Chapitre 5 : Le fiancé

Tout était parfait, dans ce magnifique manoir, je me sentais chez moi. Le lendemain de mon arrivée, toujours pas habituée à ce grand espace m'appartenant tout entier, j'eus de la visite.

- Mademoiselle, un jeune homme attend devant les grilles des jardins. Il dit être envoyé par le comte. Dois-je lui ouvrir ? Demanda un serviteur.

- Un jeune homme ? Que veut-il ?

- Il dit être prince. Il possède des cheveux et des yeux clairs.

- Marc ?! M'exclamai-je. Que vient-il faire ici ? Ouvrez-lui.

- Très bien.

Je finis rapidement ma tasse de thé et mes gâteaux.
Pourquoi est-il si matinal ? Et que me veut-il ?
Je couru dans ma chambre pour remettre mes cheveux en place puis demandai à une servante de me parfumer. Je trottinai, en suite, jusqu'à l'entrée du manoir. Au même moment, le jeune prince se fit ouvrir la porte par un serviteur.

- Milla, toujours aussi sublime à ce que je vois. Vous m'attendiez ? Demanda-t-il, toujours aussi beau que la dernière fois où je l'ai vu.

Il s'approcha pour s'incliner tout en déposant un baiser sur le dos de ma main.

- Vous sentez fort bon, dit-il dans un souffle.

J'étais impressionnée par sa grande taille, lorsqu'il se redressa. Il faisait bien une tête de plus que moi. Je lui arrivai à peine aux épaules.

- Que puis-je pour vous ? Le questionnai-je, me demandant pourquoi il était venu. 

- Rien ou me faire visiter, si vous le voulez bien.

Pourquoi voulait-il visiter mon manoir ? Peut être pour tenter de chaparder le moindre objet de valeur, de voir comment les trésors de ma famille sont grands. Malgré mon appréhension, j'acceptai sa demande. Dans les jardins, il s'égayait à chaque fleur qu'il voyait, disant que c'était sa préféré et changeant d'avis en découvrant une nouvelle espèce.

- Oh, celle-ci vous ressemble ! S'écria-t-il en cueillant un bleuet.

Il porta la fleur à ses narines puis l'observa plus en détail avant de la piquer dans mes cheveux.

- Parfumée, belle et douce. Tout comme vous, susurra-t-il.

- Ah, merci, répondis-je en souriant.

- Radieuse, rajouta-t-il.

Je continuai de lui faire visiter mon domaine. Marc me faisait rire, il avait toujours le mot pour cela. Mais lorsque nous arrivâmes au niveau de la salle des coffres, mon sourire s'effaça.

- Qu'y a-t-il derrière cette porte ? M'interrogea-t-il.

- Je n'en sais rien, elle est fermée à clé.

Hors de question de dévoiler le trésor de la famille, même à un gentilhomme comme Marc.

- Vraiment ? Et vous n'en avez pas les clés ? S'étonna le jeune prince. Vous devriez pourtant avoir accès à toutes les pièces du manoir. C'est chez vous tout de même.

- Je suis d'accord avec vous, c'est tout bonnement un scandale ! M'exclamai-je, sentant la clé de fer glisser dans mon corset. Veuillez m'excuser un instant.

Je me retournai pour attraper la clé et la remettre un peu plus haut dans le corset afin de ne pas la perdre. Dans cette cachette, personne ne viendra la chercher ! Marc avait posé sa main sur ses yeux, pour me prouver qu'il ne m'observait pas.

- Des petits problèmes d'ajustement, comtesse ?

- Rien d'important, dis-je en sentant le froid du métal sur ma peau.

Nous retournâmes dans les jardins. Marc, s'arrêta près d'une fontaine.

- Hé bien, je ne vais pas m'éterniser. J'étais juste venu dire bonjour.

- Vous partez déjà ? M'indignai-je.

- Oui mais avant j'ai quelque chose à vous demander.

- Quoi donc ?

- Monsieur le comte m'a envoyé pour une affaire précise. Il veut que nous soyons unis, vous Milla Ramia âgée de dix-huit ans et moi Marc Poliévik âgé de vingt ans.

- Comment ça unis ? Répondis-je en reculant d'un pas.

Il s'agenouilla devant moi, me prenant par la main.

- Tout simplement. Mademoiselle, voulez-vous m'épouser ?

- COMMENT ?!

- Monsieur le comte a été très clair. Vous avez besoin d'un protecteur pour veiller sur vous ainsi que sur vos biens. Je me suis donc proposé parmi plusieurs prétendants et il m'a choisi.

- Mais...

- Et vous n'avez aucun droit de refus, sous ordre du comte, ajouta-t-il en ayant un rictus au coin des lèvres. Le monde est remplit de personnes qui recherchent la fortune cachée du roi d'Espagne. Il fallait bien que je me dépêche pour m'assurer que personne ne s'en empare avant moi.

- Vous me dégoûtez, sortez d'ici !

- De plus, mon rang de prince, bien que non héritier, prouve que je possède plus de gardes que vous. Vous ne pouvez donc rien me refuser... Pas même votre main, ricana-t-il.

- Et vous avez endoctriné mon tuteur pour m'atteindre !

- Évidement, princesse.

- Ne m'appelez pas comme cela !

- Et soyez gentille en me remettant la clé de la salle des coffres.

- Je ne l'ai pas !

- Vous croyez vraiment que je n'avais pas vu votre petit manège ? Ne m'obligez pas à vous la prendre de force. Et puis vu l'endroit où vous l'avez mise, cela ne serait pas courtois de ma part.

Je dégageai ma main de son emprise, lui donnant une formidable claque sur la joue.

- Voilà ! C'est tout ce que vous recevrez de moi !

Posant la main sur la marque rouge de sa joue, il claqua des doigts et ses gardes m'encerclèrent alors que je tentai de fuir.

- Où croyez-vous aller comme cela ? Je suis le cadeau que vous attendiez de votre tuteur, un beau et jeune fiancé.

- Vous n'avez rien d'un cadeau !

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