VI. Tempête nocturne

°°La nature fait les hommes semblables,

La vie les rend différents°°

Confucius


Hélène et moi marchions, main dans main à travers un parc. Ma fille n'était pas aussi âgée que maintenant et elle semblait avoir dans les dix ans. Nous avions toutes les deux un immense sourire sur le visage. De sa bouche, sortait son magnifique rire. Il résonnait comme une volée de cloches en moi. Parfois, Hélène lâchait ma main et s'éloignait dans le parc. Elle gambadait joyeusement et ses fines jambes sautillaient de partout autour de moi. Hélène portait sa jolie robe blanche avec des ballerines roses probablement à l'effigie d'un personnage de dessin-animé pour enfants. Sa robe contrastait complètement avec le noir profond de sa chevelure qui flottait autour d'elle. Dans ce parc, il me sembla que le temps passait plus vite. En effet, Hélène paraissait de plus en plus âgée à mesure qu'elle courait à mes côtés. Elle gardait toujours sa jolie robe blanche mais les jolies ballerines se virent remplacées par des baskets d'adolescentes plus confortables. Hélène ne gambadait alors plus et restait constamment à mes côtés. Nous marchâmes pendant encore plusieurs minutes. A l'horizon, je voyais une immense falaise au bord d'une mer calme. Cependant, plus nous nous en rapprochions et plus Hélène grandissait et plus la mer devenait houleuse et se déchaînait contre la falaise. Bientôt, nous fûmes toutes les deux au bord de ce grand précipice. Hélène portait maintenant une belle robe de mariée et, une main posée sur son ventre arrondie, elle lâcha la mienne et recula. Ses yeux s'emplissaient de larmes et, avant que je ne puisse faire le moindre geste, elle fit un dernier pas et tomba dans la mer impétueuse et tourbillonnante. J'entendis son corps s'écraser contre les rochers de la falaise avant de me réveiller en sursaut avec de la sueur qui dégoulinait de mon front sur mon visage.

