10.
* Samedi 26 novembre *
/ 23h53 /
Point de vue Lee.
Jace est le mec le plus drôle et le plus intelligent que j'ai jamais rencontré. Il est tout simplement génial.
Notre rencontre était plutôt étrange mais elle m'a sauvé la mise.
Dès que je suis arrivée, Ash a profité du fait que je sois distraite pour s'éclipser et m'abandonner à mon triste sort.
Je suis de loin la fille la moins sociable qu'il existe sur cette planète. Je vais vous le prouver.
Par exemple, en sixième, ma prof de musique avait décidé, pour une raison qui m'échappe encore aujourd'hui d'inscrire toute ma classe à la chorale. Je tiens à préciser que personne n'avait donné son consentement.
Enfin voilà, déjà que parler devant des personnes que je ne connaissais pas était une épreuve mais alors chanter? Impossible, c'était tout simplement impossible.
À la fin de l'année quand on a dû présenter notre oeuvre finale devant le reste du collège j'ai craqué. Je n'ai pas pu, le stress était bien trop présent.
J'ai vomi tout ce que j'avais réussi à avaler avant. Sachant que l'on m'avais mise au dernier rang, mes camarades en ont profité.
À partir de là, tout c'est enchaîné très vite. Louise, la phobique du vomi s'est mise à hurler et à convulser. Quentin a renvoyé son repas, sûrement dégoûté par la substance jaunâtre et grumeleuse qui traînait dans ses cheveux et coulait le long de son front. Mon dieu.
Le pire c'est même pas ce qu'il c'est passé mais plutôt les conséquences que ça à engendré. Tout avait été filmer, la ville entière était au courant du massacre que j'avais provoqué.
Ma classe me détestait et pour mon plus grand malheur, on était pas près d'être séparés. C'est à partir de là que mes parents sont intervenus. Évidemment ils ne pouvaient pas laisser leur horrible fille gâcher leur réputation.
Ils ont donc commencé par payer les frais d'hospitalisation de la phobique. Ils ont ensuite remboursé tous les parents venus assister à la représentation ainsi que ceux que j'avais malencontreusement éclaboussés. Ils devaient vraiment m'en vouloir.
En plus après cet événement, le célibat m'a rattrapé. Et pour de jeunes entrepreneurs comme mes parents, avoir une jeune fille seule dans les pattes c'est mauvais pour les affaires.
Ils ont voulu aller jusqu'à payer mon ex-copain pour le convaincre de se remettre avec moi. Mais j'ai refusé catégoriquement. Non mais sérieux je devais vraiment faire pitié.
Jusqu'à maintenant, personne ne m'en a reparlé, tant mieux. De toute façon, ils ne peuvent pas, avec tout ce que mon père à dépenser pour faire taire l'affaire.
Ça n'empêche pas que je me suis retrouvée bien seule. Je voyais les regards hypocrites. J'entendais les murmures quand j'entrais en classe.
Mais j'ai fait avec et aujourd'hui plus personne ne fais attention à moi, j'ai réussi à m'effacer progressivement. Parfois ça fait du bien de ne pas exister pour les autres.
Heureusement pour moi, une chose n'avait pas changé, ou plutôt une personne, Lola. Elle était toujours là pour moi. Elle m'a aidé à remonter la pente.
Enfin bon, tout ça c'est du passé, maintenant je vais mieux, revenons au présent.
Donc, comme je l'expliquais, quand ce connard d'Ash m'a abandonné, j'ai cru défaillir. Mais par miracle, Jace est apparu.
C'est un grand blond tout maigre, il a des yeux bleus et sa peau est plus blanche que la neige elle-même. C'est pas vraiment mon genre de garçon mais il est mignon. Je sais pas pourquoi mais il me fait penser à une peluche, j'ai toujours envie de lui faire plein de câlins.
Ça fait plus d'une heure qu'on parle lui et moi et je lui fais déjà entièrement confiance. Je sais c'est étrange mais j'ai l'impression de le connaître depuis toujours.
J'ai appris que comme moi, c'est un grand fan de bricolage, il m'a même promis qu'ensemble on construisait des meubles IKEA.
"- Jace, je viens de me souvenir, il faut que je trouve quelqu'un je vais devoir te laisser. Dis-je rapidement.
- Je peux t'aider si tu veux."
Je lui pince les joues et secoue la tête.
"- Non, je dois régler ça toute seule." Je dépose un gros bisou baveux sur sa joue et me tourne vers la foule.
Anaïs, où es-tu? Je plonge dans la marrée de corps humains et crie son nom à plusieurs reprises.
Quand enfin je la trouve, je comprends que pour la convaincre de me parler, il va me falloir utiliser des moyens peu orthodoxes.
Elle est entourée de deux garçons, ils paraissent très proches. Ils se tournent autour, s'effleure sensuellement. Pourtant ils ne semblent jamais réellement se toucher. C'est un spectacle plutôt hypnotisant il faut l'avouer.
Les gens autour se sont arrêtés de bouger pour les observer. Je m'en veux un peu de les priver de ce spectacle mais bon c'est la vie.
J'essaie de me frayer un chemin mais c'est quasiment impossible. J'ai beau crier personne ne réagit, la musique est bien trop forte.
Je change alors de direction et je rejoins le DJ. Je le connais c'est un gros grincheux qui passe son temps à fumer des joints.
Je ne prends donc pas la peine d'ouvrir la bouche et c'est d'un geste décidé que j'arrache les câbles qui relient la table de mixage aux enceintes.
Le son se coupe brutalement et un long bip aigu raisonne dans toute la maison. Tout le monde se bouche les oreilles et regarde dans ma direction. Le trio aussi à arrêter de gesticuler, au moins je sais que j'ai leur attention.
"- Désolé de vous déranger, je n'en ai pas pour longtemps." Je regarde un peu partout, prend le temps de laisser traîner mon regard.
"- Je t'adresse ce message à toi, Anaïs Calwell. Ou que tu sois, quoi que tu fasses, sache que je sais. Je sais ce que tu as fais, ce que vous avez faits, toi et la classe maudite. Je vais tout révéler, il est temps de payer pour vos pêchers. Ce soir, tout doit cesser."
Je repose le micro, rebranche les câbles et sors dehors sans un regard en arrière.
Je suis une horrible personne, je sais.
Mais je ne peux empêcher le sourire fier qui prend place sur mes lèvres.
Abuser des sentiments des gens, mentir, leur faire croire des choses pour mieux les manipuler c'est vraiment mal. Mais je ne vois pas comment j'aurais pu la convaincre de quitter ses deux playboys autrement.
Je souffle un grand coup, prend mon air le plus froid possible, je pince mes joues pour les faire rougir, voilà, maintenant je suis prête.
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