XVI. Seuls

°°Il y a quelque chose de plus fort

que la mort, c'est la présence

Des absents dans la mémoire

Des vivants °°

Jean d'Ormesson


Les flammes commençaient à lécher les murs extérieurs. C'était le chaos aux alentours : les gens criaient pour couvrir le bruit des flammes dévorant notre maison à grands coups de langue de feu.

Papa et Maman ne sortaient toujours pas mais, par intermittence, on entendait des cris étouffés par le hurlement du brasier qui se dressait devant nous.

Jules était à mes côtés mais il était figé devant le vorace repas des flammes. Marie dans mes bras pleurait à chaudes larmes face à ce si sinistre spectacle.

Puis soudain, à travers ce chaos, un cri perça l'atmosphère brûlante et déchira le ciel. Une femme hurlait mais ce n'était pas n'importe qui. Malgré le bruit environnant, je parvins à comprendre que c'était ma mère qui hurlait à s'en déchirer les cordes vocales.

Le monde sembla s'arrêter un instant. Ce cri me retourna les entrailles, il venait du plus profond d'une âme, du fin fond d'un cœur.

Le cri retentit une nouvelle fois à travers le silence. J'essayais alors de comprendre ce cri qui ressemblait plutôt à une phrase hurlée. Des brides de mots me parvinrent alors jusqu'à mes oreilles :

« Jules...Arlette...Marie...vous...aime ».

Et plus horrible que les autres, un dernier cri se fit entendre :

« Albert ! ».

Enfin, deux autres hurlements distincts se firent entendre tandis que le sol du premier étage s'écroulait dans le salon au rez-de-chaussée.

Alors le monde sembla se remettre à tourner autour de moi.

J'avais concentré mon attention sur les cris de mes deux parents mais les autres villageois ne s'étaient pas attardés et avaient continué à essayer de sauver ce qu'il pouvait l'être de la maison. Je regardais donc autour de moi : la chaîne humaine continuait à tourner pour apporter un maximum de seaux d'eau, Jules avait arrêté d'aider à l'entente de la voix de nos parents et était maintenant prostré au sol près d'un seau renversé et avec, dans les bras, Marie qui avait glissé de mes bras pour rejoindre ceux de son frère. Et à côté de toute cette agitation, je voyais grandir les flammes, encore et encore.

Avec la chute du sol de l'étage, je savais que Papa et Maman ne ressortiraient plus de notre maison, vivants tout du moins.

Je me trouvais très calme par rapport à l'événement qui venait de se produire sous mes yeux ébahis. L'adrénaline devait sûrement couler à flots dans mes veines. Je m'assis alors par terre aux côtés des derniers membres de ma famille.

Les flammes mirent plusieurs heures de plus à réduire enfin, la nuit était tombée et on avait sorti les couvertures du sac que j'avais pris de la maison. Enfin, à une heure avancée de la nuit, Marie dormant tout contre mon cœur, les flammes déclarèrent forfait face aux pompiers, qui étaient arrivés peu après la mort de mes parents, et aux habitants qui tentaient de sauver notre bâtisse.

Une fois le brasier éteint, les gens commencèrent à nous jeter des regards déplorés sachant eux aussi que nous étions devenus les derniers représentants de la famille Deprais. Un des pompiers vint nous voir, il me proposa de prendre Marie et de la mettre dans leur camion tandis que nous irions voir les dégâts avec Jules. D'après lui, elle découvrirait bien assez tôt le carnage.

Je déposais alors tendrement Marie dans ses bras musclés et je pris Jules par la main.

