Chapitre 18

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    J'ai passé la journée à me morfondre sur moi-même. C'est d'un pathétisme révoltant. Il est bientôt vingt trois heure et je suis toujours face à la télévision qui diffuse les informations, brisant le silence dans lequel la pièce est plongée. Je soupire en passant une de mes mains sur mon visage puis en me levant. Je me dirige vers la cuisine pour me servir un verre d'eau, action que j'ai l'impression d'avoir fais toute la journée. L'ennui est d'une terrible compagnie et honnêtement je ne sais pas combien de temps je vais supporter cette situation. Seulement je ne vois pas sortir comme si de rien n'était alors que plus rien n'est normal pour moi.

Soudain, des coups rapide presque faibles brisent ma réflexion. Je fronce les sourcils me disant que je n'ai aucune envie de voir la tête d'un de ses maudits Cavaliers devant moi. Pourtant, intriguée, je me dirige quand même vers la porte et après quelques secondes en ayant été immobile devant celle-ci, je me décide d'abaisser la poignée et d'ouvrir la porte. Je découvre San, les yeux jours et le teint livide.

-Tu veux quoi ? Dis-je sèchement.

-Que tu me soignes. Dit-il en levant ses mains à ma hauteur.

Mes yeux s'ouvrent en grand face aux nombreuses blessures qui les recouvrent. Ses phalanges sont couvertes de sang et ses mains tremblent sans sembler pouvoir s'arrêter. Pourtant, j'essai d'adopter un regard et une attitude indifférente à ce que je vois.

-Tu peux le demander à quelqu'un d'autre. Je n'ai rien à voir à faire avec vous. Dis-je en commençant à refermer la porte.

Seulement, c'était sans compter le pied de San que ce dernier vient de placer pour m'empêcher de m'enfermer.

-Tu crois que j'ai pas vu le changement de regard que t'as voulu faire passer pour inaperçu ? Amy, tu es un petit agneau coincé dans une meute de loup, alors si tu veux pas que j'utilise mes mains couvertes de sang pour t'étrangler, tu vas ouvrir cette putain de porte. Tonne la voix menaçante de San.

Derrière la porte, mon cœur se met à accélérer alors qu'un frisson parcours mon échine. En déglutissant, j'ouvre doucement la porte et laisse San entrer comme s'il était chez lui. Je referme la porte derrière lui et le regarde s'installer sur le canapé et me fixer comme s'il attendait quelque chose.

-Y'a une trousse de premiers soins dans le placard au-dessus du lavabo de la salle de bain.

Je pars chercher ce qu'il me demande, la tête basse, honteuse de ne pas pouvoir réagir qu'autrement qu'en lui obéissant. Après être sortie de la salle, je viens m'asseoir de l'autre côté du canapé, le forçant à changer de position pour se tourner vers moi. Je saisi ses mains en silence et les place sur mes cuisses. Et puis je reste bloquer devant. Je ne sais pas quoi faire.

-Prend la bouteille de désinfectant et verse-en sur mes plaies. Me guide San.

Je cherche dans la trousse une bouteille qui devrait renfermer de l'alcool et quand je la trouve, je dévisse son bouchon et verse son contenu sur les mains de San.

-Fais chier, pas autant. Grogne San.

La gentille part de moi voudrait lui adresser un regard désolé mais l'autre part de moi décide qu'il ne le mérite pas. J'essuie ensuite ses mains avec des compresses et je lui fais des bandages sous sa direction.

-La vache, t'es nulle comme médecin.

-Que je sache, c'est par pour vous soigner que vous m'avez enlevé. Dis-je froidement. Alors la prochaine fois que tu te blesses, tu vas voir un des autres et tu me fiches la paix.

San lâche un petit rire avant de planter un regard sérieux dans mes yeux.

-Je viendrais ici autant de fois que je veux parce que ce n'est sûrement pas toi qui va m'en empêcher. Si tu veux tout savoir, dans les étages du dessous, tout le monde fais comme si tu n'existais pas. Alors que tu te prennes deux trois coups parce que t'es casse pieds, ça ne les dérangerait pas.

Il se lève ensuite du canapé pendant que je reste immobile. Mon regard le suit se diriger vers la porte et sortir de chez moi en claquant la porte.

Je pousse un petit cris de rage face à mon inaptitude à me défendre autant verbalement que physiquement. J'ai besoin de grand air, de partir de ce fichu appartement qui risque de me rendre malade. Je me dirige vers la pièce qui contient un lit et sors un gros pull que j'enfile par-dessus mon tee-shirt et après avoir chaussé des baskets blanche, je sors discrètement de ma chambre. Me donnant mentalement du courage, je cours presque en descendant les marches de l'escaliers qui traverse verticalement tout l'immeuble, essayant tant bien que mal d'oublier que derrière les portes que je croise à chaque palier, se trouve les Cavaliers.

