Chapitre 3
Hermione ne comprenait pas ce qui se passait, elle n'avait aucune envie d'aller vivre à Serpentard, de devenir un de ces abrutis dont le passe-temps préféré était de terroriser les autres élèves et de trouver ça drôle... En plus, ses excellentes notes allaient faire remonter la moyenne de cette maison pourrie jusqu'à la moelle et ils risquaient gagner la Coupe des Quatre Maisons à la fin de l'année ! Non, c'était impossible, elle ne pouvait pas...
Hermione regarda l'uniforme posé sur son lit. Les deux dernières nuits, elle les avait passées dans un appartement inoccupé de Poudlard, afin de se remettre de ses émotions et pouvoir réfléchir en paix. Elle avait fait venir Harry, Ron, Lavande, Parvati, Neville, Dean et Seamus pour leur annoncer la nouvelle et ils étaient partis quelques heures plus tôt, abasourdis et énervés.
Vert... Vert et argent... Adieu le rouge et or, adieu le Lion, bonjour le Serpent...
S'asseyant sur une chaise, Hermione se mit à pleurer. Non, c'était impossible ! Elle n'allait pas passer les sept derniers mois de sa scolarité dans cette maison d'enfants de Mangemorts ?! Pas elle, pas la fille dont les deux parents sont des Moldus ! C'était inconcevable !
On toqua soudain contre la porte de la chambre et McGonagall apparut, Flitwick sur les talons, suivie du professeur Rogue, Directeur de Serpentard. Celui-ci regarda la jeune femme comme si elle avait des cornes sur la tête, tandis que Flitwick se précipitait sur elle et lui prenant les mains en se répandant en excuses.
— Sachez, Miss Granger, que votre situation me désole au plus haut point, dit McGonagall. Je vais faire tout mon possible pour découvrir ce qu'il s'est passé et essayer d'y trouver un remède. D'ici-là, malheureusement, vous allez devoir endosser l'uniforme de Serpentard... et devenir l'une d'entre eux.
Hermione sentit ses yeux brûler et elle ferma les paupières. Rogue s'approcha alors d'elle et s'assit au bord du lit en repoussant l'uniforme. Hermione le regarda d'un air suppliant. McGonagall et Flitwick quittèrent ensuite la chambre en silence.
— Miss Granger, sachez que votre situation me désole également, dit alors Rogue. J'ignore ce qu'il s'est passé pendant ce cours, nous allons faire venir des Inspecteurs magiques pour qu'ils enquêtent. Cependant, vous êtes désormais l'une de mes élèves et je sais que la transition sera difficile, mais pas insurmontable, pas pour vous.
— Monsieur, je suis une Gryffondor, je n'ai pas l'esprit aussi retors et pervers que les Serpentards, mes parents sont des Moldus... dit Hermione, la voix humide. Malefoy... Malefoy, Zabini, Crabbe, Goyle, ils vont s'en donner à cœur joie, ils vont me briser et en rire et...
Elle eut un sanglot et Rogue serra les mâchoires.
— Je vais faire quelque chose que je ne fais jamais, d'ordinaire, dit-il alors. Mais je vais vous autoriser à rester dans cette chambre jusqu'à la rentrée de janvier. Je vois bien que vos larmes ne sont pas de la comédie, je ressens votre désespoir à travers ma Légilimancie, vous allez donc rester vivre dans cet appartement jusqu'aux vacances de Noël, mais à la rentrée de janvier, vous irez vous installer dans le dortoir des filles de septième année de Serpentard. Il n'y a que Daphné Greengrass, Milicent Bulstrode et Pansy Parkison, et j'ose espérer qu'en tant que jeunes femmes bien élevées, vous ne passerez pas votre temps à vous crêper le chignon.
Un silence s'installa et Rogue ajouta :
— De plus, sachez que votre intelligence est admirée, à Serpentard... D'accord, il y a quelques éléments perturbateurs, mais en grande majorité, beaucoup de mes élèves sont impressionnés par vos capacités neuronales. Vous verrez, nous ne sommes pas aussi pourris que tout le monde semble le croire...
