Chapitre 2 : Héritage

Debout devant la porte de bois, j'entendais les invités prendre place de l'autre côté. Mon stress monta en flèche et mon cœur s'accéléra. J'avais l'impression que mes pieds étaient collés au sol et que je ne pouvais pas bouger. J'entendis le comte faire un bref discours. Ses pas se rapprochaient de la porte, je me sentis tétanisée. La poignée s'abaissa puis la porte s'ouvrit. Le comte était richement vêtu. Il me tendit sa main avec un grand sourire. Je fis une révérence puis posa ma main dans la sienne.

- Tu es fort belle, chuchota-t-il à mon oreille.

J'affichai un léger sourire en guise de remerciement. Il me conduisit jusqu'au centre de l'estrade. Tous les invités se levèrent et applaudirent en même temps. Je luttai mentalement afin de ne pas montrer mon malaise.

- Voici donc mademoiselle Milla Ramia. Si elle est avec nous ce soir, c'est pour une occasion qui marquera une étape importante de sa vie... Annonça fièrement le comte.

Durant le long discours de mon tuteur, j'avais fait le vide autour de moi. Mes pensées étaient principalement axées sur la surprise dont ma gouvernante m'avait parlé.
Pourquoi m'offrir quelque chose maintenant, alors que j'allais hériter d'immenses richesses ? Peut être est-ce une surprise qui ne s'achète pas. «Une surprise qui veillera sur moi et qui me tiendra compagnie», d'après ma gouvernante. À part d'un chien, je ne voyais pas de quoi il pouvait s'agir. Mais un chien coûte un certain prix en fonction de sa race. Et vue ma richesse je pourrais m'en acheter des milliers, si l'envie me prenait. Je pouvais donc écarter l'hypothèse du chien. Mais alors quoi ? Un garde du corps ? Non j'en ai déjà plusieurs... Ma réflexion fut interrompue lorsque le comte se plaça face à moi en posant ses mains sur mes épaules.

- Ces biens restés si longtemps sous ma protection sont donc restitués à la famille Ramia. Milla Ramia devient propriétaire de ce bel héritage. En tant qu'ancien protecteur, je lui souhaite bonheur et enfants, dit-il en concluant son discours.

Il m'embrassa sur les joues puis m'emmena à quitter la scène. Une fois cachés de tous les regards, il me serra fort contre lui.

- Un bel avenir t'attend, j'en suis fier pour toi. Seulement, voir partir celle que j'ai élevé depuis le berceau me fend le cœur. Saches que je t'ai toujours considéré comme étant ma propre fille.

Je restai émue et sans voix, ne sachant quoi répondre.

- j'ai organisé un bal masqué en ton honneur.

- Vraiment ! Vous n'auriez pas dû... Dis-je en le fixant.

- Je sais que tu apprécies les fêtes. De plus, ce soir, nous avons une bonne excuse pour nous amuser, justifia-t-il.

- C'était donc cela la surprise ?

- Comment ?

- Excusez moi, je pensai à haute voix, bredouillai-je.

- Attends-moi là, je reviens dans un instant.

Il s'éloigna sans que j'en sache la raison. Il revint cinq minutes plus tard, un objet brillant à la main.

- Mets ça et tu seras parfaite.

Il plaça sur mon visage un masque très fin représentant une face de chat de couleur blanche. Il partait de mon front jusqu'à mon nez. Les moustaches étaient longues et rigides comme si elles provenaient d'un véritable chat. Les bordures du masque étaient ornées de dentelle et de paillettes. Les sourcils étaient en dentelle maintenue par de petites pierres grises translucides.

- Il est parfaitement assorti à ta robe ! Dit-il d'un air ravi.

- Merci beaucoup. Je suis prête à me mêler à la foule, à présent.


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