Chapitre 7
Plantée devant la vitrine du seul coiffeur qui officiait à Pré-au-Lard, Hermione hésitait. Soudain, on lui prit le bras et elle regarda la jeune femme blonde comme les blés près d'elle.
— Allez, un peu de courage ! dit-elle. Tu verras, après, tu seras une autre personne !
— C'est ce qui me fait peur...
— Oh, ne t'en fais pas, les cheveux, ça repousse, et les colorations, ça fini par s'en aller ! répondit Daphné. On y va ?
Hermione inclina la tête. Une semaine s'était écoulée depuis l'incident en Sortilèges et, bien qu'elle vive toujours en recluse dans sa chambre privative, refusant de voir qui que ce soit en dehors des cours, la jeune sorcière commençait doucement à accepter la fatalité.
Le lendemain de sa visite, Rogue avait proposé à Daphné Greengrass, l'une des trois autres filles de septième année à Serpentard, d'essayer de devenir amie avec leur nouvelle camarade. N'ayant pas particulièrement de liens avec Pansy ou Milicent, Daphné avait accepté. Elle n'avait jamais éprouvé un quelconque ressentiment pour l'ancienne Gryffondor aux parents Moldus, d'ailleurs, certains Serpentards avaient un ou deux parents Moldus, eux aussi...
En apprenant ça, Hermione avait été très surprise. Toute sa vie, elle avait cru que les Serpentards n'étaient que des Sang-Purs, des enfants de longues lignées de sorciers, et idéalement, de futurs mages noirs, mais en réalité, cela ne représentait qu'une poignée d'élèves sur la totalité de la maison vert et argent...
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— Et que pensez-vous de ceci ?
Assise dans le fauteuil du coiffeur, Hermione regarda son reflet dans les yeux. Le coiffeur agita alors sa baguette et le reflet changea. La jeune femme se retrouva blonde aux yeux bleus glacier et elle inspira profondément tandis que Daphné secouait vivement la tête.
— Merlin tout puissant, on dirait la sœur de Malefoy ! s'exclama la jeune femme blonde. Non, non, non !
Hermione ronfla et elles se mirent à rire toutes les deux.
— Changez-moi ça, dit alors la brunette. Je voudrais quelque chose de plus sombre, si possible sans toucher à mes longueurs...
— Hum, oui... Ceci ?
La tignasse frisotée d'Hermione fonça alors jusqu'à devenir brune, presque noire.
— Pas mal, dit Daphné. Ça te va vraiment bien... Bon, du coup, tu as l'air d'avoir un peu cuit au soleil, mais... T'en pense quoi ?
— Oui, c'est sympa, répondit la jeune femme en remuant la tête.
— Vous avez de très beaux cheveux, dit alors le coiffeur en passant ses mains dessous. Mais ils sont un peu épais... Puis-je ?
— Allez-y, dit Hermione en regardant Daphné. Comme elle l'a dit, les cheveux, ça repousse...
Daphné lui décocha un sourire puis le coiffeur se mit au travail et pendant ensuite près de deux heures, il s'occupa des cheveux de sa cliente qui ferma les yeux tout du long.
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— Et voilà... C'est terminé.
Hermione, les yeux toujours fermés, sentit quelque chose lui tomber souplement sur l'épaule droite. Elle leva la main et toucha une mèche torsadée toute douce. Elle inspira alors ouvrit les yeux.
— Merlin tout puissant... souffla-t-elle. C'est moi ?
— Oui ! s'exclama Daphné, amusée. C'est toi, c'est Hermione Granger ! C'est superbe, ça te va vraiment bien !
— Oui, dit le coiffeur. Je suis fier de moi, pour le coup, ça vous transforme complètement ! Mais il manque quelque chose...
— Quoi donc ? demanda Hermione.
— Je sais ! dit alors le coiffeur en claquant des doigts.
Il s'éloigna puis revint avec une toute petite fiole contenant une potion vert émeraude.
— Ceci vous donnera des yeux d'un vert intense pendant trois mois, dit-il. Un léger maquillage clair complèterait cette toute nouvelle coiffure à merveille, ajouta-t-il.
— Je vais m'en occuper dès qu'on sera rentrées, dit Daphné.
— Parfait. Je vais vous chercher la note.
Il s'éloigna et Daphné se pencha vers Hermione. Elles se regardèrent mutuellement via le miroir puis Hermione pinça les lèvres.
— Au point où on en est, dit-elle en débouchant la fiole.
Elle l'avala d'une traite en fronçant les sourcils, puis baissa le menton et rouvrit les paupières. Sous ses yeux stupéfaits, ses prunelles chocolat foncèrent alors pour devenir noires, avant de prendre une teinte d'un vert intense presque troublant.
— Superbe, souffla Daphné. T'es super belle...