Nous avancions alors entre les villageois jusqu'à la porte de ce qui s'apparentait à être ma maison. La porte était tombée mais le chambranle tenait encore et j'y vis une nouvelle fois les initiales de toute la famille que Papa avait gravées dans le bois au fur et à mesure des naissances. Précautionneusement, je pénétrais à travers les débris de nos vies. L'air était empli de poussières et de fumée qui me piquèrent les yeux. Je continuais malgré tout mon exploration dans les restes de la maison. A ma droite se trouvait les restes de notre cuisine : tout était noirci mais étrangement la gazinière était intacte. Je passai ma main dessus afin d'enlever la suie qui la recouvrait. Je pus alors apercevoir la belle couleur noire des plaques que Maman avait nettoyées hier, lorsqu'elle était encore vivante. Des larmes silencieuses comme les débris de la bâtisse commencèrent à couler le long de mes joues, de plus en plus rapidement. Jules me serra la main et nous continuâmes notre avancée dans notre sinistre demeure. Nous passâmes devant les escaliers qui étaient alors impraticables cependant une échelle permettait d'accéder à ce qui restait de l'étage. Passant à côté de la salle de bain qui semblait presque intacte nous nous dirigeâmes vers le salon où, par la porte, je voyais de nombreux pompiers s'affairer. Je pénétrais la première dans la pièce noircie par la cendre et je découvris dans un coin les débris du plafond qui gisaient et qu'on avait poussé pour découvrir les corps de mes parents. D'ailleurs, ceux-ci étaient au sol, près l'un de l'autre sous de grands linceuls blancs. Je m'approchais d'eux avec Jules. Assise à leurs côtés, mes larmes redoublèrent de vitesse et ma vue fût bien vite brouillée. Jules tendit alors la main vers le haut de l'un des linceuls et découvrit le visage de Maman. Elle avait du sang au visage et ses yeux bleus étaient vides de toute expression. Elle semblait figée dans sa dernière vision de terreur. Puis à mon tour, je découvris le visage de Papa. Lui aussi possédait la même expression que Maman, figé à tout jamais. Nous restâmes plusieurs dizaines minutes ainsi dans les bras l'un de l'autre quand Stéphanie posa tendrement sa main sur nos épaules secouées par les sanglots. Elle nous serra contre elle et elle répéta longuement des paroles de réconfort. Puis au bout de maints efforts, nous nous relevâmes et nous suivîmes Stéphanie jusqu'au-dehors où l'air était plus respirable. Elle nous ramena chez elle et nous offrit des lits pour la nuit. Marie était déjà là et dormait d'un sommeil agité dans le petit lit de la chambre. Avec Jules, nous nous installâmes dans le grand lit près de celui de ma sœur. Assis sur le lit, nous avons regardé Marie, blottie contre son ours en peluche, dormir toute la nuit. Au petit matin, Stéphanie vint nous chercher mais lorsqu'elle entra, elle nous vit tous les trois sur le lit à pleurer comme si on essayait de remplir une rivière asséchée. On pleurait ensemble car on venait d'annoncer à Marie la terrible nouvelle même si elle devait déjà s'en douter. Nous nous levâmes alors au bout de longues minutes et nous nous dirigeâmes vers la cuisine où nous prîmes notre petit-déjeuner en silence. Puis, après un détour à la douche et après avoir changé nos vêtements qui sentaient la fumée, nous nous dirigeâmes vers les décombres de notre maison. Nous franchîmes le seuil ensemble main dans la main et nous nous dirigeâmes directement vers le salon où les pompiers s'affairaient encore à tout débarrasser. Évidement, les corps de nos parents n'y gisaient plus et nous pûmes seulement faire le tour de la maison et découvrir les autres dégâts. Nous nous assîmes alors à même le sol et aux côtés des débris du plafond, nos têtes collées les unes contre les autres et nous priâmes toute la matinée pour nos parents. Puis, nous retournâmes chez Stéphanie et nous mangeâmes notre repas dans le même silence que le matin. Marie, malgré qu'elle fût très secouée et ébranlée par les événements, commença à tomber de fatigue. Stéphanie amorça un geste pour aller la coucher mais Jules s'interposa : plus personne ne touchera à sa famille. La jeune Américaine recula et nous laissa aller seuls vers la chambre qu'elle nous avait prêtée. Je changeais Marie et la déposais délicatement dans son lit. Cependant, elle recommença à pleurer. Jules s'approcha alors d'elle et lui caressa ses cheveux blonds comme les blés à l'égal de ceux de Maman. Jules commença alors à lui conter l'histoire que Papa nous avait conté la veille au soir du drame et Marie put enfin s'endormir. Avec Jules, nous retournâmes dans le salon mais, soudain, quelqu'un toqua à la porte. Stéphanie partit ouvrir et un homme en costume entra. Il se tourna vers nous et nous offrit ses plus sincères condoléances. Puis, il nous parla enfin de l'objet de sa visite :

