VIII. Château de cartes
°°Les mots manquent
Aux émotions°°
Victor Hugo
« Pardon Mansa de te couper mais nous devons nous faire pardonner. Sincèrement, toutes les excuses du monde ne pourraient pardonner notre bêtise. Nous avons été horribles avec toi ces dernières années.
Je fus ébahie devant les paroles sans sens que venait de prononcer Hélène. Je ne comprenais pas du tout où elle voulait en venir en disant ceci. C'est ainsi que je m'esclaffais :
-Que dis-tu là ? Je ne vois pas en quoi, vous avez été méchants avec moi de quelques façons que ce soit.
Hélène soupira et ce fut Nathan qui me répondit :
-Eh bien Mansa, nous t'avons abandonnée à ton sort.
De plus en plus étonnée par leurs mots, je le laissais pourtant continuer car je nageais dans le flou le plus total :
-Nous nous en rendons compte seulement maintenant en te voyant si heureuse. Tu ne nous semblais pas si triste quand nous te rendions visite mais, aujourd'hui, ta peine d'antan contraste drastiquement avec le bonheur évident qui t'envahit actuellement. Tu sembles si joyeuse et pleine de vie que la douleur dans laquelle était plongée précédemment nous saute aux yeux. A présent, il nous semble indéniable que tu étais malheureuse autrefois. Nous nous sommes si désolés de ne nous être pas rendus compte plus tôt. »
Complètement choquée par leur déclaration, je restais sans voix durant de longues minutes. Comme dirait John Green :
« Certains infinis sont plus vastes que d'autres ». Les minutes, durant lesquelles je me tus, me semblèrent durer un temps incommensurable. Les horloges avaient l'air de s'être arrêtées. Seuls les oiseaux continuaient de chanter dans les arbres près de la bordure du parc. Ce silence était mortel et terrifiant. Les respirations des enfants endormis se présentaient comme étant les seuls signes de vie. Agnès, la plus sage et douce de mes enfants, brisa cette douloureuse bulle pour détruire cet étau puissant qu'est l'absence de bruit qui enserrait nos gorges et nous empêchait de parler :
« Il fallait que nous nous excusions pour ne pas avoir été présents à tes côtés lorsque tu en avais le plus besoin. Nous voyons désormais que nous fermions les yeux sur tant de choses à ton sujet. Ces sourires crispés à Noël et toutes ces fois où tu te perdais dans tes pensées étaient pourtant des preuves criantes de ton mal-être. Tu te laissais sombrer peu à peu dans un océan de peine, dans ton mur de froideur ou dans ces labyrinthes de consternation dont tu connais pourtant si bien le chemin. Lorsque Papa et Sophie sont morts, nous aurions dû entendre le brisement de ton cœur au fond de toi. Nous nous trouvions des excuses variées face à ta détresse si apparente et nous ne faisions rien d'autre que t'observer te perdre un peu plus dans tes pensées accablantes. Nous étions tellement immobiles et insensibles. Nous aurions pu t'aider plus tôt si nous n'avions pas été si égoïstes et si aveugles à ton chagrin.
C'est là que s'en fut trop pour moi. Je ne pouvais continuer à les voir exprimer tant de remords envers eux alors qu'ils n'y étaient pour rien :
-Comment pouvez-vous penser de telles sottises. J'étais évidemment détruite mais croyez-vous que je vous aurais laissé m'aider. Quand l'un de vos enfants se blesse, il ne vient pas vous voir tout de suite. Il laisse la plaie ainsi, s'imaginant, le lendemain, arborer son égratignure auprès de ses copains et leur montrer à quel point il est fort. Ce n'est pas en grandissant que l'on apprend à demander de l'aide, au contraire, je dirais même. On ne veut plus montrer le malheur dans lequel on est claquemuré. On intériorise tout sans jamais montrer ses sentiments. La douleur augmente et, si personne ne nous oblige pas à parler, on explose, littéralement. Si je vous retournai la question, auriez-vous laisser vos enfants vous aider si vous aviez été dans mon cas. J'imagine que non. Les parents ont toujours l'impression de devoir être fort devant leurs enfants pour leur bien-être mais je pense que l'on devrait montrer plus souvent nos émotions. Si j'aime quelqu'un, j'ai envie de lui dire ''Je t'aime'' sans qu'il ou elle me juge. J'ai envie d'avoir le droit de pleurer quand je suis triste sans qu'on me dise que je suis faible. J'ai envie de rire aux éclats sans qu'on me demande de faire moins de bruit. Je veux vivre sans avoir peur qu'on épie mes faits et gestes et qu'on les juge, je veux respirer l'air pur, je veux rire à gorge déployée, je veux hurler à en perdre la voix, je veux aussi pleurer à chaudes larmes, je veux danser jusqu'au bout de la nuit, je veux chanter à rendre mes voisins sourds, je veux donner mon avis, je veux me disputer