J'allumais ma lampe de chevet mais je restais couchée dans mon lit encore quelques minutes, le temps de me remettre de ce cauchemar où ma cadette venait de mourir. Ma respiration se calma peu à peu et mon rythme cardiaque redescendit lui aussi. Je n'appelais pas d'aide-soignant et me levais par moi-même de mon lit. Je m'aidais ensuite de ma canne et je me dirigeais vers la petite salle de bain de ma chambre. Quand je pénétrais dans la pièce, je fus éblouie par la lumière que je venais d'allumer. Je restais quelques instants dans l'embrasure de la porte, aveuglée. Enfin, je levais les yeux et me retrouvais face-à-face avec mon reflet dans le miroir. Je n'ai jamais eu l'habitude d'avoir une peau bronzée mais cette nuit-là, face à mon image, je me trouvais plus pâle que jamais. Mes cheveux étaient ébouriffés et tombaient en une masse désordonnée dans mon dos. Ils ont évidement perdu de leur splendeur d'antan. Ma belle chevelure noire comme les corbeaux est devenue bien terne et grise au fil des années. Mes yeux sont eux aussi devenus plus gris et plus profonds que le plus grand des océans. Je tiens ce regard de ma grand-mère qui le tenait elle-même de sa mère. C'est un héritage familial que je suis fière de posséder et d'arborer au quotidien. Pourtant, lorsque je n'étais qu'une enfant, seulement soucieuse de savoir ce que je mangerais le soir-même, mon regard ne me semblait pas aussi terrifiant que je ne le voyais alors dans ce miroir au beau milieu de la nuit. Il était froid et je dirais presque glacial. Comme l'on forge sa personnalité, je m'étais construit un regard froid et en manque évident d'émotions. Je l'avais obtenu au prix de terribles souffrances et de sacrifices indescriptibles par la parole. En me remémorant tous ces souvenirs, je sentis des larmes perler au coin de mes yeux. Je fis tout pour les retenir, je ne voulais pas voir en face ma souffrance dans la glace. Mais la douleur, qui dormait dans mon cœur comme un dragon endormi protégeant sa caverne, venait de se réveiller et déferlait en moi. Je la sentais se répandre dans mon être à une vitesse affligeante. La désolation m'assaillait et mes larmes coulèrent en un flot continu sur mes joues ridées par les ans. Je n'arrivais pas à faire cesser ce terrible sentiment. L'image que me renvoyait le miroir me détruisait un peu plus à chaque larme sortant de mes yeux rougis et bouffis. J'avais posé ma canne contre le mur et je me tenais appuyer sur le lavabo de ma pauvre salle de bain. De petits gémissements de douleur sortaient de mes lèvres et mon nez commençait à se boucher. Mes forces m'abandonnaient peu à peu face à cause de ma souffrance et je sentis mes jambes fléchir sous le poids de mon propre corps. Soudain, je glissais et je tombais sur le sol carrelé. Lorsque mes fesses touchèrent le sol, j'eus l'impression de perdre la bataille de ma vie. Je me sentis désespérée par mon apparente faiblesse. J'avais l'impression d'être un escargot au fond d'un puits qui fait trois mètres dans la journée et glisse de trois mètres toutes les nuits. J'avais cette impression, malgré tous mes efforts, d'être toujours au même point qu'il y a quelques jours. Après quelques minutes passées sur le sol froid, je décidais d'appuyer sur mon bracelet pour prévenir les soignants de ma chute car je savais pertinemment que je n'arriverais pas à me relever seule. Je vis alors le bracelet à mon poignet clignoter et j'entendis une petite alarme dans le bureau des soignants pour les prévenir que j'étais tombée. En attendant leur arrivée, j'essuyais mes yeux rouges et encore remplis de larmes. Je ne voulais pas qu'ils voient mon malheur. J'entendis alors la porte de ma chambre s'ouvrir brusquement et je vis débarquer dans ma chambre deux aides-soignants dont Martinet une autre jeune femme. Ils m'aidèrent à me relever et me conduisirent vers mon lit défait. Ils m'installèrent dessus et commencèrent à me demander comment cela s'était produit. J'inventais une histoire, leur faisant croire que j'avais eu soif et que je n'avais pas voulu les déranger plus que de raison. Puis, Martin et la femme me demandèrent comment je sentais et si j'avais des douleurs. Mon Dieu, mais à quel point j'aurais voulu leur dire que mon cœur me consumait de l'intérieur. Malheureusement, je n'en eus pas le courage. J'imagine que cela est mieux ainsi, qu'ils ne sachent pas l'envers du décor. Je leur répondis donc que mon corps ne faisait pas souffrir plus que d'habitude. Ils me recommandèrent pour la prochaine fois que j'aurais une envie nocturne de les appeler plutôt que de le faire toute seule et de risquer de tomber et de me faire mal. J'acquiesçais et ils repartirent alors dans le couloir après avoir éteint la lumière de ma chambre.

Quant à moi, je restais dans mon lit mais je ne me rendormis pas avant que la nuit soit déjà bien avancée. Cela m'arrivait souvent d'être en proie à des insomnies mais cette nuit-là fut la pire d'entre toutes. De nombreux souvenirs et images tournoyaient dans mon esprit durant ces longues heures de solitude coincée sous mes couvertures. Je ne cessais de me revoir dans ce miroir. L'image de moi détruite par le désespoir était un supplice pour moi. Je me voyais comme un être faible, l'esclave de mes propres tortures. Je sentais en moi mon âme se briser en mille morceaux. Tout ce que j'avais commencé à construire avec Louise et Mathilde était submergé par mon malheur que j'avais, il y a longtemps, caché au fin fond de moi-même sans jamais le soigner à la racine. J'avais coupé à la base cet arbre de chagrin mais ses racines étaient encore présentes et il repoussait toujours essayant d'étirer ses branches un peu plus loin en moi à chaque fois. J'avais maintenant appris qu'il fallait déraciner cet arbre maudit et je savais que l'aide que m'offraient Louise et Mathilde me serait précieuse. Mes larmes avaient cessé mais j'étais victime d'une énorme migraine comme après chacune de mes crises de larmes. Je n'arrivais pas mieux à dormir et je restais alors éveillée jusqu'au petit matin où la fatigue fut trop intense pour réussir à lutter contre elle.


