IX. Comme un air de mariage
°°Le souvenir est
La présence de
L'invisible°°
Victor Hugo
Au départ, je ne savais pas vraiment comment commencer mon récit. Je ne savais pas s'il fallait d'abord que je parle de ma rencontre avec Mathilde et Louise ou s'il valait mieux que je parle de mon enfance. Le choix était cornélien, dans les deux cas, il ne fallait pas que je laisse mes enfants parler sinon j'allais me perdre dans mes explications. Si je commençais par ma rencontre avec Mathilde, je savais que mes enfants ne comprendraient pas ma réticence à discuter avec Mathilde mais, si je commençais par mon enfance, je ne sais pas si mes enfants me laisseraient parler jusqu'à la fin sans m'interrompre de force. Pourtant, je n'avais que quelques secondes devant moi pour me décider. Je réfléchissais à toute vitesse pour envisager chacun des scénarios possibles. Je voyais les regards interrogateurs et impatients de mes enfants posés sur moi et cela m'empêchait de prendre une décision le plus rapidement possible. Tandis que mes pensées fluctuaient dans ma tête, je sentis la main douce de Louise se poser sur mon bras pour me donner le courage qu'il me manquait et je pus enfin faire un choix.
Je décidais de commencer l'histoire par ma rencontre avec Mathilde car j'étais au moins presque sûre, dans ce cas-là, que mes enfants me laisserait finir. Malgré ma peur par rapport à leur réaction, au moment de prendre la parole, j'étais sereine car je savais, au fond de moi, que c'était le moment parfait pour tout dévoiler. Parlant de l'arrivée de mon amie, je vis, dans les yeux de mes enfants, l'incompréhensions'installer quand je leur parlais de ma méfiance à lui raconter ma vie. J'expliquais les choses dans un ordre chronologique mais j'omis volontairement le moment où je racontais la vérité sur ma jeunesse à mes enfants. Pendant toute leur vie, je leur avais raconté une version erronée et déformée de cette part de mon existence. Ce qu'ils allaient découvrir allait leur faire un sacré choc mais, depuis le jour où j'avais commencé à mentir, je savais pertinemment qu'il faudrait un jour ou l'autre que je dévoile la terrible et si différente réalité. Le début que j'avais raconté à Mathilde et Louise et que je m'apprêtais à dire à mes enfants était déjà très différent de ce que j'avais, autrefois, expliqué à ma progéniture. Cependant, ce n'était que le début de mon histoire et la suite serai bien plus sujette à la discorde. Pendant que je parlais, je voyais ma famille essayer d'assimiler toutes mes paroles sans vraiment comprendre tout car ils croyaient encore à la première version que je leur avais contée. Je ne cessais de donner un maximum de détails pour retarder le moment le plus douloureux. Je savais qu'il n'y aurait plus de retour en arrière après que j'aurais commencé à parler et je savais que je risquais de briser ma famille et d'anéantir toute la confiance qu'ils avaient placée en moi. J'étais sur le point de changer complètement ma vie et de bouleverser tout ce que j'avais construit dans ma vie. J'avais, tout de même, presque hâte car je devenais enfin celle que j'étais au fond de moi et je pouvais enfin montrer ma personnalité au grand jour. De nombreuses émotions se mélangeaient en moi, tandis que je parlais et que je me rapprochais du moment fatidique de la révélation. J'étais stressée et en même temps si excitée, nerveuse et si calme, peureuse et si sereine. Je ne savais pas vraiment quoi penser et mon esprit était en constante ébullition.