« Bonjour les enfants, je suis M.Ilteut. Permettez-moi de vous déranger en ces jours de deuil mais nous devons régler quelques formalités suite au décès de M.Albert Georges Deprais et de Mme.Louisa Sophie Deprais née Olvio. »

Stéphanie nous incita à nous installer à la cuisine. M.Ilteut nous apprit que nous étions les uniques légataires de Papa et Maman. Puis, il nous demanda nos vœux pour l'enterrement de Papa et Maman. Je me souvins que ceux-ci souhaitaient être enterrés ensemble et si possible dans le petit village que nous habitions. L'homme acquiesça puis je lui indiquais de se tourner vers Stéphanie pour de plus amples détails. Après une petite heure de discussion, M.Ilteut repartit. Stéphanie nous lança un regard une nouvelle fois éploré et nous retournâmes dans le salon. Au passage, je pris, dans le sac, la Bible de Maman et nous commençâmes à la relire une énième fois. Marie se réveilla au milieu de l'après-midi et nous partîmes nous balader près du ruisseau où nous nous étions tant amusés la veille quand notre seule crainte était encore de ne pas arriver en retard au dîner. Après quelques heures de marche, nous décidâmes de rentrer, épuisés par cette journée riche en émotions. Ses petites jambes ne pouvant plus porter le poids de son propre corps, Marie grimpa sur le dos de Jules, sa tête reposant sur la sienne. Le dos courbé parle poids de Marie mais encore plus par le poids de ses songes et du futur si sombre qui se dessinait face à lui, Jules avançait à mes côtés le regard figé mais les larmes coulant à flots sur ses joues rougis par l'effort sportif qu'il faisait et par la chaleur. Il tourna sa tête vers moi et ses larmes redoublèrent d'ardeur. Je posais ma main sur son bras pour l'inciter à s'asseoir quelques instants. Il déposa Marie près de lui et la regarda roupiller doucement. Je pris alors la parole :

« On ne peut pas rester ici ! »

J'y avais réfléchi toute la nuit tandis que je regardais Marie dormir. C'était vrai, Papa l'avait dit. Peu après la guerre, en 1947, je crois, alors qu'avec Jules nous venions de fêter nos sept ans et que Marie avait à peine un an, j'avais surpris une conversation entre Papa et Maman. Ils discutaient de la chance que nous avions eu d'être toujours ensemble. En effet, Papa parlait du nombre incalculable d'orphelins qui avait résulté de la guerre. Il disait que si ils avaient été tués, avec Maman, on aurait sûrement dû être séparés car peu de familles auraient pu se permettre d'adopter, après la guerre, deux voir trois enfants aussi jeunes. D'après lui, même Stéphanie et William, les voisins, qui gagnaient pourtant très bien leur vie n'auraient pu nous assumer correctement et totalement.

Jules me regarda ahuri par ma déclaration et je lui racontais donc la conversation que j'avais surprise entre mes parents. Il resta muet quelques secondes, le temps de faire l'effrayant constat que j'avais moi-même fait durant la nuit. Il leva ses yeux vers moi et déclara :

« Donc si je comprends bien : si on ne veut pas être séparé, on doit s'enfuir. Si on veut rester ensemble, on doit fuir la population et les orphelinats le plus possible.

