* Mercredi 16 août 2010 *
/ 23h45 /

Journal.

C'était mon anniversaire aujourd'hui. Quelle merveilleuse journée, je me suis lever, ma famille était là près de moi. Tous chantaient en choeur pour célébrer cette année de plus que j'entamais sur le chemin de la vie. Toute la journée, j'ai reçu des paroles de personnes qui voulaient me témoigner de l'affection. C'est le jour de l'année où tout le monde m'aime, même ceux qui ne me connaissent pas. J'ouvre mes cadeaux, souffle les bougies de mon gâteau. Ce jour-là, je suis heureuse. Pour moi aujourd'hui était la onzième année que je passais sur terre, parmi les vivants. Mais cette fois c'était différent. Enfin ça, c'est ce qui aurait dû se passer. Ce matin, quand je me suis réveillée, on m'a annoncé que cela faisait un mois que je dormais d'un soleil profond. Papa et maman n'étaient pas là, il y avait juste Ash. Il tenait ma main. Il m'a donné ce journal, et m'a dit que c'était un cadeau d'anniversaire de sa part. Il pleurait beaucoup. Il pensait que je ne le regardais pas. Je comprenais pas pourquoi, je ne me souvenais plus de rien. J'avais tout oublié. Puis les heures ont passé et j'ai commencé à me rappeler. Alors j'ai pleuré aussi et j'ai serré mon frère contre moi. Je suis triste, Ash s'en veut beaucoup il ne fait que me demander pardon. Quand je lui ai demandé pourquoi, il n'a pas répondu. Il ne sait pas que je me souviens de tout. J'ai préféré mentir et faire comme si j'avais oublié. Je suis pas bête je sais bien que s'il pense que je sais, il va se renfermer et s'éloigner de moi. J'aimerais lui dire que je le pardonne et que je ne lui en veux pas.
Journal? Tu veux savoir ce qu'il s'est passé? Oui? D'accord, je vais te le dire, ce sera notre secret.

* Lundi 21 novembre *
/ 08h35 /

Point de vue Lee.

Je récupère mes affaires et me prépare pour aller en cours. Aujourd'hui Ash fait enfin son retour dans la civilisation.

Ça fait une semaine qu'il se terre dans notre chambre à Noa et moi. Elle a accepté qu'on partage son lit, j'ai prêté le mien au paresseux pour qu'il puisse dormir. Elle a aussi accepté de ne dire à personne pour la présence d'Ash à Walfcrim.

Mais putain il est déjà 8h38 et on commence dans 15 minutes.

"- Bordel Ash! Debout!" Hurlais-je dans les oreilles de mon compagnon de chambre.

"- Aaaah!" Il crie et relève brusquement la tête.

Mauvaise idée. Nos fronts entrent en contact. Choc. Je vois des étoiles danser sous mes yeux. Des petits points noirs prennent rapidement leur place.

La tête d'Ash retombe en arrière et il se cogne contre la barre en fer du lit.

"- Aïe. Chouine-t-il."

J'explose de rire. Sa tête est à mourir de rire. Il se masse le crâne et me lance un regard noir. Non en fait un regard vert très très méchant.

J'ai toujours la tête qui tourne, mais j'essaie quand même de me relever.

"- Bon moi j'y vais, je t'ai réveillé plusieurs fois donc si t'es en retard, t'en pis pour toi. Bye! Dis-je devant la porte.
- C'est ça ouai. Tu me dois un massage de la tête pour la peine. Et je rigole pas je te forcerait s'il faut!"

Je ricane. Dans tes rêves mon vieux.
Je sors et referme derrière moi.

Les cours, c'est bien une chose qui ne me manquera jamais. Même sous la torture, si je pouvais je n'y retournerai jamais. Mais bon j'ai pas des parents très compréhensifs.

Si j'arrête les cours de l'université, ils arrêteront de me donner de l'argent de poche. Le problème c'est que c'est cet argent qui me permet de financer les frais de voiture, la nourriture, les petites sorties, les rendez-vous à l'hôpital etc..

J'aimerais arrêter tout ça et faire des études d'art. Mais si mes parents ne m'aident plus financièrement parlant, il faudrait que je trouve un petit travail en plus.

À Walfcrim trouver un travail est très compliqué. Comme je vous l'ai déjà dit, c'est une petite ville. Tout le monde se connaît.

Mes parents sont plutôt influents, ils sont vraiment respectés. Je viens d'une riche famille.

Mon père travaille dans une industrie de fabriquement d'arme. Elles servent aux soldats de l'armée française. Depuis des générations, les hommes de la famille reprennent l'affaire. C'est peut-être à cause de ça que mon frère s'est barré.

Ma mère est cuisinière. Elle fait les meilleurs tapas de la ville, ses pains et ses desserts sont réputés pour être les meilleurs de la ville. Elle possède un restaurant très cool tout y est servi. C'est une vraie explosion de saveurs. Enfin, c'est ce que j'ai entendu. Pour être honnête, je n'y suis jamais allé.

Tout ça pour dire que mes parents sont très connus ici. S'ils apprenent que je veux quitter les études qu'ils me paient depuis plus d'un an, je suis mal. Ils me déshériterons, et feront en sorte que je ne puisse plus jamais retrouver de travail ou d'université.
Donc je vais en cours. Souvent.

Diiiiiing! Diiiiiiiing! Diiiiiiiiiiiing!

La cloche sonne annonçant la première heure de la journée.

Une main se pose sur mon épaule.

"- Je suis là." Balbutie une voix essoufflée.

Je me retourne lentement et tombe nez à nez avec Ash.

"- Eh ben, ta fait vite, je t'en pensais pas capable.
- Tu veux dire quoi par là?
- T'es pas le gars le plus rapide que je connaisse.
- Justement. Tu me connais pas."

Okay... agréable dès le matin celui-là. S'il était pas le frère de Lola je l'aurais dégagé depuis longtemps.

Ce con ne veut pas retourner chez lui, apparemment il c'est disputer avec son père. Mais on va bien être obligé d'y aller à un moment où à un autre pour récupérer ces notes à propos de the death.

On approche de la salle de classe, les mouvements d'Ash sont aléatoires, il semble nerveux. Quand il remarque que je l'observe, il se remet droit, lève le menton et serre les mâchoires.

"- Tout va bien se passer, t'en fais pas.
- Je sais."

Ash prend une grande inspiration et pousse la porte qui nous sépare de la salle de classe.

J'entre en première. Personne ne fais réellement attention à moi, les élèves parlent entre eux, ils sont tous déjà installés.

Le professeur me dit d'aller m'asseoir. Je me tourne une dernière fois vers mon camarade d'infortune et lui offre un grand sourire, les pouces levés. Puis je pars au fond de la classe m'asseoir sur ma chaise.

Enfin il entre.

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