Au bout de plusieurs dizaines de minutes, je finissais enfin la première partie de mon récit. Me donnant du courage, je soufflais un coup pour évacuer les sentiments contradictoires qui me dérangeaient. Je me lançais alors après avoir demander une nouvelle fois à mes enfants de ne pas me couper.Je leur ordonnais de ne pas de ne pas intervenir dans mon récit. A cette annonce, ils semblèrent surpris et étonnés mais ne bronchèrent pas pour autant. J'ouvris la bouche et je divulguais tout ce que j'avais déjà dit à Mathilde et Louise. Je parlais sans m'arrêter et sans regarder vraiment mes enfants. Leurs regards devaient être choqués et ma famille devait être dans l'incompréhension la plus totale. Je fis pourtant abstraction de tout cela pour me concentrer sur ce que j'avais à dire et pour ne pas me laisser submerger par la souffrance de voir toutes les protections, si durement construites pour cacher mon enfance, s'effondrer d'un seul coup. J'enchaînais mes phrases rapidement sans laisser le temps à quiconque de m'arrêter. Je voulais absolument finir cette difficile tâche au plus vite. Mon récit prit donc moins de temps qu'avec Louise et Mathilde et je dus alors rapidement m'arrêter une fois que j'eus fini. Lorsque le dernier mot de mon discours passa la barrière de mes lèvres, nous nous trouvâmes dans le silence le plus complet. On entendait les oiseaux chantonner au loin sans se soucier de nous. Le temps semblait s'être arrêté dans le petit cercle que nous formions. Autour de nous, tout semblait être normal contrairement à nous qui étions figés au milieu de tout cela. Mes petits-enfants, qui s'étaient réveillés pendant que je parlais et qu'on avait envoyé jouer dans l'herbe, s'amusaient comme des fous et ne semblaient pas se rendre compte du malaise qui s'était installé entre leurs parents et leur grand-mère. Durant le temps que j'avais parlé, mes yeux avaient fixé l'horizon pour m'empêcher de regarder vraiment mes enfants. Cependant, une fois que j'eus fini, je ne pouvais plus faire semblant de ne pas voir ceux à qui je parlais. Je baissais mes yeux vers eux et les vis totalement décontenancés. Ils se rendaient compte que tout ce que je leur avais toujours dit était faux et qu'ils avaient été élevés dans le mensonge le plus intégral. J'imaginais aisément qu'ils puissent se demander si tout ce que je leur avais jamais dit est pu être faux.
Le soleil, au loin, commençait à décliner et mon gendre Valentin le remarqua. Il se décrocha des bras de sa femme Agnès et s'approcha des enfants qui jouaient plus loin. Il leur intima de revenir près de nous. Les autres adultes qui avaient vu le manège de Valentin, s'empressèrent de faire comme si de rien n'était et commencèrent à ranger les restes de notre pique-nique. Les visages égarés de mes enfants furent remplacés par des sourires radieux et quelques rires sortirent de leur bouche jusque-là close. L'illusion du bonheur était presque parfaite sauf que l'on voyait clairement dans leurs yeux de nombreuses questions se mélanger et les assaillir. Nos affaires furent rapidement rangées et nous nous trouvâmes alors debout pour nous dire ''Au revoir''. Tout le monde vint m'embrasser mais, à part les enfants, on sentait que l'envie n'y était pas. Isaac fut le dernier à m'enlacer avec sa jolie compagne Noémie. Tandis qu'il déposait un baiser sur chacune de mes joues, il me susurra :
« Je ne sais pas pourquoi tu nous as caché tant de choses Mamie mais, une chose est certaine, c'est que tu avais sûrement les meilleures raisons du monde pour faire cela. ».
Nous partîmes alors, chacun dans notre coin. Louise proposa de me ramener aux Rosiers et je partis avec elle en ressassant sans arrêt les dernières paroles de mon petit-fils. En rentrant, je ne mangeais pas beaucoup, contrariée et l'esprit troublé par tous les scénarios des réactions de mes enfants qui flottaient dans ma tête. La nuit fût une nouvelle fois bien longue. J'étais seule dans mon lit avec une sacrée migraine causée par les longues heures de réflexions que je m'imposais pour imaginer tout ce qu'il pourrait se passer après mes déclarations. J'étais terrifiée par l'avenir qui s'offrait maintenant à moi. Les synopsis de mon futur, que j'inventais, allaient du tout au tout. Je passais des moments sordides au sein de ma propre âme. J'étais mon propre bourreau. C'est terrible de voir à quel point nous sommes horribles envers nous-mêmes. Nous souffrons mais nous ne cessons de nous faire du mal en nous rappelant les plus mauvais moments de notre vie. Nous sommes notre plus sinistre torture.
