Chapitre 1
~♠️~
-Amy !
Je plaquai l'oreiller peu épais sur mes oreilles pour tenter de retourner dans sommeil auquel j'étais plongée, un sommeil qui pour une fois n'avait pas pris trop de temps à arriver et ne m'avait pas permis de voir le soleil se lever sur la ville de Tijuana. Les draps fins qui avait recouvert ma peau durant le début de la nuit avaient rapidement terminé par terre. Il fallait avouer que la nuit au Mexique était humide, pesante et vraiment insupportable.
-Amy !
-La ferme je dors ! Répondis-je à mon colocataire.
-Ramène toi !
-Tu fais chier !
J'ouvris mes yeux à contrecœur, mon regard tombant sur la tache d'humidité au plafond qui avait encore grandit ces derniers jours. Encore quelques nuits sous elle et je risquai de me faire réveiller en pleine nuit par l'eau du voisin du dessus me tombant sur le corps. Je me redressai alors, respirant un grand coup pour me retenir de ne pas courir dans la chambre de Mingi et de l'assommer à coup de poing. Je quittai ensuite ma chambre en traînant des pieds et en suivant les appels de Mingi qui criait mon nom comme un enfant capricieux, ce qu'il était.
-Qu'elle est la raison pour que tu me réveilles un dimanche à huit heure du matin ? Dis-je en m'appuyant contre l'encadrement de sa porte.
-Tu te rappelles les voisins de l'immeuble d'à côté ?
-Lesquels ?
-Ceux où le mari reçoit trois fois par semaine la visite du messager de la mafia mexicaine.
-Oui c'est bon, je vois de qui il s'agit.
-Ils se sont fait liquider y'a une heure. Deux coups de feux rapides, aucun témoins. C'est ça qui m'a réveillé.
-Et ? Dis-je d'une voix trainante. Tu as besoin que je te lise une histoire pour te rendormir ?
-Oh ferme la, ils ont déposé un paquet devant notre porte.
-Quoi ?
Ma surprise ne sembla pas étonner le Cavalier, il avait du avoir la même réaction quelques minutes plus tôt.
Personne n'était sensé savoir que nous étions ici, Mingi et moi. Bien que mon identité soit toujours protégée, celle de Mingi ne l'était pas. Nous avions tous les deux changé d'identité, de passeport, de carte d'identité, de téléphone, de carte de crédits et pour nous rendre au Mexique, nous avions embarqué clandestinement dans l'avion d'un passeur d'immigrés, il était impossible que quelqu'un ai retrouvé notre trace.
Pourtant, la mafia mexicaine était connue pour avoir des informateurs partout dans le monde, son réseau s'étendait sans surprise dans les deux Corées, ce qui pouvait me faire penser que la mafia mexicaine ait appris notre existence dans son pays.
Est-ce qu'ils avaient découvert l'identité des autres Cavaliers et que c'était pour cela qu'ils nous avaient envoyé un paquet, afin de nous annoncer qu'ils souhaitaient marchander avec nous ? Peut-être la garantis de notre sécurité en échange d'un service que Mingi et moi on devrait leur rendre afin de protéger le reste du groupe ? Je refusai catégoriquement de rentrer dans le cercle vicieux de la mafia mexicaine, nous ne serions jamais capable d'en sortir et on serait bien plus en danger que si l'on restait simplement avec les Cavaliers. Mais si la mafia nous menaçait réellement, je ne donnai pas cher de notre peau.
-Tu l'as récupéré ce colis ?
-Non, il est toujours devant la porte. Me répondit Mingi.
-Tu penses à la même chose que moi ?
-La mafia mexicaine qui nous a retrouvé et qui veut marchander quelque chose ?
J'acquiesçai.
-Si c'est bien ça, continua-t-il, on est vraiment dans la merde.
Je m'assis sur son lit, à côté de lui et me mis à réfléchir.
-Comment ils ont pu nous retrouver ? Fis-je.
-Il ne faut jamais sous-estimer les mexicains. En arrivant ici, j'ai sous-estimé leur tacos, je n'aurais pas du.
-Mingi, dis-je en le frappant à l'épaule, ce n'est pas le moment de rire.
-Au contraire, quand on exerce un métier qui peut nous tuer à tout moment, c'est toujours le moment de rire.
Je roulai des yeux, excédée par son comportement beaucoup trop relaxé par rapport à la situation.
-Réfléchis Amy, ils ne sont pas venus nous descendre, donc on a un délais pour répondre. Ils ne viendront pas aujourd'hui, on a au moins vingt quatre heures.
-C'est peu.
-Je sais, mais c'est sûrement tout ce qu'on a.
-Tu es au courant qu'on ne pourra pas accepter ?
-Oui, parfaitement. Et je suis également au courant que tu vas devoir nous trouver de quoi quitter ce pays en seulement vingt quatre heure en faisant en sorte qu'on passe inaperçu sous le nez de la mafia mexicaine.
-Autant me demander l'impossible.
La situation était plus que critique. Je me laissai alors tomber en arrière pour m'allonger sur le lit de Mingi, lui au moins n'avait pas de tâche d'humidité au plafond qui grandissait à vue d'œil et qui le menacer de faire tomber le sol du voisin sur son visage à n'importe quelles secondes.
