Chapitre 15
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J'avais eu trois jours pour apprendre le dossier que Hongjoong m'avait remis. Je n'avais aucun instant avec les Cavaliers, faisant seulement une exception pour Mingi afin que je m'entraîne, et quelques fois Jongho venait s'entraîner avec nous et je me retrouvai alors à devoir me battre contre eux deux, ce qui était un enfer.
Les moments où je ne m'entraînais pas, je travaillais mes techniques de manipulation et essayaient d'en élaborer des nouvelles à user sur Sangbuk. J'avais prétexté être un peu malade afin d'éviter les soirées séries que Yeosang me proposait absolument tous les soirs. Je voyais bien que mes refus le peinaient, qu'il voulait recréer la routine que nous avions avant de nous éparpiller, mais j'avais une mission à accomplir, ma première mission, et il était hors de question que je la loupe.
Je ne comprenais pas pourquoi le chef des Cavaliers voulait garder mon rôle secret, mais je n'avais pas vraiment eu à m'en soucier, j'étais trop occupée à travailler ce gros dossier. En revanche, je savais que Wooyoung était au courant de mon nouveau statut. Je l'avais croisé dans un couloir de la maison et il m'avait expliqué que Hongjoong l'avait mis au courant, ce qui était logique puisque je risquai de beaucoup travailler avec lui désormais. Si j'avais encore été l'ancienne Amy, cette idée m'aurait terrifié, mais je ne l'étais plus. Maintenant, je voyais le bon côté des choses, j'allais pouvoir entraîner ma capacité à masquer mes émotions et j'allais sûrement développer des aptitudes en tortures qui me seraient fortement utiles si je voulais aller glaner quelques informations pour mes missions personnelles.
J'avais fuis Seonghwa comme la peste depuis la nuit que nous avions été forcé de passer ensemble. En fait, je n'arrivai plus à le comprendre. Il semblait me détester et apprécier me prendre de haut et les secondes suivantes, j'avais presque de la peine pour lui car il me donnait l'impression d'être complètement perdu face à moi. Je n'arrivai pas à savoir si il voulait s'excuser pour le mal qu'il m'avait fait ou si il ne savait juste pas comment agir avec moi ou encore si ce n'était pas une nouvelle façon de me détruire petit à petit.
Pour l'instant, je n'avais pas le temps de m'occuper de cela.
Je terminai d'enfiler ma robe et me regardai dans le miroir de ma chambre. L'année passée, j'avais adoré les robes que j'avais dû porter lors de sortie, mais cette fois-ci, j'en étais tombée amoureuse. Etant donné que Sangbuk donnait un gala, il me fallait trouver une robe et j'avais soufflé à Yeosang à quel point j'étais triste que mes anciennes robes aient été perdu dans la destruction de l'immeuble. Il m'avait alors déposé cette robe, dans un magnifique carton de velours noir, un jour où j'avais quitté ma chambre pour m'entraîner avec Mingi. Evidemment, mon coup avait été calculé puisque je savais à quel point Yeosang mourrait d'envie de retourner faire une viré shoping avec moi, ce qui était impossible puisque j'étais censée être morte. Il avait fait un choix merveilleux, la robe était verte émeraude avec des bretelles épaisses et un décolleté descendait juste en haut de mon nombril. Le bas de la robe était d'une coupe plutôt serré contre mon corps, mais une longue fente démarrant juste en bas de ma fesse droite, permettait à la robe une plus grande amplitude.
Le satin glissait délicieusement sur ma peau et je me promettai de savourer chaque instant passé à l'intérieur de ce chef d'œuvre. Afin de ne pas être gênée au cas où un corps à corps devait se lancer, je m'étais attachée les cheveux en un chignon tressé. Pour minimiser les chances de me faire reconnaître comme la fille morte quelques mois plus tôt, j'avais décidé de porter des lentilles vertes. Ce fut une épreuve, étant donné que je ne supportais pas d'entrer en contact avec mes yeux, mais après deux bonnes heures à essayer, j'avais enfin réussi à les mettre et je pleurais déjà le moment où je devrais les retirer. Pour ce qui avait été des chaussures, je devais reconnaître qu'avec cette robe, il était impossible de mettre des basket. J'avais donc enfilé une paire de botte à talons noires, en espérant ne pas avoir à me battre ce soir.
Quelques minutes après avoir terminé de me préparer, je descendais dans le garage des Cavaliers, rejoignant Wooyoung qui jouerait le rôle de mon chauffeur ce soir.
Il me tardait d'avoir ma propre voiture pour ne plus à dépendre d'un des garçons.
-Tu es splendide Amy. Me dit-il avec un sourire sincère.
-Merci Woo'.
Nous montâmes dans sa voiture et tout en démarrant, il se tourna vers moi.
-Quand tu l'auras drogué, tu l'amènes derrière le bâtiment, on le ramène ici et je m'occuperai de lui. Récapitula-t-il.