Je me réveillais bien plus tard que la normale. En ouvrant les yeux, je vis que mes rideaux étaient ouverts et, que sur la table près de mon fauteuil, trônait mon plateau de petit-déjeuner. Cependant, je n'eus ni la force ni l'envie de me lever après mes mésaventures de la soirée. Je restais alors dans la chaleur réconfortante des couvertures. Les yeux perdus dans le vide, je ne pensais à rien. Quelquefois, je tournais la tête vers l'horloge posée, comme toujours, sur le haut de ma commode et je voyais les minutes s'égrainer lentement.

Une heure passa ainsi et je m'imaginais aisément continuer pareillement durant la journée entière jusqu'à ce que la Lune prenne la place de son frère le Soleil et que mes démons resurgissent et m'entraînent un peu plus bas dans ce qui me semblait être une chute sans fin. Seulement, Louise vint chambouler cet emploi du temps bien ficelé. Elle rentra dans la chambre et me vit encore sous les draps. Ensuite, elle tourna la tête vers mon plateau et remarqua qu'il était encore plein. La nourriture, dessus, était froide et elle proposa donc d'aller la réchauffer. Avant qu'elle n'attrape mon repas, je la coupais dans son élan :

« Ne t'embête pas, je n'ai pas faim ce matin.

Stupéfaite, l'aide-soignante s'approcha de mon lit et vint poser une main maternelle sur mon front pour vérifier si je n'avais pas de fièvre. Ce n'était évidemment pas le cas et elle me demanda donc :

-J'ai appris votre chute ce matin. J'espère que vous n'avez rien, je devrais peut-être faire venir un médecin. Ne bougez pas de ce lit. Je reviens avec un docteur. »

Je la laissais faire même si je savais parfaitement que le praticien ne trouverait rien mais je n'avais pas du tout envie de raconter mes malheurs à Louise.

Effectivement, la jeune femme revint plusieurs dizaines de minutes en compagnie d'une jeune médecin. Celle-ci m'examina consciencieusement mais, comme je l'avais prédit, elle ne trouva rien. Elle indiqua alors à mon amie que ce devait simplement être un petit coup de mou et qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter. L'aide-soignante sembla après très attristée de ne pas savoir ce qui me tracassait mais elle ne fit aucun commentaire. En regardant l'heure, elle comprit qu'il n'était plus temps que je prenne un petit-déjeuner mais plutôt un repas. Elle ramena aux cuisines mon plateau délaissé et apporta un nouveau plat. Cette fois-ci, Louise m'obligea à manger au moins une partie de la nourriture pour que je reprenne des forces. Je m'exécutais et finis même par tout engloutir. La jeune femme me laissa seule après m'avoir installée dans mon fauteuil pour que je profite du soleil. Ce fauteuil rougeâtre était devenu au cours des dernières années mon refuge et l'un de mes seuls repères. Lorsque j'étais au cœur de ma torpeur après le décès de mon mari et de Sophie, j'avais passé de longues heures dans ce siège, ressassant inlassablement les différents souvenirs heureux ou malheureux que j'avais eu avec mes proches décédés. Je me rendais à nouveau compte du pouvoir réconfortant de ce fauteuil abîmé par les ans.