Malgré elle la jeune femme esquissa un sourire un peu triste. Rogue inclina la tête puis regarda l'uniforme de Gryffondor, suspendu à un cintre, à la penderie.
— Gardez-le en souvenir, dit-il en se levant. Mais désormais, votre couleur est le vert et argent.
Il posa une main sur son épaule puis quitta la chambre et Hermione se retrouva alors seule. Elle observa son ancien uniforme, puis le nouveau, et soupira profondément. Elle remonta ses jambes contre sa poitrine et les entoura de ses bras.
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Le lundi matin fut un calvaire. Pour la première fois en six longues années, Hermione Granger ne s'assit pas, en classe, entre Ron et Harry. Dépitée et terrifiée, la jeune femme s'assit près de Milicent Bullstrode, la seule place de libre, au fond de la salle. Le nez rivé sur le sol, elle n'avait qu'une envie, fuir et se cacher pour le reste de ses jours.
— Commençons, dit soudain Rogue.
Le silence pesant de la salle se transforma aussitôt en un silence attentif, et Hermione ne bougea pas d'un cil jusqu'à la fin du cours. Il était absolument hors de question qu'elle donne une bonne réponse, niet !
Les deux heures se passèrent donc d'une manière assez étrange, et aux questions que Rogue posa, pour une fois, d'autres qu'Hermione levèrent la main, principalement chez Serpentard pour le coup, mais peu eurent la bonne réponse à la question posée.
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— Miss Granger, restez un moment, vous voulez ? demanda Rogue alors la cloche sonnait la fin du cours.
Hermione baissa le nez sans répondre. Elle resta assise et regarda Ron et Harry ranger leurs affaires. Elle leur fit un petit sourire et ils quittèrent la salle en la regardant d'un air dépité. Ils ne s'étaient pas vus depuis trois jours et chacun avait l'impression d'avoir été sévèrement puni, pour le coup...
Quand la salle de classe fut vide, Hermione, les mains coincées entre les genoux, regarda Rogue qui l'observait depuis son bureau.
— Vous avez décidé de ne plus répondre à aucune question ? demanda-t-il soudain. Vous devez participer à la classe, Miss Granger !
— Hors de question que je fasse remonter la note des Serpentards, lâcha la jeune femme en se redressant.
— Ah bon ? C'est pourtant...
— Ce n'est pas ma maison et ça ne le sera jamais ! répliqua Hermione en bondissant de sa chaise.
— Sur un autre ton, Miss ! rétorqua Rogue, les sourcils froncés.
Hermione serra les mâchoires. Elle empoigna alors son sac et quitta la classe.
— Hey, Granger ! s'exclama Malefoy quand elle fut dans le couloir. Tu viens terroriser des premières années ?
— Espèce d'abruti ! s'exclama la jeune femme. Dégage de mon chemin !
Elle le bouscula violemment et il rentra dans Goyle.
— Hey ! Mais reviens ! T'es l'une des nôtres maintenant ! s'exclama-t-il.
— Plutôt mourir ! répliqua Hermione.
Elle tourna au coin du couloir et Malefoy baissa le menton en serrant les mâchoires.
— Elle ne le sera jamais, dit alors Pansy en croisant les bras.
— Elle s'y fera, répondit Blaise.
— Non...
Les jeunes sorciers se retournèrent et regardèrent Rogue, debout sur le seuil de sa classe.
— Professeur ? demanda Malefoy.
— Laissez-la tranquille, dit le sombre homme. Elle n'est pas l'une des nôtres et elle ne le sera jamais... Laissez-la.
Malefoy hocha la tête lentement puis Rogue les pria de se dépêcher de rejoindre leur cours suivant. Il soupira ensuite par le nez et décida de garder un œil sur la jeune femme, que le désespoir qu'il ressentait à dix lieues autour d'elle ne la pousse pas à faire quelque chose qui pourrait s'avérer dangereux, voire irréversible.
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