Je respire le grand bol d'air frais qui fouette mon visage après avoir poussé les portes du hall. Resserrant mes bras autour de moi, je me mets à fixer les lumières des immeubles aux alentours, contrastant avec la nuit qui vient de s'installer. Un silence apaisant m'enveloppe alors que j'admire ces lumières dorés, éclairant des familles dans la plus grande des normalités.

-Une petite sortie nocturne ?

Je sursaute et tournant la tête vers la droite, mon cœur se serre à la vue de Jongho. Il est appuyé contre le mur en béton de l'immeuble, une cigarette venant d'être allumée dans sa main droite. J'ignore sa question mais je me retrouve incapable de détourner mes yeux des siens. Il s'approche de moi et me tend son paquet de cigarette, l'air de m'en proposer une. Je décline son offre en bougeant ma tête négativement et déglutis difficilement. Jongho reste près de moi et porte le cylindre contenant du tabac à sa bouche, en aspirant une partie avant de laisser doucement sortir la fumée.

Pour je-ne-sais quelle raison, je lui prends le paquet des mains et en sors une, sous son regard amusée. Je n'ai jamais fumé de ma vie et je n'ai aucune idée de pourquoi je fais ce geste, sûrement sous l'action de l'impulsivité.

-Je croyais que tu n'en voulais pas ? Dis Jongho avec un petit ton moqueur.

-Et moi que les étudiants n'étaient pas des tueurs en série. Répondis-je le plus froidement possible.

-Aïe.

D'un regard, je lui demande d'allumer la cigarette maintenant entre mes lèvres, ce qu'il fait sans ciller. La flamme de son briquet met quelques secondes à se fixer sur le bout de l'objet en raison du vent nocturne qui arrive petit à petit. Il éloigne le récipient de moi et je respire une grande bouffée du tabac avant de retirer la cigarette de mes lèvres et de recracher la fumée en toussant.
Quelle idée ai-je encore eu en voulant ingérer de la fumée amère et toxique pour mon organisme ?

-Tu sais, je pense que tu devrais retourner en cours demain. Me conseille Jongho.

-Depuis quand j'en ai quelque chose à faire de ce que tu penses ?

Il ne répond rien, mais je vois bien qu'il est blessé. Son visage se baissant vers le sol et ses dents mordant légèrement sa lèvre inférieur, ne trompent pas. Et bien tant pis, qu'il soit blessé, qu'il se sente seul, abandonné, choqué et plongé dans une routine maladive de ses journées. Qu'il comprenne ce que ça fait d'avoir mal.

-Amy, je ne devrais probablement te dire ça, mais je suis désolé. Sincèrement.

-Arrêtes d'essayer de t'acheter une conscience, tu es incapable de ressentir de l'affection pour quelqu'un, comme tous les autres.

-Tu te trompes. Dit-il d'un voix calme.

Je lève mes yeux vers lui et remarque qu'il fixe déjà mon visage.

-Les garçons et moi, on ressent de l'affection les uns pour les autres. On a tous dû traverser des épreuves dures à vivre autant moralement que physiquement. Certains de nos choix continuent à nous ronger tous les putains de jours de nos vies, mais en aucun cas on ne regrette le choix que l'on a fait quand on a décidé que notre famille maintenant, c'était nous huit. Alors oui, la vie qu'on mène ne te plaît pas, pourtant si je me souviens bien, tu aimais bien te renseigner sur nous, hein ?

Je reste pantoise face à sa question. Il vient de me la lâcher en pleine figure comme une bombe alors que sa voix qui était restée plutôt douce jusqu'ici, était devenue grave et presque menaçante.

-Personne n'est en droit de juger les choix de vie des autres Amy, et sûrement pas toi. J'ai ressenti et je ressens toujours une profonde amitié pour toi. C'est en tant qu'ami, que je te conseilles de reprendre les cours demain parce que je sais que tu ne tiendras pas mentalement, enfermée entre ces quatre murs. Et aussi parce que si tu continues de claquer tes portes, Mingi risque de venir te donner une véritable raison de pleurer.

Jongho écrase le bout de sa cigarette contre le mur et rentre dans l'immeuble, me laissant toute seule dans le froid.
Est-il en train de me manipuler de nouveau ou essai-t-il de vraiment se montrer prévoyant avec moi ? Je suppose maintenant que ce Mingi, dont j'ai entendu deux fois parlé déjà, doit être celui qui m'a prise pour un sac de boxe, et me souvenant très clairement des douleurs qu'il m'a causé, je commence sérieusement à me dire que partir pour la journée, me permettrait effectivement d'échapper à un pétage de câble plus que sûr et de ne pas servir de nouveau de sac à frapper.