-On s'occupera de lui, ensemble.
Je vis le sourire de Wooyoung s'étirer et ses yeux se mettre à briller, comme si je venais de lui annoncer la plus belle des nouvelles. Durant le trajet jusqu'au lieu où se déroulait le gala, il n'arrêta pas de m'énoncer les différentes manières qu'il rêvait de tester à deux et qui pourraient nous permettre de faire parler notre futur captif. Je devais avouer ne plus ressentir cette terreur en m'imaginant torturer quelqu'un, bien-sûr, je n'allais certainement jamais atteindre le niveau de Wooyoung, mais j'éprouvai une grande curiosité face au fait de détenir le pouvoir de vie, de mort et de souffrance sur quelqu'un.
***
Arrivée devant le grand hôtel qui avait accepté d'accueillir la réception de l'homme d'affaire, Wooyoung arrêta la voiture et me lança un dernier sourire avant de sortir de la voiture et de venir m'ouvrir la portière comme le parfait chauffeur qu'il était. À peine eu-je respirer l'air extérieur, je masquai mon visage d'un air hautain propre au visage qu'arborait toutes les personnes de cette réception. Je ne lançai aucun regard à Wooyoung et m'avançai vers l'entrée sécurisée par deux gardes. Je leur tendis mon carton d'invitation officiel, et ils me laissèrent entrer en me souhaitant une bonne soirée. De toute manière, il n'y avait absolument aucune raison pour que je ne puisse pas entrer dans cette réception, Hongjoong s'était arrangé pour me faire inviter, moi, Park Yujin, fille d'un riche détenteur de pétrole.
Après plusieurs mois passé dans une ville plutôt pauvre du Mexique, me retrouver au beau milieu d'une soirée mondaine me perturbait quelque peu.
Rapidement, un serveur arriva et me proposa une coupe de champagne que j'acceptai volontiers. Je cherchai ensuite Kim Sangbuk du regard, d'après les informations que Hongjoong m'avait fournis sur Kim Sangbuk, il était probable qu'il se trouve au centre de la pièce, entouré de couple près à boire ses paroles et ses mensonges. Je me déplaçai alors dans la pièce, sirotant tout doucement ma coupe de champagne et un petit sourire s'afficha sur mes lèvres lorsque je le trouvai pile au centre de la pièce, juste en dessous du chandelier de cristal, entouré de trois couples. Il parlait fort, riait fort et lançait des coups d'œil à toutes les femmes qui passaient devant lui. Si il ne se comportait pas comme un ignoble personnage, j'aurais pu le trouver mignon car il venait à peine d'atteindre la trentaine, avait des yeux brillants et captivant et une musculature qui me plaisait bien. Malheureusement, il faisait partie d'une famille mineure de la mafia coréenne, trompait sa femme dès qu'il en avait l'occasion et n'accordait que peu d'importance à sa fille qui était née à peine deux ans plus tôt.
M'assurant que ma robe dévoilait assez de ma poitrine, je me mis à marcher vers le buffet situé au fond de la salle, m'arrangeant pour effleurer le bras de Sangbuk. Je détestai avoir recours à ce genre de méthode complètement misogynes pour attirer l'attention de cet homme, mais je n'avais pas vraiment eu le temps de trouver une meilleure façon de l'attirer vers moi.
À peine quelques secondes après que je sois arrivée devant le buffet, je sentis une présence derrière moi et l'odeur du parfum Dior de Sangbuk envahir mes narines.
-Je vous conseille les petits fours au saumon, ils sont délicieux.
Je me retournai vers lui et lui offrit mon plus beau sourire, comme si j'étais ravie d'avoir enfin une conversation avec lui.
-Vous êtes ?
-Park Yujin.
-La fille de Park Minho ?
-Lui-même.
-J'ai été peiné de savoir que votre père ne puisse pas venir.
Oh moi aussi j'ai été peinée quand j'ai appris que Hongjoong l'avait tué quelques semaines avant notre retour en Corée afin de récupérer les bénéfices de son pétrole, tout en faisant croire au monde qu'il était encore en vie.
-Vous savez, mon père m'a désigné pour lui succéder et je le représente ici, alors si vous voulez parler affaire, faîtes-le franchement.
Sangbuk n'aimait pas les femmes qui battaient des cils devant lui et se courbaient à toutes ses demandes, il aimait qu'on lui parle honnêtement, qu'on le conteste et qu'on fasse le premier pas, et ce soir, je serais exactement la personne qu'il rêvait que je sois.
-Veuillez me suivre mademoiselle Park, nous allons discuter dans mon bureau.
Son bureau à l'arrière de son hôtel, parfait.
Je suivis Sangbuk sans rien dire, l'écoutant seulement parler. Dieu, ce qu'il aimait parler de lui !
