Chapitre 16

   

~♦️~ 

  Jongho et moi nous étions venus récupérer le reste de mes affaires dans mon ancien appartement. Ça avait été une expérience étrange. J'étais entrée dans le lieux où je vivais avec Yves, et j'avais dû le vider de toutes mes affaires. Ma chambre était déshumanisée. Tout ce qui avait pu être à moi, n'y était plus. Mes étagères étaient vides, mon armoire vidée, mon bureau vide également, mes photos enlevées et seul les draps de mon lit restaient à leurs places. Mon salon avait été rempli d'une dizaine de cartons que Jongho avait entreprit de charger dans sa voiture alors que je ruminais le voir prendre dans ses mains, mes souvenirs et ma vie futur. Les autres Cavaliers avaient beau être horribles, Jongho était pour moi le pire. Et c'était vraiment cruel de la part du chef de m'avoir obligé à endurer sa présence alors que je traversais une étape foutrement difficile. Quand je le voyais, du balcon, se désintéresser de moi et de ranger mes affaires dans sa voiture, j'avais envie de partir en courant. Allez n'importe où, le fuir, les fuir. Fuir cette situation complètement dingue dont je n'aurais jamais pu m'imaginer fourrer. Mais je ne pouvais pas, et je le savais. A chaque fois qu'une lueur d'espoir se formait dans mon esprit, j'entendais de nouveau la voix sans émotions de Seongwha, menacer ma mère contre mon obéissance. Je souffrais de quitter Yves, de quitter ma vie et je ne me voyais certainement pas en héroïne de faire ça pour protéger ma mère et mes autres proches, je me sentais juste impuissante. 

Le trajet dans la voiture de Jongho s'était fait dans un lourd silence. Je refusais catégoriquement de lui adresser la parole ni même de lui adresser un regard. D'ailleurs, cette situation avait eu l'air de lui aller puisqu'il n'avait pas tenter de converser avec moi ou une autre connerie du genre. 

Et nous voilà, devant l'immeuble qu'occupait les Cavaliers. C'était la première fois que je le voyais car quand j'y avais été amenée il y a deux jours, je n'étais pas consciente et quand j'y étais  retourné hier soir, je n'y avais pas vraiment prêter attention tellement j'étais fatiguée et que la nuit assombrissait ma vue. Le bâtiment ressemblait à tous les autres petits immeubles de la rue. Quoi de mieux finalement, que de se cacher dans la foule. Jongho ne m'attendit pas et entra le code devant les portes qui eurent un petit bruit de déclic et qu'il poussa. Chargé de deux cartons, je me dépêcha de le suivre et il emprunta les escaliers qui montèrent.

-Je sais pas si Seonghwa te l'a expliqué cette nuit, mais on occupe tout l'immeuble. On a fait réaménager chaque étage. Le rez-de-chaussée nous sert de salle d'entrainements, le premier nous sert de cuisine et de salons commun. Chaque étage contient deux appartements. Le deuxième étage est pour moi et Mingi, le troisième pour Yeosang et Yunho, mais Yunho y dort rarement. Le cinquième est occupé par San et Wooyoung et Seonghwa et Hongjoong partagent le sixième étage. Tu dormiras au septième. Me dit nonchalamment Jongho. Le dernier étage  est comme un appartement mais en plus grand qui contient une chambre, un salon, une salle de bain et une cuisine ainsi que deux ou trois autres pièces vides que tu pourras aménager comme tu veux. Tu n'es pas obligée de venir manger avec nous, tant que t'achètes ta propre bouffe tu peux rester à ton étage. Je ne pense pas que tu sois encore capable de savoir ce que l'on fait au sous-sol.

M'obliger à emménager avec lui, me fit  découvrir une tout autre facette de celui que je considérais jadis comme un ami. Comme des blagues non-bienvenue dans une situation délicate dont il est le seul fautif. 

Arrivé au dernier étage, Jongho ouvri la porte et déposa les quatre cartons qu'il portait dans l'entrée. Il se tourna vers moi et me posa les clefs en haut de la pile que je portais avant de détourner les talons et d'entreprendre de descendre les marches de l'immeuble. Je poussa un soupir de soulagement, me demandant comment j'avais pu supporter sa maudite voix durant l'ascension des marches. 

J'entra dans l'immense appartement en évitant les cartons que Jongho avait  laissé en plein milieu du passage. Je posa ceux dans mes mains et remarqua que les affaires que j'avais chargé cette nuit étaient maintenant au milieu de la pièce principale, alors que j'étais sûre de les avoir laissé dans le hall.
Je décida de m'aventurer dans l'étage remasterisé en appartement. La pièce principale contenait déjà tout le minimum, c'est à-dire un canapé, une petite table, une télévision, plusieurs étagères, une grande table et des rideaux aux fenêtres. 

Après avoir visité mon nouveau chez moi, je ne pu que constater que Jongho avait raison. C'était immense et il n'y avait que trois pièce qui restaient vides, que je pourrais aménager en bureau, bibliothèque ou autre. 
Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Je suis vraiment en train de m'imaginer vivre dans un endroit pareil ? Entourée de psychopathes qui m'ont forcé à venir ici sous menace ? Il ne faut pas que je cède. Si jamais je prends la décision d'aménager cet appartement comme étant le miens, cela voudra dire que je perds face à eux, que je les laisse me manipuler alors que je ne dois pas oublier qu'ils menacent mes proches si je ne les écoutent pas.
Comment je peux être aussi faible d'esprit ? Bordel, je suis vraiment stupide ! 