***

-Pour celui qui m'observe avec les caméras, dis-je en parlant dans le couloir, dis aux autres que je vais en cours. Qu'ils n'aillent pas inutilement menacer ma mère.

Peut-être avais-je l'air folle de parler seule dans un couloir mais puisqu'il n'y avait pas de caméras dans mon appartement, j'étais sûre que le couloir en été truffé, alors je n'avais pas hésité en prononçant mes paroles pleines d'ironies de mauvais goût.

Arrivant en bas de l'immeuble, je m'arrête net ne voyant qui se tenait devant moi, appuyé contre le capot de sa voiture noire flamboyante. Le soleil d'octobre fait briller des reflets brillants sur ses cheveux noir et ce serait une erreur de dire qu'il n'est pas affreusement attirant avec sa veste en cuir noir et son teint pâle comme de la porcelaine.

-Quoi ? Dit-il avec un sourire. Tu avais déjà oublié que j'étais ton garde du corps attitré ?

Mon esprit se met d'un coup à fulmine.
A cause de ma discussion d'hier avec Jongho, j'avais complètement oublié que qui disait sortir, disait aussi devoir me coltiner Seonghwa. Je me dirige vers la voiture, m'apprêtant à ouvrir la portière du côté passager mais le brun m'en empêche.

-Désolée, mais j'ai peur que tu l'arraches. Il ouvrit soudain la portière à ma place avec des manières du parfait gentlemen. Après toi.

Je lui lance un regard noir et m'installe sur le siège pendant qu'il ferme la portière, contourne la voiture et vint s'asseoir face au volant.

-Fais pas cette tête, je suis d'une excellente compagnie. Dit-il en démarrant la voiture.

-Ouai, autant que ma moyenne en math... Pestais-je naturellement.

Seonghwa lâche un rire qui me laisse perturbée. Il sonne de deux façon différente à mes oreilles. Il m'apparaît à la fois divin et presque comme s'il était pur et qu'il rebondissait sur du cristal, mais également comme un tissu de mensonges comme le reste de sa personnalité.
Je décide de ne pas parler pendant le reste du chemin pour ne pas à devoir entendre sa voix qui ne ferait que résonner dans ma tête. Alors qu'il se gare devant mon université, je remarque déjà des regards se poser sur sa voiture qui est incroyablement belle je dois l'avouer. Je râle un peu dans ma tête puisque j'aurais voulu ne pas attirer l'attention sur moi mais visiblement c'est raté.

-Je ne te remercie pas pour le trajet. Lui dis-je avec un faux sourire.

-Tu penses que c'est déjà fini ? Voyons, on vient de commencer. Dit-il en m'adressant un clin d'œil.

Il sort de la voiture et je le suis la contourner pour venir m'ouvrir la portière et me tendre sa main. Je la regarde en fronçant les sourcils.

-A quoi tu joues ?

-Prends ma main. M'ordonne-t-il.

Je déglutis nerveusement et pose ma main dans la sienne. Il m'aide à me lever et alors qu'il se penche pour claquer la portière, je remarque au loin Yves, Baekhyun et Lisa m'observer comme d'autres élèves.

-C'est bon, ils nous ont vu, t'es satisfait de ton petit numéro ? Dis-je froidement.

Seonghwa se plante devant moi et replace une mèche derrière mon oreille gauche en souriant. Sans que je puisse les contrôler, mes joues deviennent un peu plus rouge que d'habitude et je me mets à triturer mes doigts.

-Pas tout à fait. Dit-il.

Alors que j'attendais le reste des informations sur ce qu'il s'amusait à faire, Seonghwa vient placer sa main droite au creux de mon dos et rapproche d'un coup rapide, mon corps du siens. Mon visage se retrouve si près du siens que par pur instinct , je retiens mon souffle. Seongwha affiche un petit rictus et je n'ai même pas le temps d'enfin comprendre ce qu'il compte faire, que ses lèvres se retrouve doucement sur les miennes. Incapable de réagir, je laisse le Cavalier mener la danse de nos lippes. Ses lèvres sont si douces que si j'étais une des personnes nous observant, je dirais que Seonghwa déborde de romantisme et de douceur. Ce-dernier s'éloigne quelque peu de moi et plante son regard dans le miens. Puis il se penche à une de mes oreilles et me chuchote de sa voix :

-Si quelqu'un te demande, ton manque de réaction est dû au fait que c'est nôtre premier baiser de couple en publique. Je compte sur toi pour afficher un sourire ridicule sur ton visage toute la journée, montrant que tu es comblée de bonheur. A ce soir sweetheart.

Il vient déposer un rapide baiser sur mon front avant de contourner la voiture et de la démarrer.

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