J'étais assise dedans depuis plusieurs minutes à regarder le temps quand un petit oiseau se posa juste devant ma fenêtre. L'animal chantait joyeusement et voletait autour des fleurs posées sur le rebord de ma fenêtre. Son allégresse évidente semblait vouloir me faire passer un message. Son chant mélodieux était là comme pour m'encourager et ceci marcha. Tandis que l'oiseau continuait à tournoyer, je balançais la fine couverture qui était sur mes jambes et me levait à l'aide de ma canne. Pour me galvaniser, je me répétais alors :

« Tu ne comptes certainement pas rester engoncée dans ce fauteuil jusqu'à la fin de tes jours. Seulement attendre que les saisons et les ans passent est un bien triste futur ! »

Ce petit oiseau venait de redonner la force de me battre. Lorsque je fus enfin debout, je vis du coin de l'œil le minuscule animal s'envoler un peu plus loin, près à aller remonter le moral à d'autres personnes désespérées. Je regardais alors autour moi et vis de nombreuses affaires à moi qui n'étaient pas à leur place habituelle. Je décidais donc de faire un léger ménage de printemps. Pour cela, je m'approchais de mon lecteur de musique et pris le disque qui était sur le haut de la pile à côté du lecteur. C'était un vieux CD de Louise Attaque mais cela ferait largement l'affaire pour mettre l'ambiance tandis que je rangerais ma chambre. L'une de mes chansons préférées démarra alors et je ne pus m'empêcher de danser quelques instants sur cette musique qui me met à chaque fois du baume au cœur. Je ne dansais plus aussi bien que dans ma jeunesse dans les guinguettes du village où je vivais, mais le sentiment de liberté à chacun de mes mouvements était pareil à mes souvenirs. Ma mémoire parfois défaillante se souvenait pourtant encore intégralement des paroles de la chanson que je n'avais pourtant pas écoutée depuis plusieurs années. La danse résonnait en moi comme une mélodie oubliée depuis longtemps. Je me sentis, durant ces instants de bonheur, vivre à nouveau. L'air me semblait plus pur et le soleil par la fenêtre plus brillant. Je dansais tout le long de la chanson et, quand elle prit fin, je m'écroulais littéralement dans mon fauteuil. Assisse, je calmais mon rythme cardiaque et tentais de reprendre une respiration un peu plus calme. Je n'ai malheureusement plus vingt ans et la fatigue se fait maintenant plus vite sentir. Après plusieurs minutes, je me sentais enfin prête à commencer ce ménage de printemps qui, j'en étais persuadée, me ferais le plus grand bien. Les musiques s'enchaînaient et, tandis que je rangeais, je ne pouvais m'empêcher de me dandiner sur les airs entraînant des différents chansons. Je n'allais pas aussi vite que dans ma jeunesse pour nettoyer mais la pièce était petite et cela alla bien vite. Au bout d'environ une petite heure de rangement, il ne me restait alors plus que ma commode à réorganiser légèrement. Arrivée devant le meuble, un morceau de papier plié attira mon attention. Il était coincé sous mon vase de fleurs. Je soulevais ce dernier et dépliais la feuille. Dessus était écrit un message signé de la main de Mathilde. Celle-ci m'indiquait son adresse et un numéro de téléphone pour la contacter. Je mis alors le billet dans mon sac à main puis je continuais le rangement, me promettant d'essayer d'appeler la jeune femme pour discuter une fois que tout serait rangé. Je sortis donc mes vêtements un à un de mon meuble de rangement et les divisaient en deux parties : ceux que je mettais encore et ceux à jeter ou à donner. Mes habits étaient tous sortis lorsque j'aperçus un livre plutôt grand au fond du meuble qui attira mon attention. Je le sortis précautionneusement et soufflais dessus pour retirer la poussière du fond de mon tiroir accumulée sur la couverture depuis que je ne l'avais plus sorti. Après l'avoir épousseté, je m'installais dans mon fauteuil près de la fenêtre et ouvrais enfin le bouquin. Les coins de l'album étaient roussis par le fameux incendie mais c'étaient les seuls dégâts. Les photographies à l'intérieur étaient en parfaite état malgré les années qui avaient passées. Je reconnaissais aisément mon frère Jules et ma petite sœur Marie sur les images en noir et blanc. Nous étions encore beaux, heureux et innocents. Ces images me brisèrent un peu plus le cœur mais elles me réconfortèrent en même temps. Je restais longtemps à contempler ces fragments d'une époque passée et révolue. J'entendais en fond sonore, la musique s'enchaîner et je restais fixée devant ces images jusqu'à ce que l'album soit terminé.