pour les causes que je défends, je veux me réconcilier après une altercation, je veux être forte, je veux tout déchirer mais, surtout, je veux vivre libre. J'ai peur de mourir et que tout disparaisse sans que j'ai réalisé tous mes rêves. J'angoisse de décéder avec une âme pleine de regrets. Je ne sais pas ce qu'il y a dans l'autre monde mais une chose est sûre : je n'attendrais pas de vérifier qu'il y est une autre vie pour vivre à fond celle-ci. Ce n'est pas la peine de regretter vos erreurs. Il vaut mieux aller de l'avant et réparer vos bêtises plutôt que de vivre dans le passé. Vous n'imaginez sûrement pas le nombre d'imbécillités que j'ai pu faire alors que j'avais votre âge. Vous êtes jeunes, vivez à fond et vous réfléchirez plus tard. Quand on est aussi peu âgé comme vous l'êtes, on est plus proche d'être jeunes et cons que de grands sages aux longs cheveux blancs et aux paroles toujours pleines de bon sens. Ce n'est pas grave, vous avez presque une vie entière pour vous rattraper, et puis, sachez que je ne vous en veux pas le moins du monde. Je vous aime tant. Vous êtes mes enfants et je ne pourrais jamais imaginer ma vie sans vous. Si, aujourd'hui, je suis ce que je suis, c'est grâce à vous. Vous êtes tous trop modeste. Vous n'imaginez même pas combien vous avez compté dans ma vie et dans la construction de mon caractère. Concevez-vous votre vie loin de vos enfants. Vous voyez-vous encore jeune couple sans votre statut actuel de parents. Sans vous, je ne suis plus Arlette Julia Marguerite Siron née Deprais. Sans vous, je suis plus moi et, sans moi, vous n'êtes plus vous. Sans votre père, sans mes parents, mes frères et sœurs, ma famille, sans toutes les personnes que j'ai connues ou connais je ne suis plus la personne que vous appelez Mansa. Après le divorce entre votre père et moi, j'ai dû assumer la charge de trois enfants seule avec un maigre salaire. Pourtant, je me suis battue corps et âme pour que vous ayez toujours votre assiette remplie devant vous le soir. Je n'ai sûrement jamais été la mère parfaite. Je pense que je n'étais pas assez présente car je rentrais tard du travail le soir, cependant, j'ai toujours fait en sorte de vous donner le confort que vous méritiez. Vous m'avez donné la force de m'accrocher à la vie et de ne rien lâcher, jamais. Vous avez été plus revigorants qu'une nuit de sommeil, plus remplissant qu'une assiette pleine et plus calmant que le plus long bain du monde. Vous n'avez rien à vous reprocher ni à regretter. Vous m'avez sauvé la vie tant de fois. Je me suis battue pour vous et je ne regrette rien. J'ai essayé de vous éduquer du mieux possible pour que vous, au moins, n'ayez pas à lutter comme moi j'ai pu le faire. Je ne suis rien sans vous. Les humains sont des êtres qui doivent vivre en société. On ne peut pas vivre en étant enfermé dans une maison toute sa vie. On deviendrait fou. J'ai besoin de vous comme vous avez besoin de moi. Sincèrement, je ne crois pas en la pyramide de Maslow. Vous savez, ce classement qui classe les besoins des Hommes. Il place les besoins physiologiques que sont la nourriture ou la respiration en tout premier. Puis, viennent les besoins de sécurité. Ensuite, ce sont les besoins d'appartenance qui englobent les liens sociaux. Après, ce sont les besoins et d'estime et, enfin, les besoins d'accomplissement. Maslow n'avait rien compris aux Hommes et je doute qu'il fût vraiment un bon psychologue. Je pense que les besoins d'appartenance devraient faire partie de nos besoins physiologiques. Rencontrer, parler et avoir des liens sont des choses si importantes dans nos vies. L'humain est une espèce qui a une envie constante d'être en société. Nous ne sommes pas des êtres vivants solitaires. Nous dépendons tant des autres. Le destin de chacun est mélangé avec celui de ses connaissances. Nous perdons toujours des gens mais il faut s'en remettre. C'est cruel mais il le faut pour notre bien. On peut et on doit toujours se relever. Ne jamais baisser les bras même dans l'adversité. Avec ou sans aide, on y arrive toujours. Des traces de cette perte persistent. Ces séquelles qui étaient des plaies ouvertes deviennent des cicatrices que l'on caresse du bout des doigts pour se souvenir. Après une heure, un jour, un mois, un an, cent ans, la marque laissée par la perte blanchie, devient moins nette se transforme en souvenir. Quand j'ai perdu votre père et Sophie, j'étais au plus bas mais voyez comme aujourd'hui je ris et je souris au monde. Il aura fallu du temps mais, maintenant, je peux aisément dire que ces événements font partis du passé et que je n'y pense plus qu'avec un sourire. Je regarde enfin vers l'avenir. L'humanité est comme un immense château de cartes si un membre manque l'édifice s'effondre et il faut alors le reconstruire avec un plus petit nombre de cartes mais, au bout d'un moment, on trouve la bonne combinaison et le château est de nouveau droit, sa pointe vers le ciel. »
