant les sourcils. 

-Vraiment ? Regarde, une rue est remplie de magasins ou d'immeubles tous différents les uns des autres et chacun apportant sa touche personnelle à la rue. Les gens qui y passent aussi, y laissent leurs traces, transformant le lieu d'hier en un lieu complètement différent aujourd'hui. C'est la même chose avec les personnes. 

-Non, c'est une image métaphoré d'une personne. Ce n'est pas en observant un quartier de Séoul que je vais savoir comment analyser une personne avec laquelle je serais en train de discuter. 

Yunho semble chercher précisément ses mots alors que je reste convaincue de mes paroles. Bien-sûr que chaque personne est impactée par les autres et par des évènements, mais je ne vois pas en quoi savoir analyser un lieu m'aidera sur des personnes vivantes. 

-Que je sache aucun humain n'est comparable à un bout de pierre...

-Ne surélève pas la race humaine plus qu'elle ne le doit. Justement, ce qui nous entoure, comme n'importe quel lieu, est bien plus complexe à comprendre qu'un caractère humain. 

-Je te mets au défi de faire de la psychologie sur le comportement humain, si c'est si simple à analyser. 

Alors que je parlais pour rire, Yunho se met à accepter mon petit défis. 

-On va chacun choisir un des membres des Cavaliers et l'analyser durant une semaine, de même avec un lieu inconnu en Corée. Dans une semaine, on se fera un compte rendu, avec des preuves. 

Yunho me tend la main et poussé par un élan de fierté de lui montrer qu'analyser un lieu sera bien plus simple que d'analyser une personne humaine, je serre sa main en guise d'acceptation. 

-Seonghwa et Hongjoong sont exclue de l'analyse, dis-je, ils sont bien trop dur et impossible à comprendre.

-Je suis bien d'accord. Choisi mon cobaye et je choisirais le tiens. 

-Hum...

Etant bien trop curieuse sur le comportement hostile d'un des Cavaliers, je sais déjà sur qui va porter mon choix. 

-Tu dois analyser Mingi. Dis-je, fière. 

-Très bien, et toi Wooyoung. 

Mon sourire disparaît bien trop vite. Certes, j'ai déjà passé plusieurs soirées avec San et Wooyoung mais si je dois l'analyser, c'est sur son domaine, son sorte de lieu de travail. Je vais donc devoir, pendant une semaine, suivre Wooyoung dans ses activités. Remarquant mon visage quelque peu déconfis, Yunho lâche un petit rire. 

-Tu te dégonfles déjà ? 

-Pas du tout. 

-Parfait, aller maintenant on va se trouver nos petits lieux. 

Yunho passe presque cinq minutes à nous dégoter deux lieux complètements perdus et inconnus au bataillon dans le pays. J'hérite d'un morceau de champs de blé, donnant sur un petit bout de forêt, très inspirant, pensais-je ironiquement. Yunho ne s'est pas vraiment trouvé mieux, il choisi de prendre un petit bout d'un ruisseau perdue au milieu de nul part. Cette semaine promet d'être plutôt intéressante et de mettre mon cerveau à rude épreuve. 


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