Je me réveillais au petit matin, les yeux rougis par les larmes dans lesquelles j'avais nagé toute la nuit. Le soleil accentuait l'effet de ma migraine dans ma tête et je me sentais au plus mal. Les aides-soignantes m'obligèrent à avaler quelques morceaux malgré mon évidente réserve. Je n'avais envie de rien sauf d'un coup de fil de l'un mes enfants, m'assurant qu'il ne m'en voulait pas. D'ailleurs, tandis que je me morfondais dans mon fauteuil habituel, le téléphone de ma chambre se mit à sonner. J'étais engoncée dans mon siège et je ne pus répondre à temps. Je composais alors le numéro écrit sur le cadran et j'entendis Hélène me répondre à l'autre bout du fil. Le ton qu'elle prit annihila en un seul instant toutes mes craintes. Je sentais pourtant qu'elle n'avait pas dû dormir beaucoup cette nuit. Sa diction était plus lente qu'à l'accoutumée et elle buta sur quelques mots. Après quelques échanges d'usages, ma fille m'expliqua qu'elle avait passé nuit au téléphone avec son frère et sa sœur. Ils avaient parlé de ce que je leur avais raconté et, comme Isaac, avaient conclu que j'avais forcément de bonnes raisons pour agir ainsi. Ils ne voulaient pas me presser et savaient que je les leur expliquerais en temps voulu. Mes enfants imaginaient aussi que l'histoire n'était pas finie car ils étaient convaincus que je ne la leur aurai pas cachée si elle avait été aussi simple que ce que je leur avais raconté. Pourtant, elle répétait qu'elle ne voulait pas me brusquer car elle savait que je leur révélerai tout quand j'en aurais l'envie. Accrochée au combiné, je pleurais presque de joie d'entendre ces mots sortirent de la bouche de ma chère fille. Mes enfants étaient si gentils et compréhensifs envers moi. Ils auraient pu m'en vouloir à tout jamais et ne pas essayer de comprendre mes raisons et ils n'auraient pas eu tort de faire cela. J'étais fière d'eux et de l'éducation que je leur avais inculqué avec leur père. J'avais toujours su que ma progéniture était très bonne depuis le jour de ma séparation avec Pierre. Malgré mon absence visible quand je rentrais tard du travail et malgré le fait qu'ils n'aient pas toujours été les plus gâtés, ils avaient n'avaient jamais rechigné et ne s'étaient jamais plains de quoique ce soit. Mon avis n'est pas vraiment objectif mais qu'importe. C'est ainsi que je perçois mes enfants et leur personnalité. Je n'aurais jamais pu avoir de meilleurs enfants que ces trois-là à qui j'avais donné la vie. Je me sentais comblée devoir qu'ils avaient réussi leur vie. Ils avaient trouvé des compagnons dans leur vie et s'occupaient de leurs enfants. Ils devaient être aussi contents de voir leur progéniture que moi devoir la mienne.
Hélène allait bientôt se marier avec Raphaël et cela allait marquer un tournant dans ma vie. Une fois que ma cadette sera mariée, je n'aurais plus d'enfants à accompagner vers l'âge adulte. J'imaginais déjà l'émotion qui allait m'envahir lorsqu'elle dira ''Oui'' à son bien-aimé. La petite dernière n'était plus une enfant. C'était un sacré coup de vieux pour moi mais j'avais tout de même très hâte de la voir réaliser son rêve de petite fille. Quand elle était encore une enfant, Hélène rêvait, comme la plupart des fillettes de son âge, de trouver son prince charmant et de l'épouser. Ma cadette était quelqu'un de simple qui ne rêvait pas d'être connue ou riche mais simplement d'avoir une jolie famille et une belle maison où vieillir. A chaque fois qu'elle parlait des préparatifs de son mariage, je sentais facilement l'excitation dans sa voix. Je pensais aussi que l'idée de sa grossesse devait être un autre prétexte de plus pour se réjouir autant.
Tandis que je réfléchissais à tout cela, Hélène parlait dans le combiné. Malheureusement pour elle, je n'avais presque rien écouté de ce qu'elle racontait tant j'étais plongée dans ma conscience. Sentant que je n'avais pas été très attentive, ma fille m'interpella. Je sursautais presque et la jeune fille remarqua alors mon silence et s'exclama :
« Oh Mansa ! Tu n'as rien écouté de ce que je viens de te dire ! Je t'expliquais que je viendrais te chercher samedi pour que tu viennes voir ma robe de mariée avant le mariage. Agnès et ma meilleure amie Charlotte seront là aussi car se sont mes deux témoins. J'espère que ma robe te plaira !