Je finissais ainsi ma tirade et regardais mes enfants et les plus grands de mes petits-enfants, ils semblaient tous ébahis par mes mots. Chacun paraissait être plongé dans de profondes réflexions. Ils regardaient dans le vide, réfléchissant au sens de mes paroles. Louise et Mathilde, quant à elles, me regardaient toutes deux avec un sourire satisfait. Elles avaient l'air heureuses de me voir me livrer ainsi à ma famille. C'était un immense pas vers eux que je venais de faire. Les barrières commençaient enfin à se désagréger. Il était temps. La sérénité s'emparait peu à peu de nous. Nous étions contents de voir les langues se délier. Même si le chemin fut long et tortueux, j'étais fière de m'être, enfin, réellement livrer à mes enfants. Mes déclarations m'avaient fait un bien fou. Mon cœur semblait moins lourd et le poids sur mes épaules commençait à s'alléger. Je savais qu'il me restait encore du chemin à parcourir pour atteindre le haut de cette montagne de mensonge mais je me sentais triomphante de voir que je venais de m'engager sur la route qui menait au sommet. Tandis que je pensais aux choses qui me restaient à leur dire, je vis mes enfants, Isaac, Noémie et Rose sortirent peu à peu de leur torpeur. Ils revenaient dans l'instant présent et c'est alors qu'Hélène se jeta sur moi. Elle colla son corps contre le mien et me serra dans ses bras à m'en broyer les os. Cette étreinte puissante voulait dire tellement de choses inexplicables à haute voix. Elle pleurait sur mon épaule mais ces larmes étaient comme un soulagement. Nous restâmes longtemps ainsi avant que ma fille ne se décale. Ses yeux étaient brillants de larmes et ils contrastaient complètement avec son immense sourire. Consciente que ces gestes paraissaient étranges, Hélène expliqua :
« Désolée Mansa mais c'était plus fort que moi. Tout ce que tu as dit était tellement beau et vrai. Je suis si heureuse d'entendre ces mots sortirent de ta bouche. Nous t'aimons tant Mansa. Je sais que je peux dire aisément que tu es notre plus grand besoin vital à tous. Tu es une personne si courageuse et si soucieuse du bonheur des autres. Tu es notre plus grande source d'inspiration. Si tu savais comme nous nous sommes déçus de voir combien nous avons été sourds et aveugles à ta peine. Comment avons-nous pu être aussi bêtes et centrés sur nous-mêmes au lieu de voir la douleur qui t'envahissait peu à peu. Je suis persuadée que cette situation aurait encore durée longtemps si Mathilde n'était pas arrivée dans ta vie et dans la nôtre. Il est évidemment qu'elle t'a sauvé la vie car, sans elle, tu serais déjà peut-être morte de chagrin. Il est douloureux de voir qu'une parfaite inconnue puisse mieux lire les sentiments d'une mère que ses propres enfants et petits-enfants. Nous sommes tant déçus de nous-mêmes. Il faut pourtant relativiser, tu vas bien et aucun malheur ne s'est heureusement produit. C'était écrit, le destin en avait décidé ainsi. »
J'étais heureuse d'entendre ma fille dire qu'elle ne sentait plus coupable. Il est vrai qu'ils avaient mal agis en ne se rendant pas compte du malheur qui s'emparait de moi mais, sans cela, je n'aurais jamais rencontré Mathilde et je ne serais pas ici en train de me dévoiler à ma famille. Il est malheureux que cela ai dû se produire dans de telles circonstances mais la vie ne choisit jamais le chemin le plus court. Tout allait bien maintenant et je n'avais plus à me plaindre. Cependant, je n'encourage personne à créer le malheur pour dire parla suite que cela pourrait apporter le bien mais je crois, que dans ce cas-ci, il nous fallait à tous une sorte d'électrochoc pour s'apercevoir du mur dans lequel nous foncions de plus en plus vite avec les yeux fermés. Grâce à ça, je commençais à trouver la paix dans ma vie et à voir le bout du tunnel.
A ce moment-là, je me rendis compte que, malgré mes aveux, je n'avais toujours pas parlé de mon enfance et du mensonge que je leur cachais depuis si longtemps. J'étais peut-être sur la bonne voie mais le parcours pour atteindre le sommet de la montagne était encore bien loin même si j'en apercevais la fin. Je pris alors mon courage et déclarais, en espérant ne pas être coupée cette fois-ci :
« J'imagine que vous pensez maintenant que je ne vous ai pas convoqué simplement pour vous présenter Mathilde et Louise.