Le grésillement du disque était maintenant le seul bruit de la pièce et, en écoutant ce doux crépitement à mes oreilles, je pris la plus grande et la plus importante décision de toute ma vie. En regardant ces images, il devint clair qu'il était temps que je mette mes enfants dans la confidence de mon histoire. Il ne fallait plus que cela soit un secret pour quiconque. Résolue, je me sortis du confort de mon siège et m'approchais du tas de vêtements que j'avais sorti. Je saisis la petite veste qui était posée sur le dessus et l'enfilais difficilement en essayant de ne pas tomber. Puis, je chaussais des autres chaussures que mes chaussons habituels. M'aidant comme toujours de ma canne, je sortis de ma chambre en ayant pris soin d'éteindre le poste de radio avant de partir et en ayant emporter mon sac à main avec un peu d'argent. Je traversais alors le bâtiment pour me retrouver dans le hall. Je voulais aller dans une cabine téléphonique pour passer un appel à Hélène et à Mathilde car le service téléphonique des Rosiers était hors-service. Je savais qu'il y en avait une sur la place à côté du parc où j'étais déjà allée me balader avec Mathilde ou mes enfants. Je saluais la réceptionniste avant de sortir et me dirigeais lentement vers le parvis. Il n'y avait personne et ce fut donc immédiatement mon tour. Je ne me souvenais plus très bien le fonctionnement d'une cabine mais, au bout de quelques essais, je pus facilement réussir à passer mon coup de fil. Heureusement pour moi, je ne tombais pas sur le répondeur et Hélène répondit dès la troisième sonnerie. Elle fut surprise de m'entendre au téléphone et encore plus quand je lui demandais d'appeler son frère et sa sœur pour organiser un pique-nique. Malgré son étonnement, Hélène accepta rapidement et nota le jour qui me convenait le mieux. Elle promit alors de revenir me voir avant la date pour me donner les détails de l'organisation complète. Puis nous discutâmes encore quelques instants avant que je ne raccroche pour appeler Mathilde. Je sortis le morceau de papier avec son numéro et le tapais sur la machine. La journaliste répondit alors presque aussi rapidement que ma fille. A elle aussi, je lui fis savoir mon envie de faire un repas en extérieur avec Louise et elle. Mais je ne lui dis pas que mes enfants seraient présents car je n'étais pas sûre qu'elle veuille toujours venir après. Je gardais donc cela secret car je savais que, quand elle arriverait et que tout le monde serait là, Mathilde ne pourrait plus se désister. Quant à mes enfants, eux non plus ne savaient pas que mes deux amies seraient présentes car ils ne les connaissaient pas de toutes façons. Elle accepta de la même manière qu'Hélène et exprima sa joie de faire cette sortie avec moi. Nous ne pûmes discuter très longtemps car la jeune femme dut retourner à son travail.

Une fois que mes appels furent passés, je rentrais tranquillement aux Rosiers. Dans ma chambre, je passais le reste de l'après-midi à terminer le rangement et, quand une aide-soignante se présenta pour m'emmener dîner, tout était propre et rangé. Je pris à nouveau mon repas avec les autres résidents et ce fut encore Louise qui vint m'aider pour ma toilette d'après-soûper. Tandis qu'elle m'épaulait pour me changer, je lui proposais de participer au pique-nique. Comme à Mathilde, je ne lui dis pas toute la vérité mais elle accepta aussi le rendez-vous. Puis après m'avoir secondé pour ma toilette, Louise repartit. Je restais seule dans mon lit et j'eus soudainement peur que mes démons, à la faveur de la nuit, ne resurgissent. Tandis que je commençais à me sentir mal, j'entendis passer dans le couloir la femme de ménage. Et pendant qu'elle nettoyait scrupuleusement les recoins du bâtiment, elle chantonnait une douce mélodie qui me calma immédiatement. Elle continua à fredonner et je m'endormis rapidement comme une enfant quand ses parents lui chante une berceuse.



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