Derrière Hélène, j'entendis alors des cris d'enfants et ma fille s'empressa alors de me dire :
-Désolée Mansa mais Lysandre et Sacha ont décidé de se disputer. Je dois te laisser. Je viendrai samedi après-midi vers quatorze heures. Bisous, je t'aime »
Et elle raccrocha très vite pour aller s'occuper de ses deux garnements. Le mariage n'était plus que dans une poignée de semaines et l'organisation était presque terminée. Les fiancés n'auraient bientôt plus rien à se soucier.
Nous étions déjà lundi mais le reste semaine risquait d'être long jusqu'au samedi. Quand je n'étais encore qu'une loque humaine et que je ne pensais à rien d'autre qu'à mon malheur, j'avais l'impression que les journées passaient très rapidement mais, depuis l'arrivée de Mathilde, le temps semblait prendre un malin plaisir à s'étirer le plus possible. Je m'ennuyais constamment et je ne trouvais pas de moyen pour y remédier. La dernière fois, j'avais passé mon après-midi à ranger ma chambre mais, maintenant que tout était propre, je ne pouvais pas recommencer. Installée dans mon fauteuil, je me creusais les méninges pour trouver une activité. Je passais mon regard à travers toute la pièce, à l'affût de la moindre activité qui pourrait m'occuper. Quelques idées germaient dans mon esprit mais chacune d'entre elles ne prendrait pas plus de trois minutes à être exécutée.
Soudain, mon regard fut attiré par ma commode. J'attrapais rapidement ma canne et me dirigeais vers le meuble. J'ouvris chaque tiroir à la recherche d'un vêtement précis. J'étais persuadée qu'il était à l'intérieur car je l'avais aperçu lorsque j'avais nettoyé toute ma chambre. Essayant de me souvenir, je me remémorais l'endroit où je l'avais rangé. Il devait être dans le troisième tiroir en partant du haut, juste en dessous de mes robes. Je passais ma main sur les tissus colorés avant de toucher le fond du tiroir sur lequel reposait une autre robe d'un blanc immaculé. Je poussais les autres vêtements et sortis délicatement ma longue robe blanche. C'était celle dans laquelle je m'étais mariée cinquante-huit ans auparavant. Je m'installais dans mon siège près de la fenêtre pour l'observer. La robe avait vieilli et perdu de sa fraîcheur d'antan mais elle était toujours aussi belle que dans mes souvenirs. Elle datait des années soixante mais avait survécu au temps. Le haut était composé de bretelles brodées en dentelle qui amenaient sur un bustier complètement blanc. Le bas de la robe était une longue jupe évasée constituée de couches de tulle superposées et sur lesquelles on avait encore mis des couches de dentelle. La robe était très chic mais, en même temps, si simple.