Ainsi, je captais leur attention et tous les regards se tournèrent d'un seul coup vers moi. Je gardais mon calme et poursuivi :
-Vous vous êtes parfaitement rendu compte du changement qui s'était opéré en moi ces derniers temps avec l'aide précieuse de Mathilde et Louise. Aujourd'hui, je pense, enfin, qu'il est temps pour moi de vous parler de quelque chose dont je n'ai parlé à personne, même pas votre père, excepté Mathilde, Louise et Sophie.
Mes enfants, Laura, Isaac et Noémie semblaient alors de plus en plus attentif au fil de mes mots. Ils écoutaient presque religieusement mes paroles, attendant impatiemment mes révélations.
-Je pense qu'il faut que je commence par mettre en place le contexte,déclarais-je. J'ai fait bien des erreurs dans ma vie mais celle-ci est malheureusement la plus grosse. Vous avoir caché ceci fut pour moi un poids quotidien sur mes épaules. Je tenais à vous dire que je regrette amèrement cette décision. J'aurais préféré vous le dire plus tôt pour ne pas me trouver dans cette position de devoir tout avouer. Je vous ai caché de nombreuses choses comme toute mère pourrait le faire mais celle-ci est bien la seule que j'ai jamais regrettée jusqu'à maintenant.
Les regards posés sur moi devinrent très interrogateurs mais ils ne me coupèrent pas pour autant.
-Cette décision de cacher cette part de ma vie fut prise sur un coup de tête de ma part et, pour une fois, j'aurais du y réfléchir à deux fois. Essayer d'imaginer les conséquences aurait été préférable, cependant, je n'étais pas du genre, à l'époque, à me poser mille et une question pour faire des choix. Ah, la jeunesse impulsive, m'exclamais-je alors. Malheureusement, une fois plongée en plein cœur de mes paroles, je n'ai jamais réussi, avant aujourd'hui, à me sortir de mon terrible mensonge, continuais-je. Hélène, tu parlais tout à l'heure de mon courage mais, à mon humble avis, je doute fortement que j'en sois pourvue. Si j'étais vraiment brave, nous aurions eu cette conversation bien plus tôt. Je me suis construite sur un gravas de mensonges entassés les uns sur les autres et l'image que je revois n'est que le pâle reflet de la réalité.
En parlant de pâleur, je vis mes interlocuteurs blanchirent à vue d'œil. Ils avaient l'air complètement déboussolés à travers mes paroles. Malgré leur visage, je poursuivais:
-Mon mensonge commence, malheureusement, il y a bien trop longtemps. Il débute le jour de ma rencontre avec votre père. C'était la première personne qui s'intéressait vraiment à moi depuis de mon enfance et aux événements qui m'avaient construite mais je ne me voyais pas passer pour une personne faible et brisée auprès de l'homme que j'aimais le plus au monde. Le connaissant, je sais pourtant qu'il ne l'aurait pas pris de la sorte qu'il m'aurait soutenu du mieux qu'il aurait pu mais je n'ai rien dit. Vous parliez de votre égoïsme mais je pense que je le suis bien plus que vous. J'ai voulu montrer seulement ce que je voulais aux autres. Ne pas me dévoiler à mon mari fut la pire erreur. J'aurais tellement voulu exprimer mes sentiments mais je n'en eu jamais le courage. Notre couple n'aurait, sûrement, été que plus fort. Je suis malheureusement certaine que si j'avais fait mes aveux plus tôt, nous serions encore mariés à l'heure qu'il est. Je suis si triste de vous le dire comme cela mais je ne vois pas de meilleur moyen que de tout dire de but en blanc. J'ai fait trop de détours dans ma vie pour raconter des choses que je ne suis plus capable d'en faire un seul autre. D'ailleurs, j'ai encore l'impression de tourner autour du pot en vous racontant tout ceci. J'ai le sentiment fou de n'avoir fait que cela au cours de ma pauvre vie. Je n'ai jamais réellement raconté la vérité, toujours en train d'éviter les questions les plus embarrassantes. Pourtant, il faut maintenant que je prenne ce qu'il me reste de courage et que je vous raconte tout. »
Il était temps et je le sentais au plus profond de moi. J'avais trop menti et il fallait désormais rétablir la pure et simple vérité car je ne saurais vivre plus longtemps sur l'amas de mes mensonges.
Jecommençais donc le récit que j'avais fait à Mathilde et Louisequelques semaines plus tôt. Au fur et à mesure de mes paroles, jevis alors les visages de mes enfants et petits-enfants se décomposerpeu à peu. Ils se rendaient compte du berceau d'illusion dans lequelils vivaient depuis trop longtemps.
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