Je soupirai presque lorsqu'il me fit entrer dans son bureau, fermant la porte derrière lui. La pièce était parfaitement bien rangée, pas un seul livre n'était plus en avant que les autres, tout semblait avoir nettoyé à l'instant même et le sol brillait tellement que j'étais sûre qu'il me rendrait aveugle si je le regardai trop longtemps.
Sangbuk s'assit derrière son bureau pendant que je m'installai en face de lui. Avant de planter ses yeux dans les miens, il les laissa regarder ma poitrine.
-Quels genres d'accords voudriez-vous me proposer monsieur Kim ? Fis-je en me penchant en avant afin de le laisser avoir une vue dégagée sur mes seins.
Il se mit à parler et je ne l'écoutais pas. La partie que je détestais le plus de cette mission était arrivée, j'avais besoin de tout mon sang froid pour ce que je m'apprêtais à faire et je me demandais déjà comment j'allais faire pour effacer ce futur moment de ma mémoire.
-Alors, que pensez-vous de cette proposition mademoiselle Park ?
Ok, c'est maintenant Amy.
-Vous savez monsieur Kim, lorsque je vous imaginais me faire une proposition, je m'attendais à un autre type. Dis-je en me levant.
Je sentais le regard de Sangbuk me déshabiller complètement pendant que je m'approchais doucement de lui.
Allez, je peux le faire.
Arrivée devant lui, je remontais légèrement le bas de ma robe pour laisser un libre accès à mes jambes et je m'assis à califourchon sur l'homme d'affaire. Je déposai mes bras sur ses épaules et le regardais plonger ses yeux dans mon décolleté. J'avais une forte envie de vomir, mais je me ressaisis rapidement, plus vite je passais ce moment, plus vite cette mission serait terminée. Afin d'accélérer considérablement les choses, je me mis à onduler le bassin et je sentis rapidement son érection durcir dans son pantalon. Je lâchai ma tête en arrière, lui laissant un libre accès à mon cou. Il comprit rapidement le message et vint déposer une traînée de baiser mouillées dans mon cou. Je laissai sortir un petit gémissement de plaisir pour lui intimer de continuer.
Allez, embrasse-moi connard.
Ses mains passèrent sous ma robe et vinrent agripper mes fesses et il m'appuya un peu plus sur son entre-jambe, me faisant pousser un petit bruit de surprise. Je croisai alors son regard et je vis qu'il était littéralement affamé. Il plongea sa tête dans mon décolleté et me baissa les bretelles de ma robe, exhibant alors toute ma poitrine. Je sentis son immonde langue passer sur mes seins pendant que je fixais le tableau de sa femme juste en face de moi, il fallait que je me concentre sur autre chose pour occulter ce qui était en train de se passer.
Bordel mais embrasse-moi.
Sangbuk quitta ma poitrine et il dirigea ses mains vers sa ceinture, tentant de la défaire.
Bordel, c'était pas prévu ça.
Ce n'était pas censé aller aussi loin, il aurait déjà dû m'embrasser il y a des lustres. Décidant que je n'aurais pas un rapport sexuel pour les beaux yeux de Hongjoong, je me penchais vers Sangbuk, écartai ses mains de sa ceinture pour prendre le relais. Pendant que je faisais ça, je plaquai mes lèvres sur les siennes, m'efforçant de l'embrasser aussi fiévreusement que je le pouvais. Ce fus un véritable calvaire de sentir sa langue dans ma bouche, mais lorsqu'il arrêta de bouger, je me décollai immédiatement de lui. Je réajustai ma robe, ouvrait la fenêtre, vérifiai qu'il y avait bien une benne à ordure juste en dessous de la fenêtre, et je fus soulager de constater qu'elle n'avait pas bougé. J'utilisai ensuite toute ma force pour soulever un Sangbuk drogué et le laisser tomber dans la benne à ordure. Je sortis ensuite la carte de la Dame de Pique que je posai sur le bureau de bois poli avec une petite satisfaction.
Je fermai ma petite pochette et sorti par la porte du bureau avant de me diriger vers un passage que seul les habitués de l'hôtel étaient censés connaître.
Arrivée à l'arrière de l'hôtel, je vis que Wooyoung venait de terminer de glisser Sangbuk dans le coffre de sa voiture. Je montai devant et me muni d'une lingette démaquillante avec laquelle je retirai le rouge à lèvres imbibés de drogue que je portai.
Le trajet se fit en silence et je le brisai seulement à l'arrivée de la voiture dans le garage des Cavaliers en questionnant Wooyoung.
-La drogue ne fera plus effet dans combien de temps ?
-Deux heures trente.
-Parfait.
Je plantai alors mon ami avec notre invité et je montai le plus rapidement possible les marches de la maison, m'en fichant pas mal de faire du bruit avec mes chaussures à talons.
Arrivée devant la porte, je toquai en priant pour que Seonghwa m'ouvre rapidement.
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