Chapitre 7 : Espoir
Cela devait faire trois jours que je survivais dans la forêt. La faim me tenaillait et la soif se faisait durement ressentir. J'avais décidé de jouer la carte de la survie plus que jamais. Pour boire, j'allais désormais ne plus faire la difficile en m'abreuvant dans le premier cours d'eau que je croisai. M'alimenter était plus précaire. Les mûres et les pignons ne suffisaient plus, j'étais désormais affamée. Seul le manque de sommeil ne m'affectait pas. Ce soir, je m'étais aventurée dans une grotte, attirée par une lumière vacillante. Il s'agissait d'une torche qui éclairait une petite cabane de branchages. J'y entrai avec prudence. Il n'y avait personne. Je n'en croyais pas mes yeux. Sur de petites étagères, plusieurs variétés de fruits et de champignons étaient rangées. Deux gourdes d'eau étaient posées au sol. Je les soulevai, elles étaient pleines. Dans les deux coins du fond, deux couchettes de feuilles formaient des matelas qui donnaient envie de s'y prélasser. Cet abri était un lieu rêvé, pour moi qui n'en pouvait plus.
Est-ce correct de ma part de toucher à ces vivres ? Cet abri ne peut être abandonné. Il est en bon état et la torche encore allumée prouve qu'il y vit des gens.
Toute cette nourriture était une souffrance pour moi. J'avais une faim de loup mais la manger serait du vol. Deux lits, deux personnes. Par rapport à moi ils ou elles avaient l'avantage en nombre. S'il s'agissait de brigands, il me faudrait partir de suite. Mais comment savoir ? Il pouvait aussi s'agir d'un couple de voyageurs. Soudain, des bruits de fers à cheval martelants le sol se firent entendre. Affolée, je sortis rapidement de la cabane me retrouvant face à deux cavaliers. L'un avait les cheveux roux comme les flammes d'un feu ardent, des yeux vert clair et des tâches de rousseur qui ponctuaient son visage. L'autre avait des cheveux sombres et le regard dur de couleur argenté.
- Tiens, qu'est-ce que ceci ? Une très jolie pillarde, commenta le rouquin.
- Quelle plaie ! Râla le brun à voix basse tout en descendant de cheval.
Je reculai d'un pas en le voyant approcher, me heurtant le dos contre la cabane. Il tira une impressionnante épée de son fourreau. Impressionnée, je ne parvenais plus à parler. Le deuxième chevalier tendit sa main vers nous.
- Hé holà ! On se calme, interpela-t-il.
Son ami ne l'écouta même pas et continua de me fixer de son regard glacial.
Alors ce jeune homme veut me tuer ? Suis-je vraiment destinée à mourir ainsi ? Non ! Marc en profiterait pour inventer un mensonge afin de s'approprier mes biens. Je dois me montrer forte !
- Il suffit ! Savez-vous seulement à qui vous vous attaquez ?! M'écrirai-je en approchant d'un pas du jeune brun.
Celui-ci leva un sourcil, visiblement peu impressionné.
- Ah ! Tu as vu ça. T'en as pas vu beaucoup des gens qui te résistent de la sorte, pas vrai Ethan ? Fis le roux en riant.
Ethan...
- Je vous en prie monsieur Ethan, puis-je vous demander votre aide ainsi que celle de votre compagnon ? Implorai-je.
- "Monsieur Ethan" ? Eh bien ça alors ! Pouffa le rouquin avant de rire aux éclats.
Ethan, de son côté avait laissé la pointe de son épée toucher le sol et avait légèrement baissé la tête pour montrer son indignation.
- La ferme l'écureuil, se défendit-il. Cette pillarde n'a rien à faire ici.
- Vu ses vêtements, je doute fort qu'il s'agisse d'une pillarde...
Le jeune roux descendit de sa monture afin de l'attacher à l'extérieur de la grotte puis revins vers moi.
- Qui es-tu ? Questionna-t-il en plongeant ses yeux dans les miens.
Son regard était sincère et m'inspirait confiance.
- je m'appelle Milla Ramia, récemment nommée comtesse. Je me suis enfuie de mon manoir afin de trouver de l'aide.
- Quelle aide ?
- La votre, monsieur "écureuil", ainsi que celle de votre ami. Si vous le voulez bien. Je vous promet de vous donner une partie de mon héritage en échange.
- Ah ah. Robin Ziegler, dit-il en me tendant sa main. Et lui là-bas c'est Ethan.
Ne se sentant plus concerné par la situation, Ethan s'était retiré.
- Dis donc Ethan ! Tu ne penses tout de même pas que je vais te présenter à ta place ? Viens, elle ne mords pas.
Visiblement irrité par le comportement de Robin, Ethan revins vers nous.
- Ethan De Bayle, dit-il après m'avoir fait un baise-main.
Ce jeune homme connaît les règles de bienséance ? Serait-il issu d'une famille noble ? M'interrogeai-je en le regardant s'éloigner.
- Donc Milla, tu disais avoir besoin d'aide ? Demanda Robin en souriant.
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