Hermione esquissa un sourire. Daphné la laissa alors pour aller payer le coiffeur et la jeune femme toucha ses cheveux presque noirs ; elle se pencha en avant pour observer ses yeux verts et elle pensa aussitôt à Harry puis réalisa qu'il n'avait pas les yeux aussi verts... Les siens semblaient luire d'eux-même, comme ceux des chats la nuit...
Perturbée, Hermione quitta le fauteuil, enfila sa cape et rejoignit Daphné.
— Vous allez mettre quelques jours à vous habituer à votre nouvelle tête, dit le coiffeur. Mais je vous assure que cela vous va à ravir, vous allez tous les faire tomber en pâmoison !
Il tapa dans ses mains et Hermione sourit, un peu timide. Elle n'avait absolument pas l'habitude qu'un homme lui fasse des compliments, quand bien même cet homme semblait être du même bord qu'elle...
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— Elle l'a fait, donc.
— Il semblerait.
Rogue, Pomfresh et McGonagall regardaient les deux jeunes femmes remonter le chemin du domaine de Poudlard qui conduisait aux grandes portes du château.
— Elle m'a l'air jolie, dit alors la Directrice. Allez donc la chercher, Poppy, vous voulez bien ?
L'Infirmière hocha la tête et descendit dans le hall du château en utilisant les raccourcis. Elle arriva devant les portes de la Grande Salle juste au moment où Hermione et Daphné franchissaient le seuil.
— Miss Granger ? La Directrice souhaiterait vous parler.
— Maintenant ? Bien... Tu m'attends ? demanda alors Hermione à Daphné.
— Elle peut vous accompagner, si elle le désire, dit Pomfresh en inclinant la tête.
Hermione sourit, mais Daphné refusa l'invitation. Son amie monta donc seule jusqu'au bureau de McGonagall, un peu inquiète, et surtout pressée de rentrer chez elle. Elle n'avait aucune envie de tomber sur un Gryffondor ou un autre élève...
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— Entrez, Miss Granger...
Hermione poussa la porte et s'approcha du bureau de la Directrice, occupée à écrire à l'aide d'une belle plume de paon. Quand elle la planta dans l'encrier en levant la tête, elle haussa les sourcils, surprise.
— Eh bien ! dit-elle. Quel changement !
— Vous aimez ?
— Hm, oui, beaucoup, cela vous va très bien... Qu'est-ce qui vous a décidé ?
— Le professeur Rogue...
McGonagall parut étonnée. Hermione lui expliqua alors qu'il s'était invité chez elle quelques jours en arrière, et que, outre le fait de le voir prendre le thé et grignoter des biscuits comme si sa vie en dépendait, l'avait surprise, quand il lui avait conseillé de changer de tête pour se détacher de son image de Gryffondor, elle avait commencé à réfléchir.
— C'est une très bonne chose, dit McGonagall. Vous êtes sur la voie de l'acceptation, vous devez continuer ainsi. Je ne vous demande bien sûr pas de devenir Serpentard dans votre cœur et votre âme, mais comme vous n'avez pas le choix, vous devez faire avec ce que vous avez. Pour le moment, en tous cas.
— Donc vous ne savez toujours pas qui est responsable de mon calvaire ?
— Malheureusement, non, mais je fais tout mon possible pour cela, répondit McGonagall. Voyez, je suis en train de rédiger des lettres à tous les sorciers et les mages les plus puissants que je connais, afin de savoir s'ils sont au courant de quelque chose, s'ils ont entendu des rumeurs, ce genre de choses.
Hermione jeta un bref coup d'œil sur le bureau recouvert de parchemins.
— Et vous pensez que quelqu'un dans vos connaissances pourrait savoir qui serait plus puissant que Voldemort et capable donc, d'interférer avec la magie des Fondateurs ?
McGonagall pinça les lèvres.
— Peut-être, peut-être pas, mais si cela peut nous mener sur une piste, quelle qu'elle soit, alors je prendrais, répondit-elle.
— Et si...
Hermione grimaça et se mordit la lèvre.
— Et si ? demanda la Directrice.
— Et si c'était un Fondateur, le responsable ?
— Un... ? Miss Granger, les Fondateurs...
— Je sais, je sais, ils sont morts depuis des centaines d'années, mais peut-être qu'il s'est passé quelque chose pendant le cours de sortilèges, qui aurait, je ne sais pas, déclenché une sorte de défense quelconque mise en place par les Fondateurs eux-mêmes quand ils étaient à la tête du collège ? Non ?
McGonagall resta sans voix un moment avant de se racler la gorge.
— Eh bien, c'est une théorie à prendre en compte, j'imagine, dit-elle. Nous avons très peu d'écrits sur les Fondateurs, en effet, et nous ignorons ce qu'ils ont fait au château pour le protéger des Moldus, enfin, surtout Salazar. Il est tout à fait possible que des pièges soient dissimulés, ici et là et...
Elle se tut et Hermione hocha la tête. Elle souhaita une bonne fin de journée à la Directrice et se hâta de retourner dans sa chambre.
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