J'acquiesçais d'un mouvement de tête et Jules continua :

-On doit partir le plus vite possible et le plus loin possible. Mais il nous faudrait de l'argent et des affaires, on ne peut pas partir les mains dans les poches. D'ailleurs où irons-nous ? Demanda-t-il.

-J'avais pensé à Paris. Là-haut, il y a de nombreux enfants des rues. Nous passerons inaperçus et nous pourrons y mendier ou y cirer des chaussures pour gagner notre vie.

-Il n'y a pas d'autres solutions, continuais-je. Papa n'avait ni frères ni sœurs et Maman avait seulement un frère mais il est lui aussi mort et sa femme peine déjà à nourrir ses deux enfants. Enfin, nos grands-parents sont morts et n'auraient même pas l'argent pour nous faire vivre convenablement.

-Et pour nos affaires ? Je te rappelle que tout à brûler dans la maison avec...

Il ne put retenir un sanglot et je vis ses yeux brillants de larmes. Je levais mes yeux au ciel dans l'espoir de contenir à mon tour mes larmes. Cependant, Marie, qui s'était réveillée au fil de notre conversation, ne put les retenir et nous mîmes tous à pleurer à chaudes larmes près du ruisseau qui continuait sa vie inexorablement.

Après quelques minutes, je répondis à la question de Jules :

-Pendant que la maison brûlait...

J'inspirais un bon coup pour refouler une nouvelle fois mes larmes qui ne demandaient qu'à sortir et tracer leur chemin sur mes joues déjà rougies par mes derniers pleurs. Je continuais malgré tout :

-Je t'ai envoyé sonner la cloche et prévenir les voisins. Puis j'ai dit à Marie de regarder le pré aux moutons et de se boucher les oreilles. Enfin, je suis retournée dans la maison et j'ai été cherché des affaires : des vêtements, l'argent que Papa gardait dans sa table de nuit, des couvertures, de la nourriture, un livre, notre Bible et un album de souvenirs. Donc nous avons presque tout pour réussir le mieux possible notre fugue.

-Très bien, quand est ce que l'on part ?

-Le plus tôt sera le mieux mais il faut que l'on attende l'enterrement de P...

J'éclatais de nouveau en sanglots. C'était trop dur : pourquoi nous, qu'avions nous fait, pourquoi Dieu me retirait-il l'une de mes plus grosses raisons de vivre ? Tant de questions sans réponses restaient suspendues dans mon esprit.

Rah !Je m'agaçais de dire de pareilles choses : sois forte ma fille, prends soin d'eux, tu vas te battre pour eux ! Maman,n'avait-elle pas sous-entendu cela avant de partir au travail quand elle m'avait dit l'étrange phrase qui m'avait laissé un mauvais pressentiment. Pensait-elle, ce matin-là, qu'ils ne seraient plus, elle et Papa, le soir venu ? Dans tous les cas, je me battrais Maman, je te le promets. Je donnerais ma vie pour Jules et Marie comme tu l'as toi-même donnée. Je t'aime Maman et toi aussi Papa. Je n'arrêterais jamais de me battre et s'il faut mourir pour mon frère et ma sœur, alors je le ferais sans hésiter.

Je sortis alors de mes pensées et regardais Jules, lui aussi perdu dans ses réflexions, il tenait Marie qui somnolait à nouveau dans ses bras. D'un signe de la main, je l'incitais à se relever et il reprit Marie sur son dos. Enfin, nous rentrâmes à la maison.