En voyant cette robe, je pus me souvenir aisément de mon mariage. La veille de celui-ci, je n'avais pas dormi dans notre maison avec Pierre mais chez mes parents pour, comme le veut la tradition, qu'on ne se voit qu'au moment de mon entrée dans la mairie. J'avais passé ma dernière nuit en tant que jeune fille dans la maison de mes parents. Mon frère n'habitait déjà plus avec nous et vivais avec sa propre compagne dans leur maison. Nous étions seulement quatre à la maison en comptant ma sœur. Pour ma dernière soirée à la maison, elle était d'ailleurs venue dormir dans la même chambre que moi. Je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit-là car j'étais si excitée d'enfin épouser l'homme que j'aimais. Je sus par la suite que lui non plus n'avait pas énormément dormi. Le lendemain, nous nous étions levées aux aurores avec ma sœur et nous nous sommes préparées toute la matinée. Pierre et moi étions attendus à la mairie vers dix heures avant de nous rendre à l'église. Ma sœur étant trop jeune et ne pouvant donc pas être ma témoin, j'avais décidé que ce serai mon frère et ma meilleure amie Sarah. Celle-ci m'aidait d'ailleurs à me préparer en compagnie de ma sœur. Les deux filles tournoyaient autour de moi pour me maquiller et me coiffer. Les jeunes filles m'avaient mis, dans les cheveux, la belle tiare de notre famille.Elle ornait mon chignon simple et le rendait plus raffiné. Sarah et ma sœur étaient déjà préparées et, même si ma frangine n'était pas ma témoin, on avait décidé de lui faire porter la même robe qu'à ma meilleure amie. C'étaient des robes de soirées, l'une était rouge et l'autre bleue. Elles étaient simples mais, avec une coiffure sophistiquée et un beau maquillage, elles faisaient très coquettes. Ma mère était venue nous aider car nous commencions à être en retard. Elle m'aida à enfiler ma robe et à faire les dernières retouches. Elle replaça mon collier fétiche que je portais depuis mes douze ans. Elle le mit en évidence sur ma robe et caressa tendrement ma joue avant d'embrasser délicatement ma tempe. J'attrapais mon bouquet composé de fleurs des champs de toutes les couleurs avant de me diriger vers la devanture de la maison où m'attendait une voiture pour me conduire à la mairie où tout le monde m'attendait déjà. Mon père, que j'appelais affectueusement Putti, conduisait la voiture. Mon frère, apprêté dans son costume, m'attendait déjà dans la voiture. Sarah et moi rentrâmes dans la voiture et ma mère et ma sœur nous suivirent dans une autre voiture. Je voyais les mains de mon père trembler légèrement sur le volant. Je sentis alors toute la fierté qu'il avait à mon égard. Nous arrivâmes devant la mairie et Putti m'aida à sortir de la voiture. Nous attendîmes quelques instants devant le bâtiment, le temps que ma mère, mon frère et ma sœur rentrent. Puis, m'accrochant au bras de mon père et après qu'il m'eut lui aussi embrasser le front, nous montâmes les escaliers menant à la salle de réception où nous attendaient les autres invités et mon futur mari. Le mariage était en petit comité, il y avait seulement nos deux familles respectives et quelques amis. Le maire commença alors la cérémonie mais je ne me souviens plus exactement des mots qu'il prononça tant j'étais absorbée par les yeux de mon futur époux et par sa main dans la mienne. Après que nous fûmes mariés, Pierre partit le premier vers l'église tandis que j'attendais quelque temps avant de le rejoindre. Nous partîmes de la mairie de la même façon que j'y étais arrivée et je me retrouvais bien vite à nouveau près de l'homme de ma vie devant le prêtre. Nous nous jurâmes fidélité avant de nous embrasser sous les jets de riz. Il s'en suivit une soirée avec beaucoup de musique et de danses. Nous passions parmi les invités pour les saluer et discuter avec eux. J'avais un sourire figé sur mes lèvres et j'étais la femme la plus heureuse du monde de pouvoir danser dans les bras de mon prince charmant. Nous nous couchâmes le lendemain matin aux alentours de quatre heures. Enlacés dans les bras l'un de l'autre, je passais une douce nuit. Enfin quelques jours plus tard, nous nous trouvâmes à la gare de notre village pour faire un petit voyage de noce dans le Sud de la France. Cette époque était merveilleuse.
Cela me faisait toujours un bien fou de me souvenir de ces instants. Mon mariage avait été l'un des meilleurs moments de toute ma vie. J'espérais tant que ma fille cadette puisse vivre la même chose. J'aurais aimé lui léguer quelque chose pour son mariage mais ma robe ne lui irait jamais à cause de sa grossesse. Cependant, je savais que ma tiare, que j'avais déjà léguée à Agnès, lui irait et j'espérais qu'elle puisse la porter aussi. J'appelais donc la plus grande de mes filles et lui demandais d'apporter, avec elle samedi, ma tiare. Elle acquiesça joyeusement et nous discutâmes encore quelques instants avant qu'elle ne raccroche. Je restais à nouveau seule dans mon fauteuil mais j'étais plus qu'heureuse.
Voir le bonheur couler à nouveau dans mes veines, me faisait revivre.
Malheureusement, la semaine passa lentement jusqu'au fameux samedi et elle ne fut seulement rythmée que par l'arrivée d'une nouvelle pensionnaire aux Rosiers nommée Gisèle qui était une ex-danseuse étoile.
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