Je poussa un petit cris de rage et me lassant tomber sur le canapé. Je ne devrais pas m'imaginer vivre ici, je devrais être complètement répugnée par ce lieu ! Mais d'un côté, je n'ai pas vraiment le choix. Je sais que je suis incapable de me rebeller contre eux. Ils sont huit criminels qui ne se sont jamais fait attrapés en deux ans de pratique, et je suis une étudiante en psychologie. Je n'ai aucune chance contre eux. 

Décidant que je n'ai pas envie de rester dans cet appartement pour l'instant, j'en sors et le ferme à clefs avant de fourrer la clef dans ma poche de manteau. Je descendis quatre à quatre les marches et j'espère intérieurement qu'il y a un ascenseur parce que je ne me vois pas monter sept étages tous les jours. A chaque fois que l'escaliers s'arrêta pour laisser place à un palier qui montre un long couloir contenant deux portes, je sentais mon cœur s'affoler dans ma poitrine. J'essayai d'ignorer ce sentiment d'insécurité pour les six étages que je passa, et je poussa un soupir de soulagement quand j'ouvris les portes vitrées du hall et que je sentis l'air frais passer sur mon visage. 

-Tu pars faire des courses ? 

Je me retourna vers la voix masculine qui venait de me parler et je reconnus un des Cavaliers que j'avais vue il y a quelques heures. Par manque d'excuses pour justifier ma sortie dehors, j'hocha positivement la tête. 

-Allons-y ensemble. Au fait, je m'appelle San. 

Je ne dis rien et me mis à marcher en fixant le cavalier du coin de l'œil.  Mon regard fut directement attiré par la mèche blonde au milieu de ses cheveux noir. Puis je laissa descendre mes yeux sur ses yeux très tirés en amandes et son teint pâle. Le bout de son nez formait une petit pointe et ses lèvres fines venaient compléter la finesse presque féline de son visage.
Soudain il tourna sa tête vers moi et je détourna vivement mon regard en espérant secrètement qu'il ne m'avait  pas vu l'observer. 

-Ton nouvel appartement te plait ? Me demanda-t-il.

Je lâcha un petit rire nerveux. 

-Tu dois le savoir, vous avez des caméras partout. Dis-je ironiquement. 

-C'est faux. Yunho n'en a pas mis dans les appartements.

-C'est vrai ? Dis-je étonnée.

San acquiesça et je mis à penser à quelque chose pendant qu'il continuait de me fixer.
Je n'avais donc qu'a attendre quelques jours sagement dans cet immeuble et il me suffirait de prendre l'escaliers extérieur pour partir en pleine nuit pendant que mes geôliers seraient de sorties.

-Du calme Morris* Junior, les appartements ne sont peut-être pas surveillés mais la rue est truffée de caméras. On te rattraperait avant même que tu ais finis de descendre les escaliers de service. Dit-il avec un petit rire. 

Mes espoirs fanèrent d'un coup en me laissant un goût amer. Je suis si prévisible que ça ? Comment je suis sensée m'en sortir s'ils savent déjà ce que je compte faire avant même que je commence à préparer officiellement mon évasion ? Je commence à me persuader que je suis bien foutue d'avance. 

-Ecoute Amy, si tu ne tentes rien de stupide, il n'y a pas de raison pour que tu ais des ennuis avec nous d'accord ? Essais de voire la situation à ton avantage. 

Je lâcha un rire nerveux. A mon avantage ? Réellement ? Je ne vois pas ce qu'il y a de positif à vivre sous la menace d'un groupe criminel pour le reste de mes jours. Mais j'imagine que je n'ai pas mon mot à dire quand je me retrouve en présence d'un des criminel en question. 

-Regarde, tu as un appartement qui n'exige pas de loyer, tu peux continuer tes études et ton travail, ton appartement est immense et tu n'es pas obligée de manger avec nous ou autre. Tu dois juste te tenir à carreaux et ne pas faire d'écarts stupides et tu peux continuer à donner de tes nouvelles à ta famille et même aller les voir, c'est plutôt pas trop mal comme situation. 

-J'imagine que ça serait une bonne situation en effet si tu n'omettais pas certaines choses, lançais-je avec sarcasmes en m'arrêtant de marcher et en plantant mes yeux dans ceux de San. Tu oublis la partie "menace sur la famille" que je dois endurer, la rupture des mes liens avec mes amis les plus proche, la peur constante de servir de nouveau comme punching-ball à l'un de vous, la peur de vivre avec vous et le fait de me coltiner Seonghwa comme petit-ami pour ne pas attirer des soupçons inutiles et pour que vous m'ayez toujours à l'œil comme un animal en cage. 

San me laissa déballer mon speech, toujours en arborant ce petit rictus sur son visage. Je sentis la rage en moi et je dû lutter pour ne pas laisser couler des larmes d'épuisement mental de mes yeux, parce que je n'aurais pas l'air crédible sinon. 

Pour ne pas perdre plus de dignité que c'était déjà fait, je tourna mes talons en marchant rapidement vers l'immeuble ne pensant à qu'une seule chose maintenant: m'enfermer dans ce foutu appartement. 

-Tu es obligée de rester avec nous maintenant Amy, me lança San en criant, arrêtes d'essayer de te persuader du contraire, ça te fait plus de mal qu'autre chose.

Qu'il aille se faire foutre. Qu'ils aillent tous les huit, se faire foutre. 

*Frank Morris est l'un des trois détenus qui ont réussi à s'évader de la célèbre prison d'Alcatraz en 1962, prison connu pour sa difficulté d'évasion puisqu'elle est située au milieu de l'eau.

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