Les jours s'écoulèrent et nous nous retrouvâmes bientôt le jour de l'enterrement. Ce matin-là, Stéphanie rentra dans notre chambre. Elle nous apprit que le petit-déjeuner était prêt et qu'il n'attendait que nous. Cependant, nous n'en avalâmes qu'une infime partie et nous partîmes nous habiller. Marie et moi avons revêtues des robes d'un noir profond et avons mis dans nos cheveux un crêpe noir. Jules, quant à lui, mit un bel ensemble noir. Nous sortîmes ensemble de la maison, précédés par Stéphanie et son mari William, puis nous prîmes la direction de l'église qui se situait en haut d'une légère colline. Dans le bâtiment, chacun avait revêtu des vêtements du dimanche noirs. Nous passâmes au milieu de l'allée et tous les regards se tournèrent vers nous. Enfin, nous nous installâmes au premier rang juste à côté des cercueils ouverts de nos parents. On leur avait fait mettre de belles tenues, hautes en couleur comme ça leur ressemblaient tellement. La cérémonie commença et le parcours des larmes sur mon visage débuta comme sur celui de Marie et de Jules. Le prêtre fit tout un tas de discours sur nos parents dont je n'en entendis pas la moitié étant trop absorbée par les mains de mon frère et de ma sœur entre les miennes et par les visages figés de ceux qui avaient, qui sont et qui seraient toujours mes parents. Puis, on ouvrit les portes de l'église et les hommes les plus forts du village saisirent les poignées des cercueils de Maman et Papa. Ils se dirigèrent vers le cimetière. Nous fûmes les premiers derrière nos parents et le prêtre. L'église entière nous suivait. Dans le cimetière, un grand trou était déjà creusé et les cercueils furent posés à côté. Une grande stèle de grès était placée devant le trou. On y voyait les noms de Papa et de Maman, leur date de naissance et une citation : « Ce n'est pas la fin, c'est le début d'une nouvelle histoire pour vous. Nous sommes le prologue, à vous d'écrire la suite. ». Le prêtre ajouta à nouveau quelques mots et se tourna vers nous. Nous nous approchâmes des cercueils. J'embrassais une dernière fois mes parents, je remis en place la mèche de cheveux de Maman et je plaçais les lunettes de Papa sur son nez. Subtilement, j'enlevais l'alliance de Maman et la mis dans ma poche pour garder un souvenir de mes parents. Je laissais ensuite Jules et Marie donner leur dernier baiser à mes parents. Enfin, les cercueils furent scellés et mis en terre. Avant qu'on ne remette la terre du trou sur eux, je déposais une boîte en fer sur les cercueils où étaient placés une mèche de mes cheveux et une de Jules, un dessin de Marie et la photo de famille que j'avais sauvée des flammes. Afin d'en garder un exemplaire quand même avec nous, j'en avais fait une copie. Le prêtre nous proposa alors de jeter les premières poignées de terre sur les deux cercueils. Après cela, les hommes du village commencèrent à prendre les pelles et à ensevelir pour de bon nos parents mais Jules saisit rapidement l'une des pelles et insista pour remettre toute la terre lui-même. Les personnes aux alentours tentèrent de le résonner mais ils ne purent le faire céder et ils repartirent chez eux, nous laissant seuls. Nous nous retrouvâmes ainsi : Marie dans mes bras tandis que nous étions assises à même le sol et Jules qui avaient retiré sa cravate et sa veste et qui remplissait lentement mais sûrement le trou béant. J'avais, pendant ce temps, placé la bague de Maman sur ma chaîne de baptême.

Puis, dans la soirée, lorsque Jules eut terminé son fastidieux travail, je déposais avec Marie la jolie gerbe de fleurs que nous avions préparé la veille avec Stéphanie. Finalement, nous retournâmes chez elle après avoir lancé un dernier regard empli de peine à la stèle qui se dressait droite vers le ciel juste au-dessus des cadavres de nos parents. Nous prîmes une nouvelle fois notre souper en silence et nous partîmes nous coucher. Avant de m'endormir d'un sommeil agité, je jetais un regard à Jules. Il avait un air déterminé puis il me regarda à son tour et me dit dans un murmure pour ne pas réveiller Marie :

« Demain soir. ».

J'acquiesçais d'un signe de tête. Il avait raison, on partirait demain soir, à l'abri des rayons du soleil et de tous les regards indiscrets qui pourraient nous dénoncer.


Je m'endormis avec mille pensées sur notre avenir qui me paraissait bien flou pour le moment.

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