Il fallait également ajouter que nous n'avions aucune nouvelles des autres Cavaliers depuis maintenant huit mois et vingt trois jours. Le plan d'Hongjoong était clair, nous ne devions pas essayer de nous contacter les uns avec les autres tant que nous n'aurions pas reçu de signe de notre chef, nous annonçant la réunion du groupe criminel.
Un question me taraudait l'esprit depuis plusieurs mois, est-ce que j'avais réellement envie de revoir tous ces traîtres ? En soit, je savais qu'ils n'avaient rien fais de mal, ils avaient seulement obéis aux ordres que leur avait donné Hongjoong, mais je ne pouvais pas dire que je n'étais pas rancunière. Je leur en voulais tellement que grâce à la rage que j'éprouvais pour chacun d'eux, Mingi avait réussi à m'entraîner plus que bien au combat, à faire évoluer mon état d'esprit de stratège et de manipulatrice. J'avais été une élève assidue et très investie durant ces "leçons" pour une seule et bonne raison, je comptais leur faire payer leur trahison. Si ils pensaient qu'ils allaient en sortir indemnes alors qu'ils m'avaient manipulé comme une vulgaire poupée, qu'ils avaient joué avec mes émotions comme si je n'étais pas une véritable personne, ils se trompaient pleinement. Ils allaient regretter de m'avoir contrarié, de m'avoir blessé, de m'avoir détruite.
Mais j'étais désormais capable de mettre ma haine de côté au profit du travail de groupe. Si Hongjoong venait à nous contacter, je ne ferais pas de caprice et j'obéirais à mon chef. Ne dit-on pas qu'il faut être proche de ses amis mais encore plus de ses ennemis ? Je n'avais qu'un seul ami à ce jour, et nous étions déjà beaucoup trop proche à mon goût.
-Tu pues. Fis-je. Va prendre une douche pendant que je vais récupérer notre jolie invitation de la part de la mafia mexicaine.
-Je t'emmerde.
-Oui moi aussi.
Pourtant, le Cavalier se leva et se dirigea vers la minuscule salle de bain que nous étions obligé de partager. Elle ne comportait qu'un évier et une douche si petite que Mingi peinait à passer dedans. On avait de l'eau froide plus que de l'eau chaude et étant donné les températures extérieures et le fait que nous n'ayons pas de climatisation, les douches froides étaient les bienvenues.
Prenant mon courage à deux mains, je me levai à mon tour pour venir ouvrir la porte de notre appartement. En effet, il y avait bien un paquet déposé soigneusement sur le pas de notre porte. C'était un carton de la taille d'une boîte de chaussure, bien fermé avec du scotch habituellement utilisé pour les déménagements. Je frissonnai à la vue de la boîte, je n'avais aucune idée de ce qu'elle pouvait contenir et ne pas savoir à quoi m'attendre ne me plaisait pas du tout.
Après avoir regardé le carton de longue minutes, je m'en saisi enfin pour le ramener à l'intérieur. Pile au moment où je le posais sur la table basse devant la télévision, Mingi vint s'affaler sur le canapé avec pour seul habits, un vieux shorts de sport que j'avais réussi à lui trouver dans un sorte de friperie mexicaine, cela m'étonnait qu'il le porte, il n'arrêtait jamais de s'en plaindre et de dire qu'il le grattait.
-Bon, prête ?
J'hochai positivement la tête et il saisit le couteau que j'avais apporté pour défaire les scotch qui entourait le carton. Lorsqu'il fut ouvert, nous vîmes qu'il y avait une boîte en bois à l'intérieur. On se lança un regard pour se donner du courage et surtout pour se mettre d'accord sur le fait que ce n'était pas dans les habitudes de la mafia mexicaine de jouer aux poupées russes, après nous n'avions jamais traité avec eux alors nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. Mingi saisit la boîte et la posa sur la table pour l'ouvrir ensuite tout doucement.
Je m'étais attendu à beaucoup de choses venant de la part de la mafia mexicaine, mais certainement pas à cela. Dans la boîte se trouvait une longue vue en bronze qui semblait être vieille de plusieurs siècles, une boussole en or déposée délicatement sur un mouchoir de soie rouge, montrant qu'elle aussi devait avoir quelques siècles, une réplique d'un bateau de pirate en miniature, une carte marronée par les années qui représentaient le monde mais pas selon la cartographie que l'on connaissait aujourd'hui et...
-Ça ne vient pas de la mafia mexicaine. Dit Mingi.
...une poupée d'un cavalier entièrement vêtue de noir avec un masque sur le bas du visage et un chapeau également noir.
-Non, ça vient de Hongjoong. C'est l'heure de la réunion. Compris-je.
Mingi tourna son visage vers moi et je lu dans ses yeux une lueur d'excitation que je n'avais pas vu depuis longtemps. Cela serait mentir si je disais ne pas ressentir des picotements dans chacune des parties de mon corps, ainsi qu'une grande envie de retrouver les sensations que j'avais pu ressentir en travaillant avec les Cavaliers, et en devenant une.
-Alors quoi, rigola légèrement Mingi, on abandonne les Cavaliers et on devient des Pirates ?
Je ne savais pas ce que tous ces objets voulaient dire, mais il semblait clair que Hongjoong voulait qu'on le retrouve à l'ancienne, en se servant de tout ce qu'il nous avait envoyer pour qu'on retrouve notre instinct de criminels et de chasseurs. Cependant une chose était sûre, nous allons bientôt nous retrouver tous les neuf, et cette situation me serait grandement profitable.
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